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Critiques de Olivier Dorchamps (208)
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Ceux que je suis

Le hasard, bon compagnon, a voulu que je lise "Ceux que je suis" juste après "Impasse Verlaine"; tous deux sont un premier roman fort réussi, tous deux évoquent l'exil (le 1er celui d'un homme ayant quitté le Maroc avec sa femme marocaine, le 2ème celui d'une femme ayant quitté l'Algérie avec son mari algérien), l'identité à chercher ou à construire pour les enfants, l'intégration souvent difficile en France. Mais la comparaison s'arrête là.

Ce roman est l'histoire d'une famille marocaine dont une partie, la grand-mère, les tantes et les cousins sont restés à Casablanca et une partie, les parents du narrateur, Marwan, se sont exilés en France. Le roman débute avec la mort inattendue du père, Tarek, qui contre toute attente, a souhaité être enterré au Maroc; sa femme et ses 3 fils l'accompagnent dans ce dernier voyage.

Pour les 3 frères et Marwan, en particulier, la perte de leur père les rapproche de leurs origines, de leurs racines marocaines qui, jusque-là, ne les intéressaient pas. Marwan, arrivé le premier au Maroc, découvre au fur et à mesure sa famille, les amis de son père et surtout le secret que lui révèle sa grand-mère et qui a pesé sur leur destin. Cela crée une intensité dramatique, une sorte de suspense qui tient en haleine.

Ce roman traite de sujets maintes fois évoqués en littérature comme l'exil, la quête de l'identité, la double culture, l'intégration, les racines mais l'auteur le fait avec pudeur, tendresse, délicatesse, mélancolie et même un certain humour. Son style simple et fluide laisse les émotions du lecteur/trice affleurer naturellement.

Ce roman offre également une approche du Maroc , de ses traditions autour du deuil, de son histoire, des relations sociales, de la culture. La couverture lui rend d'ailleurs hommage avec les oranges omniprésentes dans le roman et le jaune étincelant de la terre et du soleil marocains.

Une très belle découverte.

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Ceux que je suis

Un jeune professeur de lycée de la région parisienne d’origine marocaine, mais né en France est surpris à la mort soudaine de son père ; il découvre que ce dernier l’a chargé de rapatrier son corps au Maroc sans l’en avertir auparavant. Marwan, ce jeune professeur se sent pleinement Français ; mais en débarquant à Casablanca, il se retrouve confronté à toutes les traditions familiales et culturelles du pays de ses ancêtres. Et en retrouvant sa grand-mère paternelle et un ami de son père qui l’a accompagné depuis Paris, il va découvrir l’histoire de sa famille . Tout cela va le rapprocher de son frère, de sa famille et l’image de son père va alors prendre une autre dimension.

- Le narrateur est Marwan, ce jeune professeur, et le texte est écrit à la première personne  ; et c’est à travers lui que nous découvrons ce qu’il pense : de ses rapports avec les Français, de son intégration en France, de sa distance vis-à-vis du Maroc et des valeurs de la civilisation musulmane (on pense notamment au statut de la femme) alors que lui et sa famille ne sont pas pratiquants.

- l’écriture est très vivante, souvent drôle  (un petit côté « la vie devant soi » de Romain Gary).

- un roman très attachant, plein d’émotion, de respect et de sensibilité.
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Ceux que je suis

Un décès soudain ; quand de surcroît c'est celui de son père est toujours une épreuve terrible, surtout si les enfants, ses fils avaient tant de choses à lui dire et à comprendre. C'est le coeur de ce livre d'une grande qualité sans pathos excessif.



Olivier Dorchamps nous plonge dans cette épreuve que la famille Mansouri de Clichy aux racines marocaines va vivre. Entre les remords des 3 fils Marwan, son frère jumeau Ali et Foued le dernier des fils, de ne pas avoir été là alors que leur père mourait à 54 ans et leur différence et conflit entre frères. Chacun a brillamment réussi son parcours scolaire ; Marwan professeur agrégé d'Histoire - Géographie, Ali avocat et Foued, les sacrifices de leur parent pour qu'ils soient intégrés et se coulent dans leur nationalité française ont porté. A un point tel que les 3 frères sont annéantis et en colère en découvrant que leur père a tout organisé pour être enterré à Casablanca, alors que de son vivant il n'en avait jamais évoqué l'hypothèse, pire il avait tout fait pour ne pas les plonger dans le respect des traditions marocaines  ni dans la religion musulmane.



