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Critiques de Olivier Dorchamps (208)
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Ceux que je suis

Un premier roman époustouflant tant dans son écriture que dans le sujet.

L'écriture est fluide, simple, poétique mais à la fois touchante, émouvante.

Le sujet du décès d'un proche est bien appréhendé, écrit avec finesse et tendresse.

C'est quand un être proche et cher à soi quitte le monde des vivants que viennent les questions sur lui, ce qu'il était, sur sa vie, ses origines, son parcours, ses choix, ses sacrifices... On s'imagine avoir tout le temps pour poser ces questions et le temps file. Un jour, la personne meurt et on s'aperçoit qu'en fait, nous ne savions pas grand chose de lui.

J'ai pris un grand plaisir à lire ce livre et même à en déguster chaque partie pour qu'il ne se finisse pas.

J'espère qu'Olivier Dorchamps continuera à nous faire vibrer avec un prochain roman.

Oranges marocaines...
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Ceux que je suis

Je vous laisse au plaisir de cette lecture avec ses personnages, tous sans exception, tellement attachants et très émouvants. On comprend parfaitement le dilemme des uns et des autres. Les causes sont multiples, le déracinement, les origines et les rapports humains d’une famille divisée par la Méditerranée. J’ai eu envie de modifier le titre.



« Maroc, ceux que je suis »



Un immense coup de cœur pour moi !
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Fuir l'Eden

Adam, le narrateur, vit du côté moche des voies ferrées dans la barre d'immeubles au fond d'une impasse. Vu de l'extérieur et d'après le panneau qui orne les grilles de l'Eden Tower, ce lieu présente un intérêt artistique. Issu du mouvement brutaliste, il est classé auprès du Fonds Mondial pour les Monuments. Construit en béton ce bâtiment de quatre-vingt-dix-huit mètres est composé d'une barre d'habitation dans laquelle les familles modestes s'empilent et d'une tour, surnommée Cap Canaveral, dédiée aux ascenseurs, canalisations et tous les trucs qui tombent régulièrement en panne. L'une et l'autre sont reliées par des passerelles. L'Eden Tower est une véritable attraction touristique. Vu de l'intérieur, l'Eden c'est l'enfer. Adam y vit avec sa petite sœur, Lauren, et l'autre. L'autre c'est le père, celui qui a fait fuir la mère. Elle n'en pouvait plus d'amortir ses coups avec son ventre, de subir ses assauts nocturnes. Un beau matin, elle est partie. Elle n'avait de cesse de dire à Adam que le choix n'existe qu'au-delà des rails. Depuis, il n'a qu'un objectif, Fuir l'Eden. En attendant ce jour, il s'accroche à la vie avec Ben et Pav, ses amis, et travaille chez Claire, une aveugle à qui il fait la lecture. Auprès de cette femme Adam découvre qu'une autre vie est possible. Elle lui ouvre les portes d'un monde insoupçonné, sans violence, sans cri. De ce côté-ci des rails, Adam est considéré, respecté. Il s'élève et se surprend à rêver d'un après. D'un autrement. Jusqu'au jour où, sur le quai de la gare, son destin va basculer. Eva. Elle s'appelle Eva.



Fuir l'Eden est un roman d'initiation qui irradie tant il apporte de la lumière là où tout ne pourrait être que noirceur. Ce roman nous cueille dès les premiers mots, il nous embarque dans un univers qui aurait pu être pesant, mais qui ne l'est pas. En effet, malgré l'environnement social défavorisé, malgré la violence, Fuir l'Eden ne verse ni dans le pathos, ni dans l'apitoiement. Tout en étant réaliste, d'une justesse et d'une humanité bouleversante, Olivier Dorchamps y a mis une bonne dose de légèreté. De ce fait, son roman social se mue en véritable cri d'amour, une ode à la liberté et à la fraternité. Sans compter qu'il met à mal la fameuse théorie du déterminisme social selon laquelle nous serions conditionnés par le milieu social auquel nous appartenons. Heureusement, certaines rencontres élèvent. Encore faut-il à l'instar d'Adam savoir saisir les mains qui se tendent, s'ouvrir à d'autres horizons et tout mettre en œuvre pour passer de l'autre côté des rails.



