Olivier Douzou

Je serai moins dithyrambique que la plupart. Je l'ai lu plusieurs fois, avec des yeux frottés, pour mieux le recevoir, et pourtant je ne le trouve toujours pas aussi accompli que ça. Il et elle, je suis diverse aussi et tellement concernée par le 'genre', qu'extrèmement exigente je suis devenue. Les belles trouvailles sont là, plusieurs fois au fil des pages, les beaux jeux de mots, mais parfois aussi tirés par les cheveux de Buffalo. Indécise je reste.

De ce côté ? Pas de quoi nourrir un ver !

Ici ? C’est riche …

Mais deux doigts niais veillent …

Et le petit ver affamé a bien du mal à passer la frontière entre aridité et abondance, pauvreté et richesse, car les doigts niais sont partout. Or les ordres sont clairs : on ne passe pas sans laissez-passer !

Un texte bref et percutant, plein d’humour, une illustration en totale concordance avec le sujet, un message final clairement affirmé font de ce petit album un outil précieux pour aborder des notions d’actualité

Le propos est simple, pour ne pas dire simpliste : un ver cherche à fuir son pays de misère. (...)



L’illustratrice mobilise et use de nombreuses techniques au service de l’histoire, sans ménager son talent. La chute est certes maline, utilisant la matérialité même de la couverture mais sans doute un peu expéditive : n’est-ce que cela la liberté ?



Article complet sur le blog de la Bibliothèque Fahrenheit 451.
Lien : http://bibliothequefahrenhei..

Contre toute attente, ça cause d’une fourmi. Et d’un ours blanc. C’est l’histoire d’une fourmi qui se balade sur un ours blanc. Deux personnages, qu’on ne voit pas, observent la scène. L’un voit très bien la fourmi mais l’autre la prend pour différentes parties du corps de l’ours, ses sourcils, ses poils de nez, un collier (après tout, les ours peuvent être coquets si ça leur chante). Ce qui donne un dialogue fort drôle qu’on peut résumer par : « il [l’ours] a du poil au nez – mais non ce n’est qu’une fourmi – il a des gros sourcils – mais non ! – des lunettes – MAIS NON ! « . Oui, au bout d’un moment on s’énerve, c’est normal, il est agaçant celui-là il comprend rien. La fourmi finit par aller faire un tour sur la langue de l’ours (« il a du poil sur la langue »)… Et on ne la voit plus. Mais le petit lecteur avisé la repèrera dans le ventre de l’ours, sur la quatrième de couverture.



Olivier Douzou nous raconte tout ça dans un graphisme géométrique très moderne, en utilisant seulement trois couleurs, le noir, le orange et blanc, ce qui donne une touche très chic à ce joli cartonné.

La suite sur Keskonlit.fr :
Lien : http://www.keskonlit.fr/four..

Un album très drôle, à lire à voix haute puisque l'auteur s'amuse à écrire à la manière d'un nez bouché. (Ce qui donne ceci : "Guand je be zuis rébeillé ce batin-nà j'édais gomblètement mouché. J'ai déciné de brendre l'air.").



Le nez bouché part à la recherche du grand mouchoir et croise sur sa route plein d'autres nez (éléphant, clown, cochon...). Arriveront-ils à trouver le grand mouchoir et à se déboucher le nez?



Les illustrations, essentiellement en noir/rouge/blanc, sont très graphiques.



Je ne conseille toutefois la lecture de cet album qu'à partir de 6 ans. Avant, les enfants ont du mal à suivre...

Cet album du Rouergue a déjà une bonne dizaine d'années, mais il est toujours aussi hilarant. Il propose aux enfants un défi, bien plus drôle si c'est le moment de se mettre au lit: ils doivent regarder et identifier tous les personnages qui baillent dans les illustrations, sans que ce jeu ne leur provoque un seul bâillement. Bien-sûr, l'objectif caché de ce livre est de donner envie de dormir aux enfants récalcitrants... Il n'y a pas de texte, mais on prend du plaisir à regarder les détails de ces illustrations ensommeillées... D'ailleurs, rien que d'en parler, ça me donne envie d'aller me coucher!

"Le nez" d'Olivier DOUZOU est une histoire de fous. Une histoire de nez bouchés, pile d’actualité par les temps qui courent, non?!



