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Citations de Olivier Todd (71)


J'arrive -Paroles

De chrysanthèmes en chrysanthèmes
Nos amitiés sont en partance
De chrysanthèmes en chrysanthèmes
La mort potence nos dulcinées
De chrysanthèmes en chrysanthèmes
Les autres fleurs font ce qu'elles peuvent
De chrysanthèmes en chrysanthèmes
Les hommes pleurent, les femmes pleuvent
J'arrive, j'arrive
Mais qu'est-ce que j'aurais bien aimé
Encore une fois traîner mes os
Jusqu'au soleil, jusqu'à l'été
Jusqu'au printemps, jusqu'à demain
J'arrive, j'arrive
Mais qu'est-ce que j'aurais bien aimé
Encore une fois voir si le fleuve est encore fleuve
Voir si le port est encore port
M'y voir encore
J'arrive, j'arrive
Mais pourquoi moi, pourquoi maintenant
Pourquoi déjà et où aller
J'arrive bien sûr, j'arrive
Mais ai-je jamais rien fait d'autre qu'arriver
De chrysanthèmes en chrysanthèmes
À chaque fois plus solitaire
De chrysanthèmes en chrysanthèmes
À chaque fois surnuméraire
J'arrive, j'arrive
Mais qu'est-ce que j'aurais bien aimé
Encore une fois prendre un amour
Comme on prend le train pour plus être seul
Pour être ailleurs, pour être bien
J'arrive, j'arrive
Mais qu'est-ce que j'aurais bien aimé
Encore une fois remplir d'étoiles
Un corps qui tremble et tomber mort
Brûlé d'amour, le cœur en cendres
J'arrive, j'arrive
C'est même pas toi qui es en avance
C'est déjà moi qui suis en retard
J'arrive, bien sûr j'arrive
Mais ai-je jamais rien fait d'autre qu'arriver
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Ay Marieke, Marieke
Il y a longtemps
Entre les tours de Bruges et Gand
Zonder liefde, warme liefde
Waait de wind, de stomme wind
Zonder liefde warme liefde
Lijdt het licht, het donker licht
En schuurt het zand over mijn land
Mijn platte land, mijn Vlaanderenland ... page 114
Extrait de la chanson Marieke que J. Brel chantait en mêlant le français et le flamand. Voici un lien pour la lire en entier :
https://www.lacoccinelle.net/1212254-jacques-brel-marieke.html
et celui-ci pour l'écouter :
https://www.youtube.com/watch?v=wfGDpzL9H7Y
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En 1923, le cours moyen deuxième année est mené par un instituteur réputé, Louis Germain. L’instituteur, personnage important à Belcourt, Carpentras ou Lille, enseigne toutes les matières. M. Goulesque, le directeur, donne, lui, des rudiments d’arabe à ses élèves. Germain appartient à une élite d’instituteurs connus, Nizard, Goran, Ceccaldi, Cazalet, même si tous ne sortent pas de l’école normale de la Bouzaréah. Grand, raide, l’élocution précise, Germain joue de la clarinette et respecte la partition. « Germain ne connaît que le métronome », disent certains. Collectionneur de cartes postales, l’instituteur distribue des calottes et coups sur les fesses avec son « sucre d’orge », grosse règle de bois rouge. Intransigeant sur l’orthographe, la ponctuation, la présentation des devoirs d’arithmétique ou des rédactions, il organise des concours de calcul mental. Avec sa lanterne magique, il offre deux fois par mois à ses gamins ébaubis des projections de géographie ou d’histoire naturelle.
Les instituteurs ont une mission, élever les enfants, ouvrir l’esprit critique et les préparer au certificat d’études primaires, premier grade de l’enseignement français qui permet de postuler dans la fonction publique. Les instits croient au progrès. En Algérie, comme en métropole, beaucoup sont militants, radicaux, socialistes ou communistes. Louis Germain lit La Libre Pensée. Sans bouffer du curé, il se méfie de l’Église. Pendant ses cours d’instruction civique, lorsqu’il est « question de Dieu [dans le programme] », il explique que « certains y croient, d’autres non ». Et que dans la plénitude de ses droits, « chacun fait ce qu’il veut ». Pour les religions, il se borne à indiquer celles qui existent. Il ajoute qu’il y a « des personnes ne pratiquant aucune religion ».