Vous l'aurez compris, Fuir l'Eden est un immense coup de ❤️❤️❤️ pour moi. J’ai tout aimé. L’histoire, le style, la plume d’Oliver Dorchamps, l’humour, l'autodérision, la répartie de ses personnages tellement attachants. Sans jamais tomber dans la facilité, cet auteur véhicule un beau message d'espoir et nous rappelle, s'il en était besoin, qu'au bout du tunnel, il y a le soleil.



Un grand merci aux 68 premières fois qui ont mis entre mes mains ce petit bijou. Un conseil, ne passez pas à côté.
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Fuir l'Eden

Adam habite dans la banlieue londonienne, du mauvais côté des rails de chemin de fer, le côté pauvre, miséreux, triste , gris et sans espoir.

Son immeuble, surnommé ironiquement l'Eden, est classé monument historique en raison de son style architectural.



La vie d'Adam est aussi sinistre que le lieu où il vit. Sa mère les a abandonnés sa soeur et lui aux mains d'un père alcoolique et violent.

Deux amis, une vieille dame aveugle à qui il fait la lecture, voilà sur qui il peut compter.



Racontant le coup de coeur d'Adam pour une fille qu'il croise sur le quai de la gare, l'auteur parvient à très justement décrire le quotidien d'Adam en mêlant le passé et le présent. Un passé heureux qui a soudainement basculé dans la peur et le chagrin;.

On éprouve de la pitié et de la colère pour ce père devenu un monstre.

Adam est un adolescent attachant, qu'on a envie d'aider car malgré tout il est habité par l'espoir, par l'envie de s'en sortir.



Un très joli roman, plein d'émotion et de positivité.





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Fuir l'Eden

Fuir l'Eden

Voilà des semaines que ce roman m'attendait. Souvent pris et reposé, j'étais impatiente de le découvrir mais un brin inquiète qu'il ne soit pas à la hauteur du coup de coeur suscité par le premier titre de cet auteur. Alors, j'ai attendu le bon moment, pensant prendre le temps de le savourer, mais dès les premières lignes j'ai su qu'il ne me décevrait pas.

Nous sommes à Londres, « du côté moche des voies ferrés », à l'Eden. N'imaginez pas le paradis, voyez plutôt une barre d'immeuble délabrée, flanquée d'une tour d'ascenseurs. Il en faut de l'ironie pour surnommer ainsi cet exemple typique d'architecture brutaliste, cet immeuble classé, « mais cela ne veut pas dire beau, ni entretenu ». C'est là que vit Adam, 17 ans, avec sa soeur Lauren et « l'autre », la brute épaisse alcoolique qu'il se refuse à appeler « père » depuis une dispute de trop l'ayant laissé amoché. Voilà 8 ans que leur mère est partie, 8 ans qu'il veille sur sa petite soeur, qu'il enchante son quotidien avec « les souvenirs fabriqués d'une enfance fantasmée », qu'il veille sur elle avec un amour débordant. Il zone un peu Adam, mais ce n'est pas un mauvais bougre, « tiraillé à mi-chemin entre l'angoisse et l'espoir ».

L'angoisse c'est le quotidien, la misère ordinaire ; c'est la violence crasse de « l'autre », ses insultes, ses coups ; c'est la peur de ne pas adoucir les jours de Lauren.

L'espoir c'est la force de l'amitié qui le lie à Ben et Pav, ses potes d'enfance ; c'est la confiance accordée par Claire à qui il prête sa voix 3 fois par semaine ; c'est le regard d'Eva croisé sur un quai de métro ; c'est l'attente interminable et improbable du retour de sa mère. L'espoir enfin c'est l'envie de s'en sortir et de quitter l'enfer.

