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Critiques de Omar Khayyâm (55)
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Cent un quatrains

Il arrive que certaines lectures nous fasse l'effet de la foudre. Des livres, des vers, des mots qui nous prennent par surprise et nous foudroient nous laissant si stoïque qu'on pourrait rester planter là, sans bouger, à ne plus oser respirer pour ne rien déranger.

Des livres dont on a «peur» de faire une critique tant on a conscience que nos mots ne sauront réfléter la grandeur de l'expérience qu'on a vécu.

C'est précisément cet effet là que m'ont fait ces quatrains de la Perse du XIe siècle et pourtant si actuels !



Avec cette métaphore du vin, le poète nous interpelle sur la brièveté de notre passage sur Terre et notre impuissance face à la mort - quels qu'aient été lrs buts qu'on ait poursuivi.



Je ne peux en dire plus pour ne pas trahir ou gâcher le plaisir de la découverte à d'autres lecteurs. Mais je ne peux que conseiller la lecture de ces ver si saisissants, et à en savourer chaque goutte et s'en délecter...
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Le Désir et le Vin

Ce livre , acheté d'occasion , est pour moi un régal pour l'esprit et le regard. Pour l'esprit car les quatrains du poète persan vieux de 1000 ans sont un pied de nez aux fanatiques intolérants et meurtriers qui ravagent les terres où il chanta . Plaisir des yeux car les calligraphies pleine d'élan de Lassaâd Métoui leur apportent un complément d'ivresse esthétique . A lire et à contempler.
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Les Rubâ'iyât

Une plongée au coeur de la poésie perse qui fut un délice ! C’est un livre que je vous propose aujourd’hui et que je veux conseille à la fois pour sa poésie mais aussi en tant qu’objet.



Il y a un très beau travail concernant la mise en page de cet ouvrage avec des illustrations délicates, qui sont très harmonieuse avec le reste. La calligraphie est mise en avant d’une très belle façon et cela renforce la poésie du livre.



Il s’agit ici de la traduction de Pierre Seghers, qui nous permet de découvrir des quatrains ou l’amour et l’ivresse sont au centre de cette poésie. J’ai évidemment accroché à certains plu s qu’à d’autres et comme toutes les traductions surtout concernant la poésie, il faudrait aussi se pencher vers d’autres traductions existantes car cela peut modifier la mélodie elle-même si on ne lit pas la langue originale.



C’est beau, cela se lit très bien et le dossier, avant la plongée poétique, est aussi très intéressant.
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Les Rubâ'iyât

En ce ramadan 2024, qui correspond à l’année 1445 de l’hégire, au moment où les regards sont tournés tantôt vers Gaza, tantôt vers des productions audiovisuelles plus douteuses que problématiques, il est à la fois sage et salutaire de se tourner vers un bon livre. Si la presse et les réseaux sociaux nous assaillent de leurs sollicitations impromptues à regarder tel ou tel feuilleton sur les assassins, Hasan-Ibn Sabbâh, ou encore l’annonce d’une énième traduction du roman de Vladimir Bartol, Alamut, par quelqu’un qui n’en connaît pas la langue d’origine, le slovène, il vaut mieux se réfugier dans le giron du bon Omar Khayyâm :



J’ai vu un homme retiré sur un terrain pauvre. Il n’était

ni hérétique, ni musulman. Il n’avait richesses, ni Dieu

Ni certitude ou vérité. Il n’avait ni loi, ni principes

Dans ce monde ou dans l’autre monde, un tel courage, qui l’a eu ?



Voilà qui, d’emblée, risque de nous mettre dans une situation embarrassante, quasiment en porte-à-faux avec le contexte spatiotemporel et socioculturel qui sont les nôtres. Or, c’est justement cela qui nous attire, comme un papillon de nuit est attiré par la lumière ou le feu qui va le brûler, car c’est de ce danger dont nous avons besoin pour sentir, voire éprouver la joie et la fureur de vivre tout à la fois...

https://souffleinedit.com/poesie/les-rubaiyat-khayyam-pierre-seghers/


Lien : https://souffleinedit.com/po..
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Les Rubâ'iyât

C'est un album remarquable, d'abord par son format et son poids respectables, mais aussi par l'érudition des notes et commentaires.

Remarquables aussi sont les illustrations, minutieusement choisies et splendidement reproduites. On peut passer avec bonheur de longs moments à les admirer dans tous leurs menus détails. Les magnifiques calligraphies de Ghani Alani ponctuent le texte.

