AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Omar Khayyâm (55)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Robâiyât : Les quatrains du sage Omar Khayyâm de ..

Le poète Omar Khayyâm écrivait: «On s’amuse avec nous sur l’échiquier de l’être et puis nous retournons, un à un, dans la boite du néant». Il est dommage que le néant ne l’ait englouti avant qu’il ne nous lègue ce genre de joyaux obscurs! Un très grand livre qui transperce l'espace et le temps.
Commenter  J’apprécie          30
Les Rubâ'iyât

En ce ramadan 2024, qui correspond à l’année 1445 de l’hégire, au moment où les regards sont tournés tantôt vers Gaza, tantôt vers des productions audiovisuelles plus douteuses que problématiques, il est à la fois sage et salutaire de se tourner vers un bon livre. Si la presse et les réseaux sociaux nous assaillent de leurs sollicitations impromptues à regarder tel ou tel feuilleton sur les assassins, Hasan-Ibn Sabbâh, ou encore l’annonce d’une énième traduction du roman de Vladimir Bartol, Alamut, par quelqu’un qui n’en connaît pas la langue d’origine, le slovène, il vaut mieux se réfugier dans le giron du bon Omar Khayyâm :



J’ai vu un homme retiré sur un terrain pauvre. Il n’était

ni hérétique, ni musulman. Il n’avait richesses, ni Dieu

Ni certitude ou vérité. Il n’avait ni loi, ni principes

Dans ce monde ou dans l’autre monde, un tel courage, qui l’a eu ?



Voilà qui, d’emblée, risque de nous mettre dans une situation embarrassante, quasiment en porte-à-faux avec le contexte spatiotemporel et socioculturel qui sont les nôtres. Or, c’est justement cela qui nous attire, comme un papillon de nuit est attiré par la lumière ou le feu qui va le brûler, car c’est de ce danger dont nous avons besoin pour sentir, voire éprouver la joie et la fureur de vivre tout à la fois...

https://souffleinedit.com/poesie/les-rubaiyat-khayyam-pierre-seghers/


Lien : https://souffleinedit.com/po..
Commenter  J’apprécie          00
Les Rubâ'iyât

Une plongée au coeur de la poésie perse qui fut un délice ! C’est un livre que je vous propose aujourd’hui et que je veux conseille à la fois pour sa poésie mais aussi en tant qu’objet.



Il y a un très beau travail concernant la mise en page de cet ouvrage avec des illustrations délicates, qui sont très harmonieuse avec le reste. La calligraphie est mise en avant d’une très belle façon et cela renforce la poésie du livre.



Il s’agit ici de la traduction de Pierre Seghers, qui nous permet de découvrir des quatrains ou l’amour et l’ivresse sont au centre de cette poésie. J’ai évidemment accroché à certains plu s qu’à d’autres et comme toutes les traductions surtout concernant la poésie, il faudrait aussi se pencher vers d’autres traductions existantes car cela peut modifier la mélodie elle-même si on ne lit pas la langue originale.



C’est beau, cela se lit très bien et le dossier, avant la plongée poétique, est aussi très intéressant.
Commenter  J’apprécie          10
Quatrains à odeur de vin et de rose

Petits textes à lire, comme une dégustation à chacun.

Quatre lignes suffisantes pour résumer un vécu, imaginer un avenir, décrire un questionnement...

À se demander parfois, si certains, ne sont pas fictifs tant ils sont écrits d'une manière remarquable.

L'imagination va bon train face à ces multitudes de figures stylistiques

Commenter  J’apprécie          10
Robâiyât : Les quatrains du sage Omar Khayyâm de ..

