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Critiques de Ornela Vorpsi (34)
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Buvez du cacao Van Houten !

"Buvez du cacao Van Houten !" Voilà un titre qui va générer des étincelles, ou des questions. Une pub se serait-elle glissée dans... Eh bien pas du tout. Tel est réellement le titre d'un recueil de nouvelles de l'autrice albanaise Ornela Vorpsi. Dans ce recueil interviennent entre autres un peintre exalté dont le sujet déborde littéralement, un jeune homme tourmenté par son apparence, etc. Divers personnages aspirent à émigrer hors du Pays des Aigles, l'Albanie, quitte à vivre ailleurs d'expédients, comme cette expatriée qui joue les jolies filles lors d'un match de boxe.
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Buvez du cacao Van Houten !

De ces treize courtes nouvelles, je salue l'écriture, très simple mais soignée, précise, des mots en images! L'analyse de l'humain y est ici féroce mais vraie, les personnages sont prêts à tout pour se vendre. Un beau recueil pour les amateurs de nouvelles, de récits psychologiques, de littérature italienne!
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Buvez du cacao Van Houten !

J'ai lu, sans grande conviction, les histoires qui forment ce livre. Je n'ai pas eu le temps de m'attacher aux personnages car les nouvelles sont courtes, trop courtes. Certaines m'ont laissée dubitative. Cela ne me laissera pas un souvenir mémorable !
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Buvez du cacao Van Houten !

J'ai lu des milliers de livres, mais il y a une dizaine d'années, en 2009, c'était bien la toute première fois que je tenais en main un ouvrage écrit par quelqu'un qui nous vient de l'Albanie. L'auteure de ce recueil de 13 nouvelles est, en effet, née à Tirana, la capitale, en 1968, mais réside à Paris depuis ses études à l'université Paris VIII (Saint-Denis), en 1995. Ornela Vorpsi est diplômée de l'académie des beaux-arts de Tirana (1987-1991) et de l'académie des beaux-arts de Brera (Milan, 1992-1995). Elle écrit en Albanais, Italien et Français. L'écrivain Aleksander Hermon de Sarajevo et la talentueuse Zadie Smith de Londres la comptent parmi les 35 meilleurs auteurs de fiction d'Europe.



Pourtant Ornela a commencé sa carrière avec une monographie photo "Nothing Obvious" (rien d'évident) en 2001. Le nombre d'endroits où cette dame a entretemps organisé des expositions, laisse tout simplement rêveur : Genève, Bruxelles, Milan, Zurich, Bologne .... sans oublier bien sûr Tirana et Paris.



Ornela Vorpsi a publié 9 ouvrages à ce jour. C'est son 2e livre, de 2004, "Le pays où l'on ne meurt jamais", que j'ai lu et qui m'a plu. Il est vrai que l'Albanie du règne dictatorial d'Enver Hoxha durant 43 ans, jusqu'à sa mort en 1985, rendait ce pays incontestablement le plus énigmatique d'Europe. À moins d'être un communiste convaincu, on n'y entrait absolument pas et encore fallait-il l'appui du Parti communiste de son propre pays pour figurer sur une longue liste d'attente, car ce stalinien et maoïste n'aimait pas trop les "fouineurs" étrangers. En plus, c'était un système de quotas nationaux extrêmement strict. Je le sais parce qu'un ami luxembourgeois, pour me faire plaisir, s'était débrouillé pour m'avoir sur la liste des amitiés albano-luxembourgeoises. Comme le tiran ne laissait entrer que 2 ou 3 dangereux communistes luxembourgeois par an, il fallait énormément de patience.



C'est dans ce contexte que j'ai trouvé "Il paese dove non si muore mai" particulièrement intéressant et révélateur. Dans le recueil des nouvelles sous rubrique, s'il y a un élément commun dans toutes ces nouvelles c'était le souhait de quitter ce paradis terrestre d'Hoxha, le plus vite possible. Un deuxième aspect que ses nouvelles abordent, c'est, pour celles et ceux qui ont réussi à s'évader du "pays des aigles" (traduction du nom de la république) "le dur métier d'immigré" ailleurs, comme à Paris par exemple.



Si l'Enver est mort depuis bientôt 35 ans, sa veuve, Nexhmije Hoxha, se porte très bien, en dépit de ses 98 ans.