Ayant lu une partie des quatrains dans d'autres traductions, je n'ai pas été emballée par celle-ci, de Pierre Seghers. Elle est écrite dans un beau français certes, mais comment dire ? Un peu trop recherché ? Un peu plat ? Je n'y ai pas retrouvé la poésie d'autres traductions, la simplicité de l'évocation et la puissance saisissante des images.

Reste que ces quatrains sont de merveilleux poèmes emplis de joie de vivre, toujours sous-tendue par la pensée de la mort à venir. Ils sont remplis de vin aussi -rares sont les quatrains où il n'est pas cité- d'ivresse et d'amour. Pour Khayyâm, si Dieu (à qui il s'adresse avec familiarité) a promis des "houris" et du vin au paradis, pourquoi ne pas profiter ici-bas de ces créations divines ? Il s'extirpe ainsi allègrement du carcan imposé par les religieux, à ses yeux des hypocrites.

Ses recherches astronomiques sont peut-être aussi à l'origine de cette distanciation d'avec la religion : plusieurs poèmes sont en effet inspirés par la contemplation des cieux nocturnes.

Bref, comme le dit une autre traduction : "Puisque tu ignores ce que te réserve demain, efforce-toi d'être heureux aujourd'hui. Prends une urne de vin, va t'asseoir au clair de lune, et bois, en te disant que la lune te cherchera peut-être vainement, demain."

Challenge ABC

Challenge Globe-trotter (Iran)
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Quatrains - Ballades

Je ne peux concevoir ce monde sans l'apparition des quatrains d'Omar Khayyam.

De même pour Les fleurs du Mal de Baudelaire ou Les chants de Maldoror de Lautréamont, et une poignée d’autres poètes qui nous sont absolument nécessaire pour continuer à vivre.



C’est toute l’humaine condition que le vieux Khayyam a su faire entrer dans ses quatrains.

Dieu, le vin, l’amour, l’argile des hommes, le temps, la loi…

Moins elliptique que les Haïku japonais et plus ramassé que le grandiloquent alexandrin français, cette forme on la dirait moulée pour lui seul et par lui seul.


En effet, quelle plus belle éloge pour un poète que d’avoir engendré tant d’épigones (qu’il nous est aujourd’hui difficile d’en démêler les faussaires de l’original).



Comme pour les très grands il est irrécupérable. J’entends que les musulmans en font un mystique, les athées un hédoniste, les esthètes un des leurs etc

Mais le vieux Khayyam demeure merveilleusement insaisissable.







PS : N’étant pas un familier de la langue persane j’ai eu la chance de découvrir Khayyam dans la traduction française de Vincent-Mansour Monteil, édité chez Babel.


J’ai depuis lu toutes les autres traductions françaises, et vous pouvez me croire, c’est celle-ci ou alors apprenez le persan!
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Quatrains - Ballades

Attention ! Ces quatrains ont pour sujet principal l'ivresse dût à l'absorption immodérée du résultat de la fermentation du fruit de la vigne.

A consommer avec modération, comme chacun sait.
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Quatrains à odeur de vin et de rose

Petits textes à lire, comme une dégustation à chacun.

Quatre lignes suffisantes pour résumer un vécu, imaginer un avenir, décrire un questionnement...

À se demander parfois, si certains, ne sont pas fictifs tant ils sont écrits d'une manière remarquable.

L'imagination va bon train face à ces multitudes de figures stylistiques

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Quatrains à odeur de vin et de rose

DOUCEUR PERSANE



Si vous êtes né en année bissextile c'est de sa faute. Les 365 jours annuels aussi. Si vous n'avez pas eu la moyenne en algèbre c'est de sa faute aussi, il en est le créateur. Omar Khayyam. 1048. Date de naissance supposée et Monsieur enfile les quatrains comme les plus grands poètes. What else ? À en écoeurer tous les apprentis en herbe qui aimeraient se lancer dans l'exercice en 2021. Savant, philosophe et mathématicien, tout demeure plutôt mystérieux lorsqu'on aborde l'artiste qu'il était. Rassurez-vous, il ne sera pas question ici d'équations cubiques ou d'axiome des parallèles mais bien de quatrains sulfureux pour l'époque.