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On pourrait imaginer un n-ième roman social, lourd et larmoyant, mais il est tout le contraire. Il est lumineux, il est d'une tendresse infinie et on se prend d'une affection immense pour ce jeune homme courageux. Sa force, c'est de nous mettre dans les mots d'Adam, dans sa fougue et son enthousiasme, dans sa drôlerie et ses doutes, parce qu'on n'est pas toujours sérieux quand on a 17 ans. C'est émouvant et grave autant que plein d'espoir, et cette fois encore @olivierdorchamps m'a touchée en plein coeur. Il aborde avec justesse les difficultés des classes populaires britanniques, plombées par le déterminisme, le racisme et l'exclusion, mais il en faut du talent pour y mettre autant de douceur et de délicatesse. Je ne peux que vous conseiller ce roman dont je sors bouleversée mais le sourire aux lèvres, ce roman coup de poing, sublime, tout simplement.
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Fuir l'Eden

Adam et sa sœur, Lauren, tous deux adolescents, vivent à l’Eden, une tour de la banlieue de Londres, classée monument historique pour son architecture significative, malgré son état vétuste. Prisonniers de cet immeuble, foyer de misère et violence, Adam et Lauren luttent au quotidien contre un père alcoolique et dangereux, qui reporte sa haine sur son fils aîné depuis la disparition de sa femme. Épaulé par ses amis d’enfance, Ben, un Somalien, et Pawel, un Polonais, Adam cherche une voie de sortie pour se construire un avenir, qui pourrait passer par deux femmes : Claire, une dame aveugle à qui il fait la lecture, et Eva, une jeune fille, rencontrée fugacement à la station de Clapham Junction. Sur ce pitch de parcours initiatique, où le héros réussit à sortir de son milieu grâce à son intelligence et à un mentor qui le prend sous son aile (comme dans les classiques « Will Hunting » et « À la rencontre de Forrester » de Gus Van Sant), Olivier Dorchamps offre un roman déstabilisant, où le passage de l’adolescence à l’âge adulte est plombé par des traumatismes, mais soutenu par de brefs éclairs lumineux, à l’image de la réflexion sur l’équilibre entre angoisse et espoir, au cœur du livre.



Une des forces de Fuir l’Eden, au-delà du style et de la langue qui font mouche chaque fois, est l’affection que l’auteur porte à ses personnages. Sans jamais masquer la dureté de la réalité, il déleste le trio amical composé d’Adam, Ben et Pawel des clichés et du misérabilisme pour se focaliser sur leur désir de s’en sortir en restant dans le droit chemin – soit l’idée de s’extraire de sa classe sociale sans blesser autrui. Sauf que, et c’est là que réside la tragédie du texte, le héros est confronté à une impossibilité de se détacher de ses origines, au sein d’un monde qui le ramène toujours à d’où il vient.



Un texte poignant et parfaitement construit.
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Ceux que je suis

En ce moment, je ne lis que des premiers romans, voir des seconds. J’adore, il y a quelque chose de frais, de nouveau qui me comble. Avec ce roman d’Olivier Dorchamps je suis aux anges : j’y retrouve une sensibilité qui m’émeut. L’histoire d’abord : un homme meurt. Un type bien. Il veut retourner au pays, son pays, qui n’est pas celui qu’il a donné à ses enfants. Ça sent le secret de famille, le truc indicible, le parpaing qu’on prendra en pleine figure, à la fin. L’auteur, Olivier Dorchamps avance en terrain mouvant : celui des origines, qui ne sont pas les siennes, visiblement. Dangereux. Mais il s’en tire avec brio : le Maroc nous vient, malgré la pluie, le vent, le covid. Dans mon lit, je voyage. J’aime tellement ça ! Un superbe premier roman, fait de douceurs, d’amour filial. Une histoire de père et de fils, dont je suis restée spectatrice moi, femme, et qui m’a rendue admirative de cette masculinité. Après «Ce qu’il faut de nuit » je vais finir par me demander si la douceur et la tendresse sont masculines ?
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Ceux que je suis

C'est un premier roman parfaitement maîtrisé sur le deuil et l'héritage identitaire. D'ailleurs, Olivier Dorchamps propose un très beau titre avec "Ceux que je suis".