Rubayat est un recueil percutant, surtout par rapport à l'époque où il fut écrit et aussi pour le contexte culturel qu'il reflète. L'auteur lettré et savant scientifique perse nous offre des vers au ton irrévérencieux envers la société musulmane où il évolue. Il n'hésite pas à glorifier avec une certaine désinvolture, la jouissance terrestre, en s'amusant au travers de ses mots à faire des anaphores sur le vin, des métaphores charmantes sur les femmes, plaidant sans cesse, pour vivre ici bas une vie de plaisirs, en célébrant un hédonisme existentiel permanent sans tabou, envers l'alcool, les filles, la fête sans se soucier des préceptes ou des dogmes d'un carcan religieux étouffant. Car pour lui, le paradis d'Allah n'existe pas, pas plus que l'enfer d'ailleurs, poussant même jusqu'à se moquer avec un humour raffiné de l'abstinence, du jeune en souhaitant au plus vite, le jour d'après ou le vin coulera de nouveau à flots. L'auteur, croit-il un minimum ? Sûrement juste une conviction de façade pour ne pas être trop inquiété dans une société conservatrice. En fait, en décortiquant ses vers, on ressent son agnosticisme, l'amenant au doute peut-être parfois, mais surtout à l'impossibilité de définir Dieu, finalité philosophique le confortant dans son idée de profiter de la vie sur terre au maximum, avant de redevenir poussière pour l'éternité.

Commenter  J’apprécie          233
Vivre te soit bonheur ! Cent un quatrains d..

Premier recueil de poeme pour moi. Un peu déçu...

Trop de répétitions sur les thèmes abordés...peu de thèmes abordés.

J'ai été attiré, car c'est d'une autre époque, et qu'en plus, ces écrits ont été révélés à titre posthume. Et cachés. Ça m'a intrigué
Commenter  J’apprécie          20
Robâiyât : Les quatrains du sage Omar Khayyâm de ..

« Limite tes désirs des choses de ce monde et vis content.

Détache-toi des entraves du bien et du mal d'ici-bas,

Prends la coupe et joue avec les boucles de l'aimée, car, bien vite,

Tout passe... et combien de jours nous reste-t-il? »



Les quatrains d’Omar Khayyam #editionsivrea



Ce grand poète persan qui naquit vers l’an 1040, nous a légué une poésie magnifique qui ne cesse d’éblouir, de nos jours encore…



Je dirais que ses vers, ses quatrains somptueux, se résument en trois mots essentiels: amour, ivresse, vie!



« Lève-toi, donne-moi du vin, est-ce le moment des vaines paroles ?

Ce soir, ta petite bouche suffit à tous mes désirs.

Donne-moi du vin, rose comme tes joues...

Mes vœux de repentir sont aussi compliqués que tes boucles. »



Mais il y a bien plus que cela! Il y a aussi la beauté des fleurs, le chant des oiseaux, la nature qui s’épanouit et surtout un regard qui se pose sur elle et un poète capable de la chanter avec talent et délicatesse!



« Tous les matins la rosée emperle les tulipes,

Les violettes inclinent leurs têtes, dans le jardin;

En vérité, rien ne me ravit comme le bouton de rose,

Qui semble ramasser autour de lui, sa tunique soyeuse. »



Il y a aussi le chant du vin, de l’ivresse, de la joie de vivre qui lui valurent bien des soucis et des critiques de ses contemporains qui jugeaient son attitude et sa poésie à l’aune de l’Islam et son interdit lié à l’alcool…



« Imite, autant qu'il dépend de toi, les libertins;

Sape les fondements de la prière et du jeûne.

Ecoute la Parole de Vérité d'Omar Kháyyam :

« Enivre-toi, vole sur les grands chemins, et sois bon. » »



Pour autant, le vin n’est pas tant pour lui une manière de s’opposer à la religion que simplement une célébration de la vie, du cadeau qui nous est fait chaque jour, du souffle qui nous anime… le vin célèbre, rend joie, fait oublier l’inéluctable…



« Sois heureux, Kháyyâm, si tu es ivre,

Si tu reposes près d'une aimée aux joues de tulipe, sois heureux:

Puisque à la fin de tout tu seras le néant,

Rêve que tu n'es plus, déjà... sois heureux. »



La poésie de Khayyam est beauté et enchantement, ivresse et splendeur, simplicité et candeur…



« Ce que je veux, c'est une goutte de vin couleur de rubis et un livre de vers,

Et la moitié d'un pain, assez pour soutenir ma vie.

Et si je suis alors assis près de toi, même en quelque lieu désert et désolé,

Je serai plus heureux que dans le royaume d'un sultan. »



Elle est un instant de vie au bord du trépas, une danse avant l’abîme, un abandon avant l’ultime révérence, une joie simple, un émerveillement…



« La journée est belle, la brise est tiède et pure;

La pluie a lavé la poussière qui ternissait la joue des roses.