Omar Khayyam ne doit jamais se douter que ses quatrains sont encore édités mille ans après (à quelques années près, je ne suis pas mathématicien). On se demande souvent si la littérature ou la poésie peuvent changer le monde. Rares sont les réponses unanimes, ce qui est certain c'est qu'elle peut déstabiliser n'importe quelle institution. Comment ces quatrains ont-ils pu donner lieu à autant d'interprétations ? Mysticisme, athéisme, soufisme, épicurisme, distance par rapport à l'Islam. Si Fernando Pessoa ou Marguerite Yourcenar ont succombé ce n'est peut-être pas pour rien. Alors, entrons dans l'univers persan qu'il nous propose.



Certains quatrains tout d'abord sont spécifiés comme étant « errant » car non attribués officiellement à l'auteur, la traduction étant assurée par Patrick Remaux, méritant un bel hommage. La langue persane fait étalage de tant d'allitérations et aux non-dits que la traduction devient une épreuve de force et n'a jamais mis tous les traducteurs en accord. Ce qui frappe en premier lieu est indubitablement la musique, qui déclamée à haute voix fait d'un quatrain un florilège de sonorités inédites. En jouant avec les mots mais toujours avec élégance sans jamais être pompeux ou emphatique, Omar Khayyam est entré en collision avec mon imaginaire. L'alcool permet ce voyage et je vois déjà certaines d'entre vous (le féminin est volontaire, je vous connais que trop bien) se ruer sur ce livre pour se donner bonne conscience. C'est en effet l'alibi le plus poétique qui soit, je vous y encourage. Suis-je un tentateur qui recevra une plainte des alcooliques anonymes ? La réponse est oui mais il faut savoir vivre dangereusement. Patrick Remaux voit un caractère hallucinatoire dans les quatrains de Khayyam, je suis en total accord avec cette analyse où l'on ressent ces mirages, ces visions en constatant que le monde autour de lui n'existe pas ou plus•••



« Regarde la tablette : le maitre du destin », visionnaire malgré lui. Derrière nos écrans, nous ne vivons que par procuration. En dénonçant la religion comme telle quant aux feux qui sévissent, quant aux rites inutiles ou la distinction biblique de l'enfer et du paradis, l'auteur prend des risques. le champ lexical du ciel occupe une place particulièrement riche dans ce recueil et permet d'y insérer les transpositions que l'on souhaite lui donner. En réalité en écrivant cela à cette période précoce, je suis saisi par la lucidité et la modernité du propos. À la fois de manière subliminale mais également en filigrane tout au long des quatrains déclinés. Nous n'avons pas tant évolué que cela au niveau des idées finalement. Cela peut paraitre fortement inquiétant et à la fois réjouissant de constater qu'un poète persan voyait déjà tout des Hommes. La prise de distance qu'il a sur sa propre existence qu'il considère comme minime, devrait inspirer bon nombre d'égocentriques en 2021, nul n'est indispensable ici-bas.

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Quatrains à odeur de vin et de rose

IVRESSE POETIQUE

Il y a longtemps, fort longtemps (au XIIème siècle), dans un pays fort fort lointain (la Perse), un mystérieux mathématicien, Omar Khayyâm, aurait écrit une myriade de quatrains pour chanter une forme d’épicurisme à tendance « carpe diem » (mais pas que !).

Une philosophie réunie dans ce titre par l’ « odeur de vin et de rose », rappelant déjà que la vie doit être goûtée et surtout dégustée car elle est belle, furtive et éphémère comme l’est la rose qui n’a rien d’éternel.



Beaucoup se sont penchés longuement sur l’authenticité, la quantité et la traduction de ces quatrains qui aujourd’hui encore continuent de fasciner, cependant même si de nombreux mystères n’ont pas révélé leur vérité (et ne la révèleront sans doute jamais), ils confèrent justement une aura et une brillance particulière et forte à cette œuvre si singulière.



De la création à la mort, les quatrains successifs, comme des sauts fragiles et répétés soulignent l’extraordinaire fugacité de nos existences.

Alors, Omar Khayyâm en appelle dans un itération poétique à se protéger des douleurs, du destin et de l’irrésistible fuite du temps en goûtant aux plaisirs de l’ivresse (surtout), mais aussi de la chair, prônant cette attitude à tout prix pour se sentir vivant et profiter pleinement de la vie (oui, il y a du Omar Khayyâm chez Ronsard).



Recueil ponctué de références à l’Histoire des dynasties iraniennes, il n’en demeure pas moins que son caractère profondément universel et intemporel trouble et éveille aussi la conscience du lecteur occidental du XXIème siècle.

C’est sans dote pour cette raison qu’Emmanuelle Collas et Patrick Reumaux nous offrent à lire ces quatrains aujourd’hui, comme un geste pour abolir les frontières aussi bien géographiques, culturelles que temporelles.