Marwan, en ayant été désigné par son père comme accompagnateur de son cercueil au pays, c'est en fait dans toute une histoire de vies, de secrets de famille jamais évoqués, que ce dernier va plonger avec stupeur et émotions. Une histoire d'amour qu'il va ainsi découvrir et de nombreuses révélations qu'il va devoir surmonter et partager.



Exceptionnelle qualité de narration et de sensibilité, c'est un livre à lire et relire.
Lien : http://passiondelecteur.over..
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Ceux que je suis

Voilà un livre à déguster lentement, comme un nectar d’orange, comme une douceur ensoleillée, suave comme un baklava, mais parfois amer ou acide comme un citron. La thématique de la filiation, de l’émigration, première ou deuxième génération n’est pas nouvelle, mais Olivier Dorchamps a un réel talent pour décrire l’humain dans ces contradictions et ses silences, débusquer la lumière dans l’ombre, qu’il enchante de tendresse cette lecture. Remonter avec lui le fil de ses racines, se confronter aux secrets de famille, accepter les différences, les dualités, comprendre l’histoire particulière des protectorats méditerranéens, est une aventure fructueuse de tolérance, d’amour, de respect, de fraternité. La vie fait souvent de nous des déracinés, cette quête vers nos origines peut faire de nous de meilleure personne. Ce livre n’est pas un vrai coup de coeur, un peu trop doux peut-être, pourtant c’est au coeur qu’il s’adresse, avec pudeur et une humanité aussi rare qu’un trésor oublié. Ravie d’avoir fait la connaissance de ce nouvel auteur prometteur, délicieux, sensible. Merci.
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Ceux que je suis

La justesse des mots et des personnages de ce très joli premier roman nous entraîne bien plus loin que la simple découverte de l'histoire de la famille de Marwan : c'est un peu plus de nous mêmes que ce voyage initiatique nous encourage à découvrir, par petites touches délicates et impressionnistes. Il était temps qu'Olivier Dorchamps écrive son premier livre, on s'en rend compte en le refermant avec le sourire, apaisés comme après une bonne marche revigorante.
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Fuir l'Eden

Fuir l’Eden, c’est l’histoire de nombreux jeunes des quartiers comme on dit. C’est la misère qui pèse et qui transpire par tous les pores. Mais c’est aussi et surtout l’envie furieuse de s’en sortir. Il y a la dureté à l’intérieur et le regard acéré de l’extérieur et tout l’enjeu est de ne pas s’enfermer dans cette condition qui n’est pas inexorable. Le jeune Adam en est l’exemple à travers la plume d’Olivier Dorchamps qui est d’une justesse infinie.



Le personnage d’Adam est touchant et d’un vif réalisme. On s’attache à cet adolescent qui a déjà vécu tant de douleurs et qui lutte au quotidien, sans oublier sa sœur pour qui il est capable de tout. Il encaisse les coups de la vie qui ne lui enlèvent pourtant pas son instinct de protection, sa bonté enfouie et l’espoir qu’il continue de porter malgré les vacillements.



« — Pour certains, la tragédie est un frein. Pour d’autres, c’est un moteur, m’avait-elle répondu.

— Encore une de vos réponses énigmatiques !

— Pas du tout. Soit tu estimes que ta vie ne vaut plus le coup, soit au contraire tu décides qu’il est temps de la vivre pleinement. »



Un jour à la gare, il croise une jeune femme qui va le chambouler et qui lui permettra peut-être d’ouvrir le champ des possibles. Dès lors, il n’aura qu’une envie, celle absolue, bouillonnante, enflammée de la retrouver. Mais comment espérer quand on est persuadé de porter sur soi l’image d’une racaille, comment avoir confiance en l’avenir et en envisager un meilleur auprès d’une fille qui est née du bon côté des rails ?



