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Critiques de Oswald Wynd (174)
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Une odeur de gingembre

Je ne connais rien à la Chine, je ne connais rien au Japon mais j'aime le gingembre et je suis curieuse. D'autant plus que cela fait déjà plusieurs années qu'on me recommandait chaudement la lecture de ce roman et qu'à présent, je me mettrais bien des baffes pour ne pas avoir obéi plus tôt.



Le récit (sous forme de journal et de lettres) débute en 1903 pour s'achever quarante plus tard. Il retrace l'histoire et la vie de Mary, une jeune bourgeoise écossaise partie épouser un officier anglais en poste à Pékin.



Mary a vingt ans, toutes ses dents, un solide bon sens, un caractère bien trempé qui malgré une éducation traditionnelle va la mener en dehors des clous de la société. Très isolée dans la compagnie étriquée et suant l'ennui des diplomates, souffrant du manque de communication avec son époux, curieuse par nature, moderne par bien des aspects de sa personnalité, Mary va rompre, presque s'en le vouloir, avec ses racines, sa vie, ses espoirs et sa famille. Commence alors un incroyable parcours de débrouillardise et de cheminement au Japon où elle s'est réfugiée, pays où elle tentera de se construire pendant quarante ans.



Passions, guerres, désillusions, épreuves, déchirements, joies... c'est tout cela à la fois que le lecteur découvre avec délice avec "Une odeur de gingembre", un roman né sous la plume d'un homme mais qui retrace avec beaucoup de subtilité et de sensibilité ce destin de femme hors du commun, courageuse et digne. Si ses cent premières pages m'ont un peu fait craindre un rythme trop lent pour moi - impatiente lectrice -, j'ai été rapidement rassurée et n'ai plus lâché mon livre jusqu'à l'émouvant épilogue.



Quel voyage !





Club de lecture Babelio novembre 2015
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Une odeur de gingembre

En 1903, la jeune Ecossaise Mary Mackenzie part en Chine épouser un attaché militaire anglais basé à Pékin. Vite à l’étroit dans un mariage peu heureux et dans la vie corsetée d’une très conservatrice et conventionnelle colonie européenne, Mary ne tarde pas à cumuler les désillusions. Lorsqu’elle tombe enceinte de son amant japonais, elle est bannie par son mari et par toute sa communauté, mais parvient, dans des conditions dramatiques, sans ressources, à se réfugier au Japon. Dans ce pays peu ouvert aux étrangers, elle devra braver l’ostracisme général pour trouver sa place dans une société et une culture en tout point aux antipodes de l’Occident.





Vus depuis la colonie européenne en Chine, puis de l’intérieur du Japon au travers de Mary, ce sont quarante ans d’histoire nippone que nous retrace cette fresque passionnante et colorée, depuis la fin de l’Ere Meiji et le basculement du pays de la féodalité au système industriel occidental, jusqu’à sa politique expansionniste qui finit par mettre toute l’Asie à feu et à sang bien avant le point d’orgue de la seconde guerre mondiale. L’expérience de Mary est l’occasion de découvrir la relation du Japon au reste du monde pendant toute cette période, en pénétrant l’organisation de toute la société nippone et en se confrontant aussi bien à son état d’esprit d’alors qu’à ses particularités culturelles. Toute l’originalité du propos vient du parallélisme proposé par l’auteur entre les prétentions colonialistes européennes et expansionnistes japonaises, entre les conventionnalismes tout aussi rigoristes d’un côté comme de l’autre, notamment en ce qui concerne la condition féminine et la structure familiale.





En choisissant l’angle de vue d’une occidentale rejetée par sa communauté et obligée de s’adapter pour survivre à une culture et à un mode de vie différents, en usant qui plus est du contraste entre le formalisme contraint des lettres de Mary à ses proches et la sincérité de son journal intime, le roman met en lumière les préjugés et les incompréhensions, qui, tels de véritables oeillères, viennent présider au choc entre deux civilisations aussi hautaines l’une que l’autre dans leur vision du reste du monde.





