J’ai mis quelques temps à sortir Fuir l’Eden de ma Pile à Lire. J’en avais entendu beaucoup de bien, mais j’avais peur de lire ce roman dit « social », parce que certains livres du même genre sont un peu déprimants Mais que nenni ! (d’où est-ce que je sors cette expression, franchement ?). Le deuxième roman d’Olivier Dorchamps va me rester en tête un moment, signe qu’il s’agit, en tout cas, pour moi, d’un excellent livre.
Adam vit dans la banlieue de Londres avec sa sœur de trois ans sa cadette et « L’autre ». Dans l’Eden Tower, une tour de 98 mètres de haut, parfait exemple du brutalisme. Une tour massive, faite de béton brut. Un immeuble classé que les touristes viennent photographier, mais qui abrite pauvreté, violence, deal et alcoolisme. On est loin de l’Eden dont cet immeuble porte le nom. Adam a deux copains depuis l’enfance, Pav et Ben. Pav dont la gueule d’ange fait se retourner les filles et Ben qui commence à se faire remarquer pour ses graffs et tente de se faire remarquer par la belle Cosima. Tous les trois se protègent de la drogue et des ennuis dans leur quartier et rêvent de pouvoir un jour passer de l’autre côté des voies de chemin de fer, sortir de leur quartier de misère. Adam protège Lauren. De la misère et de l’autre, leur père, qui tabassait leur mère, la violait jusqu’à ce qu’un 13 mars, elle disparaisse. Adam avait 9 ans. A Lauren, il raconte une enfance pleine d’amour, de souvenirs heureux avec leur mère. Inventés. Il prend sa place, la rassure lorsqu’elle a ses premières règles, lui donne des conseils quand elle commence à flirter avec des garçons. Depuis quelques années, il économise pour que lui et Lauren rejoignent leur mère en Espagne. Alors, pour gagner un peu plus d’argent qu’à l’épicerie du quartier, Adam fait la lecture à Claire, une vieille Irlandaise aveugle qui va occuper une grande place dans sa vie. Un jour, alors qu’il attendait le métro, une intuition le fait s’approcher d’une fille aux beaux yeux verts, un peu trop proche du bord du quai. Il tombe amoureux et veut la retrouver.
Fuir l’Eden m’a percutée de plein fouet. Ce roman est un vrai coup de cœur. Adam. Adam. Comment ne pas aimer Adam ? Je comprends que Claire se soit attaché à lui, alors que sa première lecture était catastrophique. Et évidemment, on rêve qu’il retrouve la fille du quai, la belle Eva. Et que celle qui vient des beaux quartiers verra plus loin que ce mec de banlieue, qu’elle verra ce que nous on voit.
Ce roman, le deuxième de l’auteur franco-britannique, est lumineux. Il parle de ceux qui vivent du mauvais côté des rails, mais avec une certaine pudeur. Il y a de la misère, bien sûr, mais les personnages de Fuir l’Eden sont emplis d’espoir. Il est question d’amour et de ce que l’on peut faire, jusqu’où on peut aller par amour.
Comme je vous l’ai dit précédemment, Fuir l’Eden va m’accompagner un moment. Le signe d’un roman que l’on avait pas envie de finir, de personnages que l’on ne veut pas quitter. Je vous le conseille mille fois. Et moi, je veux furieusement lire le premier roman d’Olivier Dorchamps, Ceux que je suis, un roman bardé de prix, qui risque d’arriver dans peu de temps dans ma Pile à lire.
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