Les instituteurs imprègnent les enfants d’un ordre social républicain. Ils ont en tête la « lettre aux instituteurs » de Jules Ferry : « En matière d’éducation morale, vous n’avez à enseigner […] rien qui ne soit familier à tous les honnêtes gens […] Vous êtes l’auxiliaire et, à certains égards, le suppléant du père de famille. » Germain est un second père pour Albert ― ou le premier. Après quatre ans de guerre, il se sent des devoirs envers les pupilles de la nation : « Ton pauvre papa, que j’ai toujours considéré comme mon camarade. » À la fin du trimestre, l’émotion en sourdine, Germain lit à voix haute le roman de Roland Dorgelès, Les Croix de bois, qui décrit la vie des tranchées, les assauts à la baïonnette, les blessés, l’horreur de la guerre, beaux sujets de dictée : « …Une rumeur monta vers la droite, des cris ou une chanson : ‘’Les zouaves sont sortis !‘’ Une rafale de 105 éclata, cinq coups de cymbale… ‘’En avant la troisième !’’ cria le capitaine. »
Albert sait que son père fut zouave. Dans ses instructions, Ferry poursuivait : « Ce que vous allez communiquer à l’enfant, […] c’est la sagesse du genre humain. » Camus et ses camarades l’apprennent, la France incarne toujours des valeurs universelles, après la Grande Guerre comme avant. (P. 30, 31)
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... Quand on n'a que l'amour
Pour parler aux canons
Et rien qu'une chanson
Pour convaincre un tambour
Alors sans avoir rien
Que la force d'aimer
Nous aurons dans nos mains
Amis le monde entier.
Extrait de la chanson "Quand on a que l'amour" page 121
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Olivier Todd
Malraux a attaqué dans une veine lyrique :
Depuis dix ans, le fascisme étend sur la moitié de l'Europe ses grandes ailes noires. Si nous exceptons la France et l'Angleterre , nous pouvons dire qu'il tient presque la totalité du monde, sauf la Russie.
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A ses amis très proches, Camus montre son irritation, sa peine et ses doutes. Revenu rue Madame, à Jeanne Terracini, Camus parle de Sartre, avec exaspération:
- Que veux-tu que je fasse? Que j'aille lui casser la gueule? Il est trop petit!
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Dans sa vie privée et ses engagements publics, un Camus inattendu - souvent inconnu - surgit à travers ses prises de position politiques ou artistiques, ses amitiés, ses amours. Camus reste inclassable, solitaire et solidaire, un frère ennemi de Sartre.. Communiste puis anti-communiste, il connaissait le prix humain des idéologies. Il ne voulait être ni victime, ni bourreau. Pour lui, la souffrance n'avait pas de frontière mais les tyrans avaient toujours la carte d'un parti.
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Décembre 1943. Draps de lin frais. Hanna s'étirait dans un lit à l'hôtel. Elle profitait de l'aube d'hiver, un des plus froids du siècle.
Sept heures sonnèrent du côté de l'Opéra. Les occupants allemands contrôlaient le temps et l'espace. Seuls les cadrans solaires leur échappaient.
Horloges, pendules, cloches des églises s'alignaient sur l'Heure de Berlin.
Un bijoutier de Besançon avait placé une horloge comtoise à lheure anglaise dans sa vitrine. On le condamna à une amende, puis, pour récidive, à deux mois de prison.
D'autres protestataires gardaient leur montre à l'heure de Londres dans leur gousset.
Ils résistaient.
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Les Malraux continuent de voyager. Ils partent pour la Grèce où André veut contempler les grands sites, ouvrant de plus en plus sa curiosité à l'architecture et à la sculpture sous l'influence de sa jeune femme. En quelques mois, Clara lui a fait découvrir des mondes étonnants, des civilisations étrangères, des pans entiers de culture, du roman russe à l'architecture, de la sculpture à une certaine philosophie allemande. À Clara plus qu'à tout autre, il doit d'être sorti de son parisianisme.
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Pourquoi Jacques Brel ?
Avant tout, j'aime l'interprète. Un chanteur de variétés aujourd'hui - comme un réalisateur de films hier, un cosmonaute avant demain - exprime la société, la culture et l'imagination du XXè siècle. L'homme Brel mena plusieurs vies professionnelles et privée. Avec une prodigieuse et tumultueuse énergie, il imposa sa personnalité hors du commun.
.......
Brel fut le metteur en scène de sa vie. L'individu réchappa de la vedette. Enthousiaste et sceptique, généreux ou odieux, Brel fut un champion du trop célèbre mentir-vrai et du plat mensonge. Il paraît plus sincère que rusé.
"Je ne veux pas tricher" répétait ce joueur qui fut, avant tout, un créateur.
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"Hitler avait des ambitions de peintre, mais il n'avait pas assez d'intelligence pour être autre chose qu'un dictateur"
Camus
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Un enfant
ça écoute le merle
qui dépose ses perles
sur la portée du vent.
Un enfant c'est le dernier poète...
