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Critiques de Olivier Dorchamps (208)
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Ceux que je suis

J'ai reçu ce livre dans le cadre de la Masse Critique et je remercie énormément Babelio et les éditions Pocket pour l'envoi du livre.

Le titre m'avait grandement interpellée et je suis très contente d'avoir pu me plonger dans l'histoire de Marwan et de sa famille.

Marwan qui perd son père. Père mort bien trop jeune sans avoir souffert.

Marwan qui est celui choisi par son père pour ramener le cercueil au Maroc, le pays d'où il vient.

Marwan qui ne se sent ni complètement français mais pas marocain non plus.

Marwan qui part avec Kabic (le grand-père qu'il n'a jamais eu, le meilleur ami de son grand-père) dans ce pays qu'il ne connaît que peu et qui va découvrir la véritable histoire de ses origines.

Ce court roman nous conte la quête des origines bien loin de ce que notre principal protagoniste envisageait. Il conte les drames de la vie, les horreurs que les hommes sont capables de perpétrer envers les femmes, les traditions marocaines face au deuil, les coutumes de cet ailleurs pas si lointain.

J'ai beaucoup apprécié ce que ressent Marwan, le fait d'être français mais pas totalement parce qu'il est un "arabe" et le fait d'être pris pour un étranger au Maroc. J'ai aimé toute la subtilité du titre, qui en dit long sur tout ça, sur l'empreinte que l'histoire de nos ancêtres laisse sur nous.

Le texte est beau, plein de respect, de tendresse aussi. Mi Lalla et Kabic m'ont beaucoup touchée.

Certains passages m'ont émue aux larmes, la force de l'amitié de Kabic, l'histoire de Mi Lalla, les émotions de Marwan. Mais parfois aussi, je me suis un peu perdue dans la longueur de certaines pages. Je voulais savoir, je n'avais que faire des descriptions de ceci ou cela et finalement, maintenant que je l'ai terminé, je me dis que ces passages étaient essentiels, qu'on avait besoin d'eux pour bien tout saisir.

C'était donc une belle lecture et je suis encore une fois ravie d'avoir reçu ce roman.
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Ceux que je suis

Merveilleux livre, écrit dans un style complètement épuré :

Ce livre parle de la résilience, de la famille, de filiation, de nationalité, d'intégration, d'honneur, de sentiments de honte, et d'amour.

Ce livre est lumineux et son auteur l'est tout autant puisque j'ai eu le plaisir de le voir et de l'écouter dans ma librairie fétiche d'Andernos Le Jardin des Lettres !!
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Ceux que je suis

Ayant moi-même des grands-parents algériens, je n'en reviens pas que l'auteur n'ait rien à voir avec le Maroc ou même avec les problématiques auxquelles même la troisième génération de Français Maghrébins, comme moi, est encore confrontée. Il décrit très bien et avec beaucoup de sensibilité la difficulté de trouver sa place et le racisme ordinaire qui est souvent inconscient mais que nous ressentons malgré tout. En France et en Algérie pour moi. Je n'y vais plus d'ailleurs. La scène avec le directeur du lycée m'est presque arrivée lors de la circoncision de mon fils où j'ai subi un véritable interrogatoire de la part de mes collègues. Et de nombreuses autres scènes m'ont parlé. J'en ai discuté autour de moi, et je ne suis pas la seule. Les questions d'identité sont complexes et intimes. Elles sont ici traitées avec beaucoup de justesse, sans amertume, sans vouloir régler de comptes, grâce à un style simple (une grande qualité selon moi) qui permet de se concentrer sur les émotions des personnages. C'est un roman d'amour, l'amour des générations les unes pour les autres, l'amour d'un père pour sa mère, sa femme et ses fils. Et le sacrifice. Et la honte. Le Maroc, pourtant si bien décrit, est presqu'anecdotique, c'est le décor. Si ça avait été le Portugal, ça aurait été pareil. C'est ça qui est magique. Je l'ai lu il y a deux semaines et j'y pense encore. Je crois que ce roman m'a émue profondément. Vraiment profondément. Merci.
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Fuir l'Eden

IMMENSE coup de cœur pour ce petit livre qui en 220 pages m'a fait passer par toutes les émotions possibles.