Les 13 nouvelles dans ce petit fascicule de 159 pages sont brèves, en moyenne une bonne dizaine de pages et donc exclus à résumer. Ce que je peux en dire c'est que l'auteure dispose d'une grande force d'évocation. Ce que notre Ornela évoque, on le voit et on le ressent, sans que l'on ait besoin d'une solide dose d'imagination.

Une seconde grande qualité de son oeuvre réside dans la formulation très poétique de ses récits.



La première fois que j'ai lu le titre de ce recueil et un commentaire très bref, j'ai été sidéré que Vladimir Maïakovski, connaissait le cacao Van Houten. Lui, le grand poète mort en 1930 dans la lointaine Russie et le cacao et chocolat Van Houten du pays d'à côté, que j'ai souvent vu dans la cuisine de ma mère et, avant, de ma grand-mère. J'ai vérifié et c'est effectivement à Amsterdam qu'un certain Coenraad Van Houten a eu l'idée géniale, en 1828, d'extraire du cacao une poudre facile à délayer dans l'eau ou du lait. Une invention qui a rapporté gros, puisque la société Van Houten a créé des usines en Allemagne, au Royaume-Uni, aux États-Unis, à Singapour ...et en France. Ce n'est qu'un siècle et demi plus tard que le groupe suisse Suchard a racheté la marque, qui existe donc toujours. Demandez à votre boulanger ou pâtissier.



Au risque de raconter une histoire digne des magazines Paris Match ou Point de Vue, je ne peux m'empêcher de vous relater une anecdote albanaise surprenante. Ce pays exotique entre la Grèce et le Monténégro, le long de la mer adriatique, a eu de 1928 à 1939 et l'invasion mussolinienne, un roi, Zog 1er (Ahmet Zogu, 1895-1961). Le seul descendant royal, son petit-fils, le prince Leka Zogu (né en 1982) a épousé, en 2006, devant à peu près la moitié de la population albanaise, la belle actrice Elia Zaharia. Ce qui prouve que l'horrible Hoxha n'a pas réussi à éliminer les aspirations romantiques de son peuple longtemps martyrisé par ses soins.



Et il y a plus, la belle nouvelle princesse, née à Tirana en 1983 a, comme Ornela Vorpsi, fait ses études à l'université Paris VIII Saint-Denis, quelques années plus tard, de 2007-2010.

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Ci-gît l'amour fou

Je voulais, pour le titre, mais dès les trois premiers chapitres, j'ai su que je ne tiendrai pas. Un flou que je n'aime pas, un style qui ne m'accroche pas...
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Ci-gît l'amour fou

Très spécial, assez hypnotique, poétique bref un bon voyage dans une autre dimension.
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Ci-gît l'amour fou

Un roman bien étrange que celui-là, plein d'une singulière mélancolie, d'une tristesse poétique. L'atmosphère étouffante, volontiers malsaine, de cet amour fou est lancinante, obsédante, mais malheureusement la magie n'opère pas à toutes les pages, et si l'on est partagé entre attirance et répulsion pour Tamar, on reste plus souvent à l'écart, sur le seuil de son magasin d'artefacts.
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Ci-gît l'amour fou

Mille fois je me suis baissée à ras du sol pour épier



« Toute chose adoptait une ombre plus sombre, plus inquiétante, la lumière se faisait plus vive, les contrastes s’intensifiaient au point de me gêner ».



Un portrait, Tamar, en fortes couleurs et pourtant entre deux mondes, en indécision. Comme la photo, au flou revendiqué, en couverture.



La fenêtre ouverte sur des sensations, entre passé et futur. « A la fenêtre de Maria, j’ai senti pour la première fois le frisson dont je n’ai jamais pu deviner la nature ».



Des histoires de mort-e-s, d’amours, de désirs, de sexe, toujours comme projetées dans les temps de l’incertain. Des énonciations fragmentées, comme dépassées en permanence par leurs possibles lectures.



Les présences et la transparence. « Aucune main fragile ne frappait à ma porte. Personne n’avait jamais pleuré, immobile, égaré, sur les centimètres de terre qui précédaient ma maison, les gens passaient autour de moi, me traversaient, ne me voyaient pas, je suis transparente ».



Tamar, Dolfi et sa beauté, les scandales de Manuela, Esmé, Nikolin le cordonnier, Lali, Rafael…



La vérité comme « une balle qui transperce, brise la fleur de ton front ». Les espoirs inaccessibles. La folie. « Les marques sur mes poignets ».