Car il est question de la relativité de nos vies, du destin, de l’ignorance, de l’éternité, de la vanité, du néant, de la transmission… le tout dans une constante oscillation entre pessimisme et optimisme, soulignant ainsi toute la fragilité et peut-être le caractère chimérique de nos existences.



Alors, écoutons les vers et la musicalité des mots d’Omar Khayyâm : où que nous soyons et qui que nous soyons, buvons le vin de la vie, jusqu’à l’ivresse !!

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Robâiyât : Les quatrains du sage Omar Khayyâm de ..

« Limite tes désirs des choses de ce monde et vis content.

Détache-toi des entraves du bien et du mal d'ici-bas,

Prends la coupe et joue avec les boucles de l'aimée, car, bien vite,

Tout passe... et combien de jours nous reste-t-il? »



Les quatrains d’Omar Khayyam #editionsivrea



Ce grand poète persan qui naquit vers l’an 1040, nous a légué une poésie magnifique qui ne cesse d’éblouir, de nos jours encore…



Je dirais que ses vers, ses quatrains somptueux, se résument en trois mots essentiels: amour, ivresse, vie!



« Lève-toi, donne-moi du vin, est-ce le moment des vaines paroles ?

Ce soir, ta petite bouche suffit à tous mes désirs.

Donne-moi du vin, rose comme tes joues...

Mes vœux de repentir sont aussi compliqués que tes boucles. »



Mais il y a bien plus que cela! Il y a aussi la beauté des fleurs, le chant des oiseaux, la nature qui s’épanouit et surtout un regard qui se pose sur elle et un poète capable de la chanter avec talent et délicatesse!



« Tous les matins la rosée emperle les tulipes,

Les violettes inclinent leurs têtes, dans le jardin;

En vérité, rien ne me ravit comme le bouton de rose,

Qui semble ramasser autour de lui, sa tunique soyeuse. »



Il y a aussi le chant du vin, de l’ivresse, de la joie de vivre qui lui valurent bien des soucis et des critiques de ses contemporains qui jugeaient son attitude et sa poésie à l’aune de l’Islam et son interdit lié à l’alcool…



« Imite, autant qu'il dépend de toi, les libertins;

Sape les fondements de la prière et du jeûne.

Ecoute la Parole de Vérité d'Omar Kháyyam :

« Enivre-toi, vole sur les grands chemins, et sois bon. » »



Pour autant, le vin n’est pas tant pour lui une manière de s’opposer à la religion que simplement une célébration de la vie, du cadeau qui nous est fait chaque jour, du souffle qui nous anime… le vin célèbre, rend joie, fait oublier l’inéluctable…



« Sois heureux, Kháyyâm, si tu es ivre,

Si tu reposes près d'une aimée aux joues de tulipe, sois heureux:

Puisque à la fin de tout tu seras le néant,

Rêve que tu n'es plus, déjà... sois heureux. »



La poésie de Khayyam est beauté et enchantement, ivresse et splendeur, simplicité et candeur…



« Ce que je veux, c'est une goutte de vin couleur de rubis et un livre de vers,

Et la moitié d'un pain, assez pour soutenir ma vie.

Et si je suis alors assis près de toi, même en quelque lieu désert et désolé,

Je serai plus heureux que dans le royaume d'un sultan. »



Elle est un instant de vie au bord du trépas, une danse avant l’abîme, un abandon avant l’ultime révérence, une joie simple, un émerveillement…



« La journée est belle, la brise est tiède et pure;

La pluie a lavé la poussière qui ternissait la joue des roses.

Le rossignol dit à la rose, en la langue antique et sacrée :

«Toute ta vie, enivre-toi de chants suaves et de parfums !» »



… la vie tout simplement!

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Robâiyât : Les quatrains du sage Omar Khayyâm de ..

Qui se souvient des Turcs Selkjoukides ? personne. En revanche, le nom d'Omar Khayyam - dont la vie s'est entièrement déroulée sous cette dynastie - reste immortel. Sa célébrité tient seulement à quelques dizaines de brefs poèmes: des quatrains. Dans ces "roubaïyat", écrits dans la langue persane (farsi), les deux premiers vers riment ensemble avec le dernier, le troisième étant un vers libre. La fidèle traduction de ces poésies est sans doute difficile mais, pour autant que je puisse en juger, elle est réussie dans l'édition dont je dispose; la langue me semble fluide, le vocabulaire simple, la poésie dépourvue d'enflure lyrique.