Nez se réveille un matin et, bouché, il décide de prendre l'air. Il rencontre un bouton qui se prenait pour un nez et ensemble vont trouver le grand mouchoir pour les désencombrer.

Dans leur voyage, ils rencontrent d'autres nez, trompe, groin, bec, nez de clown, de tamanoir, de Pinocchio. Ils chercheront des astuces pour se moucher ou éternuer.

Nez nous raconte son périple mais les mots sont déformés ce qui va amener la troupe à de nombreux quiproquos.



En dehors de cet effet de style et de l'histoire qui pourrait être simple, la lecture est désopilante. Elle demande de l'attention pour bien prendre le coup du nez bouché. Les jeux de mots sont savoureux et les illustrations apportent la réalité aussi surréaliste que le récit.
Lien : http://1pageluechaquesoir.bl..

Aujourd'hui, j'ai une excellente nouvelle : Olivier Douzou est de retour aux éditions du Rouergue !

Si quelques personnes ne connaissent pas cet auteur, il faut qu'elles se rendent dare-dare dans une bonne librairie et lisent tous les albums que ce génial créateur a publié. Elles y découvriront comment, à la fin du siècle dernier, l'univers de la littérature jeunesse a été durablement secoué par cet artiste hors norme.

Pour ce grand retour, Olivier Douzou a choisi de faire paraître un nouvel album intitulé : Boucle d'or et les trois ours.

Bof, me direz-vous, encore une énième version de conte un peu niais, parlez-moi d'originalité!

C'est là où intervient le génie d'un grand auteur. A partir d'un sujet mille fois adapté, Monsieur Douzou nous livre une version vraiment originale, créative et qui n'oublie pas d'être drôle.

Dans un univers finalement très sobre, composé de quatre couleurs ( le blanc, le noir, le rouge et le jaune) et d'un méli-mélo de chiffres, Boucle d'or revit son habituelle aventure sauf qu'ici elle n'est qu'un rond jaune (le zéro) perdu au milieu d'ours formés de trois ou de cinq. L'esprit créatif et joueur d'Olivier Douzou fait le reste. Accompagnant un vrai délire graphique, le texte, à l'unisson, décalé, humoristique, joue merveilleusement sur les mots et les sonorités et font de cet album une vraie réussite.

Vous avez du mal à imaginer ? Tant mieux, comme cela, vous vous précipiterez chez votre libraire pour découvrir cette version totalement déjantée de la jolie petite fille blonde.

La suite :
Lien : http://sansconnivence.blogsp..

C'est l'histoire d'une très vieille mache, Jojo, avec "des cormes dessus, des gamelles dessous et derrière une queue pour chasser les mouches."

Mais cette mache "drôlement joyeuse" commence à disparaître petit à petit laissant chaque jour partir un peu d'elle-même...



C'est, vous l'aurez compris, un livre pour les petits qui aborde le thème de la mort avec une fin apaisante qui apporte une "explication" en montrant qu'un peu de Jojo reste dans le firmament.


Lien : http://toutzazimuth.eklablog..

Voici un imagier dans le plus pur style d'Olivier Douzou ! Chaque page met en image un objet ou un élément du quotidien du jeune enfant. Jusque là rien de sensationnel. Mais ce qui surprend, interroge, capte l'attention, c'est la manière dont l'auteur le décrit textuellement et l'imagine graphiquement. Olivier Douzou utilise uniquement des formes unies sur fond uni. Il n'y a pas de dessin à proprement parlé. "j'ai chaud" aura les mêmes formes que "j'ai froid" mais le fond sera bleu ou rouge pour une visualisation immédiate par le jeune enfant.

Les phrases sont très courtes : sujet / verbe / complément avec l'utilisation du "je" ou du "ça" pour désigner l'élément.

C'est une expérience de lecture à faire avec un jeune enfant tant l'album peut nous paraître conceptuel en tant qu'adulte mais qu'il s’accorde parfaitement avec l'abstraction dont sont capables les plus jeunes.

: "Une comptine en continu", une collection cartonnée que l'on ne connaissait pas encore ici.

Qu'est-ce que le Zignongnon?

À la première de couverture, nous pourrons déja dire que c'est un coco, un petit coco de bébé, dessiné à l'identique.



