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Citations de Osamu Hashimoto (22)


Cet homme, Chûchui Shimoyama, le fils du Marukamé-ya, lui aussi porte un chagrin. Mais son chagrin est enfoui si loin, si profond, qu’il ne fonctionne plus comme un chagrin.
On pleure quand on est triste, dit-on. Mais quand le chagrin est trop profondément enfoui, on en oublie même qu’il s’agit d’un chagrin. Quand les émotions sont devenues floues au point que la tristesse ne fonctionne plus comme telle, les expressions se figent. Tout au plus subsistent et fonctionnent encore la surprise et la colère.
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"Non, je ne fais pas quelque chose d'insensé. Je poursuis un travail. Le sens de ce que fais, je l'ai oublié, mais ça en a un", se dit-il, et il sort de nouveau de chez lui. Il ressort pour ramasser des ordures et des choses qui ne sont pas des ordures.
Même vaguement, Chûichi sait qu'il est devenu paresseux. Ce n'est pas ça qu'il doit faire de sa vie, ce n'est pas ramasser indistinctement ordures et choses qui ne sont pas des ordures. Il sait, quelque part il sait, que ce qu'il doit faire, c'est trouver le sens de ce qu'il fait.
Mais il n'y arrive pas. Fouiller le passé, c'est une tâche trop abstraite. Pour pouvoir fouiller le passé, encore faudrait-il s'en souvenir. Chûichi ne sait rien du passé. Le passé est tombé en morceaux, il lui manque l'axe qui est censé retenir l'ensemble, en faire une continuité, ce qu'on appelle "soi" . (p. 100)
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Les immeubles collectifs avaient poussé, si bien qu'à une rue de distance le degré de familiarité entre habitants chutait brutalement. (p. 16)
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Les enfants étaient indépendants maintenant, la maison était devenue silencieuse. Il était trop tard pour changer les choses. Le temps allait son cours régulier, et les gens vieillissaient peu à peu. Avec l'âge, on en venait à accepter son quotidien, même si auparavant on n'avait jamais eu l'intention de l'accepter pour définitif. Bref, l'habitude. (p. 45)
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Les temps commencèrent à se faire prospères, petit à petit, puis plus vite. Les premiers Jeux olympiques asiatiques de l'Histoire allaient se dérouler à Tokyo, et l'événement s'enracina dans la mémoire populaire comme "l'événement qui avait été nécessaire à la prospérité. (p. 233)
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Voir détruire la maison qui était déjà là quand il était né, c'était comme remonter le passé jusqu'à une époque antérieure à sa naissance, c'était comme observer cette terre depuis les hauteurs célestes, un sentiment très étrange. (p. 216)
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L'ambition qui sommeillait dans le coeur de kikué Tamura était proche de l'esprit de recherche de la Vérité, celle qui ne s'accroche à aucune gloire sociale. Aussi les flatteries serviles de ses disciples ne la satisfaisaient absolument pas. (p. 57)
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Tout le monde se sent abandonné quand le ciel est gris.
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Depuis que son esprit s'est affaibli, Chûichi a peur des mots des autres. Il tremble d'effroi à l'idée que ce qu'il fait n'ait aucun sens. Il a peur d'être éliminé du monde si ce qu'il fait n'a pas de sens. C'est cette peur qui le remet en route. (p. 99)
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Il préféra marcher encore un peu dans la ville, comme pour faire tomber la solitude de ses vêtements. (p. 129)
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Quelque part, Chûichi sait ce qu'il est en train de faire n'a aucun sens. Mais il ne veut pas le reconnaître, parce que s'il le reconnaît, il s'effondrera en mille morceaux. Depuis un lointain passé son existence ,'a plus de sens. Il se débat, il lutte de toute son énergie, lui qui est déjà insensé. Il se débat, mais il ne peut compter sur l'aide de personne. Son désespoir n'est lié ni noué à personne, il ne peut être sauvé par personne, il continue à se débattre, seul, insensé et là est sa souffrance. (p. 98)
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C'est quelque chose, l'indifférence à quelqu'un. (p. 44)
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Le lendemain à l'aube, quand Shûji ouvrit les yeux, dans le futon à côté de lui, son frère était mort. Son visage ne montrait aucune expression particulière.
Surpris, Shûji pensa : "C'est tout simplement vivre qui lui était douloureux, peut-être". (p. 294)
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On n'apprend rien en recopiant ce que quelqu'un d'autre a créé, réfléchis un peu à quelque chose qui vient de toi. (p. 55)
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Le chagrin d'avoir vu l'âme dévastée de son grand frère était plus fort que la nostalgie. il n'eut pas le courage de pénétrer dans la maison. (p. 267)
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Quand il commence à croiser des silhouettes qui partent pour leur bureau, il rentre chez lui. Eux, ils ont un endroit où aller. Lui non. Il erre sans but. Ceux-là ont un endroit où aller travailler. Quand on les regarde de dos, on voit une énergie en eux. Lui non. (p. 270)
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Un vrai sourire.
Son frère avait retrouvé le goût de vivre, pensa Shûji. Ce vieux visage souriant lui faisait penser à quelque Bouddha rustique. Depuis combien d'années je n'avais pas vu mon frère rire ? se demanda -t-il. Combien de dizaine d'années, peut-être...(p. 294)
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Il peut paraître étrange que ce fût Sumi qui éprouvât le plus d'affection pour la vieille maison du -Marukamé-ya - dans laquelle elle était venue comme belle-fille, plus que Tomiichi dont c'était la maison natale. De fait, Tomiichi considérait que, maintenant qu'il avait transmis l'âme de la vieille maison à la nouvelle, son devoir était terminé. (p. 218)
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C'est sous la montagne d'ordures qu'est devenu le -Marukamé-ya, il y a bien quelque chose qui dort. Les tuiles grises sous leurs nattes moisies (...) Et s'il creusait pour les déterrer ? (...) ce n'est pas cela que Chûichi appelle les -choses de valeur qui peuvent encore servir. Non, ce qui dormait là-dedans, toujours muette, c'était la "maison" qui l'avait vu naître. (p. 100)
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Mais la guerre avait pris fin avant que les ennemis n'arrivent.
A la rentrée scolaire suivant la fin de la guerre, on lui avait fait caviarder à l'encre noire les passages qui ne convenaient plus dans les manuels scolaires. C'était à peu près la seule chose concrète qui lui avait fait sentir que la guerre était finie. (p. 102)
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