Omar Khayyam démontre qu'il est un esprit libre, aimant la vie, indépendant des imams bigots et des princes de son époque, fasciné par l'impermanence humaine et par la force du destin. On est sidéré par l'audace de certains de ses vers, que les fanatiques ont sans doute considérés comme gravement provocateurs. Par exemple, il a écrit:

"Dans la cellule ou à l'école, au monastère et à la synagogue,

S'abritent ceux qui redoutent l'Enfer et recherchent le Ciel.

Celui qui connait les secrets de Dieu

Ne sème pas de telles semences dans le coeur de son coeur".



Le poète chante inlassablement les plaisirs de l'existence, et surtout le vin: une boisson prohibée dans l'Islam rigoriste. Il insiste tellement là-dessus qu'on peut se demander si, dans ses poésies, le vin n'est pas pour lui la métaphore de l'amour divin. Ainsi, certains critiques ont fait l'hypothèse que son orientation religieuse était le soufisme. Mais il est difficile d'être affirmatif à ce sujet. Quoi qu'il en soit, un grand nombre de ces quatrains sont des merveilles ciselées comme de minuscules chefs d'oeuvre.

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Robâiyât : Les quatrains du sage Omar Khayyâm de ..

Rien n'est plus difficile que de se procurer une édition fiable des Robâ'iyât, des Quatrains, de Khayyâm. Ni le texte persan, ni les traductions ne sont sûrs : le 'divan', ou poésies complètes, de cet auteur, varie considérablement (de 170 poèmes à plus de 850), car il y a plus de poèmes attribués à Omar Khayyâm qu'il n'a pu en écrire de toute sa vie. En Iran, on m'a dit que chaque mollah qui se sentait un peu poète et qui buvait en douce y allait de son quatrain qu'il attribuait à Khayyâm pour ne pas avoir d'ennuis. Ainsi, l'édition bilingue Maisonneuve et Larose propose-t-elle la vieille traduction de J. B. Nicolas (1861), qui comprend 464 quatrains tirés d'un manuscrit du XV°s ; il y en a même un autre à Lucknow, qui contient 845 quatrains. Heureusement, en 1949, l'université de Cambridge acquit un manuscrit datant de 1259, le plus ancien de tous jusqu'à la découverte du manuscrit de Téhéran (1209), et venu de Nishapour, la ville du poète, contenant 172 quatrains. Le traducteur français de Poésie Gallimard, Armand Robin, pense que la meilleure version française est celle de Claude Anet, "jolie plutôt que forte".

*

En somme, le lecteur français doit s'orienter seul au milieu d'une jungle textuelle difficile, et prier pour ne pas tomber, comme il arrive, sur une version française prétendument faite sur l'original persan, alors qu'elle ne traduit que celle de l'Anglais Fitzgerald, aussi célèbre que fausse dans le monde anglo-saxon : "En tant que traduction elle est inadmissible ... C'est quelque chose comme une attitude mentale coloniale à l'égard de la littérature de l'Orient", écrivait Arberry dans sa préface à son édition du manuscrit de Cambridge.

*

Pour ma part, trop peu versé en persan pour vérifier, j'accorde ma confiance au probe Sâdegh Hedayat et à l'éditeur José Corti pour leur édition critique intitulée "Les chants d'Omar Khayyâm".

*

Ce livre-ci publié par les Mille et Une Nuits, a certes l'avantage de tenir en poche, mais à moins de retracer toute l'histoire du texte, je n'irais pas jusqu'à le recommander.
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Robâiyât : Les quatrains du sage Omar Khayyâm de ..

Le poète Omar Khayyâm écrivait: «On s’amuse avec nous sur l’échiquier de l’être et puis nous retournons, un à un, dans la boite du néant». Il est dommage que le néant ne l’ait englouti avant qu’il ne nous lègue ce genre de joyaux obscurs! Un très grand livre qui transperce l'espace et le temps.
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Robâiyât : Les quatrains du sage Omar Khayyâm de ..

un petit recueil de poèmes écrit par omar khayyâm au 11ème siècle dans lesquelles il exprime sa vision de la vie
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Robâiyât : Les quatrains du sage Omar Khayyâm de ..

Enivrant recueil de courts poèmes prônant l'hédonisme par de délicates et poétiques odes au vin, aux aimées et aux fleurs.

Délicieux !
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Robâiyât : Les quatrains du sage Omar Khayyâm de ..

Je le veux
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Robâiyât : Les quatrains du sage Omar Khayyâm de ..

