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Citations de Odile Baltar (73)


Odile Baltar
Le chien était heureux, soulagé. Il me tournait autour, passait entre mes jambes, se frottait à moi en bondissant. Je me suis agenouillée et l'ai caressé. J'étais émue par l'exubérance de sa joie et me suis dit qu'un chien hypocrite, ça n'existait pas.
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Odile Baltar
Il me guettait lui aussi. "Subrepticement" était le mot adéquat pour qualifier notre nouvelle manière d'échanger des regards. Cela me donnait vaguement envie de rire, cette chose subreptice entre nous.
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Odile Baltar
D'un coup, j'ai saisi que c'était à cause de mot "conduire", qui désigne tout ce que je refuse dans la vie. Quand je suis seule, il m'arrive parfois de m'asseoir à droite par automatisme, comme une cruche qui attend son conducteur invisible. C'est peut-être la place du mort qui m'appelle.
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C’était vraiment dingue. Dingue, dingo, je n’avais que ces mots en tête.
Je me suis demandé si le dingo était bien un chien australien. Pascal rêvait d’aller en Australie voir ce drôle de théâtre pointu, et moi je l’aurais volontiers accompagné pour draguer un surfeur ou un aborigène, n’importe.
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J’ai imaginé le choc subi par les femmes qui découvrent leur mari en train de culbuter la voisine sur le divan de leur salon. Du genre paf, prends ça dans ta poire et fais pas semblant de pas avoir pigé ! Ici aussi, les choses étaient claires. Elle était là, assise à droite du lit, ses doigts enserrant la main inconsciente de Pascal. Les yeux baissés vers lui, elle murmurait des paroles à voix basse. Aucun doute : tant de tendresse, tant de douceur, c’était de l’amour !
Aude a relevé la tête et a sursauté en m’apercevant, comme si, vraiment, elle était étonnée de ma présence et que je venais une fois encore lui gâcher la vie. Allais-je m’éclipser en m’excusant d’avoir dérangé ? J’en aurais été capable tant j’étais ahurie. Le mot « paumé » ne voulait plus rien dire. J’étais bien au-delà. Mamââân !!! Que foutait la méchante sœur de mon amant mort dans la chambre de mon compagnon inconscient ? Elle m’a toisée sans lâcher la main de Pascal. J’ai vérifié autour de moi s’il n’y avait pas un petit scalpel qui traînait, histoire de la suicider. Mais non. Je ne comprenais pas. Ces deux-là avaient une histoire ? Et moi, je ne m’étais doutée de rien.
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C’est le genre de reparties qui m’ont toujours épatée chez ma mère, son toupet comme drapeau et sa fortune comme excuse. Cette assurance inébranlable avait quelque chose d’épouvantable et d’agaçant, mais aussi de confortable et de rassurant, surtout dans mon état. J’ai choisi de me taire et de la laisser gérer.
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Je n’avais pas l’énergie de m’énerver. Alors j’ai opté pour l’efficacité et j’ai pleuré. Je n’étais plus à trois larmes près. Je savais que je ne pouvais pas lui faire plus plaisir. Ma mère adore quand je pleure. Elle a besoin de me voir fragile pour se montrer maternelle. Quand je vais vraiment mal, elle resplendit. Lorsque j’étais petite, elle était toujours ravie de m’emmener à l’hôpital me faire recoudre ou plâtrer.
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Mon père aurait dû vivre centenaire. Sa lettre d’adieu à lui était simple et directe, une lettre en six lettres, « pardon », rien d’autre. Six lettres griffonnées au bic sur un bête petit papier pas chic du tout, chiffonné par ses longs doigts crispés. C’était bien de demander pardon, j’avais apprécié. Demander pardon, cela induisait : c’est ma faute, pas la vôtre. C’est peut-être con, mais ôter la culpabilité, c’était déjà ça.