La mort de Manuela, cette mort déchirure qui ouvre les déplacements, cette mort qui « s’est répandue comme de la poussière pour s’installer au fond de nos poumons après s’être faufilée dans nos narines en même temps que l’oxygène à chaque respiration ».



Une littérature ensorcelante, des phrases constituant le vertige. L’incertain pour la lectrice ou le lecteur.



« Que je suis sans mort et que vous pouvez me rencontrer n’importe quand, au moment où vous vous y attendez le moins »
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Ci-gît l'amour fou

on retrouve dans ce livre étrange tout l'atmosphère inquietante des romans d'ismail Kadaré.



Notre heroine mélancolique et effacée possède pour autant de bien puissants sortilèges dont elle pense être l'héritière désabusée. L'amour dont il est question dans le titre git avant même de naitre dans le coeur de Tamar qui vit plusieurs vies par procuration. L'écriture d'Ornella Vorpsi est d'une rare élégance mais elle est aussi très vénéneuse instillant chez le lecteur une sourde inquiétude que le récit ne dément pas.







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Ci-gît l'amour fou

« Ne marche pas sur mon ombre, Tamar », tels sont les mots étranges que Tamar lit sur la tombe de son frère Rafi, qui s’est noyé volontairement en mer. Si mon nom est gravé sur une stèle, se demande la jeune fille, ne suis-je pas déjà morte, moi aussi ?



Rafi était un garçon marginal, « une génie » disait Esmé, sa mère, qui l’aimait d’un amour fou, un amour qui ne supporte pas la perte.

Peut-on se remettre de l’amour fou ? Telle semble être la question que soulève ce très beau roman d’Ornela Vorpsi. Peut-on survire d’avoir aimé à la folie ? Est-ce vraiment cela le véritable amour ? Le problème du sentiment fou, c’est qu’il ne peut jamais vraiment se partager, se communiquer, faute de quoi il devient raisonnable et apprivoisé.



Tamar se vit comme une spectatrice de la vie, et se veut étrangère à l’amour des hommes. Elle voue à sa mère seule une passion totale, frustrée et solitaire.

Tamar était présente sur la plage, ce jour où Rafi est entré dans l’eau pour ne jamais en ressortir. Coupable dans le cœur de sa mère, d’avoir poussé au suicide ce fils qu’elle aimait serrer contre son corps, et qui lui seul avait le droit de l’appeler par son second prénom, Anastasia, comme si elle était une autre pour lui, que pour lui. Usant et abusant de ce sentiment de culpabilité avec Tamar, elle la menace perpétuellement de mettre fin à ses jours elle aussi. Est-ce pour cela que Tamar se sent « attirée », comme envoûtée par l’embrasure de la fenêtre ouverte ?

Tamar évolue presque indifférente, grise, dans un monde passions saturées.

Après Rafi le « trop aimé », elle côtoie le beau Dolfi, son voisin de quartier, qui éveille chez toutes les femmes un amour démesuré. Même Lali, sa tante à la plastique parfaite, s’éprend du bel indifférent. Celui-ci semble pourtant indifférent aux assauts dont il est la cible, bien que sa gentillesse naturelle maintienne allumés l‘espoirs de se faire remarquer de ses prétendantes.

Certaines, comme Manuella, aiment à ne plus en dormir la nuit, à ne plus penser qu’à cela, aiment à aimer sans raison ni discernement.

Ne possédant, à son sens, comme attrait que celui de pouvoir être une jeune morte, chacun connaissant leur pouvoir de fascination, Manuella met en scène son suicide, avec la complicité de l’éternel témoin de l’amour fou, Tamar.

Après sa mort, toute la rue semble changer de couleur. La jeune morte a réussi son œuvre, son absence est d’avantage palpable que sa présence vivante. Et comme pour boucher cet appel d’air que laisse le fantôme, Tamar se chausse des sandales vertes de la suicidée, laissées aux pieds du lit de son amoureux, dont elle n’aura atteint le lit que par sa mort, alors que les passants l’y allonge en attendant les secours.



« Ci-gît l’amour fou » est un roman incroyable, d’une grande maîtrise et d’une profondeur très poignante. Toujours subtil et doux, le ton poétique narre la démesure et le malheur de l’amour fou, voué à ne jamais être partagé sereinement. Ce roman évoque la folie, l’amour et la mort en un même langage, une seule passion, qui se voue à la tristesse, comme en atteste la terrible histoire que Rafi racontait à sa sœur, sur la tombe de l’homme qui avait gravé comme épitaphe « ci-gît l’homme le plus malheureux du monde », une tombe à jamais vide, car l’homme le plus malheureux du monde ne peut être que vivant.



