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Critiques de Octave Mirbeau (316)
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Le Grand Michu et autres histoires d'amitié

Un recueil récupéré pour trois nouvelles inédites dans ma bibliothèque : "Le grand Michu" d'Emile Zola, "Deux amis s'aimaient" d'Octave Mirbeau et "Deux amis" de Guy de Maupassant ; et aussi pour compléter mon étagère de Librio.



Des trois, c'est Maupassant qui l'emporte haut la main. Deux hommes se lient d'amitié à travers leur passion pour la pêche. Un jour, ils décident de rejoindre un point de pêche dans une zone occupée par les prussiens… En neuf pages, je retrouve le Maupassant que j'aime.



Il suffit d'un recueil rassemblant trois auteurs différents pour que ma préférence pour Maupassant se fasse évidence. Si j'ai assez peu d'attrait pour Zola et son univers littéraire, Octave Mirbeau n'était jusque-là qu'un nom dans un espace lointain et délaissé de ma culture. Pas de déclic en ce qui le concerne…

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Le jardin des supplices

Mirbeau nous régale à nouveau avec son style mordant et cynique. À la prose populaire employée dans Le journal d'une femme de chambre, Mirbeau s'essaie à des envolées un peu naïves et romantiques. Mais le tout accentue la satire. Notre société occidentale est ridiculisée dans sa bienséance bourgeoise, confrontées à ses paradoxes et au fléau du colonialisme. Il nous montre la difficulté de se défaire de ses préjugés pour découvrir et accepter une nouvelle culture. Le regard étranger peut se choquer de mille détails, sans réaliser que sa propre société est parcourue de vices et des torts innommables.

Le tout est volontairement choquant, parfois déplacé, conclue de manière quasi mystique.



Si j’apprécie Mirbeau, j’avoue que cette œuvre, en dépit de son intérêt culturel, intellectuel et historique, m’a moins convaincu sur le plan littéraire.
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Le jardin des supplices

Un homme a écrit le récit de sa vie ...

Cet homme a la figure ravagée, les yeux morts et les mains qui tremblent.

Longtemps il a hésité avant de publier ce récit.

Il est pour vous qui ne craignez pas de pénétrer au plus noir des mystères humains.

Puissiez-vous en supporter l'horreur ! ...

"Le jardin des supplices" est un ouvrage incongru.

Il est constitué de trois parties.

La première, "Frontispice", est la discussion d'une équation philosophique :

- le crime et la sauvagerie sont-ils ancrés au plus profond de l'homme ?

Les deux suivantes, qui forment le corps de l'ouvrage, veulent être la démonstration d'une réponse à cette question posée ...

L'ouvrage, en 1899, est lancé comme une insulte aux visages des prêtres, des soldats, des juges et des hommes qui éduquent, gouvernent et dirigent les autres hommes.

Octave Mirbeau leur dédie ces pages de meurtre et de sang !

Un homme y raconte son existence.

C'est un gredin sous lequel se dissimule peut-être un poète dévoyé.

Issu d'une petite bourgeoisie commerçante et provinciale, il a pour seule moralité de "mettre les gens dedans".

Octave Mirbeau signe, dans une deuxième partie d'une centaine de pages, un pamphlet politique cynique et sarcastique.

Il y écorche sans pitié la haute société de ce 19ème siècle finissant.

Il y raconte la fuite de son personnage.

Car voilà ce dernier pressé par Eugène Mortain, son protecteur, un vieil ami de collège devenu ministre, de fuir vers Ceylan.

Notre homme, promu embryologiste, est mandaté, subventionné et propulsé vers les Indes à bord du paquebot "Saghalien".

Il y fait la rencontre de Clara, une femme étrange, mystérieuse et perverse qui va le mener jusqu'en Chine, jusqu'au jardin des supplices ...

La troisième partie, qui a fait toute la réputation de l'ouvrage, est un récit noir de sauvagerie et rouge du sang qui y est versé.

C'est un long, long, long descriptif de sévices, de tortures et de meurtres ...

André De Lorde et Pierre Chaine, en 1922, l'ont adapté sur la scène du Grand-Guignol, le théâtre de toutes les peurs de la Belle-Époque.

C'est dire !

"Le jardin des supplices", au final, est un ouvrage dur et extrêmement dérangeant.