Le narrateur, Marwan, est un jeune professeur d'histoire géographie en banlieue parisienne. Sa conjointe vient de le quitter mais ce qui le bouleverse c'est la mort de son père qui n'avait que 54 ans. Mécanicien, il était propriétaire d'un garage à Clichy mais c'est à Casablanca qu'il a choisi de se faire enterrer car le Maroc est le pays où il est né.

Marwan, son frère jumeau Ali et son frère cadet Foued ne comprennent pas ce choix dans un premier temps, eux qui sont français même s'ils ne sont pas toujours perçus comme tels en raison de leurs origines.

Il va pourtant devoir accompagner le cercueil de son père avec Kabic son presque grand-père et retrouver sa grand-mère Mi Lalla. le vieil homme vit aussi à Clichy, c'était l'ami du grand-père de Marwan qui avait renoncé à partir vivre en France. Kabic lui dira qu'il doit connaître la part d'ombre de sa famille mais qu'il doit aussi se souvenir qu'il n'y a jamais d'ombre sans lumière. C'est ce qu'il va se passer quand il sera sur place. Et cela l'aidera à comprendre ses proches et qui il est, ce qu'il porte en héritage.

L'écriture d'Olivier Dorchamps est fluide et si l'émotion est forte, on reste à la limite du pathos sans débordement. A lire sans hésiter.





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Ceux que je suis

Marwan Mansouri, le narrateur, est français de parents marocains.

« Tout ce qu’on peut trouver dans une bibliothèque je l’ai lu. Mais la vie de ma famille avant la France, je ne la connais qu’au travers d’anecdotes et de souvenirs de seconde main un peu comme une veste d’occasion dont la coupe m’irait tant bien que mal, mais dont la couleur aurait fané. »

Le lecteur entre dans cette histoire sur le ton de la confidence, l’auteur s’adresserait à un ami avec pudeur pour dévoiler la complexité de l’identité.

Un soir, Marwan, prof d’Histoire-Géo est fatigué, il a été largué par sa petite amie qui le rêvait différent.

Sa mère l’alerte sur le fait que son père se plaint d’une douleur au cœur et qu’il est parti se coucher en refusant de manger son tajine.

En rallumant son téléphone, le lendemain, le choc « papa est mort », il n’avait que 54 ans.

Trois fils Marwan, l’aîné et le narrateur, Ali son jumeau qui se fait appeler Alexandre et qui est avocat, et le cadet Foued encore chez ses parents car il finit ses études.

Une vie de labeur pour cet homme qui n’a pas demandé la nationalité française alors que sa femme et ses fils l’ont.

Après le choc de la mort survient celui des dernières volontés du défunt, dont ils n’avaient pas connaissance : être inhumé au Maroc, il avait même souscrit une assurance pour cela.

« Maman explique que mon père et elle en ont souvent discuté ; pour eux c’est naturel d’être inhumés au Maroc. Ils sont nés là-bas. Ils ont toujours eu l’intention d’y retourner vieillir ; c’était leur projet. Maintenant il n’y a plus de projet. Maintenant elle est veuve et son devoir, c’est de respecter ce que son mari voulait. »

Les fils découvrent le rituel du deuil marocain : les femmes n’assistent pas aux obsèques et un seul des fils est désigné pour accompagner la dépouille dans l’avion. La mère et les autres fils iront au Maroc en voiture.

Ce désir d’être inhumé dans son pays d’origine sonne comme une double peine, la brutalité de la mort et une tombe sur laquelle ils ne pourront se recueillir…

Kabic est un ami indéfectible du grand-père paternel va accompagner Marwan, il est la mémoire de la famille et Marwan la toujours considéré comme son grand-père de France.

« Lui (Kabic) qui a traversé la vie sans diplômes, sans carrière et sans le sou ; Diogène marocain échoué à Clichy. Il a pourtant guidé mes pas, ceux de mes frères et ceux de mes parents qui n’auraient jamais quitté leur destin si Kabic n’avait, le premier, creusé un sillon d’espoir vers la France. »

C’est ainsi qu’un coin du voile de cette vie d’immigrés va être levé.