Le rossignol dit à la rose, en la langue antique et sacrée :

«Toute ta vie, enivre-toi de chants suaves et de parfums !» »



… la vie tout simplement!

Commenter  J’apprécie          24
Vivre te soit bonheur ! Cent un quatrains d..

Découvert grâce à Fernando Pessoa dans son livre de l'intranquillité, Omar Khayyam a fait ma journée et m'a réconcilié avec le vin! (Pas besoin de trop pousser le bouchon chez moi)

Entre Epicure et François Rabelais, j'ai goûté avec délectation cette magnifique sagesse orientale en quatrains qui invite à cueillir dès aujourd'hui les grappes de la vigne et gentiment envoyer paître les bien pensants de l'époque, les contempteurs, prêcheurs et autres prédicateurs qui veulent nous préserver de l'ivresse impie (voir démoniaque). De quoi donner largement raison à Bukowski et sa clique de gros buveurs devant l'éternel je ne sais trop quoi.

A la tienne Omar!-
Commenter  J’apprécie          71
Vivre te soit bonheur ! Cent un quatrains d..

Remontons le temps, de dix siècles, et glissons-nous entre les mots d'un savant persan du nom d'Omar Khayyâm. Parmi ces mots, reviennent très fréquemment le vin, la beauté, l'amour, le temps, la vie. Un seul ne se montre pas, alors qu'il parcourt la majorité des quatrains sélectionnés dans ce recueil : la mort. Elle se cache sous les termes passage, disparition, fin...

Pourquoi ce choix de la part du poète ? Certainement parce que c'est la vie qu'il choisit de chanter.

Écoutons-le nous dire, nous répéter, page après page, son carpe diem apaisant, retenons ses leçons d'humilité, pauvres créatures éphémères que nous sommes, apparues et vouées à disparaître sans raison dans un univers immense qui nous domine et nous ignore. Suivons aussi ses conseils de nous tenir à distance des bigots, donneurs de leçons et vendeurs de paradis qui justifient les souffrances de nos vies par une hypothétique autre vie future bien plus radieuse et, comble de l'ironie, riche de tous les plaisirs qui sont jugés impurs dans ce bas monde. Une impureté décrétée par quelques exaltés, prêts à écraser, torturer, exterminer ceux qui ne se rallient pas à leurs préceptes arbitraires.

Évidemment, en lisant certaines pages de ce recueil, j'ai pensé aux hommes et aux femmes qui vivent sur la même terre qu'Omar Khayyâm et souffrent de cet autoritarisme obscurantiste qu'il dénonçait déjà, il y a dix siècles, dans ce quatrain :

《Oui, nous sommes bienfaisants plus que toi, mufti austère,

Et plus que toi tempérants dans notre ivresse ordinaire :

Toi tu bois le sang des hommes et nous celui de la vigne ;

Je te fais juge, examine lequel est plus sanguinaire.》

Des mots à déclamer, encore et encore, pour se souvenir de Mahsa Amini, Nika Shakarami, Sarina Esmailzadeh, Mohammad Mehdi Karami, Seyed Mohammad Hosseini et des centaines d'autres jeunes assassinés ; et pour encourager ceux et celles qui se battent pour sortir l'Iran de cet enfer.
Commenter  J’apprécie          40
Robâiyât : Les quatrains du sage Omar Khayyâm de ..





Alors que Khayyam n'a pas catégoriquement nié l'existence de Dieu, il avait ses questions et ses inquiétudes au sujet d'un tel être surnaturel, et était pour le moins fortement sceptique quant à l'idée d'une vie après la mort.

'Khayyam ', se demande-t-il dans un quatrain, 'qui a dit qu'il y aurait un enfer ? Qui a été en Enfer et qui est revenu du Ciel ? '



Khayyam rit à l'idée qu'il vivra après sa mort, en particulier dans un paradis islamique rempli de belle jeunes femmes et de vin - les mêmes choses que l'islam orthodoxe en Iran proscrivait. Doutant des promesses faites par la religion dans laquelle il est né, il ne s'intéresse qu'à cette vie, dont il déplore amèrement l'éphémère et est déterminé à tirer le meilleur parti - avec des quantités prodigieuses d'alcool.