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L’alcool, la bière en particulier, m’a toujours aidée à réfléchir calmement. Mes idées s’enchaînent mieux avec quelques verres, je deviens intelligente… J’avais besoin de faire le point, alors je suis entrée.
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J’avais des pensées cochonnes tout à fait grotesques et un peu envie de pouffer comme un ado qui feuillette son premier Playboy avec un pote.
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J’ai serré la patte tendue du sauveur ne sachant sauver. Il m’a infligé une poignée de main ultra forte et douloureuse comme tous ces cons qui ont besoin de démontrer leur puissance intérieure ou je ne sais quoi. Soulagée de ne plus le voir, je me suis dirigée vers la salle d’attente des soins intensifs. Je préférais encore la mauvaise odeur du vieux fiston avec sa maman cardiaque.
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Le mot « infatué » a résonné dans ma tête. Il a pris de mes nouvelles avec une politesse exquise et une indifférence absolue. Comment vous sentez-vous après ce malencontreux accrochage ? J’ai menti, comme attendu, lui ai indiqué que je me sentais très bien en lui réitérant mes excuses.
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J’aurais tant voulu me calmer, me retourner dans un grand sourire, l’embrasser en sanglotant. Il m’aurait rassurée, cajolée, bécotée, léchée, défoncée. Nous aurions mélangé nos larmes et autres humidités. Je lui aurais demandé pardon pour mes trop nombreuses conneries, il m’aurait confirmé que j’avais un pass illimité en me berçant contre ses larges épaules.
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Je le tourmente, le stimule, l’encourage, je lui dis qu’il est un homme, un vrai, bien dur, que je suis fière de lui, je lui cuisine du navarin et de l’osso-buco, je lui achète des caleçons en simili-léopard pour le taquiner et lui suce la queue pour l’exciter. Puis je le trompe pour ne pas l’abandonner.
Son beau visage était crispé et marqué par ces traces de coups que, plus tôt, j’avais aperçues et accueillies avec indifférence.
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Non, je ne me laisserais pas atteindre, il fallait éviter une explosion de chagrin inutile, fatigante. Je refusais la soi-disant catharsis des grandes larmes. Un chagrin austère… voilà, j’étais une spartiate.
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Mes pensées n’ont pas obéi, elles ont continué leur sarabande. Je leur ordonnais de se taire, mais elles gémissaient les mêmes refrains : j’étais malheureuse, nulle, coupable et si triste. Je me suis servi un verre de vin rouge.
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Ce matin-là, quand Pascal a téléphoné pour m'informer que François s'était suicidé, j'ai répondu : et il est mort ? J'ai deviné son haussement d'épaules navré, alors je me suis tue, brutalement happée par un zapping effréné de pensées. J'aurais pu interroger Pascal, lui offrir ce fameux "comment ?" qui accueille toute annonce de suicide. J'aurais pu déverser un torrent de paroles incrédules pour éviter de plonger seule dans le tourbillon qui déchiquetait mon cerveau.

Au lieu de ça, je suis restée silencieuse. Figée. Je me contemplais. Les larmes coulaient sur mon visage comme la garniture grasse et sucrée d'un gâteau d'anniversaire polonais, des larmes écœurantes que je léchais avec une gourmandise honteuse. Une fois de plus, le chagrin accourait les bras ouverts en gueulant mon prénom.
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Le policier s'était levé et retenait Aude par le bras tant elle semblait prête à m'en coller une autre. Il faut se câââlmer, répétait-il avec la voix de Kaa et les yeux ronds d'un farfadet inquiet.
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Odile Baltar
- ALORS C'EST SIMON !!!
Pauvre Moustache, il a vraiment sursauté.
- Quoi ?! Qui est Simon ?
- Le mari d'Aude !!!
- Je ne vous suis pas.
- Ah non, mais restez assis. On ne va nulle part.
Oh, que j'étais bête! J'en bavais de satisfaction.
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Odile Baltar
Pour finir, j'ai signé partout où il mettait son doigt - et ce n'était pas dans ma culotte.
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