Mille anecdotes pour vêtir la misère d’humour.

Marwan va découvrit plus encore, la jeunesse des ses parents, les us et coutumes de ce pays dont il est issu et qu’il ne connait absolument pas, une culture qu’il a ignorée et dont parfois les stigmates en France lui ont fait honte.

Une culture jamais revendiquée, l’explication en est peut-être celle-ci :

« Si mes parents ont quitté le Maroc, c’était pour commencer une nouvelle vie, pas pour prolonger celle qu’ils avaient ici. Bien sûr, la nostalgie du pays les hantait ; ma mère ne disait-elle pas qu’au Maroc, ils se sentaient vivants ? Ils y avaient leurs amis, leurs habitudes, leurs souvenirs, mais en France, il y avait la Liberté. Je repars vers le cimetière en songeant à cette sagesse de mes parents que j’ai si souvent méprisée. »

L’écriture est élégante, fluide, douce, le ton juste sans jamais de fausse note. Riche d’enseignement sans jamais être moralisateur, ce livre montre la complexité des origines cosmopolites, mais je pense que cela va aussi au-delà car cela pourrait s’appliquer à beaucoup de familles simples, celles qui n’ont pas les mots pour transmettre.

Ce qui nous constitue chacun d’entre nous est tellement complexe qu’un arbre généalogique de serait que l’écorce sans la sève de ce qui nous a fait ce que nous sommes.

Un premier roman très réussi dont j’ai tout aimé, l’écriture, la musicalité et les couleurs et un livre qui nous interroge et qui nous bouleverse.

La transmission dans la simplicité « Mon père, il avait peu de mots, mais il avait les bons et sa présence me rassurait, me donnait l’illusion d’être invincible. Mais tu es invincible, mon fils ! A ton âge, rien n’est insurmontable. »

©Chantal Lafon-Litteratum Amor 12 janvier 2020.

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Ceux que je suis

Un roman qui m a bien plu.

Le secret de famille vous le découvrirez vraiment quand fin de.volume.

Ce livre nous fait prendre conscience qu il est difficile de s integrer dans un pays plein de préjugés par rapport à vos origines même si vous satisfaisez à tous les critetes( langue lieu de naissance travail).

Un livre qui se lit facilement, qui m en appris sur la culture marocaine mœurs et coutume

Un très bon premier roman , un auteur à suivre.
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Ceux que je suis

Un premier roman qui m’a beaucoup plu, par les thèmes abordés, mais aussi par l’humanisme, le féminisme, la délicatesse des sentiments qui s’en dégagent. Le personnage principal, Marwan, est un fils d’immigré marocain de 30 ans, qui se sent Français, a réussi socialement (agrégation d’histoire-géo). Son père, garagiste, qui meurt à 54 ans, lui demande de rapatrier son corps au Maroc. C’est l’occasion pour Marwan de découvrir le passé de sa famille, la vie au Maroc dans les années 1950-1960, et un lourd secret de famille qui explique pourquoi son père est parti en France… et pourquoi il tient à ce que les hommes respectent les femmes. Des réflexions très intéressantes sur le racisme au quotidien subi par les enfants d’immigrés maghrébins en début de roman, puis les sujets se font plus graves, l’émotion monte, jusqu’à la révélation finale. L’auteur cite La vie devant soi comme un roman qui l’a marqué… il y a de cela dans son propre livre.
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Ceux que je suis

C’est un très beau livre et pour l’instant c’est mon coup de cœur de la rentrée. On y entre très vite et très facilement. Il y a beaucoup d’émotion, de pudeur. C’est extrêmement bien écrit. Le sujet semble bien maitrisé avec un grand travail de recherche et de documentation alors que l’auteur ne semble pas avoir de liens avec ce pays et cette culture. Je serais curieux d’avoir le ressenti d’un marocain ou d’un français d’origine marocaine. L’immigration y est abordée de façon intelligente. Cela apporte une grande réflexion, dont cette phrase de Marwan « Et pourtant, où que je sois, en France ou au Maroc, je n’ai pas le choix de ma propre identité. Je ne suis jamais ce que je suis, je suis ce que les autres décident que je sois ».
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Fuir l'Eden

J’ai succombé à ce livre sans en lire le résumé, tout simplement car j’avais adoré Ceux que je suis.