Malgré toutes les libertés qu'il a prises avec les Rubáiyát, c'est en grande partie grâce à FitzGerald que Khayyam s'est si bien comporté en Occident. En revanche il est une figure controversée dans beaucoup de pays musulmans compte tenu de ses opinions sur la religion et l'au-delà, ainsi que de son goût insatiable pour le vin (et la belle vie en général).



Certains ont tenté de dépeindre Khayyam comme un musulman soufi, affirmant que le vin qu'il prône si longuement et avec tant de détails est métaphorique plutôt que littéral – le vin serait l'âme...En fait ils détournent la poésie de Khayam comme l'ont fait les targoumins juifs et les glosateurs chrétiens avec la Cantique des cantiques



D'autres l'occultent : la République islamique selon un article de 2019, a commencé à retirer Khayyam et d'autres géants littéraires persans des manuels scolaires.



Vous aimez Omar Khayyam et vous lisez l'anglais ,alors c'est la splendide traduction de FitzGerald qu'il faut lire; le traducteur a fait de ce recueil une des gloires de la poésie anglaise.


Lien : http://holophernes.over-blog..
Commenter  J’apprécie          70
Robâiyât : Les quatrains du sage Omar Khayyâm de ..

Khayam était un grand savant perse. Né au milieu du XIème siècle, il s'est intéressé entre autres aux équations du trois et quatrième degré , à l'astronomie (et à instaurer les années bissextiles), aux coefficients binomiaux. Un homme en avance sur son temps.

Parallèlement , il écrivait des quatrains (Rubayat).

Lecture très agréable , où l'auteur ne peut s'empêcher de boire du vin à chaque ligne ou presque , demandant à Dieu de regarder la bonté de son coeur et non ses beuveries ou ses courses trépidantes derrière les tulipes , à savoir les filles.

Khayam veut croire à Dieu, à sa bonté mais n'en veut aucune contrainte. Lui il croit au jus de vigne , va à la mosquée pour changer ses tapis et pense que l'on devrait jeûner de prière plutôt que de vin.

Bon , il a eu quelques soucis avec les religieux durant sa vie.

Il y a aussi de l'autodérision puisque l'auteur n'hésite pas à se mettre en scène.

Une lecture agréable , forcément dépaysante, et qui remise dans son contexte est sacrément surprenante.

Khayam , un peu comme les poètes Tang Li Baï ou Du Fu est un épicurien.

Il croit en un Dieu que jugera la bonté de son coeur et non pas son asservissement.

J'ai découvert cet auteur , non pas en lisant l'histoire des mathématiques ! , mais dans le dictionnaire insolite de la Turquie dont je vous ai déjà parlé. Qu'encore une fois, je ne saurais trop vous conseiller.
Commenter  J’apprécie          346
Robâiyât : Les quatrains du sage Omar Khayyâm de ..

Cet ouvrage , outre les quatrains , contient une introduction exposant la vie du poète et aussi l'aventure de sa redécouverte par le poète anglais Fitz Gerald . Il présente aussi en appendice un certain nombre de textes sur Kayyam ( Renan,Gauthier, ) et sur le soufisme. J'aime beaucoup cette poésie septique et hédoniste et ce personnage d'un savant et poète si éloigné de l'image que donne aujourd'hui (hélas) de l'Iran les fanatiques barbus au pouvoir.
Commenter  J’apprécie          121
Robâiyât : Les quatrains du sage Omar Khayyâm de ..

"On assure que celui qui boit ira en enfer. — Comment croire à cette parole mensongère ? — Si celui qui aime le vin et celui qui aime l’amour vont en enfer, — demain tu trouveras le paradis plat comme la main."



La sagesse de ce fou d'amour et d'ivresse n'a de pair que son humilité.
Commenter  J’apprécie          130
Le Désir et le Vin

Ce livre , acheté d'occasion , est pour moi un régal pour l'esprit et le regard. Pour l'esprit car les quatrains du poète persan vieux de 1000 ans sont un pied de nez aux fanatiques intolérants et meurtriers qui ravagent les terres où il chanta . Plaisir des yeux car les calligraphies pleine d'élan de Lassaâd Métoui leur apportent un complément d'ivresse esthétique . A lire et à contempler.
Commenter  J’apprécie          80
Robâiyât : Les quatrains du sage Omar Khayyâm de ..