Octave Mirbeau y fait preuve d'audace, d'outrance et de provocation.

Pourtant le livre est un pur morceau d'intelligence finement ciselé.

Mais il n'est pas pour tous.

Quelques âmes sensibles devront s'abstenir ...



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Le jardin des supplices

Dans le plus pur style du XIXe siècle, ce récit d'Octave Mirbeau qui se présente comme un catalogue de tortures pratiquées en Chine sur les êtres humains est absolument hors norme. Si les tortures décrites sont abominables, Mirbeau ne franchit jamais la limite de l'insoutenable. Le narrateur, colon français en Chine, est éperdument amoureux de la perverse Clara qu'il suit volontiers dans les caves où l'on expérimente les limites du corps humain. A sa suite, le lecteur hésite entre désir et dégoût... et finalement s'interroge un peu sur l'intérêt de cette aventure. Un récit provocateur et hors norme, certes, mais pourquoi faire et pour dire quoi ?
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Le jardin des supplices

J'ai lu ce livre très jeune. En effet, la bibliothèque familiale était largement ouverte, sauf quelques livres mis en hauteur et sous clé (même si la clé était accessible). On m'avait prévenue qu'ils n'étaient pas pour moi. Cela me fait penser à 2010, odyssée 2, le roman de science-fiction où des extraterrestres disent aux humains, parlant des lunes de Jupiter, "Tous ces mondes sont à vous, sauf Europe". Bien sûr, cela ne donne qu'une envie : aller y voir !



J'allai donc chercher Le Jardin des supplices, dont le titre était déjà en soi une provocation et j'en commençai la lecture. le livre me tomba rapidement des mains et j'éprouvai par expérience directe ce que l'on appelle la sagesse des Anciens ! Je décidai de lui donner une seconde chance plus tard, d'autant que je devais profiter des rares instants dont je disposais pour lire ce livre.



La seconde lecture, quelques années plus tard, ne fut pas plus déterminante. Non, décidément, parfois le lecteur n'accroche pas à un texte, quelle que soit sa valeur. Ce genre de lecture, je suis maintenant en mesure de l'admettre, n'est pas pour ma sensibilité. En revanche, j'apprécie la qualité d'écriture. Publié en 1899, admiré par Alfred Jarry, Le Jardin des supplices est une exception dans l'œuvre de Mirbeau ; c'est un livre où il donne libre cours aux fantasmes et à une forme de désespoir.
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Le jardin des supplices

Comme beaucoup de mes critiques, celle-ci est rédigée d'après mes souvenirs et mes émotions, car j'ai lu ce livre plusieurs fois, mais il y a déjà plusieurs années. j'ai très tôt été fasciné par l'univers de Mirbeau. Après "Le journal d'une femme de chambre", la lecture de celui-ci, à la sortie de l'adolescence, m'a ouvert les yeux sur la politique, la démocratie et la sauvagerie possible de l'Humain. si je me souviens bien, un pauvre type, malfaisant, incompétent... deviendra député grâce à des relations haut placées. On sait alors d'emblée où Mirbeau place notre démocratie. Tout est déjà dit. Puis, dans une deuxième partie, ce "député" est envoyé en mission en Chine sous je ne sais plus quel prétexte. En route, il fait la connaissance de Clara, une charmante jeune femme qui assouvit ses pulsions sexuelles devant la torture. C'est elle qui initiera notre député aux joies scopiques devant la souffrance d'autrui. La description des tortures inouïes qui nous sont infligées pour les beaux yeux de Clara sont parfois insupportables. Cependant, je soupçonne Mirbeau d''en avoir rajoutées par complaisance, même si son dessin premier était de dénoncer les noirceurs de l'âme humaine comme il l'a toujours fait dans ces autres romans.

C'est un livre qu'il faut lire, car c'est une réflexion sur le gouvernement démocratique (dont Mirbeau haïssait l'hypocrisie et les faux-semblants), que l'on pourrait très bien transposer à notre époque, mais aussi pour dénoncer une partie de ce qui compose l'humain. Notre part d'ombre et de sauvagerie.

Au bout de temps d’années, une scène m'est toujours restée à l'esprit : celle ou Clara lance des bouts de viande avariées à des malheureux affamés, qui le cou enserré dans des anneaux de métal les empêche de porter de la nourriture à la bouche avec leur mains. Un bout de viande tombe donc sur le rebord d'un de ces anneaux, empêchant donc le malheureux de le manger ! Pour le plus grand plaisir de Clara et de son compagnon.