Ce roman est le rayon de soleil qui transperce l’obscurité. Il colle au plus près d’un personnage abîmé par la vie comme il en existe malheureusement beaucoup, dont l’insouciance s’est envolée mais qui conserve malgré tout la fougue de la jeunesse, ces pulsions de vie qui permettent de remonter à la surface d’une impulsion du pied lorsque l’on a touché le fond. L’objectif pour Adam est de fuir ce quartier, cet immeuble de malheur qui porte si mal son nom et qui l’emprisonne dans un quotidien dont il ne veut plus, ni pour lui ni pour sa sœur. Il me semble d’ailleurs que l’Eden correspond à la Balfron Tower située dans l’est de Londres et construite dans les années 60 dans l’esprit « brutaliste ». Après avoir été jugée laide et habitée par des bénéficiaires de logements sociaux, elle est devenue, après rénovation, convoitée par des résidents bien plus aisés. Les uns ont par conséquent chassé les autres…



J’ai beaucoup aimé ce roman pour son authenticité, son écriture travaillée qui se frotte si bien à l’adolescence, mais aussi pour sa mise en lumière nécessaire et indispensable sur les espoirs et les désespoirs des jeunes habitants marginalisés. C’est un roman social qui exacerbe notre compréhension de la société et qui ouvre. Encore une fois, il est formidablement bien écrit, va à l’essentiel sans rien omettre et il est bien difficile de le lâcher une fois commencé. Je vous le recommande chaudement.


Lien : https://ducalmelucette.wordp..
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Fuir l'Eden

Alors que le mois anglais sur les blogs se termine, voici ma modeste contribution au challenge organisé par Lou et Titine. "Fuir l'Eden" a été écrit en français. Son auteur, franco-britannique, a grandi à Paris et vit dans la capitale britannique, où se déroule l'histoire.



Nous suivons Adam, un jeune homme de 17 ans qui vit à Londres dans une tour en béton insalubre mais classée aux monuments historiques. Compte tenu de son milieu social, Adam était prédestiné "à mal tourner" mais nous le voyons peu à peu prendre son destin en main. Ce n'est pas le fruit du hasard. Deux rencontres providentielles vont l'aider à progresser mais l'élément qui lui permettra de tenir dans le temps est l'amour qu'il porte à sa jeune sœur, qu'il tient à protéger contre un père violent.



Nous le suivons dans son parcours semé d'embuches et découvrons le Londres des pauvres et des mal logés. Olivier Dorchamps parvient très justement à se mettre dans la peau du jeune Adam et nous partage son quotidien. Le roman aurait pu être plombant en raison de la violence sous-jacente qui règne dans la famille et plus largement dans cette tour Eden (qui porte bien mal son nom). Il n'en est rien grâce à la personnalité solaire du narrateur ainsi qu'à la qualité de l'écriture de l'auteur.
Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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Fuir l'Eden

Londres et sa banlieue où vit Adam, dans les immeubles de l'Eden, vestige d'un courant architectural appelé le brutalisme. Il y vit avec son père et sa sœur qu'il protège de ce dernier.



La crise économique a fait des ravages et le père d'Adam nommé "l'Autre" dans le récit, se réfugie dans l'alcool et la brutalité. La mère disparaît les laissant à leur triste sort le jour où "l'Autre" finit par la tabasser encore plus que d'habitude.



Comment Adam et Lauren, âgés de 17 ans et 14 ans, vont-ils survivre face à cet "Autre" ?



L'auteur prend le parti de nous faire suivre le quotidien d'Adam qui finit par croiser dans le métro Ève et en tombe éperdument amoureux. Elle est l'éclaircie de sa vie, une parenthèse enchantée, lumineuse face à une vie faite de misère et de pauvreté.



Mais Adam n'est pas comme les petites frappes de sa banlieue, il a choisi un autre parcours jusqu'au jour où il doit faire face à la plus grande épreuve de sa vie. Qu'aurions nous fait à sa place ?