Je suis donc entrer dans ce livre sans à priori. Je me suis laissée portée dans les barres d’immeubles de Londres. D’abord j’aime le choix des noms: Adam qui habite à l’Eden, mais pas celui qu’on aurait imaginé. Il rêve de s’enfuir de cette barre d’immeuble, un bloc de béton près de Londres.

On rencontre aussi Pav et Ben, les meilleurs amis d’Adam avec qui il essaye de s’en sortir dans ce quartier gangrené par les gangs et la drogue, tantôt en travaillant dans un supermarché puis en faisant la lecture à Claire. Avec cette dernière il découvre la littérature et un autre monde pour s’échapper de sa réalité.

Une réalité violente et difficile à vivre. Un père violent et une mère absente, volatilisée.

Violence sur fonds d’amour, Adam protège sa sœur envers et contre tout.. et il va même découvrir l’amour…

Un super moment, une fois encore…
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Ceux que je suis

N°1783– Octobre 2023



Ceux que je suis – Olivier Dorchamps – Pocket.



Tarek, garagiste maroquin à Clichy depuis longtemps vient de mourir . Comme il voulait être enterré à Casablanca, c’est un de ses fils, Marwan, le narrateur, professeur agrégé d’histoire-géo, parfaitement intégré en France, qui a été désigné pour accompagner le cercueil avec Kabic, l’ami du défunt. La réussite de cette famille dont le père est artisan-garagiste et la mère parle à peine le français, ce sont Marwan, professeur, Ali avocat et Foued, étudiant, trois enfants d’émigrés qui ont réussi dans une culture différente de celle de leurs parents, une manifestation de la pertinence de « l’ascenseur social » pourtant bien souvent en panne. Dans le même temps, Marwan a dû faire face au départ de sa copine Capucine, mais au vrai, ils n’avaient pas grand-chose en commun.

En allant au Maroc, Marwan qui a grandi en France, qui est Français mais ni musulman ni pratiquant, va aller au devant de sa parentèle inconnue restée au pays, de l’histoire familiale, des traditions musulmanes et religieuses face au deuil, du sort qui pèse traditionnellement en Afrique du nord sur le destin des filles pauvres. Ses parents étaient venus en France pour une nouvelle vie et pour nourrir la famille restée au bled . A travers des photos jaunies il va apprendre à connaître un peu malgré lui les secrets et les non-dits que cette famille garde enfermés dans sa mémoire intime en maudissant la cruauté de la réalité et la fatalité qui gouverne tout. Il va apprendre ce que les circonstances obligent à faire ponctuellement et qui polluent toute une vie, un peu comme des plaies qui suppurent de honte et de désespoir, des blessures qu’on cache mais qui se transmettent de génération en génération comme les ressemblances physiques, ce qui remet en question l’image des siens qu’on avait lentement tressée, l’hypocrisie qui bouscule la réalité, les secrets qu’on entretient sur le vécu des uns et l’abnégation des autres, les révélations qui écorchent aussi les grands principes humanistes si longtemps proclamés par le colonisateur français qui ne sont qu’une vitrine face aux intérêts des plus riches et qui mettent à mal la réalité de ce message. De tout cela aussi Marwan est l’héritier.

Le titre, à travers un jeu de mots phonétique, indique tous ce que chacun d’entre nous doit à ses parents, à ses ancêtres. Ici prendre l’exemple d’un foyer maghrébine venu s’installer en France et dont les enfants honorent à la fois leur famille et le pays qui les a accueilli est révélateur surtout à une époque où un tel contexte se décline souvent en incompréhensions et violences.