À l'identique d'un bon bébé embêté qui ne sait pas encore communiquer, ce petit coco-ci aura bien du mal à dire ce qui le chagrine.

Rappelez-vous par exemple vos jeunes années en couche mouillée, tandis que les fesses restaient mouillées, ça n'arrêtait pas de brailler.

Avant les grandes inondations par le haut, le coco va rouler, rouler sur lui-même. Sans doute vers le carton à jouets.

Mais impossible de rouler jusqu'à lui.



Une petite fille, dont on admire que le collant, cherchera à comprendre et elle aura d'ailleurs sa tactique pour faire sourire le coco bébé.

Nous sourirons nous aussi bien évidement du non-sens amusant de la solution, d'une évidence presque scientifique où l'action d'un oignon pelé sur des pleurs de bébé peuvent en quelque sorte s'annuler.



Il y aura un deuxième charme au petit album cartonné illustré par Frédérique Bertrand et Olivier Douzou se sera manifestement bien amusé.

On le comprendra en lisant, puisqu'on ne sera comprendre ce que veut bébé coco, tous les non seront inversés par les oui et inversement.

Pour que le plaisir soit plus complèt, nous conseillerons de le lire une première à l'endroit avec les petits, en insistant à l'oral sur les oui oui et les non non, puis de le relire comme transformé par l'auteur, cela devrait créer un amusant charme musical avec ce bébé qui dit oui et qui dit non et l'inverse.

Si les grands lecteurs plus audacieux et inspirés à l'oreille arrivent à y accompagner une mélodie, c'est encore mieux.

"Zignongnon n'est pas toujours migoui...", Zigouigoui n'est pas toujours mignon.

Cela faisait un petit moment que cet album poétique trainait chez moi sans que j'ai pris le temps de le lire. Voilà qui est désormais chose faite.

Et je me suis bien amusée à la lecture de tous ces jeux autour des mots, de la langue et des références littéraires, le tout appliqué au personnage du ver.

Olivier Douzou est un inventeur qu'il faut savoir suivre dans ses délires pour découvrir un univers original dans lequel les illustrations d'Anouk Ricard prennent toute leur place.

Un recueil autour duquel on peut faire travailler les plus grands aux plaisirs de manier la langue française.
Lien : http://boumabib.fr

Le petit Pierre est en visite chez son grand-père, un maçon à la retraite (ce qui explique l'énorme mur bordant sa propriété) qui se passionne pour le jardinage. Pendant que papy lui livre ses secrets de jardinier, Pierre est témoin d'un évènement bizarre. La vache Geneviève est en mauvaise posture...



Cet album très original est un mélange de transmission intergénérationnelle et d'invasion extraterrestre. Non, je ne suis pas en plein délire, ceci reflète parfaitement l'histoire ! Il n'y a qu'à lire la quatrième de couverture pour comprendre qu'on va passer un moment décalé. L'image dévoile une histoire parallèle à celle du texte (le monologue du grand-père), parfois elle empiète même sur le texte en créant des blancs !



Voilà un album qui fleure bon le printemps (entre autres).

Un album visuellement très ludique et en plus, on le doit à un camion fou, c'est fou ça!

L'auteur Olivier Douzou nous imagine un camion complètement Toc Toc qui ne tient pas compte des feux et panneaux de signalisation.

Un moyen léger au final pour parler aussi de prudence dans la rue.



Toujours est-il que ce camion file à bon train et fait fi des arrêts et dos-d'âne, perdant dans les cahots des cartons de livraison sur le chemin.

Toc toc, ce conducteur du dimanche!

Pour le petit lecteur, ca sera plus amusant, surtout les aprenants.

Chaque carton porte une lettre et compose à l'arrière du camion Toc Toc la phrase suivante " Regarde ce petit camion rouge qui file à toute vitesse".

Au fil de son équipée sauvage, il va perdre quelques cartons qui vont de façon humoristique illustrer d'un mot la situation en présence.

Les jeunes lecteurs devront gagner en logique et se montrer un peu mathématique, les cartons perdus seront à déduire de la phrase.

Arrivez-vous à lire ce qui est écrit?

Complètement Toc Toc cette phrase!



Un album vraiment amusant et la chute est bien vue.