Comment ne pas aimer ce livre et s'attacher à Adam ? L'auteur décrit si bien la misère sociale et les conditions de vie des banlieues où la vie n'est pas un long fleuve tranquille : pauvreté, chômage, violence, alcoolisme...



C'est un roman qui oscille souvent entre noirceur et luminosité et qui nous déchire le cœur.



Je n'ai qu'un conseil à vous donner : lisez-le ! C'est une pépite.



Merci aux @68premieresfois pour cette magnifique découverte.

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Fuir l'Eden

L'Eden est un immeuble brutaliste situé à Londres qui porte bien mal son nom.

C'est là que vit Adam, jeune homme de 17 ans.

Entre petits boulots et errance avec ses potes dans le quartier, Adam protège sa petite sœur de leur père et tente de compenser l'absence de leur mère qui s'est enfuie en Espagne, lassée de subir les coups de "l'autre".

Sur le quai de la gare, Adam aperçoit une jeune fille qui l'intrigue. Par un concours de circonstances, il se retrouve en possession de son sac à main il n'a plus qu'une idée en tête : le lui rendre.



C'est vraiment bien écrit... Je ne connaissais pas cet auteur et je n'avais pas l'intention de lire ce roman mais j'ai suivi les conseils de ma libraire Julie.

L'histoire est poignante et on se dit qu'un happy end serait un miracle pour Adam, il y a une fatalité dans la lecture, celle de ne pas être né au bon endroit. On est embarqué dans la lecture, c'est dur, c'est triste mais il y a tellement de douceur qu'on s'attache à Adam, sa sœur, ses amis, son univers tout entier, croisant les doigts pour que la magie opère et qu'il s'en sorte.

L'auteur joue sur les symboles, Adam, Eva, Eden... et ça rend l'ensemble poétique et poignant. Il fait aussi plusieurs fois référence à "Persuasion" (l'un de mes romans préférés). C'est un roman fort qui malgré son sujet arrive à créer une lueur d'optimisme et d'espoir.
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Fuir l'Eden

J’ai mis quelques temps à sortir Fuir l’Eden de ma Pile à Lire. J’en avais entendu beaucoup de bien, mais j’avais peur de lire ce roman dit « social », parce que certains livres du même genre sont un peu déprimants Mais que nenni ! (d’où est-ce que je sors cette expression, franchement ?). Le deuxième roman d’Olivier Dorchamps va me rester en tête un moment, signe qu’il s’agit, en tout cas, pour moi, d’un excellent livre.



Adam vit dans la banlieue de Londres avec sa sœur de trois ans sa cadette et « L’autre ». Dans l’Eden Tower, une tour de 98 mètres de haut, parfait exemple du brutalisme. Une tour massive, faite de béton brut. Un immeuble classé que les touristes viennent photographier, mais qui abrite pauvreté, violence, deal et alcoolisme. On est loin de l’Eden dont cet immeuble porte le nom. Adam a deux copains depuis l’enfance, Pav et Ben. Pav dont la gueule d’ange fait se retourner les filles et Ben qui commence à se faire remarquer pour ses graffs et tente de se faire remarquer par la belle Cosima. Tous les trois se protègent de la drogue et des ennuis dans leur quartier et rêvent de pouvoir un jour passer de l’autre côté des voies de chemin de fer, sortir de leur quartier de misère. Adam protège Lauren. De la misère et de l’autre, leur père, qui tabassait leur mère, la violait jusqu’à ce qu’un 13 mars, elle disparaisse. Adam avait 9 ans. A Lauren, il raconte une enfance pleine d’amour, de souvenirs heureux avec leur mère. Inventés. Il prend sa place, la rassure lorsqu’elle a ses premières règles, lui donne des conseils quand elle commence à flirter avec des garçons. Depuis quelques années, il économise pour que lui et Lauren rejoignent leur mère en Espagne. Alors, pour gagner un peu plus d’argent qu’à l’épicerie du quartier, Adam fait la lecture à Claire, une vieille Irlandaise aveugle qui va occuper une grande place dans sa vie. Un jour, alors qu’il attendait le métro, une intuition le fait s’approcher d’une fille aux beaux yeux verts, un peu trop proche du bord du quai. Il tombe amoureux et veut la retrouver.