Quoi qu’il en soit, le plus grand point commun entre l’Europe et le Japon d’alors, reste finalement le sort réservé aux femmes : leur subordination aux hommes, leur contingentement à la stricte sphère familiale, et surtout la violence développée à l’encontre de celles qui osent sortir des règles établies.





Grande fresque historique, découverte d’une culture japonaise souvent désarçonnante pour les Occidentaux, magnifique portrait d’une figure féminine hors du commun restituée avec justesse et sensibilité, L’odeur du gingembre est une lecture addictive et fascinante qui ne se quitte qu’à regret. Coup de coeur.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Une odeur de gingembre

J'ai toujours eu une affection particu;lière pour les romans épistolaires ou les "carnets intimes". Et ce roman ne fait pas exception.



Mary une jeune femme naïve part en chine pour épouser un officier anglais en poste là bas. La vie ne sera pas facile et sa naiveté va vite s'eclipser au profit d'un caractère bien trempé et d'une envie de s'en sortir seule.



C'est un livre a la fois touchant et plein de poésie. L'auteur, qui est un homme, a su parfaitement retranscrire les sensations et les sentiments de Mary. C'est aussi un bel hymne au Japon et à la Chine.

j'ai apprécié l'écriture de l'auteur qui est fluide et qui nous emporte sur le paquebot et à la rencontre des serviteurs.



Je ne vais pas épiloguer pour moi ce livre est une perle
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Une odeur de gingembre

Mary semble bien naïve quand nous faisons sa connaissance au début du roman sur un bateau qui l’emmène, jeune écossaise de 18 ans, jusqu’en Chine pour aller rejoindre son futur époux.

Et lorsque nous refermons le livre, quelques 450 pages plus tard, c’est une femme de presque 60 ans que nous quitterons.



Entre les deux, nous aurons accompagné cette jeune fille, cette femme, cette mère, cette épouse, cette amante, cette femme qui aurait pu se briser des dizaines de fois, mais qui continue à tenir bon malgré une vie chaotique.

J’ai beaucoup aimé cette héroïne hors norme, une jeune fille qui a vécu très protégée et qui se retrouve projeté dans un univers à mille lieux de sa petite vie, elle va devoir affronter un pays (la Chine et plus tard le Japon) où rien ne semble facile, où les femmes et en particulier les étrangères n’ont pas vraiment leur place et pourtant, Mary va tenter de s’adapter, d’apprendre à connaître les gens, la culture, la langue.



Cette femme volontaire fera des choix durant toute sa vie et ces derniers lui feront dégringoler l’échelle sociale de façon inéluctable, mais rien ne semble pouvoir la détruire, on a l’impression qu’à chaque claque qu’elle se prend, elle se relève et marche droit devant, sans bien savoir où tout ceci va la mener, mais elle y va, toujours droite dans ses bottes.

Ces sont ses mots que nous lisons, que ce soit son journal intime ou les lettres qu’elle envoie à sa mère ou à une amie, et cela nous permet d’approcher cette femme de façon encore plus intime.

Déjà lu il y a une dizaine d’années, je sais que je le relirai avec le même plaisir dans un futur indéterminé.

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Une odeur de gingembre

Je ne ferai pas un long commentaire car au vu du nombre de ceux- ci il peut apparaître superflu.



Dès que l'on commence cet ouvrage à la fois épistolaire, ——-lettres que l'héroïne Mary écrit à sa mère ou à sa meilleure amie et journal intime ——on est subjugué par ce récit historique, social , intime et universel qui se déroule de 1903 à 1942...

Le courage , l'intelligence, la détermination de cette femme d'abord fascinée par Pékin au lendemain de la révolte des Boxers , venue épouser Richard Collingsworth , attaché militaire britannique.



