Un jour je suis arrivé chez Soutine vers 11 heures ou minuit à la cité Falguière. Modigliani avait jeté tous les meubles parce qu'ils avaient été envahis par les punaises. Je suis entré. Modigliani et Soutine étaient couchés par terre. Il n'y avait bien sûr ni électricité ni gaz. Ils tenaient chacun une bougie à la main ;Modigliani était en train de lire Dante et Soutine Le Petit Parisien. Autour d'eux, il y avait des tranchées avec de l'eau pour que les punaises ne passent pas. Mais les punaises sont malignes, elles montaient au plafond et se laissaient tomber directement sur eux, comme des parachutistes.
De la détresse, la douleur et la violence étalées sur ses toiles ressort souvent comme une joie profonde, lumineuse, colorée. On a souvent dit que la peinture de Soutine opérait une rédemption et c’est bien dans cette étrange transsubstantiation qu’elle s’accomplit.
L'artiste utilise des toiles déjà usagées, achetées à la brocante, qu'il décape jusqu'à obtenir une surface lisse, afin que son pinceau glisse facilement dessus. Il commence par dessiner sommairement au fusain sur la toile, puis passe à la couleur. Avec une préparation a la térébenthine il reprend son dessin au pinceau, pour ensuite travailler les accents, les contrastes par touches colorées. le fond exige un long travail, de frottis surtout, afin de permettre à l'arrière plan de rayonner.
Et Lazare, Flavia ?
Il ne te fait pas craquer avec sa carrure de gladiateur ? Moi, j'irais bien voir sous sa tunique s'il est aussi puissant qu'on le dit !
Sapristi ! C'était moins une. Quel chauffard !
A-t-on idée de rouler si vite, ici, aux Hunaudières ?
Cette route n'est pas faite pour battre des records de vitesse !
Toute cette série de natures mortes aux animaux suppliciés frappe les esprits enthousiasme les amateurs, en effraie d'autres par sa force. La dimension "cotelette" de soutine irradie l'art des décennies suivantes: F Bacon, de Kooning, Baselitz, pour ne citer qu'eux ont à l'évidence compris sa leçon.
L'artiste utilise des toiles déjà usagées, achetées à la brocante, qu'il décape jusqu'à obtenir une surface lisse, afin que son pinceau glisse facilement dessus. Il commence par dessiner sommairement au fusain sur la toile, puis passe à la couleur. Avec une préparation a la térébenthine il reprend son dessin au pinceau, pour ensuite travailler les accents, les contrastes par touches colorées. le fond exige un long travail, de frottis surtout, afin de permettre à l'arrière plan de rayonner.
Soutine a vu le cubisme, l'a compris et intégré mais autrement. n pour lui de décomposer un jet sous tous les angles possibles afin d'en donner la phénoménologie picturale; il s'agit plutôt de travailler sur la perception même de la reconstruction de l'espace. L'effet est violent. C'est un onde vacillant, chancelant de l'explosion.
De manière ludique mais non sans profondeur, Bonnard entretient un rapport singulier, vivant avec ses œuvres, comme un dialogue qui, lors de retrouvailles entre amis, reprend là où ils l'avaient lassé.
Soutine pénètre l'âme humaine avec une acuité sans pareil, capable d'anticiper de presque cinquante ans les traits du modèle choisi.