Dès le début, je me suis attachée à Adam. Sa fragilité, sa bonté, tout ce qu'il cache au monde entier sauf à sa petite sœur, qu'il aime et qu'il protège contre tout et tous.

Ce roman est comme cet immeuble. C'est brut, il contient plusieurs gros blocs, il est dur, quand on le regarde on se demande comment il peut se terminer.

C'est extrêmement bien écrit, chaque événements arrivent au moment où on s'y attend le moins. La fin m'a complètement retourné la tête j'étais à mille lieux de m'imaginer ça.

Et puis il y a Eva. La rencontre, violente. Le choc de deux milieux qui ne peuvent pas se rencontrer. En tout ça, c'est ce qui est prévu.

Et puis il y a Claire. Qui va prendre Adam sous son aile et lui (re) donner confiance en lui.

Claire, Lauren, Eva, sa mère, sa grand mère, la mère de Ben et celle de Pav. Toutes ces femmes ont un rôle particulier dans la vie d'Adam. Tant de femmes pour contrer la violence d'un seul homme: l'Autre.

J'ai adoré, j'ai eu peur, j'ai eu mal, j'ai été peinée, j'ai ressenti plein d'espoir et plein d'amour. Tout se mélange, et tout est d'une incroyable justesse.

Foncez !
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Ceux que je suis

Quel merveille ! Vraiment ! Lors d’un récit poétique et d’une délicatesse déconcertante, nous embarquons, dans un premier temps, avec Marwan, Ali, Foued, Khadija et Kabic à la rencontre d’une histoire, leur incroyable histoire. Pas une histoire seulement émouvante mais truffée de vérités enfuies sous des années de secrets. Un récit qui nous rappelle également les chemins ardus, bien souvent différents, mais inévitables de l’immigration. La vraie immigration, celle qui se bat pour la réussite de leurs enfants, pour leur avenir, pour une vie meilleure. Celle dont je fais moi-même partie. Celle qui a trimé pour la France, cette France qui est devenue la nôtre. Cet hommage à toutes les Mi Lalla, à tous les Tarek, à ses « deux pères », mais aussi à ceux qui ne sont jamais réellement chez eux dans deux pays qui sont censé être les leurs. À toutes ces familles détruites par les « lois » ancestrales et reconstruites par la force et le courage de leurs plus jeunes membres. C’était merveilleux. Un coup de cœur pour ce premier roman qui me presse de me plonger dans le second.
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Fuir l'Eden

L’eden, c’est pas le paradis, loin de là. Adam a 17 ans, il y vit depuis longtemps avec son père alcoolique et violent, et sa petite sœur qu’il essaie de protéger de tout, tout le temps. La mère ? On l’idéalise, on chéri le moindre souvenir, pour oublier qu’elle a quitté le navire.



Dans la cité, il y a les amis, les frères de sang, ceux qui tentent de s’en sortir, de cette misère sociale, de ce ghetto. Et puis il y a la rencontre avec cette jeune fille, sur le quai de la gare. De ces rencontres qui changent le cours de l’histoire.



Ne vous y trompez-pas, il ne s’agit pas ici d’une histoire d’amour et tout finit bien. Olivier Dorchamps frappe fort encore une fois. Par la bouche d’Adam avec un style ciselé, il parle de l’adolescence, du premier amour, de l’espoir, de l'amitié, de violences familiales mais également des inégalités, de la crise économique, du brexit, ...un coup de poing, un roman bouleversant.

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Fuir l'Eden

Les 3 amis : Ben d’origine somalienne, Pav, d’origine polonaise et Adam, le héros principal de l’histoire, un bon anglais dont le père vient de Glasgow vivent dans un grand bâtiment autrefois conçu comme un modèle d’architecture dite « Brutaliste »classé « mais, classé, ça ne veut pas dire que c’est beau. »

Cet immeuble est devenu une cité sordide, comme il y en a tant en France comme au Royaume Uni et où sont parquées les familles les plus pauvres.

