Citations de Olivier Renault (25)
Un jour je suis arrivé chez Soutine vers 11 heures ou minuit à la cité Falguière. Modigliani avait jeté tous les meubles parce qu'ils avaient été envahis par les punaises. Je suis entré. Modigliani et Soutine étaient couchés par terre. Il n'y avait bien sûr ni électricité ni gaz. Ils tenaient chacun une bougie à la main ;Modigliani était en train de lire Dante et Soutine Le Petit Parisien. Autour d'eux, il y avait des tranchées avec de l'eau pour que les punaises ne passent pas. Mais les punaises sont malignes, elles montaient au plafond et se laissaient tomber directement sur eux, comme des parachutistes.
De la détresse, la douleur et la violence étalées sur ses toiles ressort souvent comme une joie profonde, lumineuse, colorée. On a souvent dit que la peinture de Soutine opérait une rédemption et c’est bien dans cette étrange transsubstantiation qu’elle s’accomplit.
Et Lazare, Flavia ?
Il ne te fait pas craquer avec sa carrure de gladiateur ? Moi, j'irais bien voir sous sa tunique s'il est aussi puissant qu'on le dit !
Sapristi ! C'était moins une. Quel chauffard !
A-t-on idée de rouler si vite, ici, aux Hunaudières ?
Cette route n'est pas faite pour battre des records de vitesse !
L'artiste utilise des toiles déjà usagées, achetées à la brocante, qu'il décape jusqu'à obtenir une surface lisse, afin que son pinceau glisse facilement dessus. Il commence par dessiner sommairement au fusain sur la toile, puis passe à la couleur. Avec une préparation a la térébenthine il reprend son dessin au pinceau, pour ensuite travailler les accents, les contrastes par touches colorées. le fond exige un long travail, de frottis surtout, afin de permettre à l'arrière plan de rayonner.
Toute cette série de natures mortes aux animaux suppliciés frappe les esprits enthousiasme les amateurs, en effraie d'autres par sa force. La dimension "cotelette" de soutine irradie l'art des décennies suivantes: F Bacon, de Kooning, Baselitz, pour ne citer qu'eux ont à l'évidence compris sa leçon.
De manière ludique mais non sans profondeur, Bonnard entretient un rapport singulier, vivant avec ses œuvres, comme un dialogue qui, lors de retrouvailles entre amis, reprend là où ils l'avaient lassé.
Soutine peint dans la fièvre, en transe. Volailles, personnages, paysages, tout est convulsé.
L'artiste utilise des toiles déjà usagées, achetées à la brocante, qu'il décape jusqu'à obtenir une surface lisse, afin que son pinceau glisse facilement dessus. Il commence par dessiner sommairement au fusain sur la toile, puis passe à la couleur. Avec une préparation a la térébenthine il reprend son dessin au pinceau, pour ensuite travailler les accents, les contrastes par touches colorées. le fond exige un long travail, de frottis surtout, afin de permettre à l'arrière plan de rayonner.
Soutine a vu le cubisme, l'a compris et intégré mais autrement. n pour lui de décomposer un jet sous tous les angles possibles afin d'en donner la phénoménologie picturale; il s'agit plutôt de travailler sur la perception même de la reconstruction de l'espace. L'effet est violent. C'est un onde vacillant, chancelant de l'explosion.
Soutine pénètre l'âme humaine avec une acuité sans pareil, capable d'anticiper de presque cinquante ans les traits du modèle choisi.
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Créer une œuvre d’art est aussi un art du temps, l’art de le faire travailler pour soi, d’être travaillé par lui. Quant à elle, l’émotion vient à son heure.
Avant de se mettre à l'œuvre, Modigliani dessinait beaucoup, couvrait les murs de ses esquisses.
Bonnard est une voie à lui tout seul, ni un crépuscule, ni une aurore, mais un plein jour radieux, avec toutes les variations de lumière d'un jour d'exercice sur cette terre.
Le temps peut ternir le tableau, son propre regard peut changer ; Bonnard tient rafraichir ses œuvres. Il connaît le travail du temps mais, d'un geste, l'abolit.
On l'a vu au musée du Luxembourg, avec n minuscule boite à couleurs et un pinceau de a taille d'un cure dent s, en train de retoucher une de ses toiles tandis que Vuillard occupait le gardien.
D'un lieu a l'autre il trimbale ses toiles, le plus souvent accrochées sur le toit de la 11CV Renault, elles aussi voient du pays.
Il aime les vues dégagées, en hauteur, avec la possibilité de profiter de 'infini du ciel comme du mouvement de l'eau. il aime la rapidité et l'indépendance des pérégrinations en voiture.
Bonnard n'est peut être pas un maitre du portrait isolé comme a pu l'être Modigiani ou Soutine mais il capte une ambiance, une atmosphère et préfère peindre les personnages dans leur milieu. Le décor crée du sens, il renseigne sur la personne et fait parti du portrait lui-même.
Les nabis aiment toucher à tout. l'art sans être total ou totalisant, peut, ou doit, investir la vie quotidienne, la contaminer par sa beauté: décoration, mobilier, affiches publicitaires, livres....