Olivier Douzou

Voici un livre que j'ai depuis un petit moment et que j'apprécie beaucoup. C'est un livre pour enfants, un livre sur la fessée. Un livre intelligent qui laisse la place à l'imaginaire et qui fait juste réfléchir.



C'est un livre assez complexe, car la véritable "histoire" se trouve dans l'histoire, au milieu du livre, sous la forme d'un conte.



Le livre commence par une question: pour ou contre la fessée?



On découvre l'avis d'une maman interrogée qui s'exprime sur le sujet alors qu'elle emmène son petit garçon à l'école. L'auteur touche du doigt le paradoxe entre nos idées (nos principes) et nos actes (ce qu'on donne à voir à nos enfants).



Cette maman donc est "totalement opposée" à la fessée, elle argumente au fil des pages alors que son petit garçon essaie d'attirer son attention en lui coupant la parole toutes les deux secondes (vous connaissez ça, non? :) )



On sent la colère de cette maman qui monte au fil des pages parce qu'elle essaie de parler (et de transmettre de belles idées au monsieur qui l'interroge) et cet enfant qui utilise toute son énergie à ramener sa mère à la réalité.... (maman au lieu de parler, occupe-toi de moi!!!!)



La maman dépose son enfant à l'école. La journée se passe, l'enfant dans sa classe est amené à réfléchir à cette histoire de fessée, on découvre le point de vue de plusieurs enfants sur cette question et le livre continue avec un conte magnifique, le conte du prince en deux, un enfant coupé en deux, à cause d'une fessée. Conte magnifique, vraiment, plein de symboles et de finesse sur les dégâts invisibles des châtiments corporels quels qu'ils soient.



"Cet enfant, il s'appelait Charles-Edouard et, au début, il était fils unique. Mais après la fessée, il devint deux princes... Personne, à part le roi et la reine, ne le savait. Donc, ce prince en deux vivait curieusement: l'une de ses moitiés en voulait à son père de l'avoir battue et l'autre moitié faisait comme si de rien n'était..."



Et la chute du conte est particulièrement amusante... mais je ne la dévoilerai pas ;)



A la fin de la journée, la maman du début vient rechercher son petit garçon à l'école. Cette maman semble à fleur de peau, agacée par ce petit garçon ne répond pas à ses attentes et sur le chemin du retour c'est un florilège d'incompréhensions, d'impatience et de reproches ("tu pourrais répondre au moins", "ce n'est pas comme ça qu'on demande", "mais tu me casses les oreiles avec tes bonbons. Tu sais, il y a des choses qu'il va falloir corriger.") jusqu'à la chute finale... la fameuse fessée.



Avec une maman qui était contre la fessée, en théorie, mais bon "celle-là au moins tu ne l'auras pas volée..."



Les illustrations de Frédérique Bertrand sont minimalistes, simples et poignantes, beaucoup de rouge aux endroits clés. Les mots font partie de l'image, ça rend un effet de réel que j'aime beaucoup.



Bref le livre pose la question dans toute sa complexité. C'est un beau livre, un livre qui accompagne (les parents comme les enfants), qui peut se lire dès la fin de la maternelle, de manière allégée ou complète, il y a tellement de degrés de lecture différents. Mais mon fils l'a surtout réclamée aux alentours de 7 ans mais ça peut aller largement jusqu'à la fin du cycle III.



C'est un livre que je garde toujours à portée de mains et que je vais ressortir à mes loulous tiens, ça fait longtemps qu'on ne l'a plus lu.



Il ne suffit pas d'avoir de belles idées, de grands principes. L'auteur nous met face à nos reflexes, face à nos mécanismes de défense. Il n'y a pas que les autres qui corrigent leurs enfants. Ce reflexe éducatif est en chacun de nous et c'est vraiment un poison, on s'en rend compte dès qu'on choisit de s'en défaire... c'est un long chemin.



Que l'on soit pour, que l'on soit contre, que l'on en donne par défaut ou par conviction, parce qu'on ne sait pas vraiment faire autrement, par facilité, par manque de soutien et d'alternative, et même quand on n'en donne plus, nous flirtons tous, de manière plus ou moins consciente avec la violence éducative ordinaire. Et c'est important, je trouve, de s'arrêter pour réfléchir à tout ça, de tenter de se défaire de nos mécanismes, de retrouver l'enfant qu'on a été, d'entendre l'enfant que l'on a en face de nous, cet adulte en devenir...