Le destin d’Adam, dix sept ans, est entaché par la violence de son père,qu’il appelle « l’autre », la disparition de sa mère alors qu’il a neuf ans, la mort de sa grand-mère. Il n’a qu’un seul but protéger sa petite sœur Lauren de la violence du père. La vie n’a qu’un attrait : les heures qu’il passe auprès de Claire, une femme non voyante qui l’a embauché pour lui faire la lecture et qui lui donne le goût des livres. Il aime bien retrouver ses potes à « Bansky Tunnel » où Ben et sa copine Cosima participent à « la cathédrale mondiale du street art » et jouer à Fortnite avec sa sœur.

Voici le décor planté mais je n’irai pas plus loin sur les évènements que raconte le livre car il faut laisser le suspens opérer.

Olivier Dorchamps conduit le récit avec talent, ménageant des retours en arrière, des ellipses qui se dévoilent au fil des pages.

Il s’agit de malheur, d’inégalité entre les classes sociales, de soif de vengeance mais aussi de peurs, et de pleurs. Il s’agit de destins brisés, de souvenirs-écrans.

Le tout dans un langage sans fioritures « L’autre, c’est mon père. Il a trente sept ans. Il en avait tout juste vingt quand je suis né. Ma mère, dix sept »

J’ai préféré ce livre au précédent « Ceux que je suis « dans lequel j’avais trouvé les personnages un peu trop typés.

J’admire la capacité de l’auteur à passer d’un univers à l’autre avec cette aisance qui traduit un talent véritable.

lu dans le cadre des 68 premières fois




Lien : https://poirson.marie-helene..
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Fuir l'Eden

Il n’y a pas que les matériaux qui sont bruts de décoffrage dans cet immeuble brutaliste ironiquement baptisé l’Eden. Tout comme la Cité radieuse, le bâtiment situé dans la banlieue de Londres est pris en photo car classé au patrimoine mais personne n’a envie d’y habiter. C’est pourtant là qu’Adam, le personnage principal, âgé de 17 ans, tente de survivre pour ne pas abandonner sa petite sœur Lauren aux côtés de l’autre. L’autre, c’est leur père, alcoolique, raciste, violent, celui qui a fait fuir définitivement leur mère, il y a déjà 8 ans. Adam est un brave garçon mais un rien pourrait le faire basculer. Pour échapper au trafic de la cité, il travaille au supermarché du coin, fait la lecture à une aveugle et s’occupe beaucoup de sa sœur. Il invente pour elle des souvenirs heureux pour lui donner l’illusion d’une vie antérieure sereine. Il ne se doute pas que sa sœur fait taire sa souffrance en se scarifiant.



Je rechignais un peu à lire ce roman malgré les avis très positifs que j’avais pu apercevoir à sa sortie. Je savais que le contexte social et familial allait être très dur. En revanche, je ne pensais pas y trouver cette luminosité sous la laideur du quotidien et cette écriture, âpre mais pleine de justesse.



Ce roman décrit la fracture et les dérives de notre société, il évoque le sort des misérables créés par le XXIe siècle. Mais il parle aussi d’amitié, de fraternité, d’amour et un peu de littérature.



Une petite mention spéciale pour les femmes qui apportent beaucoup de lumière dans cette histoire. Elles incarnent la bienveillance nécessaire à la genèse du héros. À commencer par Claire, ce prénom n’est pas dû au hasard. Elle éclaire le parcours d’Adam en l’acceptant en tant que lecteur d’abord alors qu’il ne lit pas très bien surtout au début ; en lui donnant des conseils avisés et en lui apportant une ouverture sur un autre monde. Mais il y a aussi Karolina, la sœur de Pav qui joue le rôle d’initiatrice et enfin Èva, la fille aux yeux clairs dont Adam tombe amoureux.



Un roman que je recommande à ceux et celles qui ne l’ont pas encore lu.
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Fuir l'Eden

C O U P D E ❤️

C'est rageux, violent, bouleversant et empreint d'un formidable instinct de (sur) vie.