Fuir l’Eden m’a percutée de plein fouet. Ce roman est un vrai coup de cœur. Adam. Adam. Comment ne pas aimer Adam ? Je comprends que Claire se soit attaché à lui, alors que sa première lecture était catastrophique. Et évidemment, on rêve qu’il retrouve la fille du quai, la belle Eva. Et que celle qui vient des beaux quartiers verra plus loin que ce mec de banlieue, qu’elle verra ce que nous on voit.



Ce roman, le deuxième de l’auteur franco-britannique, est lumineux. Il parle de ceux qui vivent du mauvais côté des rails, mais avec une certaine pudeur. Il y a de la misère, bien sûr, mais les personnages de Fuir l’Eden sont emplis d’espoir. Il est question d’amour et de ce que l’on peut faire, jusqu’où on peut aller par amour.



Comme je vous l’ai dit précédemment, Fuir l’Eden va m’accompagner un moment. Le signe d’un roman que l’on avait pas envie de finir, de personnages que l’on ne veut pas quitter. Je vous le conseille mille fois. Et moi, je veux furieusement lire le premier roman d’Olivier Dorchamps, Ceux que je suis, un roman bardé de prix, qui risque d’arriver dans peu de temps dans ma Pile à lire.
Lien : http://mademoisellemaeve.wor..
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Fuir l'Eden

Le quotidien d'Adam n'est jamais une partie de plaisir. Entre son père violent et sa mère qui s'est enfuie, tout ce qui lui reste est sa petite sœur, qu'il jure de protéger.



Mais un jour, il rencontre une jeune fille sur la trame de métro et c'est le coup de foudre. Les deux adolescents viennent de milieux sociaux différents, mais quelque chose de plus fort semble les relier.



Adam rêve de partir, de se libérer de ce père qui l'étouffe et le maltraite. Il met toutes les chances de son côté et on apprécie la vie de ce jeune garçon très courageux.
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Fuir l'Eden



Adam vit dans l’Eden Tower. Ne fait rêver que le nom : il s’agit d’une tour de 98 mètres de hauteur, le brutalisme à l’état pur, entourée de béton. La tour est caractérisée par l’absence totale d’ornements, de verdures.



Il vit avec sa sœur Lauren et « l’autre », son père. Sa mère les a abandonné, du jour au lendemain, un 13 mai. Elle les a abandonné non pas par lâcheté mais par courage : elle pliait sous les coups de l’autre depuis trop longtemps. Adam avait alors 9 ans et Lauren 6 ans. L’enfance d’Adam s’est donc arrêtée là, un 13 mai. Le seul amour qu’il connaît quelques années après c’est l’amour fraternel pour sa sœur. Il a ses fidèles potes : Pav et Ben. Un melting-pot charmant !



« L’attente n’existe plus. L’angoisse, elle, est partout. Aujourd’hui, c’est la maîtresse du jeu. »



L’espoir renaît quand il croise le regard vert d’Eva sur le quai à Clapham Junction. Elle était au bord du quai, trop proche du bord. Alors quand le Gatwick Express passe, il la tire en arrière….elle s’en va ensuite. Son regard reste ancré dans la mémoire d’Adam, il s’est aussi inscrit dans son cœur. Quel est donc ce sentiment qu’il ressent d’aussi fort et évident ?



Et puis dans la vie d’Adam il y a Claire dont la tragédie a été un déclencheur. Dont la vie a été détruite mais pourtant elle est toujours là, debout, à vivre. Une personne terriblement vitale pour Adam.



C’est dans une langue brute, franche que Olivier Dorchamps nous offre la vie d’Adam où l’espoir est infime mais présent. Cette lueur d’espoir comme un guide… si le roman est âpre par la véracité de cette vie difficile dans l’Eden Tower, il est aussi porteur d’un message fort où l’Amour demeure. L’Amour de soi, pour l’autre, pour les « petites » choses de la Vie.

