Nora Roberts

Il connaissait les femmes, savait comment les charmer, les satisfaire. Il savait aussi comment éviter les complications avec elles. Ne pas s’engager, c’était la sécurité. Phil avait toujours obéi à cette règle en collectionnant les conquêtes.
Il ne s’intéressait pas aux femmes uniquement pour le sexe, mais aussi pour leur compagnie. Une grande partie de celles auxquelles on avait associé son nom n’étaient pour lui que des amies, et il s’amusait du nombre de maîtresses qu’on lui attribuait. Son emploi du temps était tel qu’il ne s’en serait jamais sorti, s’il avait passé son temps au lit…

Farouchement indépendante, elle avait pris le risque d’ouvrir son propre cabinet. Son but n’était pas de faire fortune ; dès son plus jeune âge, elle avait appris de sa mère à se contenter de peu. Ce qui l’intéressait, c’était les gens, et ce que le droit pouvait faire ou ne pas faire pour eux.

Professionnellement, elle aimait relever les défis et régler les problèmes dans les moindres détails. Sur le plan privé, elle était plus nonchalante. Personne ne l’aurait taxée de paresse, non, mais elle était plus encline à s’octroyer une petite sieste qu’un jogging.

Elle avait la chance d’avoir un esprit aiguisé, pratique et opiniâtre, ce qui lui avait permis d’acquérir une formation solide. Bien qu’ayant excellé dans ses études, elle n’avait pas toujours eu des rapports faciles avec ses professeurs. Pour quelle raison ? s’était-elle souvent demandé. Sans nul doute, son caractère affirmé, qui la faisait passer sans crier gare de la docilité à la rébellion, n’avait rien fait pour arranger les choses. Pour certains de ses collaborateurs, en général ceux qui ne partageaient pas ses opinions, elle était une enquiquineuse. En tout cas, à vingt-sept ans, Victoria L. Ashton était une avocate redoutablement habile et très professionnelle.

L’arrivée d’un enfant dans un couple entraîne des bouleversements.

Lexy aimait penser qu'elle était douée pour le sexe. On le lui avait répété si souvent qu'elle avait fini par considérer cet aspect de sa nature comme un véritable talent. Rien de mieux pour se détendre et se retrouver l'objet des plus ardentes attentions.

Mieux valait laisser les choses suivre leur cours naturel. La terre, la mer, le vent et la pluie feraient leur œuvre.

On n'échappait pas à son destin.

Certains matins, il avait besoin de calme et d'une lumière fragile plutôt que du grondement des vagues et de l'éblouissante clarté du soleil levant. Comme le héron patient, il pouvait guetter pendant des heures, immobile, le mouvement d'un poisson.

Pas besoin de connaissances spéciales pour s'occuper du linge, cirer les meubles ou balayer le sable dans la véranda.

Et certains n'apprennent jamais à regarder la réalité en face. Ils passent leur temps à accuser les autres de leurs propres échecs et de leurs désillusions.

Dans ce genre de métier, mieux valait ne pas lésiner sur l'apparence pour se présenter à ces rendez-vous de casting.
Le premier mois fut une succession de réveils douloureux. Elle ne s'était pas attendue à une telle concurrence. Ni à voir des visages aussi désespérés dans la file d'attente qui se formait avant chaque audition. Oh, bien sûr, on lui avait fait quelques offres mais toutes incluaient un petit tour dans le lit du producteur !

Après tout, elle était belle, intelligente. Et elle avait du talent. Dès le premier jour de son arrivée à Manhattan, elle s'était aussitôt sentie remplie d'une énergie nouvelle. Elle était là où elle aurait toujours dû être, un peu comme si on l'attendait depuis l'aube des temps. Tous ces gens qui se bousculaient sur les trottoirs, ce grondement de la ville, cette vitalité collective qui vous faisait battre le cœur plus vite, c'était grisant.

C'était tout de même une sensation merveilleuse, après avoir descendu cinq ou six whiskies, de se sentir comme détaché de tout, de voir le monde en rose, d'oublier que votre vie était devenue sinistre et que votre femme vous avait enlevé vos enfants auxquels vous teniez le plus au monde pour aller se mettre à la colle avec un satané vendeur de godasses, tandis que vous, vous étiez condamné à croupir dans cette saloperie de ville poussiéreuse pour la simple et bonne raison que vous n'aviez nul autre endroit où aller.

Ce n'était pas son goût pour la boisson qui le chagrinait. Non, boire, il aimait ça. Il adorait sentir les premiers effluves du whisky lui enflammer la langue, glisser le long de son gosier, se lover dans son ventre comme le langoureux baiser d'une jolie femme. Et puis, il adorait aussi la pulsation chaleureuse qui prenait possession de son crâne après le deuxième verre.

Le passé était le passé, fort heureusement. Et Luis, avec tout son bagout, son talent et son opportunisme, en faisait lui aussi définitivement partie. Quant à l'avenir, il se résumait pour elle à soigner ses nerfs et à recouvrer la forme. Pour la première fois de sa vie, Caroline Waverly, l'enfant prodige, musicienne dévolue à son art autant qu'aux échecs sentimentaux, allait vivre dans la douceur ineffable du seul présent.

On a toujours mieux à faire couché que debout.

Se parer est un privilège de femme.

Je suppose qu'une femme qui a une maîtrise de gestion de Harvard est capable de déchiffrer n'importe quels livres de comptes, si peu soignés et organisés soient-ils.

Il était tellement plus facile de se faire respecter par le personnel que par sa propre fille. Parfois, elle se disait qu'elle avait perdu Margo le jour même de sa naissance, qu'elle était née trop belle, trop imprudente et trop fière.