Adam et sa sœur Lauren vivent avec l'autre, depuis que leur mère a décidé que partir sans se retourner valait mieux que finir six pieds sous terr



L'Eden, c'est leur immeuble, une barre ignoble, dégradée, un purgatoire.



S'en sortir à tout prix, ne pas accepter la fatalité.



A 17 ans, Adam traverse la vie en funambule et lutte pour ne pas chuter. 



Ses potes Ben et Pav, voisins de cité, semblent malgré tout un peu plus gâtés.



L'humanité flagrante et l'espoir sous-jacent nouent les tripes.



Le jeune homme s'interroge sur ses perspectives d'avenir.



Et comme souvent dans la vie, une rencontre peut tout changer...



Follement tendre et douloureux à la fois, un roman magnifique qui happe et vrille le cœur.




Lien : https://abcdlivres.blog4ever..
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Fuir l'Eden

Les décors et les personnages de « Fuir l’Eden » sont rapidement et solidement plantés : habitant d’une tour baptisée l’Eden (et qui mériterait plutôt le nom d’Enfer) dans une banlieue londonienne sinistre, Adam ronge son frein entre ses fidèles copains, Tadalesh (dit Ben) le Somalien et Pavel le Polonais, Claire, une dame âgée à qui il fait la lecture et qui croit en lui, et sa jeune sœur Lauren avec qui le lien est très fort et qu’il tente de protéger du monde extérieur et de son père, un poivrot qu’il nomme «l’autre », c’est dire...



Cette histoire est poignante, la violence y a certes toute sa place mais elle est contrebalancée par des éclairs de tendresse, par l’amitié entre les trois garçons ainsi que la présence magique d’Eva, une jeune fille secourue sur un quai de gare : elle lui rappelle sa mère morte au même endroit et, sans trêve, il va rechercher la jeune fille « de l’autre côté » de la voie ferrée (comprendre dans de meilleurs quartiers que le sien) alors que cette quête fait remonter à la surface de lourds souvenirs qu’il croyait bien enfouis.



Il y a du Ken Loach et du Nicolas Mathieu dans la façon qu’à Olivier Dorchamps d’appréhender la souffrance, l’amour et l’espoir, avec une écriture fort heureusement sans pathos, pleine de sensibilité et charriant tout l’espoir du monde.



Ce livre voyage entre les lecteurs/lectrices lancé.e.s dans l'aventure des 68 premières fois https://68premieresfois.wordpress.com
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Ceux que je suis

Voilà vraiment un livre superbe. Ce questionnement sur l'identité, ces témoignages sur la vie de ces immigrés arrivés en France, la vie de leurs enfants. Leurs espoirs, leurs rêves, les obstacles. Le repport de ces attentes sur les enfants. Les différences culturelles. Tout est ici magnifiquement dit.

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Fuir l'Eden

J'avais déjà beaucoup aimé le premier livre d'Olivier Dorchamps "Ceux que je suis".

Avec ce deuxième livre, l'auteur confirme son talent. C'est dans l'univers d'un jeune homme malmené par la vie, qu'il nous fait évoluer, avec des personnages attachants. Il sait nous surprendre avec des rebondissements auxquels on ne s'attend pas.

C'est bien écrit et malgré les tragédies, l'espoir reste permis.

Un bon livre de la sélection du prix Cezam 2023 qui a toutes ses chances !

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Fuir l'Eden

J'ai mis du temps à rentrer dans ce roman. Le début est assez long, Adam pense beaucoup et revient beaucoup sur son passé pour que l'on comprenne sa vie actuel. C'est un ado fragile et touchant et en même temps fort et courageux. Sa vie est loin d'être facile mais il a su s'entourer des bonnes personnes et toujours éviter de tomber bas. Alors qu'on en découvre que cette force est dû à un choc mental qui lui a fait oublier un évènement traumatisant de sa vie, c'est un choc aussi pour nous lecteurs. Au final, il me reste une bonne impression de ce roman rempli de force, de courage, d'amour et d'envie d'avenir meilleur. Une belle histoire qui donne aussi à réfléchir sur la société, ses "mauvais" quartiers et ses habitants.
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Ceux que je suis

Tout en sensibilité, Olivier Dorchamps écrit sur le poids de l’exil et de l’intégration.