Ça aurait pu être un roman classique sur l’intégration des migrants. C’est un récit émouvant et poétique qui commence par un deuil se termine avec des relents de « happy end » quelque peu idylliques ou chacun retrouve sa place après cette saga longue et douloureuse.

Certes l’’auteur a lui aussi une double culture, britannique et française mais on peut s’étonner qu’il ait choisi de mettre ses personnages fictifs dans un cadre aussi difficile que celui d’une famille maghrébine transplantée en France, et qu’il l’ait fait avec autant de justesse et d’émotion.

Je me suis laissé embarqué dans cette histoire, j’ai aimé ce premier roman, peut-être davantage que le suivant « Fuir d’Eden » pourtant primé.



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Fuir l'Eden

Dévoré d'une traite hier soir, voici mon dernier coup de cœur !

Je l'avais choisi pour le lieu, Londres, mais il ne s'agit finalement pas de l'intérêt principal de ce court roman. En effet, le lieu où vit Adam, le narrateur et personnage principal, est surtout une immense cité insalubre, l'Eden. Un jour, il va rencontrer furtivement une jeune fille qui vit du bon côté des rails, dans la partie favorisée du quartier. Elle va disparaître aussi vite qu'elle était apparue et Adam fera alors tout pour la retrouver. Ce point de départ de l'histoire le conduira à se questionner un peu plus sur sa place, son avenir.

J'ai adoré ce récit à la fois émouvant et difficile qui évoque la difficulté de sortir de son milieu, de grandir dans la violence, l'importance de la famille, l'amour entre frère et sœur... entre autres. Le héros est tellement attachant que j'ai eu envie de le voir s'en sortir face à chaque difficulté surgissant. Pour finir, l'histoire est pleine de rebondissements bien amenés qui empêchent d'arrêter la lecture ! Si vous ne savez pas quoi lire cet été, foncez (mais prévoyez des mouchoirs 😉).
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Fuir l'Eden

Fuir l’Eden est un roman social et poignant qui raconte le destin d’Adam, un adolescent qui vit dans une cité délabrée de Londres, l’Eden. Entre un père alcoolique et violent, une mère qui les a abandonnés, une sœur qu'il fait tout pour protéger et des amis qui tentent de s’en sortir, Adam rêve d’une vie meilleure. Sa rencontre avec Eva, une jeune fille issue d’un milieu plus aisé, va bouleverser son existence et lui faire entrevoir l’espoir d’une évasion. Mais le destin est parfois cruel et les obstacles nombreux.



Ce roman m’a beaucoup touché par la force et la sensibilité de son personnage principal, Adam, qui malgré les épreuves, ne renonce pas à ses rêves et à ses valeurs.



L’auteur nous plonge dans la réalité crue et sombre de la banlieue londonienne, marquée par la pauvreté, la violence, le Brexit et la xénophobie. Mais il y a aussi de la lumière dans ce récit, grâce à l’amour, l’amitié, la littérature et la volonté de s’en sortir.



Le style est fluide et captivant.



On suit avec émotion le parcours d’Adam et on espère qu’il pourra fuir l’Eden.
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Fuir l'Eden

Immersion réussie dans la banlieue londonienne froide. Confrontation brutale entre l’amour et la réalité sur fond de Brutalisme, mouvement architectural des années 50 aux années70.





La vie d’Adam n’a jamais rien eu d’idyllique. Enfant, impuissant, assiste à la violence de son père. Ado, il doit faire face à la disparition de sa mère. Jeune adulte, il assume le rôle de parents. Une vie où le moindre faux pas peut être fatal. Pourtant des oasis de bonheur apparaissent ici et là. Des moments avec sa jeune sœur, avec ses amis et ce travail particulier consistant à faire la lecture pour une mamie aveugle.





Cette fresque sociétale symbolise l’espoir en l’amour, le combat contre la fatalité. Un roman entraînant et tonitruant.
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Fuir l'Eden

Adam vit dans la tour de l'Eden. Un nom qui sent le paradis mais où tout n'est qu'enfer. Une tour classée au patrimoine historique par sa majestuosité mais dont les logements sociaux sont insalubres. Les promoteurs immobiliers doivent bien remplir leurs quotas.