On gagne toujours à prendre du recul, à revenir sur ce que l'on fait.



J'aime aussi parce que ce livre souligne la fragilité entre impression et réalité et les tabous qui ont la peau dure quant à la violence fait aux enfants... Les enfants de cette histoire sont curieux d'entendre les avis des autres sur le sujet, mais ils sont méfiants, ils ne veulent pas croire que c'est vrai ou que ça peut les concerner. Bien sûr la fessée, c'est mal, mais ca se passe ailleurs, ça ne se passe pas chez moi... chez moi ce ne sont pas de vraies fessées etc....



Vraiment un livre très fin, à lire et à relire. Mais un livre complexe, et très différent de ce que l'on a l'habitude de lire. Ca peut surprendre, on peut ne pas savoir comment le lire... C'est un livre à part, un livre résistant qui demande que l'on soit acteur de la lecture. Il faut y mettre un peu de soi...



Et j'aime tellement Olivier Douzou que je vais pour Noël nous offrir à mes loulous et à moi ce Boucle d'or et les 3 ours que je viens tout juste de découvrir et qui a tout pour plaire :)
Lien : http://www.uneautreecole.can..

Noir sur fond blanc, blanc sur fond noir, voici l'ours blanc dissimulé et invitant les jeunes lecteurs à le débusquer. Une patte par ci, une autre par là, puis le reste, nous découvrons toutes les formes qui l'animent et les enfants seront tentés d'appuyer sur le bout orangé de son museau. Attention! Ce n'est pas un bouton d'alerte! Quoique?! Un intrus s'est glissé dans ces images.Une fourmi s'amuse à le taquiner, sans doute, et à nous bluffer, c'est sûr, ajoutant de ses pattes fines ici et là des sourcils, des moustaches ou des griffes. Non, ce n'est pas une moustache de papa ours vous diront sûrement les petits lecteurs, cette fourmi est une coquine! Et la quatrième de couverture nous dévoilera un bien triste destin.



: Un album de cache-cache créatif et récréatif dont le travail graphique épuré se pose dans la lignée de l'excellent "Boucle d'or et les trois ours" du même auteur. Des formes simples et élémentaires sur lesquelles la petite fourmi malicieuse joue et permet par là-même aux petits d'acquérir du vocabulaire de façon ludique, en nommant les différentes parties du corps. Des fonctions de l'imagier astucieusement détournées sur le chemin des histoires, permettant de mettre en avant la "lecture plaisir" avant tout. Le fil conducteur est tendre et amusant, utilisant les principes efficaces de la "randonnée" répétitive. Le procédé invite les jeunes lecteurs à s'approprier le texte afin de s'amuser à le retrouver seul devant les pages du livre. Le jeu de contraste blanc/noir/orange offre une grande lisibilité et inscrit cet album parmi les ouvrages tout à fait adaptés aux tout-jeunes écouteurs d'histoires en début d'apprentissage, les grands copains des crêches en somme. Vraiment très sympa!!

Quand il s’agit de jouer avec les mots, Olivier Douzou est un expert. Ce mousquetaire de la rime s’amuse, envers et contre tout, à faire de la poésie un art ludique et comique. Pour prendre de la hauteur et exposer au grand jour tout son talent, c’est sous terre qu’il nous entraîne, au pays des lombrics où le vers est roi. Anouk Ricard l’accompagne dans cette pittoresque immersion avec une galerie de personnages dont elle seule a le secret. Elle illustre avec brio ces petits poèmes savoureux où asticots, mouches et vermisseaux tiennent le haut du chapeau. On la découvre dans un registre nouveau où grâce à quelques morceaux de pâte fimo, elle compose des saynètes colorées et déjantées. Jetez-vous sur ce petit carnet, vous ne le regretterez pas !

Totalement farfelu cet album, où les poux ont le malheur d'attraper... des cheveux ! Les illustrations vont bien avec le côté décalé de l'histoire, on se prend au jeu. Un bémol : la fin n'est à mon avis pas très claire, ce qui en fait un album difficile à lire à haute voix au final, alors qu'à la base il s'y serait bien prêté...