L’histoire semble tellement réelle que j’ai cru à un roman autobiographique.

« Ceux que je suis » met en lumière la vie d’un grand nombre de mes compatriotes : des vies aux racines torturées et rarement racontées.

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Fuir l'Eden

Un livre dont on se remet difficilement tellement il est juste. Nous sommes à Londres avec Adam, 17 ans. On peut dire que les étoiles n'étaient pas sur son berceau. Sa mère a disparu, son père est alcoolique et le bat. Il reste pour protéger sa soeur. Son exutoire : faire la lecture à Claire, une vieille dame tellement différente de son quotidien. Et ses 2 amis !

Le jour où il croise le regard d'Eva, Adam est bouleversé. Mais nous apprendrons qu'il y a de l'amour mais surtout autre chose.

MA-GNI-FI-QUE roman ! pout tous à partir de ... 17 ans !
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Ceux que je suis



"Ceux que je suis", ceux que nous sommes, ceux que nous serions s’ils n’avaient pas été là, nos parents, grands-parents, nos anciens. Eux qui nous transmettent oralement notre histoire, nous disent avec leurs maux nos origines.

Souvent, hélas, il faut un décès, pour que les souvenirs remontent à la surface, pour que les langues se délient. Alors, on apprend avec effarement souvent ceux que nous sommes.



"Ceux que je suis ", un roman plein de saveur, d’émotions. Avec pudeur et délicatesse, comme un regard furtif, l’espace d’un instant le passé revit avec la justesse des mots. Nos racines émergent et nous sommes encore plus vivants.

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Fuir l'Eden

Un livre sur l'amour, le manque, l'amitié, sur cet immeuble où vit Adam avec son père qu'il n'appelle plus que "l'autre" et sa sœur qu'il veut protéger à tout prix. L'Eden qui représente tout ce qu'il veut fuir. Un samedi matin il croise une jeune fille sur le quai de la gare et tout va basculer. Récit de sa quête pour la revoir entrecoupé d'épisodes de sa vie et pour finir.... j'ai pleuré d'émotion
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Ceux que je suis

Traiter dans un roman le deuil, le déracinement et le rapport aux origines sans sombrer dans les clichés et le pathos, cela peut sembler complexe. Pas pour Olivier Dorchamps, qui signe avec Ceux que je suis un premier roman à la justesse rare.





Un matin, Marwan Mansouri, prof d’histoire-géo, apprend la mort de son père, garagiste à Clichy. Il retrouve alors ses deux frères pour aller soutenir leur mère et découvrir les dernières volontés de leur père. Celui-ci souhaitait être enterré à Casablanca et voulait que ce soit Marwan, l’ainé, qui accompagne le cercueil dans l’avion. Lui et ses frères ne sont pas particulièrement ravis de retourner sur les terres de leurs parents, là où ils se sont toujours sentis étrangers.

Une fois arrivé chez sa grand-mère, Marwan découvrira l’histoire de celle-ci, jusqu’ici très discrète. L’histoire d’une jeune berbère de 13 ans vendue à une riche famille marocaine. Une histoire douloureuse et lourde à porter qui a profondément atteint le père de Marwan, au point qu’il parte pour la France.

Au gré des récits et des rencontres du passé de son père, il découvrira une histoire familiale complexe et un homme bien au-delà de celui qu’il pensait connaitre. Un homme dont il doit désormais faire le deuil.



Si l’histoire de Ceux que je suis peut sembler simple de prime abord, il n’en est rien. C’est une histoire à plusieurs strates qui part du récit familial sur le deuil pour aborder aussi le déracinement et la complexité du rapport aux origines. Trois générations jalonnent le roman, et chacune entretient un rapport différent au pays, la France ou le Maroc. Un rapport compliqué, où le rêve, voire le fantasme, cohabite avec une réalité vécue bien différente.