Une flopée d’émotions !
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Ceux que je suis

Un excellent roman qui sans pathos nous parle de la filiation, du deuil, des secrets de familles et des difficultés culturelles des enfants issus de l émigration économique des maghrébins des années 60/70.



De la place de la femme au Maroc dans les années 50 mais surement encore à l heure actuelle.



Pour se connaître il faut connaitre ses racines



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Ceux que je suis

Tout commence avec la mort du père qui [travaillait depuis 30 ans, sans vacances et sans dimanches]. Marwan, Ali et Foued perdent leur père et cette mort si soudaine, n'est qu'un prélude à la découverte du dernier souhait de ce père: être enterré au Maroc.

Ce choix, ce désir d'être enterré là où il est né est d'abord une décision totalement incomprise par les enfants et l'un d'entre eux, Marwan, a été désigné pour accompagner le corps du défunt en avion pendant que le reste de la famille fera le trajet en voiture de Porte de Clichy au Maroc.



Ce retour au pays non désiré est vécu d'abord comme une incompréhension: comment a-t-il pu souhaiter revenir dans ce pays qu'il a quitté depuis plus de 30 ans? et nous, qui sommes français, comment ferons-nous pour aller le voir?

Mais l'auteur parvient patiemment tout au long de ce roman a délier les noeuds, les secrets comme on pèle délicatement une orange pour n'en faire qu'une pelure parfaite aux arrondis parfaits. Marwan est celui qui a été désigné pour accompagner son père, pour partir à la recherche de ce Maroc qu'il ne connait pas et surtout découvrir son père. Comme si seule sa mort et le retour aux racines oubliées pouvaient seules faire émerger des limbes les secrets les plus enfouis.



la transmission, la quête d'identité l'on soit d'ici ou de plusieurs "ailleurs", la place de chaque enfant dans une fratrie, le poids de l'histoire sur ce (ceux) que nous sommes...voilà une partie des thématiques abordées dans ce petit roman si riche et si vrai.



j'ai aimé déambuler dans ce roman comme dans un souk ou les vicissitudes d'une histoire familiale. Tout prend sens; chaque phrase aussi simple soit-elle recèle des vérités qui se dévoilent au fil du roman et nous donnent à voir les choses sous plusieurs angles.



je vous invite à le lire pour toutes les richesses qu'il renferme et, que l'on y croit ou pas, le Mektoub (le Destin en arabe) est une force contre laquelle aucun homme ne peut lutter. alors faites comme Marwan et ses frères, laissez vous guider, prenez ce vol pour le Maroc, pour un retour aux sources, qu'elles soient vôtres ou pas, et vous passerez un moment riche en émotions.
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Ceux que je suis



Marwan , de parents marocains mais né en France , donc français comme il le revendique , est désigné pour rapatrier la dépouille de son père au Maroc .Surpris par cette nouvelle posthume , il va embarquer avec le cercueil en zinc accompagné par le meilleur ami de son grand-père .

Au fur et à mesure de ce voyage et avant les funérailles , il va aller à la rencontre de ses origines en atterrissant dans un pays dont il connait mal les coutumes . Il va découvrir sa famille , sa grand-mère au parcours bien chahuté , le souvenir de son grand-père d’une tolérance hors normes et accompagner son père dignement avec une admiration renforcée .

Sur fond tragique et triste , voici une belle histoire sur la différence , les coutumes mais aussi la fidélité , la tolérance , la fraternité et le don de soi .

Très joli premier roman , à faire découvrir absolument .

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Ceux que je suis

A la mort de son père Tarek, Marwan découvre que celui-ci veut être enterré à Casablanca d'où il est originaire, et non à Clichy où il vivait depuis des années. C'est l'incompréhension de toute la famille.