Bref, un livre que l'on oublie pas et qu'il faut être préparé à lire, mais dont la lecture est, ô combien salutaire pour comprendre l'Humain et la société .
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Le jardin des supplices

Grand classique de la littérature, il faut se montrer patient avant d'en déguster toutes les promesses car le jardin des supplices ne se dévoile qu'au dernier tiers du livre. Il se laisse désirer, oui, mais n'en vaut pas moins le coup d'être lu.
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Le jardin des supplices

Je sors secouée de cette lecture. Jamais je n'ai lu un roman aussi violent de toute ma vie. Les descriptions des supplices, des tortures, de cette pourriture et de la folie de la colonisation. Tout ça m'a habitée pendant 270 pages.
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Le jardin des supplices

Entre beauté et souffrance, il n y a qu'un pas! le jardin des supplices est une ode aux eaux troubles qui se lit pourtant bien, à la même verve et même rythme que le journal d'une femme de chambre, parlant surtout de la première partie avant que l'intrigue ne bascule dans ce contraste entre charme et torture dans une Chine encore barbare, mais qui regorge une noirceur à vous faire remuer le cœur en un seul tour...

Ame sensible s'abstenir!
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Le jardin des supplices

C 'est très jeune que j'ai lu ce roman . A l'époque , ce livre m'avait terriblement choquée du fait des descriptions minutieuses des tortures salissant mon âme de post adolescente de ces années 70 , et où la violence n'était pas dévoilée comme elle l'est maintenant .

Il est probable que je ne n'avais pas saisi le sens général du roman .
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Le jardin des supplices

Un des livres les plus étranges et fascinants au tournant du vingtième siècle. Il méritait une relecture. Débutant comme une satire sociale et politique, il verse ensuite dans l'exotisme et l'orientalisme. Cependant, il s'agit pas d'admirer béatement la magnificence des contrées asiatiques. Nous nous rapprochons ici plutôt du "Voyage au coeur des ténèbres" de Joseph Conrad, publié la même année 1899. Clara, la guide anglaise et sulfureuse, trimbale le narrateur éconduit et souhaite se repaître des délices du jardin des supplices où les plus effroyables tortures sont élevées au rang d'art. Les longues descriptions des plantes exubérantes participent à la beauté morbide de l'oeuvre. Aucun détail macabre ne sera épargné au lecteur et certains supplices, comme ceux du rat et de la cloche resteront dans les mémoires littéraires. Tout est affaire de contrastes et d'harmonies entre la nature merveilleuse et les traitements mortifères infligés aux pauvres hères. Mirbeau ne cesse de magnifier et de salir dans un même mouvement décadent, dont la portée symbolique ne peut que nous échapper. Au bout, il n'y aura pas de délivrance, mais simplement un arrière-goût de sang âcre et un cauchemar agréable.
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Le jardin des supplices

Extrait de ma critique :



Roman patchwork et œuvre polyphonique, cette lecture provoque gêne et malaise. Tout d'abord parce qu'Octave Mirbeau profite de la fiction romanesque pour arracher quelques masques et dénoncer les mensonges du temps. En ce sens, choisir une intrigue se déroulant en extrême Orient permet à notre bonhomme de fustiger au passage le ridicule des discours coloniaux et de dénoncer les exactions perpétrées à l'étranger par les Européens. Ainsi, les anecdotes sur le cannibalisme des colons d'Afrique (et non des indigènes, décrits comme particulièrement inoffensifs) et de l'invention d'une balle miracle idéale pour les massacres, surnommée "la fée Dum-Dum" stigmatisent l'ambition coloniale dans un humour plus que grinçant ... Certains diront que Mirbeau va fort loin et qu'il noircit toujours le moindre de ses tableaux. C'est justement à mes yeux ce qui le rend si vrai et si dérangeant.