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Journaliste, j'ai couvert cette guerre de 1965 à 1973. Au départ, avec des réserves mollettes, j'adhérai à la cause nordiste. Je n'ai jamais été communiste. Compagnon de route tiédasse, j'étais la victime consentante, sous-informée, désinformée d'une quasi schizophrénie bien cernée par Edgar Morin...J'avais mené mes lecteurs en bateau...je m'étais laissé porter par le tiers-mondisme ambiant. J'avais soutenu, dans mes articles, ce qui semblait être un mouvement de libération nationale (alors qu'il était) avant tout le fer de lance de la communisation. Je ne parlais plus du Vietnam au Nouvel Observateur, certains collègues me prenaient pour un traître...ou un agent de la CIA. La direction estimait qu'il n'était pas opportun de faire part de mes doutes et de mes découvertes...nos lecteurs, paraît-il, n'étaient pas prêts.
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Olivier Todd
Pas Marcel Arland, qui, à propos des Antimémoires, lui dit: " C'est bien votre livre. ce long champ dramatique et solide, cette incantation lucide et passionnée dans son ampleur ----du seul débat qui compte: celui de l'homme et du néant. Votre voie essentielle, pleinement rendue, et, par là, ce sont vos vrais Mémoires . "
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Olivier Todd
Malraux revit parce qu'il écrit. Il travaille à un gros livre , ni un roman, ni un livre sur l'art, ni des Mémoires. Le titre choisi, Antimémoires, signifie que la chronologie ou exactitude telles que peuvent les concevoir les historiens ne compte pas.
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Olivier Todd
Malraux tenta de porter son temps. ....." Quel roman que ma vie " , disait-il volontiers, après Napoléon. Qui le nierait ? Pour moi, ses deux meilleurs romans restent L'Espoir,
hybride, puissant, et sa vie, époustouflante, caracolante.
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Le sort, le hazard, la contingence, que Malraux voulut tant transformer en nécessité, lui volèrent un peu sa mort . ........Malraux s'éteignit dans son lit, comme Gide. L'oeuvre de Malraux et sa vie trépidante semblaient impliquer un décès plus héroïque. Mais quoi, Rimbaud aussi mourut dans un lit d'hôpital.
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Malraux réussit dans La Condition humaine la synthèse de la psychologique symbolique des Conquérants et d'une psychologie plus individualisée dans La Voix royale. Peu de temps sépare la création de ses trois romans , mais l'écrivain a pris des années de métier. Ses qualités se sont comme précipitées en lui.
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Char devient aussi pour Camus "ce frère de peine et de joie, dont l'affection" l'aide à vivre. Camus lui offre des disques, dont le Don Giovanni de Mozart. Ils bourlinguent, voyagent entre Paris et la Provence dans la chère Citroën de Camus. Au bar d'une auberge de campagne, à Tain-l'Hermitage, le patron les prend pour Pierrot le Fou et Dédé la Mitraille, célèbres truands.
- "Une hostellerie pour patriciens du marché noir nous a vus débarquer [...] forcés par les circonstances et la pompe à essence. Le patron dont j'avais vu des centaines d'exemplaires à Montmartre vivant de la générosité des dames, planté au milieu d'une clientèle raffinée et d'une vingtaine d'abat-jour roses, voit arriver une traction noire d'où descendent deux rouleurs d'épaules, plutôt dégueulasses et dont l'un a un format de porte cochère [Char, bien sûr]. Dialogue (que j'arrange un peu, mais la vérité est intacte):
Char. Salut. On voudrait coucher?
Le patron. Combien de chambres.
C. Deux.
Le p. Je n'en ai qu'une.
C. A deux lits?
Le p. A un seul.
C. Merci. On ne la veut pas.
Moi (toujours pratique). Alors, on voudrait manger.
Le p. Bon.
On s'installe. On cause. Le patron se file plusieurs verres derrière le comptoir et la cravate. Au bout d'une heure, il se ramène.
Le p. Les clients qui devaient me téléphoner pour la chambre l'ont pas fait.
Moi. C'est la souris qui a dû renâcler.
Le p. Comme de juste. Alors, vous voulez coucher.
C. D'accord.
Le patron va se filer un verre. Il revient avec des fiches.
Le p. Vous comprenez, on est surveillé. Mais vous pouvez mettre ce que vous voulez, je ne vous demanderai pas les cartes d'identité.
Char et moi, on se regarde. Nous avons compris. Nous faisons les fiches.
Lui met: "industriel". Moi, "journaliste". Le patron revient.
Moi. Ca vous va comme ça?
Le p. L'essentiel, c'est que vous ne mettiez pas Pierrot le Fou.
Résultat net: le lendemain, une addition ultra-modeste et le patron qui pousse la voiture pour la mettre en marche. On était entre gens du monde."
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Lettre de Francine à son mari, Albert

" Je suis un être tordu. Je ne peux connaître ma capacité d'aimer qu'à ma capacité de souffrance. Avant de souffrir, je ne sais pas."
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