Rejetée par son mari et la communauté suite à sa liaison avec un officier japonais , elle rejoindra le Japon où elle s'adaptera et relèvera maints défis ——-malgré la haine , les violents rejets, la froideur des japonais pour l'étrangère, l'incroyable docilité des femmes de ce pays , leur statut compassé , la soumission humiliante à leurs maris( pour une européenne )——- l'hypocrisie , les faux semblants, les non- dits , les courbettes , le manque de modernité mais aussi au fil du temps l'évolution et les techniques modernes, la guerre ——-l'attitude intraitable de la vie des gens teintée de sauvagerie afin de préserver leur respectabilité, le silence des autorités——



Portrait original , profond , moderne , sensible et maîtrisé de Mary courageuse et indomptable, modernité et choc des cultures, adaptation passionnante , incroyable , de cette femme à une culture qui lui est totalement étrangère dans des conditions dramatiques .

Un roman coup de coeur hors norme que l'on ne peut que conseiller .( 475 pages ) .

Extrait :

«  J'ai parfois le sentiment que les Japonais sont d'une dureté totale envers tout ce qui ne concerne pas leurs «  îles » , ni leur fameux «  Nationalisme ».

Je me demande si ce roman historique magnifique n'est pas un temps soit peu « autobiographique . »

L'auteur est né en 1913 .





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Une odeur de gingembre

1903, au lendemain de la révolte des Boxers, une jeune écossaise de 18 ans, toute pétrie d’innocence et de naïveté, part en bateau jusqu'en Chine pour aller rejoindre son futur époux, un attaché militaire anglais en poste là-bas.

450 pages plus loin, en 1942, nous la quittons (avec grand regret en ce qui me concerne), au Japon, âgée d’une soixantaine d’années. Entre les deux, des heures de lecture addictives et très plaisantes au cours desquelles nous voyons éclore cette jeune fille qui se transformera en femme, en épouse, en mère, en amante, et bien plus encore.



J’ai tout aimé dans ce livre, et en premier, le fait que ce texte rédigé sous forme épistolaire et de journal intime se révèle un brûlot féministe et antimilitariste. Mais c’est également un portrait de femme forte, qui aurait pu s’effondrer de multiples fois, engluée dans un monde machiste et colonialiste d’abord, puis évoluant dans un univers phallocrate pétri de traditions et d’intolérance via l’étranger sous l’autorité d’un gouvernement impérial ultranationaliste.



Ce livre est une leçon de vie à part entière, celle d’une héroïne moderne des temps anciens, qui se défait d’abord des conventions victoriennes rigides avec lesquelles elle a grandi, puis fait montre d’une résistance incroyable en tenant bon malgré les drames et le chaos de sa vie. J’ai également trouvé là une leçon d’histoire comme on en trouve rarement dans le genre romanesque.



Ce roman intimiste a de plus pris ce qu’il y a de plus pur de l’esprit oriental, ses paysages ; sa nature … ses descriptions sont un pur bonheur. Son auteur né en 1913 a vécu au Japon, et nous offre aussi avec Une odeur de gingembre, une exploration de l’âme et une chronique sociale inoubliables.

Il me semble tout à fait utile aussi de lire un Japon où existaient haine et rejets pour ce qui n’était pas japonais, ainsi qu’une incroyable soumission des femmes. Par ailleurs, toute la petite faune colonialiste faite de conventions désuètes et de faux-semblant est décrite avec une minutie inoubliable et un sens de la psychologie passionnant.



Bref, vous l'avez compris, on ne s’ennuie pas un instant dans ce livre talentueux aux multiples facettes et à la plume délicieuse.


Lien : http://justelire.fr/une-odeu..
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Une odeur de gingembre

Depuis mon adolescence et la lecture passionnée des livres de Pearl Buck, de temps en temps j'aime revenir vers une lecture "chinoise". Unanimement apprécié sur Babelio, cette fois-ci, j'ai choisi "Une odeur de gingembre".

J'y ai un peu retrouvé l'atmosphère que j'aimais dans les écrits de la nobélisée citée plus haut. Dans une version journal intime et sur un ton plus british, on découvre, par les yeux d'une expatriée anglaise, les comportements et les traditions dans la Chine et le Japon du début du vingtième siècle.

Avec une héroïne qui s'affirme et prend son destin en main malgré de nombreuses épreuves, cette lecture fut très sympa... presque à la même hauteur que les excellents moments passés avec Pearl Buck.
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Une odeur de gingembre

Quel courage hors du commun que celui de Mary Mackenzie, l'héroïne d'« Une odeur de gingembre », tout au long de sa vie !