Ajoutons que Le jardin des supplices se caractérise par un mélange de tons et de registres qui ne rend pas la tâche du lecteur facile ... Outre le fait qu'il réutilise bon nombre d'articles préexistants, les distribuant avec une certaine liberté à ses personnages sans se soucier des éventuelles contradictions et ambivalences, Mirbeau mêle et entremêle descriptions froides, évocations poétiques, passages ironiques et textes d'idées. Si bien que le lecteur est embarqué dans un texte changeant, aux multiples échos, dans lequel il est parfois difficile de se situer clairement. Inconstance, flou volontaire d'un texte qui cherche à bousculer son lecteur ...
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Le jardin des supplices

Quelle livre... Une beauté indéniable, une poésie distillée tout au long du roman. Un thème affreux et une personnage principale qui m'a énormément fait grincer des dents. Une lecture qui me restera en mémoire pour longtemps.

J'ai cependant été assez heureuse de tourner la dernière page de ce roman : les descriptions des supplices commençaient à me donner la nausée...
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Le jardin des supplices

Il faudrait rajouter un choix " à demi lu" ! C'est le cas pour celui-ci. Je ne jugerai pas de sa qualité, mais je n'ai pas réussi.

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Le jardin des supplices

Le Jardin des Supplices / Octave Mirbeau

Le narrateur, dont on ne saura pas le nom, est un européen libéral issu de la petite bourgeoisie, un peu roublard et combinard. Il nous raconte d’abord sa jeunesse, puis son entrée en politique et dans les salons parisiens.

« Prendre quelque chose à quelqu’un, et le garder pour soi, ça c’est du vol … Prendre quelque chose à quelqu’un et le repasser à un autre, en échange d’autant d’argent que l’on peut , ça , c’est du commerce … Le vol est d’autant plus bête qu’il se contente d’un seul bénéfice , souvent dangereux , alors que le commerce en comporte deux , sans aléa. »

Dans un style somptueux, l’auteur nous fait découvrir Madame G. qui va avoir une certaine importance dans la vie du narrateur :

« Madame G. n’était qu’une très vieille dame , d’esprit vulgaire , d’éducation négligée , extrêmement vicieuse , par surcroît , et qui , ne pouvant plus cultiver la fleur du vice en son propre jardin , la cultivait en celui des autres , avec une impudeur tranquille , dont on ne savait pas ce qu’il convenait le mieux d’admirer , ou l’effronterie ou l’inconscience . Elle remplaçait l’amour professionnel , auquel elle avait dû renoncer , par la manie de faire des unions et des désunions extraconjugales , dont c’était sa joie , son péché , de les suivre , de les diriger , de les protéger , de les couver et de réchauffer ainsi son vieux cœur ratatiné , au frôlement de leurs ardeurs défendues . »



Ami d’un certain Eugène Mortain devenu ministre, le narrateur a connu des déboires en politique et des insuccès électoraux, et se voit alors investi d’une mission scientifique à Ceylan, lui qui n’a jamais été un scientifique. L’emploi fictif est de toutes les époques.



À bord du paquebot en partance pour l’Orient, il fait la rencontre de Clara, une jeune et belle anglaise excentrique, une femme étrange et perverse qui va le séduire, le détourner de sa mission et l’emmener avec lui en Chine…jusqu’au jardin des supplices.

« Ève des paradis merveilleux, fleur elle - même, fleur d’ivresse, et fruit savoureux de l’éternel désir , je la voyais errer et bondir , parmi les fleurs et les fruits d’or des vergers primordiaux , non plus dans ce moderne costume de piqué blanc , qui moulait sa taille flexible et renflait de vie puissante son buste , pareil à un bulbe , mais dans la splendeur surnaturalisée de sa nudité biblique. »

Clara devenue sa maîtresse le prend sérieusement en main pour le meilleur et pour le pire : « Je t’apprendrai des choses terribles … des choses divines … tu sauras enfin ce que c’est que l’amour ! … Je te promets que tu descendras, avec moi, tout au fond du mystère de l’amour … et de la mort ! … »

Le narrateur exprime ainsi sa chance : « ! … la chance , le miracle voulait que je rencontrasse une femme divinement belle , riche , exceptionnelle , et que j’aimais et qui m’aimait , et qui m’offrait une vie extraordinaire , des jouissances à foison , des sensations uniques , des aventures libertines , une protection fastueuse … Clara ! Divinement calme et jolie, nue dans une transparente tunique de soie jaune elle était mollement couchée sur une peau de tigre. Sa tête reposait parmi des coussins, et de ses mains, chargées de bagues, elle jouait avec une longue mèche de ses cheveux déroulés. Un chien du Laos, aux poils rouges, dormait auprès d’elle, le museau sur sa cuisse, une patte sur son sein. »

Dans la dernière partie du livre, tous les sévices, tortures et persécutions sont étalés avec force détails dans un style magnifiquement outrancier.