Nous retrouvons une version du célèbre conte de la "squateuse" la plus mignonne des contes pour petits avec un jeu graphique et esthétique original proposé par l'auteur. Les trois ours sont couronnés d'un énorme 3, en guise d'oreilles, qui caractérise leur appartenance à la fameuse famille des 3 ours. Tout du long, Olivier Douzou joue avec les chiffres et les détournent en escaliers, en bols ou en chaise, faisant des liens textes-images truculents. Il offre une lecture supplémentaire qui va stimuler l'imaginaire des petits et leur permettre de jouer avec ses chiffres par un jeu de reconnaissance amusant!

On aime!

Etre auteur pour les jeunes enfants peut sembler facile. On peut penser que s'adresser à un lecteur de trois ans n'engendre pas une grosse réflexion. On prend un animal mignon, de jolies couleurs, un peu de vocabulaire pour le côté pédagogique, un thème proche souvent de l'imagier et hop le tour est joué.

Seulement au bout du compte vous obtenez un album lambda qui ne sort pas du lot et finira au pilon ou chez des soldeurs.

"Fourmi" qui vient de paraître aux éditions du Rouergue est d'une toute autre facture. Olivier Douzou a trouvé l'équation idéale du bon livre pour petit. Il a pris l'animal mignon, un ours, il a gardé le petit côté pédago léger, juste ce qu'il faut, avec du vocabulaire autour du corps et il a ajouté un graphisme moderne et ingénieux. Par contre il a viré toutes les couleurs sauf l'orange qu'il a associé au noir et au blanc. Et comme tout bon album doit aussi faire appel à l'intelligence de son lecteur, il a réservé un traitement jouant sur le positif/négatif et a concocté une chute sous forme de devinette, invitant l'enfant à stimuler ses neurones. Vous imprimez le tout sur un beau papier cartonné sur un format idéal pour les mains d'un 3/4 ans et vous obtenez un résultat qui formidable d'intelligence et créativité. L'équation peut donc s'écrire comme ça :

La fin sur le blog
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Un conte pour apprendre à compter.

On part de zéro, et ce zéro est une boucle. Cette boucle, c'est une petite fille qui s'appelle Boucle d or.

...

Cette fois encore la soupe est trop chaude et les trois ours vont faire une promenade pour la laisser refroidir.

À leur retour, la maison est sens dessus-dessous. Cette fois encore Boucle d'or s'est endormie et disparaît comme elle était venue : comme un zéro dans la forêt.



C'est un conte que l'on connaît sur le bout des doigts. Une histoire que l'on nous a raconté cent fois...

...mais jamais comme cela : avec des images que l'on déchiffre, des chiffres que l'on imagine ou encore des chiffres qui se prennent pour des mots

Luchien d'Olivier Douzou, Editions du Rouergue

Madame Ida est très inquiète, Luchien son chien a disparu! Elle le cherche partout et finira par le retrouver, là où on ne l'attend pas...

Une histoire renversante, même le logo de la maison d'édition s'est retourné, mais chuuuuuuuuut... je ne peux pas en dire plus!

J'ai vu à la Fnac qu'il y avait un autre album de Luchien, il me le faut!

Un petit album sur le genre très intelligent.

Ici c’est le texte que j’ai particulièrement apprécié, même si les croquis au fusain viennent le mettre en valeur.

En effet Annabelle veut être Buffalo Bill, et quand le elle ne peut devenir il selon la société, elle décide donc que dans la langue française tous les il deviendront elle et tous les elle deviendront il, ainsi Anabil peut devenir Buffalo Belle.

Un album important, de pas son sujet et la manière dont il est abordé. J’ai été surprise par la poésie et la finesse de la question du genre à travers cette inversion de langage. Écriture presque inclusive, c’est un album nécessaire pour les personnes LGTBQIA+, l’éducation, et pour la langue française.

4/5

Variations sur Moi, animal domestique, chien de garde ou de garde-robe, peluche de compagnie, dompteur de pantoufles... Moi dessus, dessous ,devant, derrière, chez Moi, chez eux, avec chaussettes, avec couette ... Les aventures d'un irrésistible chien laissé seul dans une maison loufoque où le canapé a des pattes de canard, la baignoire des pattes à pois et une queue à rayures, où le lit porte des chaussettes, où les pieds de la table ont gardé les feuilles de l'arbre ...

De quoi imaginer une histoire à chaque page, jouer à dessus-dessous avec les meubles et le mots, bref de quoi vivre une vraie vie de chien !