J'ai siroté ces quatrains dans la traduction d'Omar Ali-Shah, érudit soufi du siècle dernier. A la fois juge et partie mais non dépourvu d'arguments convaincants*, il soutient qu'Omar Khayyām est resté fidèle au soufisme, branche mystique de la religion musulmane qui s'oppose à une lecture littérale du Coran et permet certaines métaphores telles que le vin, pour désigner le principe fondamental de l'ivresse spirituelle. C'est possible, étant donné la proximité culturelle et chronologique de Khayyām avec de grandes figures du soufisme telles que Rûmî ou Saadi. Quant à savoir s'il ne s'est pas détourné ironiquement de la religion pour chercher un plaisir plus terrestre, c'est toute l'ambiguïté qui agite encore les commentateurs. L'inspiration poétique de Khayyām conserve une part de mystère, qui rejaillit dans les brefs quatrains exhalés comme des épigrammes :



« Un souffle sépare l'infidélité de la foi ;

Un autre distingue la certitude du doute.

Alors, chéris le souffle, ne le traite jamais à la légère -

Un tel souffle n'est-il pas la moisson de notre être ? »



Là où certains traducteurs tels qu'Edaward Fitzgerald ont donné de ce poète une image proche d'un nihiliste athée (ce qui fait dire à Fernando Pessoa dans le Livre de l'intranquilité, que « tout vient de la non-raison » chez Khayyām et aboutit à la « désillusion »), il se pourrait que l'un des plus grands savants du Moyen Âge cherche plutôt à « obtenir une vision plus claire de Dieu » (je cite là Ali-Shah) en étalant ses doutes au grand jour, à la manière des malâmatî, soufis de la « voie du blâme ». Moquerie contre Dieu ou soumission à son dessein, la poésie de Khayyām brasse en tout cas une imagerie universelle, avec parfois des accents de philosophie déterministe, sans doute influencée par ses activités de mathématicien et d'astronome :



« Quand les chevaux sauvages du Ciel ont obtenu leur selle,

Quand Jupiter a lancé son premier éclat, puis les Pléiades,

Mon sort a été publié depuis le Tribunal de Dieu,

Comment puis-je errer ? J'agis comme il est écrit. »



Que l'alcool soit le prélude à l'anabase ou au simple coma éthylique, la transe qu'il induit permet de flouter les limites des cinq sens, et donc du corps et de l'esprit.



« Si seulement je contrôlais l'Univers de Dieu,

Ne voudrais-je pas effacer ces Cieux imparfaits,

Et de rien édifier un vrai Paradis,

Où toute âme atteindrait le désir de son coeur ? »



Je lève mon verre à cette idée.



*Notamment ses réfutations, preuves à l'appui, des contresens commis par les traducteurs occidentaux dont le plus célèbre, Edward Fitzgerald, ne connaissait que très peu le persan, devant s'aider d'un dictionnaire... et de son intuition.
Commenter  J’apprécie          249
Les Rubâ'iyât

C'est un album remarquable, d'abord par son format et son poids respectables, mais aussi par l'érudition des notes et commentaires.

Remarquables aussi sont les illustrations, minutieusement choisies et splendidement reproduites. On peut passer avec bonheur de longs moments à les admirer dans tous leurs menus détails. Les magnifiques calligraphies de Ghani Alani ponctuent le texte.

Ayant lu une partie des quatrains dans d'autres traductions, je n'ai pas été emballée par celle-ci, de Pierre Seghers. Elle est écrite dans un beau français certes, mais comment dire ? Un peu trop recherché ? Un peu plat ? Je n'y ai pas retrouvé la poésie d'autres traductions, la simplicité de l'évocation et la puissance saisissante des images.

Reste que ces quatrains sont de merveilleux poèmes emplis de joie de vivre, toujours sous-tendue par la pensée de la mort à venir. Ils sont remplis de vin aussi -rares sont les quatrains où il n'est pas cité- d'ivresse et d'amour. Pour Khayyâm, si Dieu (à qui il s'adresse avec familiarité) a promis des "houris" et du vin au paradis, pourquoi ne pas profiter ici-bas de ces créations divines ? Il s'extirpe ainsi allègrement du carcan imposé par les religieux, à ses yeux des hypocrites.