Les Rubayat ou Rubaiyat (quatrains) d’Omar Khayyam, publiés après sa mort survenue en 1131, sont une institution, une forme poétique universellement aimée, citée et pastichée en Perse et dans l’Iran contemporain. J’apprends que leur nombre est estimé entre cinquante et plus de mille à partir de divers manuscrits posthumes, plus ou moins tardifs et authentiques. La République Islamique d’Iran en aurait donné une liste officielle (que je n’ai pas trouvée sur Internet), ce qui est remarquable compte tenu du fond agnostique et même ironique de l’œuvre (p 11 et 53 de l’édition 1994) :

Le Coran, qu’on appelle la grande parole,

On le lit de temps en temps, jamais tout le temps ;

Sur ce verre, en enluminure, un verset du Coran ;

Ce verset, on aime se le verser en tout lieu, en tout temps !



Au vin ne renonce personne d'esprit résolu !

Le vin, c’est ce qui fortifie l'individu !

Le mois du Jeûne, s'il faut renoncer à quelque chose,

Que ce soit aux prières ! C'est, semble-t-il, la meilleure chose.



Je me suis procuré deux versions publiées en Français par Gallimard, dans la collection Poésie (1994) et dans la collection Folio Sagesse (2002). Une minorité seulement des quatrains est citée dans les deux livres qui n’utilisent pas de numération commune. La divergence peut être masquée par les écarts de traduction, par exemple (Editions 1994 p 73 et 2002 p 13) :

Bois du vin ! car Dieu sait que tu sommeilleras dans la glaise

Sans compagnon de jeu, sans ami, sans camarade, des journées et des années !

Prends garde à garder ce secret bien caché :

Aucune tulipe fanée n’a refleuri jamais !



Bois. Tu devras sous la terre dormir plus que ton content

Sans compagne et sans confrère, camarade ou confident.

Il est un profond secret qu’il ne faut dire au profane :

La tulipe qui se fane ne refleurira jamais.



L’obstacle de la langue rend la prosodie inaccessible. La distance culturelle et les écarts de traduction (grande platitude de l’édition 1994) ne donnent qu’une idée confuse de la poétique et des images. Sur le plan des idées, au-delà de nombreuses répétitions (ou pastiches ?), Khayyâm a des siècles d’avance sur Ronsard par le scepticisme épicurien, et même sur le Mallarmé de Brise marine (« La chair est triste hélas, et j’ai lu tous les livres ») ou le Saint-John Perse d’Amers (« Nos livres lus, nos songes clos, n’était-ce que cela ? ») :

Tous les plaisirs, les avoir voulus... et puis ?

Tous les livres, les avoir lus... et puis ?

Khayam, tu vas vivre, admettons, cent ans…

Mettons, si tu veux, cent ans de plus… et puis ?

(Edition 1994 p 25)

Une goutte d’eau frémit, puis s’engloutit dans la mer ;

Une poussière surgit, puis se dissout dans la terre.

Et toi, qu’es-tu venu faire en ce monde ? Eh bien, voici :

Une bestiole prend vie un beau matin, puis se perd.

(Edition 2002 p 54)

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Robâiyât : Les quatrains du sage Omar Khayyâm de ..

Omar Khayyâm, poéte persan, astronome et soufi.

Comme toute poésie, il faut laisser du temps entre deux poèmes pour atteindre la profondeur de la pensée et des mots, comme il faut du temps à la poussière pour se déposer.
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Robâiyât : Les quatrains du sage Omar Khayyâm de ..

Grand mathématicien du Moyen-Âge, astronome, Omar Khayyam est aussi poète et philosophe. Dans ses quatrains, il prend ses distances avec la recherche scientifique qui l'a motivé dans sa jeunesse pour se plonger dans une contemplation toute épicurienne, se contentant de prendre la vie comme elle vient et de picorer les petits moments de bonheur qui se présentent.



Les seuls plaisirs qui trouvent grâce à ses yeux sont l'amour d'une femme et le vin, breuvage qui fait souvent son apparition dans ses poèmes.

« Je bois du vin comme la racine du saule boit l'onde claire du torrent.

Allah seul est Allah. Allah seul sait tout, dis-tu ?

Quand il m'a créé, il savait que je croirais au vin.

Si je m'abstenais de boire, la science d'Allah serait en défaut. »

Pas sûr que les théologiens soient parfaitement en accord avec ce raisonnement !



Poèmes à déguster sans modération, à l'ombre d'un arbre, un verre de vin à la main.
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