Écrit d'une manière très accessible, ce roman est une quête d'identité d'un jeune homme qui ne trouve pas sa place aussi bien en France qu'au Maroc. C'est aussi et surtout la découverte de nombreux de secrets de famille qui vont amener Marwan à faire preuve de beaucoup de résilience et découvrir qui il est réellement.
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Ceux que je suis

Dans ce récit, Marwan, fils d’immigré marocain est professeur d’Histoire-Géographie à Clichy, vient de perdre son père. A travers ce roman on apprend à apprécier Marwan et sa famille. On s’émeut de plus en plus au fur et a mesure du livre à partir du moment ou Marwan arrive au Maroc avec le cercueil de son père. En effet, on découvre l’histoire de sa famille en même temps que lui. De plus son passé est énormément touchant, bouleversant et renversant. Il découvre son histoire si tard à cause du lourd secret que garde sa grand-mère...
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Ceux que je suis

C'est trop douloureux... il y a trop de mon défunt père dans ce livre, trop de moi, trop de ce Maroc... c'est un livre que j'aurais pu écrire à quelques paragraphes tant ça raconte ce que je sais (la France/le Maroc, le cimetière (tellement exact !), une vie entière entre un homme et une femme (mes parents), le retour au Maroc après des années pour enterrer son père (moi) etc

Je ne peux pas en faire un résumé ici, j'ai pleuré tant en lisant ce livre mais j'adresse mille mercis à @olivierdorchamps pour l'avoir écrit. Mille mercis
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Ceux que je suis

Livre reçu lors de la masse critique d'octobre 2020. Merci à Babelio de nous offrir régulièrement de belles lecture.



Les cinq premiers mots du résumé sur le quatrième de couverture interpellent le lecteur. C'est comme une impression de déjà lu. "Cette nuit, Papa est mort" fait remonter les souvenirs d'une autre lecture, celle de l'étranger d'Albert Camus qui commence ainsi : "Aujourd'hui, Maman est morte".



Olivier Dorchamps retrace la vie d'un couple d'immigrés marocains qui ont débarqué en France comme tant d'autres. Ils ont fondé une famille, se sont inquiétés de l'éducation et de l'intégration de leurs 3 fils sur cette terre d'exil qu'ils avaient choisie. Ils étaient fiers du parcours scolaire de leurs enfants... mais au moment de faire le deuil d'un père les souvenirs, les secrets de famille, la raison de l'exil refait surface. La véritable histoire doit-elle être révélée, doit-on protéger ces secrets si lourds à porter ? C'est en écoutant les voix de Marwan (le fils) et de Kabic (l'ami de toujours) que le récit prend toute son ampleur et que le lecteur prendra connaissance des traditions marocaines et du destin particulier de Warda (la grand-mère), de Tarek (le père) et de Kabic (l'ami de toujours)... Bonne lecture à tous.
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Ceux que je suis

Marwan et ses frères, Ali et Foued, sont nés en France de parents marocains. Pour eux, cela ne fait aucun doute, ils sont français.



"Ceux que je suis" est un sublime premier roman. Non seulement parce qu il aborde des sujets très intéressants comme la question des origines, de l identité et de l exil mais aussi, parce qu il est extrêmement touchant.



Marwan est prof d histoire-géo en France. Il a grandi à Clichy avec ses parents et frères. Alors lorsque son père décède en laissant comme dernière volonté d être enterré au Maroc, c est l incompréhension. Lui, qui a vécu plus d années en France qu au Maroc. Lui, qui s est si bien intégré et a monté sa propre affaire, un garage. Pourquoi se faire enterrer loin des siens? Loin de sa femme et de ses fils qui ne pourront pas aller se recueillir sur sa tombe?



Nous suivons les pensées de Marwan, qui évoluent au fil du récit. C est une fresque familiale émouvante, qui cache bien des secrets. Tout en finesse, l écriture d Olivier Dorchamps nous emporte au Maroc, celui des années cinquante, soixante mais aussi, celui d aujourd'hui.



La fin m a émue et vous fera peut-être verser quelques larmes.



Un très beau livre à découvrir d urgence.



Ceux que je suisOlivier Dorchampstous les livres sur Babelio.com
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