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Citations de Omar Benlaala (38)


[…] le premier des outils, c’est la langue. Je suis bien placé pour le savoir. Toute ma vie, elle m’a empêché d’avancer comme je voulais. Combien de fois je m’énerve parce qu’on ne me comprend pas ? Jusqu’à ce que je me rende compte que c’est peut-être de ma faute, à cause de ma mauvaise pratique du français. Alors, je n’ai pas voulu reproduire les mêmes erreurs avec mes enfants. Ils doivent se faire comprendre et réclamer leurs droits. Réfléchir en profondeur. On réfléchit avec des mots. On rêve avec ! Quand tu n’en as pas beaucoup, ton monde se rétrécit.
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A ma gauche, une femme aussi outrageusement fardée que je suis travesti ; nous sommes bien plus semblables que sa grimace ne le suggère : la camouflage diffère, pas la pathologie
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C’est fou cette faculté qu’on a à se raconter des histoires quand on rencontre plus fort que soi
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« […] les Algériens venaient travailler en France depuis au moins la Seconde Guerre. À ma naissance, mon père n'était pas à Clichy pour visiter les cabarets ! D'ailleurs, on ne parlait pas d'immigration ; on passait d'une région à l'autre, comme les Bretons. D'un coup, on est devenus des étrangers. Et les pires de tous. Mais comment, du jour au lendemain, enlever de la tête d'un jeune homme que son pays de naissance n'est plus son pays, lui dont la grand-mère tatouée au visage était déjà française ? D'un côté, les patrons qui nous courtisaient comme des jeunes vierges ; de l'autre, la population qui nous voyait comme des violeurs : c'était dur à vivre. Le peuple est capricieux et ça, le politicien l'a bien compris. » (p. 110)
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On était sacrément perdus, mon fils. Alors, on s'est concentrés sur ce qu'on savait faire de mieux : travailler. On ne cherchait qu'à mettre de l'argent à gauche pour le retour, à remplir la gamelle, et les enveloppes à envoyer au village. Le travail avait bon dos. Il servait d'excuse à notre exil. Pas besoin d'analyser notre malheur.
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Un rêve se réalise. J’ai enfin acquis le seul véritable superpouvoir : l’invisibilité
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Le religieux se nourrit de remords (p 80.)
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N’ayant jamais mis les pieds dans une mosquée, je ne savais pas ce que j’allais y trouver. Mais parfaitement ce que je fuyais
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« Mon Dieu... Je n'ai pas compris comment tu t'es retrouvé dans ce groupe ! J'avais sacrifié ma vie pour que tu parles un français correct et que tu t'adaptes à cette société, et voilà que tu te transformais en Bédouin ! Pendant que tu prêchais au monde entier, avec moi, le dialogue n'existait plus. J'avais l'impression parfois que tu disais des choses que tu ne comprenais même pas. Tu étais dans les nuages. Ni avec nous, ni avec personne. Même pas avec toi. Comme un étranger. » (p. 173)
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Pas vraiment de double nationalité, plutôt moitié de chaque
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(...) en quittant l'école, j'ai profondément blessé mon père, sorti de deux guerres. Mais, las d'être le poison d'une famille sans problème, je brûle déjà de reconquérir son estime, et d'entendre ma mère encenser à nouveau sa chair. Voilà le salaire auquel j'aspire. Comment s'amender, après tant d'années d'errance? Au malade, il faut un remède radical. Le comportement irréprochable que promet l'institution religieuse apparaît comme la panacée.
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Le son, bien plus que l’image, fait la différence : le sermon est psalmodié, comme c’est de coutume pour la récitation des versets du livre
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L'émir a été formel : la piété filiale est la base de toute piété. Satisfait de morceau de bravoure, convaincu d'avoir fait le plus dur, j'en oublie que j'ai disparu trois jours sans même rassurer mes parents d'un coup de fil. Au lieu de renouer le lien, comme je suis persuadé de le faire, j'aggrave mon cas ; cette fois, ce ne sont pas les voyous qui prennent leur fils, mais les barbus...
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« Chaque soir, pour une poignée d'âmes, je donne la classe, et m'essaie à la parole publique. Flatté par ma nouvelle fonction, je ne fais pourtant que distribuer les restes d'illustres penseurs, chez qui je m'alimente. Ces derniers devisent sur notre compte avec gravité : nous sommes des martyrs, des saints, des héritiers déchus qu'il faut à tout prix réhabiliter ; il s'agit de nous émanciper, de sortir de notre condition. » (pp. 182-183)
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Réfléchir en profondeur. On réfléchit avec des mots. On rêve avec! Quand tu n’en as pas beaucoup, ton monde se rétrécit.
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Je t’ai raconté la faim, le froid, l’angoisse du lendemain, mais ce n’est pas grand chose comparé au manque de perspective. Ne pas s’imaginer au-delà des limites du village, de la région - pour les plus chanceux -, faisait mal. On avait peur de devenir comme les pierres qui nous entouraient.
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On ne naît pas pur et innocent, au contraire. La colère monte comme une armée.
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Tu sais, la violence vient de là;des mots en retard, qui arrivent pas assez vite pour répondre à l'offense. Alors, c'est le corps tout entier qui s'exprime, quand la langue peut pas. C'est malheureux à dire mais pour beaucoup, il n'y a que lorsqu'ils sont violents qu'on s'intéresse à eux.
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On se battait pour que vous ayez les mêmes droits que les enfants français. Oui, je sais que vous êtes français aussi, mais pour vous, par exemple, pas de prime à la naissance.
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Il faut bien comprendre qu’arriver à Paris, quand on vient d’un village sans eau Courante, ni électricité, c’était comme faire un saut dans l’espace.
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