Publié en 1899, ce récit puissant, audacieux et dérangeant au style fascinant, commence par une critique de la société, tous corps confondus, et pose des questions philosophiques : la sauvagerie sommeille-t-elle en permanence au plus profond de l’homme ? Plus tard les amours licencieuses du narrateur et de Clara se conjuguent avec force au cours la visite des jardins décrits dans une luxuriance de mots, et des lieux de tortures évoquant la barbarie aussi bien de ceux qui actent avec raffinement que de ceux qui voient et regardent avec une délectation orgastique :

« En elle, il n’est pas une attitude, pas un geste, pas un frisson , il n’est pas un froissement de sa robe , un envolement de ses cheveux , qui ne crient l’amour , qui ne suent l’amour , qui ne laissent tomber de l’amour et de l’amour autour d’elle , sur tous les êtres et sur toutes les choses. »

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Le jardin des supplices

Avertissement vrai !

Je déconseille vivement la lecture de cet ouvrage aux âmes sensibles, aux neurasthéniques et aux psychopathes. Pour tous ceux qui se sentent bravaches parce qu'ils ont vus tous les épisodes de Games of Thrones, tâtez de la puissance de l'écrit…



Critique classique de ces contemporains chez Mirbeau le sociopathe , le livre ne se différencierait en rien de sa production habituelle s'il ne lançait son héros à la suite d'une créature envoutante au sein du terrifiant Jardin des Supplices, en Chine.

L'auteur a-t-il voulu nous convaincre de la perversité de l'homme qui torture comme de celui qui regarde ? On sait que des balcons se louaient fort chers aux exécutions capitales en France et qu'on n'y forniquait ardemment tout en regardant Damiens se faire écarteler.

Eros et Thanatos avant le père Freud et depuis la descente d'un autre jardin, celui du Paradis. Rien de nouveau à la surface du globe, et ce n'est pas la pauvre inventivité des Daeschiens qui me contredira. L'humain est ainsi, salement satanisé.

L'oeuvre est forte. Encore une fois totalement originale, incroyable d'audace, même après le divin Marquis. A quelques défauts près, déjà repérés dans « Le journal d'une femme de chambre », Mirbeau se confond avec ses personnages. Son héros, ici peu instruit, est pourtant capable de nommer la totalité des fleurs et plantes qu'il croise au cours de sa visite du Jardin. Même le Stéphane Marie de « Silence ça pousse » en serait incapable !

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Le jardin des supplices

Livre pervers, sadique, délicieux de descriptions indescriptibles et somptueuses sur la flore, l'amour et le stupre. J'ai adoré, j' m'y suis baigné, vautré avec culpabilités; le pire supplice, celui du mot "FIN". C'est grave ?
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Le jardin des supplices

Le "Jardin des supplices" est un livre audacieux qui même en 2018, continue de sentir le souffre. Nous suivons les aventures d'un homme de classe sociale aisée, qui suite à un épisode politique calamiteux, exerce un chantage de la dernière chance auprès d'un vieil ami ministre corrompu et sans scrupules, qui a le bras long et les moyens de le sortir de son marasme économique. Son ami l'expédie à Ceylan pour le faire occuper un emploi "fictif" d'embryologiste, afin d'acheter du temps et de le faire taire. Sur la route des Indes, notre narrateur fait la rencontre d'une créature divine, riche et belle, "un peu piquée" selon le capitaine du navire, dont il tombe éperdument amoureux et qu'il décide de suivre en Chine, abandonnant ses projets initiaux.



Surprise !

Clara voue une passion macabre à la civilisation chinoise, qui loin de l'hypocrisie des pays occidentaux, s'illustre par un raffinement exceptionnel très assumé tant dans l'horticulture, la céramique que dans l'art de "faire mourir". Homme de petite vertu, mais parfait occidental, notre narrateur découvre avec horreur ce qui incarne à ses yeux la quintessence de la barbarie et de la sauvagerie humaine. Le beau appliqué au supplice corporel, ou comment immiscer la mort dans chaque parcelle de chair et de sang d'un corps humain, pour lui faire "savourer" sa mort prochaine. En cela, la mort est aussi puissante que l'amour et elles deviennent indissociables. Elles s'unissent complètement dans l'acte d'amour, générant la pulsion sexuelle, permettant la jouissance des sens. C'est en tout cas ce qui semble bien résumer la perversion de la belle Clara, qui retourne inlassablement au jardin des supplices pour nourrir sa libido et son âme malade.