Emma Breton
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L'été d'Olta

La vie vue sous le regard délicieusement mordant la petite Olta, c'est un dur métier ; à la fois drôle et grave.

Servi par une écriture vive, facile à lire, voilà un roman que j'ai pris grand plaisir à découvrir.
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L'été d'Olta

"L'été d'Olta" d'Ornela Vorpsi (208p)

Ed.Gallimard

Bonjour les fous de lectures....

Nous voici plongés dans l'Albanie communiste à la fin des années 70.

Cet été là, le père d'Olta disparait.

Après avoir cru à la mort de ce soureur de jupons, Olta et sa mère apprenent qu'il est emprisonné pour raison politique.

S'en suit le récit des relations entre Olta et sa mère. Femme d'une beauté redoutable mais instable et dont la fille est le souffre douleur.

Bien difficile pour la jeune fille de comprendre ce monde d'adulte et ses codes souvent incompréhensibles pour un enfant.

En parallèle, Olta nous parle de la situation de son pays. Bastion communiste pur et dur s'étant écarté de l'URSS pour s'acoquiner avec la Chine qu'il rejettera également, s'isolant d eplus en plus du monde.

Récit plein de candeur de cette petite Olta qui en plus d'essayer de comprendre sa mère et son pays, s'éveille à la sensualité.

Ecriture plaisante et histoire attachante.

Dommage de cette fin en "pchitt"
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L'été d'Olta

Une histoire qui aurait pu être sympa si elle n’eut-été aussi ennuyeuse.



Une fille qui habite avec sa mère magnifiquement belle. Le père a disparu, emprisonné par le régime et la mère déjà instable disjoncte de plus en plus.



Rarement drôle et plutôt lassant
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L'été d'Olta

Ornela Vorpsi est une artiste multicartes. Peintre, photographe, vidéaste et romancière, entre autres. Cette albanaise a écrit plusieurs livres en italien avant de passer au français avec son avant-dernier livre, Tu convoiteras. Au moment où elle publiait L'été d'Olta, elle exposait à Tirana, ville où elle n'habite plus depuis longtemps mais qu'elle n'a jamais perdu de vue. Tout naturellement, L'été d'Olta est une histoire purement albanaise, le quotidien = d'une fillette qui doit ressembler quelque peu à celle qu'elle a vêcu à la fin des années 70. Avec un père arrêté et emprisonné pour des raisons politiques et une mère, très belle et un peu instable qui a fait de sa fille son souffre-douleur. Dans ce contexte, Olta grandit en se posant des tas de questions sur le sens de la vie, essayant de comprendre de quel bois est fait son pays, qui après s'être allié avec l'URSS, s'est acoquiné avec la Chine avant de reprendre son splendide isolement. Une Albanie où règne la méfiance et la délation. La plume d'Ornela Vorpsi exhale des parfums d'une enfance confrontée à un monde d'adultes, cruel et souvent incompréhensible. Plus qu'un récit à progression dramatique, la romancière décrit des sentiments et des étonnements dans un style impressionniste qui rend la lecture plutôt agréable même si non mémorable.
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L'été d'Olta

Drôle de livre... Je l’ai lu il y a deux mois et j’ai des difficultés a retrouver le fil de ce livre.

Pourtant, le début de cette lecture était très prometteuse et je dirais même réjouissante. Puis cela c’est dilué, l’histoire l’écriture la séduction sont tombés peu à peu.

Est-ce moi, est-ce le livre… Parfois c’est ainsi, on se lasse plus vite que de raison.

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L'été d'Olta

Olta, la narratrice, grandit au sein de la République Populaire Socialiste d’Albanie, dans les années 1970. Enfant unique, elle partage sa vie entre son père, jeune homme riche et coureur de jupons et sa mère, femme perverse, d’une beauté fascinante.

Le pays communiste vit isolé du reste du monde, capitaliste, et vient de passer une alliance avec la Chine de Mao. Paranoïaque, le régime communiste fait vivre la population au rythme de la propagande de radio Tirana. Le pays est persuadé que le monde entier l’envie et rêve de le détruire.