Nous sommes à Londres et Adam tourne en rond. Sa mère les a abandonnés lui et sa sœur, partie avec un autre homme en Espagne. Elle doit sûrement tenter de se reconstruire après avoir subie pendant des années les coups de "l'autre". Le père. Elle était pourtant remplie d'amour. Pourquoi ne les a-t-elle pas amenés avec elle ? Depuis, Adam protège sa sœur de son ivrogne de père. Heureusement il a les copains. Leur but ultime : se barrer de l'Eden. Et puis il y a ce jour, ce jour qui va tout changer. Adam croise Eva. Elle a l'air de vouloir en finir avec la vie. Eva disparait en quelques secondes et Adam se retrouve avec son sac. Il va tout faire pour tenter de la revoir.



Ce livre est une claque !

Alors que l'on s'attend à un énième livre dénonçant les différences de classes sociales dans les quartiers de Londres, ce récit est bien plus que ça.

C'est l'histoire d'un combat.

D'un gamin qui n'a pas eu de chance et qui n'y croit même pas à cette chance qu'on lui vend. C'est l'histoire d'un abandon qu'il refuse d'accepter. Un jeune homme dont la force va grandir page après page et qui va tenter de faire de sa vie quelque chose de mieux. Qui va tenter de faire voler en éclat les préjugés, qui va tout faire pour protéger sa sœur d'un destin chaotique, qui va s'oublier dans ce combat.

Quelque soit votre histoire, vous aurez à apprendre d'Adam. De sa fragilité, de sa droiture, de sa résilience.

L'auteur nous montre que tout peut basculer en une seconde et qu'une rencontre peut tout changer.

Ce gamin, il est solaire.

Ce livre, il est inoubliable.

Cette plume, elle est inattendue, elle bouscule, elle est imprévisible.

Chapeau à l'auteur qui a su m'étonner et m'impressionner.

J'en veux encore, et vous aussi après cette lecture qui ne manquera pas de vous marquer.

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Ceux que je suis

Magnifique ! Magnifique ! La dernière phrase du roman m𠆚 scotchée. Plume agréable à lire pour un auteur que je ne connaissais pas. Comment un auteur qui n𠆚 pas la moindre origine marocaine a pu écrire un roman aussi authentique, aussi nourri de détails aussi précis quand aux pratiques sociales et culturelles ? C𠆞st ce que j𠆚ppelle un vrai travail de recherche pour retranscrire des vies et nous imprégner de l’histoire. J𠆚i aimé, j𠆚i souri, j𠆚i frissonné, j𠆚i pleuré et tous cela presque en même temps à chaque page tournée. Ce voyage initiatique, terriblement triste a réconcilié des vies, apaisé des cœurs et des esprits. Des secrets sont dévoilés , des personnages se sont réconciliés et finalement ce qui est un décès et un deuil se termine comme un happy end pour tous le monde. Ceux que je suis : ce titre je l𠆚i compris au fil de l’histoire et je dis merci à l𠆚uteur pour cette magnifique ode à l𠆚mour et la paix intérieure !
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Ceux que je suis

Très beau roman sur la double culture, ici franco-marocaine, écrit par un auteur suisse vivant en Angleterre. Par-delà sa mort, un père immigré marocain, confronte ses trois fils français à leur histoire familiale. Les protagonistes sont touchants dans leur réticence et le chemin jusqu'à Casablanca ne sera pas pavé de roses. De très belles lignes sur la mort et le deuil, sur les liens familiaux, sans pathos, ni sentimentalisme. Un roman positif, servi par une écriture sensible.
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Céleste ma planète

De quelle forme sont les tâches qu'à Céleste sur le corps ?

en forme triangulaire
en forme de pays ou de continents
ce sont des points
ces tâches n'ont pas de forme

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Thème : Céleste, ma planète de Timothée de FombelleCréer un quiz sur cet auteur

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