Selon Clara, qui nous donne comme au narrateur, une bonne leçon de morale, l'Occident qui se prend pour une civilisation supérieure, et vante ses mérites en matière de progrès technologique, de respect de la race humaine, se fourvoie complètement. Les nations modernes et barbares, pilleuses de ressources qui institutionnalisent et légalisent la sauvagerie à travers les organes de pouvoir et de diffusion du pouvoir, n'auraient donc rien à envier à la "sauvagerie" chinoise.





Le parcours initiatique du héros commence d'ailleurs par une discussion de boudoir entre individus de l'intelligentsia parisienne, qui désirant "tuer" le temps sur le bateau qui vogue vers les Indes, partagent leur faits d'arme, leurs expériences de chasse, de cannibalisme, de tueries de masse, de massacre de faisans comme de massacre d'êtres humains. La vie humaine na valant pas plus que celle d'un animal, pourquoi ne pas s'en donner à coeur joie ? La mort n'est pas chose sérieuse, surtout lorsque l'on parle comme nos protagonistes de petits africains, et mérite d'être abordée avec la plus parfaite légèreté pour faire bien en société.





Mirbeau accuse le "deux poids deux mesures" caractéristique des nations occidentales qui ne voient la barbarie que là où ça les arrangent tout en se refusant à une très salutaire introspection. "On voit la paille dans l’œil de son voisin, mais on ne voit pas la poutre dans le sien" est une formule qui résumerait, à mon sens, cet excellent livre de Mirbeau. Après avoir un peu flatté notre sadisme ontologique d'être humain, le récit nous élève à des considérations politiques et philosophiques qui semblent toujours d'actualité en 2018. En cela, j'ai trouvé cet ouvrage passionnant en plus d'être très bien écrit.



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Le jardin des supplices

Tout commence par une discussion entre bourgeois qui cherchent à démontrer que le meurtre est inscrit dans le coeur de l'homme. Comme il serait l'objectif suprême de l'individu, la société s'est construire autour de la répression de cette envie : lois, gouvernements, polices tout contribue à aliéner cet instinct.

La première partie du livre est là pour démontrer que la société protectrice est, en fait, aux mains des plus corrompus et écrase les plus honnêtes.

Le "héros" bien que fort retors ne l'est pas suffisamment pour être dans les gagnants, on lui propose donc un exil confortable en Asie. Durant le voyage il rencontre une aimable anglaise qui s'avérera être son mentor en perversité.

Voilà donc le résumé d'un roman qui mélangeant pamphlet social, orientalisme, érotisme et morbidité, s'avère plutôt ennuyeux et sans profondeur.



La critique sociale est convenue, l'érotisme digne de Emmanuelle en Chine et le catalogue des supplices indigeste.

Reste une belle écriture, élégante et riche (à la limite du traité de botanique) avec un bon moment d'humour noir quand un bourreau chinois, assez dépité, explique que les européens sont nuls en torture et lui gâchent le métier : ah ma pauvre dame ils massacrent en masse sans aucun goût !

Un peu juste pour recommander cette lecture.
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Le jardin des supplices

j'ai aimé ce livre encore plus je respecte ce livre y'a beaucoup de verité et j'admire le fait que mirbeau denonce les pays colonisateurs y compris son pays la france toutes les atrocités commises envers les peuples du tiers monde juste pour piler leurs richesses les reduire a des esclaves y'a une scene qui m'a touché et qui fait vraiment dresser la chair de poule les anglais faisait enfermer les noirs dans des cages et qu'ils regardaient comme des animaux dans ils les reduisaient a des betes. c'est la triste verité de ses barbares qui se vantent pourtant d'etre des homo sapiens se sont des barbares et des criminelles ce livre montre bien cela vraiment personne ne sortira de ce livre indemne respect pour mirbeau il avait la hardiesse de dresser devant ses gens leurs verités a la face
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