L’auteur semble faire un parallèle entre cette dictature sanguinaire et cette mère instable, obsédée par sa propre beauté et atteinte de délire de persécution. Les hommes sont dépeints comme imprévisibles et dangereux, à l’image de la police envoyant sous n’importe quel prétexte des prisonniers en camps de travail, des intellectuels riches pour la plupart.

Un ton enfantin et malicieux, naïf par jeu, permet de mettre à distance la tragédie pour faire transparaître la curiosité et l’instinct, la découverte du désir chez l’enfant. Sous la plume acide de l’auteure, la femme transparaît toujours sous l’enfant. Un livre que je qualifierais d’intéressant, foisonnant dans ces approches de la dictature, de l’enfance, des interdits et du conflit parental.

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Le pays où l'on ne meurt jamais

Je découvre Ornela Vorpsi, née à Tirana, puis émigrée à Milan, désormais installée à Paris. Elle a publié ce livre de souvenirs datant de son adolescence. L'Albanie, c'était un drôle de petit pays d'Europe, peuplé d'hommes fiers, machistes sans états d'âme et obsédés par les femmes. Les plus belles d'entre elles sont "nécessairement" des putains. Entre Albanais, on se hait réciproquement tout le temps qu'on vit et on aime les autres seulement quand ils sont morts. Le titre du roman prétend qu'on ne meurt pas en Albanie: ce n'est pas vrai, on y meurt, mais on ne veut surtout pas le savoir ! La pauvreté extrême touche tout le monde, sauf quelques privilégiés. Quand Ornela vivait à Tirana, le pouvoir était entre les mains de communistes fanatiques (qu'on disait "pro-chinois") qui gouvernaient d'une manière tyrannique. L'auteure mentionne les horreurs de cette dictature, mais sans jamais insister lourdement.



Le livre se compose d'un grand nombre de petits chapitres, tableaux de la vie quotidienne de l'adolescente qu'elle était alors. Ils font une peinture impressionniste de la vie familiale et de la société, sur un ton doux-amer. Pas de pathos, par exemple, dans l'évocation des emprisonnements (notamment celui de son père, qu'elle déteste) ou l'entraînement militaire obligatoire des très jeunes filles. La figure centrale, c'est celle de sa maman, une très belle femme convoitée par les hommes, en proie à une nervosité mal contrôlée, qui ne veut plus jamais revoir son mari. Les relations entre mère et fille sont parfois compliquées, mais essentielles pour Ornela.



C'est un joli livre de souvenirs sur la condition des adolescentes, mais dans le contexte particulier d'une dictature communiste.

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Le pays où l'on ne meurt jamais

Au fond du lac, c’est une autre histoire



A travers la vision d’une fillette, Ornela Vorpsi évoque ce pays où l’on ne meurt jamais, où « on ne plaisante pas », les imaginaires traditionnels prédominants.



La « tradition » se focalise sur l’interdit, les corps, le sexe des femmes, la virginité, omniprésent dans les récits de la locutrice. L’incompréhension de l’âge se mêle au poids des mots, des assignations.



L’auteure nous fais (re)sentir la présence du soleil, des regards, « Dans la rue, leurs regards te pénètrent jusqu’à a moelle des os, si profondément que ton être devient transparent. Une fois en toi, la fouille est méticuleuse ».



Les expériences de la fin de l’enfance, la relation aux autres, à la mère, à la famille et à ce père presque inconnu.



Surveillance des gestes, de la morale, des opinions, sous cette dictature qui enferme le père.



L’auteure rend somptueusement et simplement la présence de ces femmes, leurs beautés, la convoitise des hommes, les amitiés scolaires, l’enfance qui s’enfuit, et les livres comme ouverture, comme rêveries. Souvent de petits paragraphes comme autant de pointes de couleurs, de lumière.



Le lac, les noyades des femmes, car « les hommes ne vont pas se noyer dans le lac … ces messieurs ne tombent pas enceints – ainsi sont-ils préservés du pire ».



Et la terre promise au sortir de l’avion, là ou l’on peut mourir…
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Le pays où l'on ne meurt jamais



En tentant de définir son peuple l'auteure albanaise tend à l'universel et nous parle à travers des souvenirs d'enfance sous la dictature de hoxha  de la condition humaine et féminine,  de la vie en dictature, de l'enfance à qui l'adulte n'explique rien... Avec sa narratrice aux 3 prénoms et son titre "orwellien" j'ai beaucoup aimé ce court récit que j'ai reçu comme un conte philosophique.



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Le pays où l'on ne meurt jamais

Déprimant tellement c'est noir!
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