Très belle revisite du conte destinée à de enfants déjà lecteurs (CE1 pour moi). Il faut prendre son temps.. leur présenter le livre comme non pas le conte qu'ils connaissent déjà mais comme une aventure, leur demander de bien regarder les illustrations qui parlent autant que le texte(Boucle d'Or monte les marches une à une, Papa Ours quatre à quatre.. et le graphisme change du tout au tout), souligner l'adorable zozotement de Petit Ours, leur permettre d'appréhender les "jeux de mots" ( quelqu'un 7 à 6 sur ma 16, Petit Ours 13 en colère). Une séance de lecture particulièrement réussie pendant laquelle les enfants ont vraiment joué avec le livre, avec les mots.

Je suis très sceptique face à cette version de Boucle d'or et les trois ours. Je ne crois pas que ce soit un livre pour apprendre à compter, bien que les illustrations soient composées uniquement de chiffres. J'y vois plutôt un jeu de l'illustrateur pour que les enfants puissent y chercher et reconnaître les chiffres.



Les illustrations sont très complexes et demandent beaucoup d'attention pour être déchiffrées (c'est pour cette raison que l'on ne se situe pas pour moi dans un livre pour apprendre à compter, mais on s'adresse à un enfant plus âgé qui, de toute évidence, sait déjà compter).



Ce qui me laisse perplexe? le rapport avec le conte. Ça me semble tiré par les cheveux... je trouve qu'il en ressort l'impression d'une volonté de raconter n'importe quelle histoire avec des dessins de chiffres et que c'est Boucle d'or qui a été retenu car il y a "trois" ours, "trois" bols, "trois" fauteuils et "trois" lits. Cela sans tenir plus compte du sens de l'oeuvre.



Le texte n'est pas si mal. Il est réduit au minimum, ce qui donne une histoire un peu trop découpée et en "étapes". Mais il a le mérite d'être relativement fidèle aux premières adaptations de ce conte et de ne pas trop les dénaturer. Le cheveu (poil!) sur la langue du petit ours fait sourire.

Dans cette histoire, le mauvais perdant n'est pas celui qu'on croit au départ... puisqu'il s'agit du papa ! Le portrait type du "mauvais perdant" est très réaliste.

Avec cet album on n’est vraiment pas passé loin du coup de cœur.

Et contrairement à beaucoup de mes coups de cœur ce ne sont pas les dessins qui m’ont d’abord plus ici, ni leur parfaite concordance avec le texte. Non, la chose marquante, cil qui m’a le plus plu, c’est le texte. Presque un poème en fait. Un habelle jeux de mots ou toutes les terminaisons en il et elle sont inversées.



Un texte fort, qui joue sur les rimes et sur la confusion. Celle là même que ressent Annabil, la rebil.

Et puis il y a le message, fort actuil, d’un.e enfant versatelle qui se cherche et se trouve en grandissant, tout simplement.



Clairement, et tristement, ce qui m’a le moins plu ce sont les dessins. Ils ont beau être loués par de nombreuses critiques ils ne sont pas parvenus à m’emporter. Il y en a malgré tout deux ou trois que j’ai trouvé fort intéressants mais dans leur grosse majorité je ne les ai pas aimé du tout, les trouvant laids et par bien des aspects trop simplistes.



On me dira que je ne comprends rien à l’art et je répondrais que c’est peut-être vrai. Mais j’aurais préféré qu’un texte de cette qualité aie été mis en valeur par un dessin au moins aussi impactant.



L’idée de simples traits noirs griffonnés sur fond blanc ne me dérange absolument pas et le portait, la couverture ou encore le dessin avec la chaise fonctionnent très bien d’après moi. Mais je ne peux m’empêcher de trouver certains autres, ressemblant parfois à de simples croquis non terminés, très décevants.

(Lire la suite sur le blog)
Lien : http://kobaitchi.com/buffalo..

Excellent ! Sujet toujours d'actualité super bien traité autour d'un message tellement important à faire passer aux enfants. Comment écrire sur la société sans être engagé ? Impossible ? Peu importe ! Les lecteurs s'y reconnaissent, c'est l'essentiel.

Je n'aime pas trop « On ne copie pas » parce qu'on ne trouve pas toujours où se trouve le texte. Cependant, j'aime qu'Olivier Douzou y écrive de différentes façons (avec plusieurs polices de caractères).