Là où Olivier Dorchamps marque sa différence, c’est dans le traitement de cette histoire. Sans jamais tomber dans les excès ou le pathos, il évoque les thèmes marquants de ce roman avec délicatesse et pudeur. Une histoire prenante, qui remue le lecteur et vient le questionner dans son propre rapport à l’autre, aux origines et à la différence. Les personnages, profonds et attachants, sont développés avec sobriété et habitent un récit juste, émouvant et teinté d’humour.



L’histoire familiale du récit ne repose pas que sur le roman familial mais aussi sur les relations fraternelles complexes, par moments conflictuelles, et profondes. Des liens qui dépassent parfois même les liens du sang et lient des êtres dans toutes leurs vies, au delà du temps et de la distance. Ces liens qui permettent de faire face à une réalité cruelle que l’on ne peut bien souvent pas affronter seul.



Si les rentrées littéraires ne contiennent pas toujours des pépites, ce roman assurément en est une. Un texte d’une justesse rare qui ne survole aucune des thématiques qu’il traite et marque le lecteur par sa beauté et sa complexité. Un premier roman touchant, qu’on a du mal à fermer, et que l’on espère être le premier d’une longue et belle carrière pour Olivier Dorchamps.

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Fuir l'Eden

Lecture de la semaine. Adam habite L’Eden, cette tour d’un quartier pourri de Londres, où cohabitent misère, violence et pauvreté. Il y vit un quotidien terrible après la disparition de sa mère, vivant avec son père alcoolique et violent et sa sœur qu’il tente de protéger à tout prix. Un jour, il rencontre Éva, qu’il croit sauver d’un suicide.



Fuir l’Eden est un roman où les mots comptent et sont justes. Un roman qui parle d’amour, de soi, de la mère, de l’autre.

C’est aussi un roman tissant le portrait d’une population, leur destin et leur fatalité.

J’ai beaucoup aimé ce roman que j’ai trouvé criant de vérité, de sensibilité mais aussi d’espoir et de bienveillance. L’auteur choisit ses mots avec soin pour nous décrire au mieux cet endroit, ces sentiments.

C’est à lire et découvrir
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Ceux que je suis

Papa est mort. Il n'avait pas 60 ans.

Lorsque leur père décède dans son petit appartement de la région parisienne, Marwan et ses frères sont sous le choc.

D'autant plus qu'il souhaitait que son corps soit rapatrié à Casablanca, au Maroc, là où il est né, où il a vécu, avant d'émigrer vers la France.

Pourquoi a-t-il décidé d'être enterré si loin ?

Pourquoi ne leur en a-t-il jamais parlé ?



Du Maroc, les frères n'en connaissent que peu de choses.

Leur père ne leur en a presque jamais parlé, lui qui voulait à tout prix qu'ils soient intégrés.

Du Maroc, les frères n'en ont que la gueule. Plus foncée que les autres. Gueule d'Arabe.



Et pourtant, ils doivent s'y rendre.

Marwan dans le même avion que le cercueil de son défunt père.

Les frères et leur mère, en voiture.

Retour sur la terre de leurs aïeux...



《Ceux que je suis》.

Nous sommes eux.

Nous sommes nos ancêtres.

Je suis eux.

Je suis mon père.

Je suis mon grand-père.

Cette histoire m'a profondément touchée, émue.

Parce que mon papa est Marocain, parce que je suis issue d'une double-culture et que j'en suis extrêmement fière.

Grâce à l'auteur, j'ai voyagé.

J'ai senti l'odeur du thé à la menthe, des pâtisseries orientales et des orangers.



Dans ce récit, Olivier Dorchamps raconte l'exil, les secrets enfouis, l'importance des racines, l'héritage culturel, les liens du sang (et ceux du cœur).

L'écriture est belle et sensible.

Douce et humble.

Une magnifique leçon sur la tolérance, l'amitié et l'amour !
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