Ses recherches astronomiques sont peut-être aussi à l'origine de cette distanciation d'avec la religion : plusieurs poèmes sont en effet inspirés par la contemplation des cieux nocturnes.

Bref, comme le dit une autre traduction : "Puisque tu ignores ce que te réserve demain, efforce-toi d'être heureux aujourd'hui. Prends une urne de vin, va t'asseoir au clair de lune, et bois, en te disant que la lune te cherchera peut-être vainement, demain."

Challenge ABC

Challenge Globe-trotter (Iran)
Commenter  J’apprécie          130
Robâiyât : Les quatrains du sage Omar Khayyâm de ..

Né en Perse dans la région du Khorasan vers 1050, fils d'artisan (son père était fabricant de tentes), Omar Khayyam, de son vrai nom Omar Iben Ibrahim el-Khaiami (littéralement Omar, fils d'Abraham, fabricant de tentes) est un des plus grands poètes célébrés encore aujourd'hui dans tout le Proche et le Moyen-Orient.



C'est tout d'abord en tant que mathématicien, géomètre et astronome qu'il acquière une grande renommée. Dès 1074, il publie de nombreux traités d'algèbre qui font autorité. C'est bien plus tard que le savant homme connaîtra une renommée littéraire, notamment en publiant les Robâiyât (Quatrains), textes courts composé de quatre vers. Oeuvre essentielle d'Omar Khayyam, les Quatrains seront découverts tardivement en Europe. La première traduction est faite en 1851.



Ces Quatrains n'ont pas été écrits dans le silence et la solitude que requiert le travail d'écriture mais composés lors de soirées de retrouvailles que l'auteur organisait dans sa demeure avec ses amis. Ces textes courts sont comme des sentences, des pensées douces mais toutes empruntes de scepticisme, de pessimisme voire de blasphème. En Perse, à une époque où les pouvoirs religieux et politique exerçaient une forte influence sur les esprits, les textes d'Omar Khayyam, circulaient en secret auprès de ses lecteurs.



Épicurien, goûtant aux plaisirs de l'éphémère mais rejetant toute forme de vie mondaine, penseur critique envers son époque et ses contemporains, contemplatif face au divin mais très méfiant à l'égard de tout dogme et du pouvoir religieux, Omar Khayyam apparait aujourd'hui encore comme un esprit libre, un penseur tout à fait à part.



Les thèmes de ses Quatrains sont toujours liés à l'impermanence de la vie, des êtres et du temps, à la nécessité de vivre pleinement les plaisirs et les saveurs de l'amour, de l'amitié et de tout ce que nous offre la nature (l'auteur fait dans ses textes une grande place au vin, symbole d'un attachement à la terre mais aussi rempart contre les vicissitudes de la vie).



La lecture d'Omar Khayyam agit comme un révélateur d'une époque, de consciences très attachées à leur condition, à leur quotidien, aux usages en cours dans une société dirigée par un pouvoir politique et religieux omniprésent.



Plusieurs siècles plus tard, les résonnances de la Perse du XIème siècle sont nombreuses qui viennent jusqu'à nous, lecteurs, témoins d'un monde actuel en quête de sens.



"Ô coeur, puisqu'en ce monde le vrai même est une hyperbole,

Pourquoi t'inquiéter à ce point de ce trouble et de cet abaissement ?

Livre ton corps au destin, et ton âme à la merci des heures ;

Ce que la plume a écrit ne sera pas raturé pour toi."
Commenter  J’apprécie          344
Vivre te soit bonheur ! Cent un quatrains d..

Après avoir lu Samarcande d’Amin Maalouf, j’ai eu envie de goûter aux rubaïyat d’Omar Khayyâm, ce poète, astrologue et savant perse du 11ème siècle. J’ai choisi ce Folio Sagesses simplement parce qu’il était disponible dans ma librairie.



Première chose : je conseille de ne pas essayer de tout avaler d’un coup car ces 101 rubaïyat tournent autour des mêmes thèmes et cela devient vite monotone. Sans que l’abus soit dangereux pour la santé, trois ou quatre par jour cela suffit ; à consommer comme une friandise.