Dans ce roman épistolaire, celle-ci quitte l'Écosse, sa mère, ses amis en 1905, à l'âge de vingt ans, pour retrouver le mari qu'elle s'est choisi, Richard Collingsworth, un attaché militaire britannique installé en Chine. Très vite, la jeune femme, d'une grande curiosité de la vie et plutôt ouverte d'esprit, se défait peu à peu des conventions victoriennes rigides avec lesquelles elle a été élevée.

Après quelques mois de vie commune, la jeune femme se rend très vite compte de l'erreur commise en épousant un homme qu'elle ne connaît pas : très loin de l'image que chacun s'était fait de l'autre, Mary et Richard ne s'entendent pas. En outre, elle ne parvient pas à se faire à la maison dans laquelle elle vit, et à la société diplomatique britannique, se faisant peu d'amis, à l'exception de diplomates français.

Mary étouffe donc rapidement dans cette vie trop étriquée et à laquelle elle souhaite échapper. La seule issue qu'elle trouve, sans le vouloir vraiment, est plutôt dramatique : à l'occasion de l'absence de son mari et de vacances avec ses amis français, elle devient la maîtresse, le temps de quelques après-midi, du comte Kentaro Kurihama, un officier japonais, de qui elle tombe enceinte.

Chassée par son mari, rejetée par sa mère avec qui elle n'aura plus aucun contact (à part les lettres que Mary lui envoie et auxquelles elle ne répondra jamais), elle arrive au Japon, protégée par le comte Kurihama qui l'installe comme sa maîtresse. Elle accouche d'un garçon qui lui sera enlevé par ce dernier, afin de le placer dans une famille japonaise. Au début du XXe siècle en effet, le Japon, même s'il s'industrialisait, était encore très ancré dans ses traditions, notamment celle des « yoshi », ces enfants adoptés par de grandes familles sans héritier, afin de perpétuer leur lignée.



Mary fera face, tout au long de sa vie, à l'adversité en gardant une force de caractère, un talent de compréhension de l'autre et de la civilisation japonaise (qui pourtant n'était guère accueillante vis-à-vis des étrangers) qui force le respect, à l'instar de l'arbre que Mary préférera dans le jardin de sa maison : « Il y a un autre arbre qui déplaît à Sato [le jardinier de Mary] jusqu'à l'en aigrir, très vraisemblablement parce qu'il n'arrive pas à l'identifier. Sato vient de Kyushu où le climat presque subtropical donne beaucoup de variétés exotiques, mais il n'a jamais vu d'arbre de ce genre. Il dit avec une sorte de haine dans la voix que c'est une chose étrangère. En réalité, cet arbre tout à fait inoffensif ne pousse pas bien vite et a d'assez jolies feuilles pointues qui rougissent en automne. Quand on froisse une de ces feuilles entre ses doigts, il se dégage une légère odeur de gingembre, et même si sa forme de buisson le rend un peu incongru dans un jardin japonais classique, surtout près du point crucial qu'est une lanterne de pierre sur une colline miniature, je refuse de laisser Sato y toucher. […] le fait qu'il dépare ainsi le restant du jardin, avec son allure de plante venue d'ailleurs, accentue encore, à mes yeux du moins, la perfection savamment entretenue de ce qui l'entoure ». Un arbre étranger comme elle, à l'aspect presque japonais comme elle, et qui ne se laissera pas abattre, même après les tremblements de terre : « J'ai jeté un coup d'œil aux reste de mon vieux pin devenu quasiment du charbon de bois avant de monter sur le petit terre-plein d'où saillait le chicot de l'arbre à gingembre comme un piquet passé à la créosote. Je n'en croyais pas mes yeux, quand j'ai vu ce qui luttait contre les mauvaises herbes pour gagner sa part de soleil : une pousse verte toute nouvelle, émergeant d'un amas de racines noircies, et qui portait déjà neuf de ces feuilles aromatiques si facilement reconnaissables. J'en ai pincé une pour être bien sûre, qui m'a laissé sur les doigts cette odeur de gingembre ».