Certains livres - j'ose à peine y croire - font bailler leurs lecteurs ! Est-ce le cas de tsé-Tsé ? Cela dépend entièrement du lecteur : sera-t-il capable d'affronter 31 pages de variations sur le sommeil, a nuit et l'ennui ? De résister à la contagion en observant une galerie de bâilleurs en tous genres ? de déchiffrer fragments de comptines et berceuses ou d'expressions imagées sans aussitôt se décrocher la mâchoire ? Je vous invite à faire le test et à parcourir cet irrésistible album où chaque détail du texte et de l'illustration est machiavéliquement calculé pour faire céder toute résistance. Plus fort que le "ni oui ni non", le "-bâillera, bâillera pas" !

Cet album est une jolie histoire d'un bout de nuage, prénommé Nimbo.



Nimbo n'est pas avec les autres nuages. Mais pourquoi donc ?



Une histoire pour parler aux enfants de la mort et une pensée philosophique de la vie après la mort toute en délicatesse à travers le périple de Nimbo.

Un album très graphique signé du brillant Olivier Douzou qui revisite la thématique des voitures et autres camions.

Ici on suit un camion bien chargé de paquets colorés portant tous une lettre différente. Quand on y regarde de plus près, le tout forme une phrase qui va perdre ses lettres-colis à chaque secousse ou virage laissant tomber de nouveaux mots. Aussi je conseillerais cet album plutôt à partir de 4/5 ans pour en comprendre toute la signification même si on peut le lire à des enfants beaucoup plus jeunes pour le côté ludique des fous du volant.
Lien : http://boumabib.fr

C’est l’histoire d’un nuage qi passe Il laisse tomber deux gouttes. On peut s’en servir pour mes yeux. Il repasse pour laisser tomber la buche, le nez les oreilles, les cheveux…

Quel drôle de nuage.

Livre cartonné, trois couleurs très contrastée sur des pages blanches.

Il plaira aux-tout-petits pour la découverte des formes et de leur visage.

Fourmi O. Douzou Rouergues. 13,90€



isbn:2812603348



Que reste-t-il d’un ours blanc, très stylisé, sur un fond blanc lui aussi? Un nez orange, deux yeux noirs, c’est déjà suffisant pour que les enfants identifient un visage. Sur un fond noir, apparait le dessin de l’ours, mais un petit élément vient alors la perturber. L’enfant qui écoute le livre fronce des sourcils, il émet des hypothèses, il lit l’image.
Lien : https://www.litterature-enfa..

Comme deux gouttes O. Douzou Rouergue 12,70€



isbn: 978-2-8126-0506-2



Seulement 3 couleurs, une seule forme et beaucoup de blanc. Et c’est suffisant pour qu’une histoire se raconte.

Un nuage qui passe, il laisse tomber deux gouttes. Bleues. Qui se posent sur la page, comme des yeux. Les gouttes suivantes seront le nez et la bouche. La même forme répétée, dans des tailles et des couleurs différentes, et déjà le visage est expressif. La narration interpelle l’enfant qui écoute le livre « puis deux nouvelles gouttes pour que tu écoute », le rythme du texte est tout aussi simple et tout aussi poétique que l’image.
Lien : https://www.litterature-enfa..

Camion toc toc O. Douzou Rouergue 14€50



isbn: 978-2-8126-0381-5



Le camion toc toc ressemble à une pièce de jeu en bois. Il se promène sur des lignes de cahier d’écolier, il porte des cubes avec des lettres. Je suis à peu près sûre d’avoir croisé ce camion dans mon enfance. Il portait des cubes avec une lettre sur une face et des dessins sur les autres. C’était toute une histoire de les faire tenir sur la plate-forme de bois et si on tirait la ficelle accrochée à l’avant du camion un peu trop fort alors tout tombait et il fallait tout recommencer. Ou alors, on décidait de faire une tour finalement, et tout tombait encore mais on trouvait ça très drôle.
Lien : https://www.litterature-enfa..

j'aime beaucoup ce livre, tout doux pour les plus petits

Encore un album très original...

Des illustrations colorées et impressionnantes par le nombre de détails....

C’est très fourni peut être trop car du coup difficile de savoir où donner de la tête....

J’ai dû lire l’histoire plusieurs fois pour vraiment bien comprendre la finalité.

Après les enfants ont apprécié m’interpeller sur des situations qu’on n’aperçoit pas forcément au premier abord. Et rien que pour cela c’est très intéressant...

Difficile mais les jeux de mot je les ai aimés.