Il est à noter que l’on n’est pas certain que tous les quatrains attribués à Khayyâm soient vraiment de lui. Et je me sens bien incapable de séparer le grain et l’ivraie.



Ces rubaïyat professent une philosophie plutôt positive. La notion de plaisir terrestre, surtout incarné par le vin et les galipettes, est centrale. L’épicurisme, voire l’hédonisme, ne sont pas loin (pardon pour les calés en philosophie, je fais des comparaisons naïves faiblement éclairées par mes pauvres connaissances en philo). La deuxième notion, toujours associée, est l’éphémère de la vie humaine. Omar Khayyâm emploie des images assez fortes pour nous le rappeler. Celle de l’argile que l’on pétrit, composée des corps des hommes du passé, m’a marqué.

Lorsque le plaisir domine, l’auteur rappelle qu’il faut profiter de l’instant car le temps passe et la faucheuse n’est pas loin. Un petit côté Ronsard.

Lorsque l’éphémère domine, j’ai senti du regret de cette durée de vie si courte. Parfois même l’auteur interpelle les Cieux, questionne sur le but de l’existence. Lorsque le quatrain était un pur hymne à l’instant, où l’idée même d’envisager l’avenir était questionnée, je me suis demandé pourquoi alors l’auteur s’intéressait à des matières comme les mathématiques ou l’astrologie. Mais le quatrain est lui aussi l’empreinte d’un instant, pas un résumé de vie.



Je suis impressionné que cette philosophie ait pu exister en terre musulmane. Les extrémistes devaient mourir d’envie de voir Khayyâm terrassé. Certains quatrains répondent à leurs préceptes en les ridiculisant. Le paradis ? Qui est déjà revenu nous confirmer son existence. La vie paradisiaque où rien ne nous sera interdit ? Pourquoi nous les interdire dans la vie terrestre alors ?



J’ai trouvé que la lecture de quelques quatrains le matin préparait bien le terrain à une bonne journée. C’est un chouette héritage que le poète nous a laissé.

Commenter  J’apprécie          422
Quatrains à odeur de vin et de rose

IVRESSE POETIQUE

Il y a longtemps, fort longtemps (au XIIème siècle), dans un pays fort fort lointain (la Perse), un mystérieux mathématicien, Omar Khayyâm, aurait écrit une myriade de quatrains pour chanter une forme d’épicurisme à tendance « carpe diem » (mais pas que !).

Une philosophie réunie dans ce titre par l’ « odeur de vin et de rose », rappelant déjà que la vie doit être goûtée et surtout dégustée car elle est belle, furtive et éphémère comme l’est la rose qui n’a rien d’éternel.



Beaucoup se sont penchés longuement sur l’authenticité, la quantité et la traduction de ces quatrains qui aujourd’hui encore continuent de fasciner, cependant même si de nombreux mystères n’ont pas révélé leur vérité (et ne la révèleront sans doute jamais), ils confèrent justement une aura et une brillance particulière et forte à cette œuvre si singulière.



De la création à la mort, les quatrains successifs, comme des sauts fragiles et répétés soulignent l’extraordinaire fugacité de nos existences.

Alors, Omar Khayyâm en appelle dans un itération poétique à se protéger des douleurs, du destin et de l’irrésistible fuite du temps en goûtant aux plaisirs de l’ivresse (surtout), mais aussi de la chair, prônant cette attitude à tout prix pour se sentir vivant et profiter pleinement de la vie (oui, il y a du Omar Khayyâm chez Ronsard).



Recueil ponctué de références à l’Histoire des dynasties iraniennes, il n’en demeure pas moins que son caractère profondément universel et intemporel trouble et éveille aussi la conscience du lecteur occidental du XXIème siècle.

C’est sans dote pour cette raison qu’Emmanuelle Collas et Patrick Reumaux nous offrent à lire ces quatrains aujourd’hui, comme un geste pour abolir les frontières aussi bien géographiques, culturelles que temporelles.

Car il est question de la relativité de nos vies, du destin, de l’ignorance, de l’éternité, de la vanité, du néant, de la transmission… le tout dans une constante oscillation entre pessimisme et optimisme, soulignant ainsi toute la fragilité et peut-être le caractère chimérique de nos existences.



Alors, écoutons les vers et la musicalité des mots d’Omar Khayyâm : où que nous soyons et qui que nous soyons, buvons le vin de la vie, jusqu’à l’ivresse !!