J'ai énormément aimé « Une odeur de gingembre » et son héroïne, pour la femme qu'elle est et son écriture, si poétique, vivante, belle. C'est le seul ouvrage à ma connaissance d'Oswald Wynd, ce qui est fort dommage, tant il a réussi à rendre le personnage de Mary vivant et crédible.

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Une odeur de gingembre

Titre : Une odeur de gingembre

Auteur : Oswald Wynd

Editeur : Petit quai Voltaire

Année : 1977

Résumé : Mary est encore une jeune fille lorsqu'elle embarque pour la Chine. En ce début de XXe siècle, la petite écossaise est promise à Richard, un militaire britannique attaché à l'ambassade de Pékin. Curieuse et enjouée, elle ne tarde pas à dénoter dans le milieu très fermé des expatriés européens et sa liaison avec un officier japonais la mettra définitivement au ban de la bonne société. Rejetée par son mari, exilée au Japon, Mary doit renoncer à son enfant et survivre dans un pays qui lui est étranger.

Mon humble avis : Une odeur de gingembre est, parait-il, un classique de la littérature anglo-saxonne. J'avoue qu'avant d'en avoir fait l'acquisition, je n'avais jamais entendu parler ni d'Oswald Wynd, ni de ce titre. Lacune aujourd'hui comblée et avec un grand bonheur tant la lecture de ce texte fut un immense plaisir. Plaisir du style d'abord, une écriture élégante, pudique, à l'image des écrits de cette période. Plaisir du récit ensuite, car les aventures de cette gamine en Asie sont réellement passionnantes. J'avoue que mon grand intérêt pour la civilisation nippone a pu influencer mon ressenti, mais quel plaisir de lire ces descriptions, poétiques, quel bonheur de suivre les pérégrinations de Mary au sein d'une société japonaise encore presque féodale à cette époque. Écrit sous forme de journal et de lettres, Wynd ne nous épargne rien des tourments de Mary, cette femme courageuse, opiniâtre, rejetée par tous et ballottée comme un fétu de paille au grès du vent, au moins dans la première partie. Car le roman se déroule sur une période de plus de quarante ans et la jeune fille effarouchée du début n'a rien à voir avec la femme entreprenante et rusée des derniers paragraphes. Roman d'apprentissage donc, roman du renoncement, du courage et de l'abnégation, ce texte restera gravé longtemps dans ma mémoire de lecteur et il n'est pas dit que je ne me penche prochainement sur l'un des romans de Pearl Buck qui sont fréquemment comparé à ce roman de Wynd. Pour conclure ce concert de louanges, comment ne pas évoquer ce qui est, à mon sens, le thème principal d'une odeur de gingembre ? Je veux bien évidemment parler de la place de la femme dans la société, qu'elle soit occidentale ou nippone. Oswald Wynd décrit avec minutie et pertinence les chaînes qui entravent Mary, entre une mère rétrograde et un mari soucieux du qu'en-dira-t-on. Après sa fuite, la jeune fille retrouve une société encore plus archaïque, une société où les femmes n'ont aucun choix, si ce n'est celui de se taire et subir. Mais Mary ne renonce jamais et c'est l'une des raisons qui font de ce petit bout de femme une héroïne tellement marquante. Pour cela, et pour ces quelques heures de lecture jouissives, je ne peux que m'incliner devant le talent d'Oswald Wynd.

J'achète ? : Peut-être est-ce mon côté midinette (sic), mais quel plaisir de lire un roman se déroulant en Asie, quel plaisir d'imaginer ces grands paysages, quel plaisir d'être dépaysé tout simplement ! Pour cela et pour toutes les raisons énoncées plus haut, je ne peux que te recommander de lire ce roman qui mérite vraiment d'être redécouvert.
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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Une odeur de gingembre

Mary Mackenzie, jeune écossaise d'une petite vingtaine d'années, se rend en Chine par bateau pour épouser Richard Collingsworth. Nous sommes en 1903, après la révolte des Boxers, et nous suivons la vie de Mary, jeune et bien naïve, au travers de ce qu'elle écrit dans son journal et dans les lettres qu'elle adresse à sa mère et à ses amies. Le roman retrace l'évolution de Mary dans sa vie de femme, les aléas de la vie auxquels elle se retrouve confrontée, et la manière qu'elle a d'affronter tout cela.