Commenter  J’apprécie          10
Quatrains à odeur de vin et de rose

DOUCEUR PERSANE



Si vous êtes né en année bissextile c'est de sa faute. Les 365 jours annuels aussi. Si vous n'avez pas eu la moyenne en algèbre c'est de sa faute aussi, il en est le créateur. Omar Khayyam. 1048. Date de naissance supposée et Monsieur enfile les quatrains comme les plus grands poètes. What else ? À en écoeurer tous les apprentis en herbe qui aimeraient se lancer dans l'exercice en 2021. Savant, philosophe et mathématicien, tout demeure plutôt mystérieux lorsqu'on aborde l'artiste qu'il était. Rassurez-vous, il ne sera pas question ici d'équations cubiques ou d'axiome des parallèles mais bien de quatrains sulfureux pour l'époque.



Omar Khayyam ne doit jamais se douter que ses quatrains sont encore édités mille ans après (à quelques années près, je ne suis pas mathématicien). On se demande souvent si la littérature ou la poésie peuvent changer le monde. Rares sont les réponses unanimes, ce qui est certain c'est qu'elle peut déstabiliser n'importe quelle institution. Comment ces quatrains ont-ils pu donner lieu à autant d'interprétations ? Mysticisme, athéisme, soufisme, épicurisme, distance par rapport à l'Islam. Si Fernando Pessoa ou Marguerite Yourcenar ont succombé ce n'est peut-être pas pour rien. Alors, entrons dans l'univers persan qu'il nous propose.



Certains quatrains tout d'abord sont spécifiés comme étant « errant » car non attribués officiellement à l'auteur, la traduction étant assurée par Patrick Remaux, méritant un bel hommage. La langue persane fait étalage de tant d'allitérations et aux non-dits que la traduction devient une épreuve de force et n'a jamais mis tous les traducteurs en accord. Ce qui frappe en premier lieu est indubitablement la musique, qui déclamée à haute voix fait d'un quatrain un florilège de sonorités inédites. En jouant avec les mots mais toujours avec élégance sans jamais être pompeux ou emphatique, Omar Khayyam est entré en collision avec mon imaginaire. L'alcool permet ce voyage et je vois déjà certaines d'entre vous (le féminin est volontaire, je vous connais que trop bien) se ruer sur ce livre pour se donner bonne conscience. C'est en effet l'alibi le plus poétique qui soit, je vous y encourage. Suis-je un tentateur qui recevra une plainte des alcooliques anonymes ? La réponse est oui mais il faut savoir vivre dangereusement. Patrick Remaux voit un caractère hallucinatoire dans les quatrains de Khayyam, je suis en total accord avec cette analyse où l'on ressent ces mirages, ces visions en constatant que le monde autour de lui n'existe pas ou plus•••



« Regarde la tablette : le maitre du destin », visionnaire malgré lui. Derrière nos écrans, nous ne vivons que par procuration. En dénonçant la religion comme telle quant aux feux qui sévissent, quant aux rites inutiles ou la distinction biblique de l'enfer et du paradis, l'auteur prend des risques. le champ lexical du ciel occupe une place particulièrement riche dans ce recueil et permet d'y insérer les transpositions que l'on souhaite lui donner. En réalité en écrivant cela à cette période précoce, je suis saisi par la lucidité et la modernité du propos. À la fois de manière subliminale mais également en filigrane tout au long des quatrains déclinés. Nous n'avons pas tant évolué que cela au niveau des idées finalement. Cela peut paraitre fortement inquiétant et à la fois réjouissant de constater qu'un poète persan voyait déjà tout des Hommes. La prise de distance qu'il a sur sa propre existence qu'il considère comme minime, devrait inspirer bon nombre d'égocentriques en 2021, nul n'est indispensable ici-bas.

Commenter  J’apprécie          10




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Omar Khayyâm (524)Voir plus

Quiz Voir plus

Les couvertures des Albums de TINTIN

De quelle couleur est le fond de la couverture de l'album : "Tintin au pays des Soviets" ?

Rouge
Noire
Blanche
Bleue

13 questions
88 lecteurs ont répondu
Thème : HergéCréer un quiz sur cet auteur

{* *}