J'ai beaucoup aimé ce roman. Tout d'abord, j'adore la forme qui permet une vision très intime du personnage principal et qui lui donne tout son relief. Cela nous permet de voir à quel point Mary évolue au fur et à mesure du récit pour passer de la jeune fille prisonnière des mœurs de son époque à la femme très ouverte, moderne et indépendante, ce qui est plutôt précurseur pour ce début de XXe siècle.



Ensuite, ce roman nous fait découvrir la vie en Chine et au Japon à cette époque, surtout au travers des occidentaux, mais la curiosité et le caractères de Mary la poussant à s'intéresser à ce qui l'entoure, elle nous rend finalement plutôt bien l'environnement complet dans lequel elle évolue ; elle reste tout au long du récit assez détachée des autres occidentaux dont elle croise la route, et au final on la sent parfois plus proche, plus sincère, avec les chinois ou les japonais qui croisent son chemin.



Bien des malheurs arrivent à cette jeune femme, qu'elle en soit ou non la cause d'ailleurs. Cela nous pousse à l'empathie et en ce qui me concerne ça fonctionne plutôt bien. J'ai trouvé que ce personnage faisait preuve d'une grande modernité et d'une toute aussi grande ouverture d'esprit pour son époque, et que ce mélange est à l'origine de la plupart de ses maux. L'écriture est légère, agréable, envoûtante, en tout cas, elle m'a conquise ; et autre point positif, la fin ne m'a pas laissée sur ma faim comme je le redoutais, elle clos le roman d'une façon très délicate et touchante à mon sens.



En bref, c'était une excellente lecture, reposante, qui nous fait voyager. Ce sont 5 étoiles que je lui attribue et j'en garderai un bon souvenir je pense.
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Une odeur de gingembre

l'histoire d'une femme courageuse qui , en 1903 débarque en Chine où elle doit se marier. L'histoire de sa lutte pour vivre sa vie de femme sans tenir compte, des pressions de la société anglaise de cette époque durant laquelle il y avait "la bonne société" et les autres...

Dans son journal ou par le biais des lettres qu'elle écrit à sa mère avant que celle ci ne la renie, car elle devient une fille perdue, Marie Mackenzie, nous livre ses pensées, son adaptation à une culture qui n'était pas la sienne mais qui va pratiquement le devenir, ses inquiétudes, et sa vision des événements (guerres mondiales notamment). Très drôles pour un lecteur de notre époque, les allusions aux inventions qui vont être à l'origine de plus de confort, objets du quotidien aujourd'hui, progrès des transports...Très bon roman.
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Une odeur de gingembre

En 1903, la jeune Mary McKenzie, vingt ans, s'embarque pour la Chine pour y retrouver son fiancé, un attaché militaire anglais, qu'elle connaît à peine...Après un court séjour dans l'Empire du milieu, le couple s'installe au Japon, fréquentant le microcosme expatrié mais sa relation matrimoniale se délite lorsqu'elle qu'elle tombe enceinte à la suite d'une relation extra-conjugale. Vont se succéder alors de nombreuses épreuves qu'elle devra surmonter - mise au ban par les expatriés, difficultés financières, apprentissage des codes et de la langue japonaise - lui assurant au final une émancipation chèrement payée mais libératrice.

Une odeur de gingembre est le roman de la vie d'une jeune européenne, curieuse et ouverte que l'on suit lors de ses nombreuses expériences et revers de vie. Au travers de son regard c'est une découverte de l'Asie du début du vingtième siècle qu'Oswald Wynd nous offre : une Chine au sortir de la révolte des Boxers, la société des expatriés, échaudée par cette révolte, qui n'a pas de curiosité sur la vie en Chine, puis, la difficile société japonaise, pétrie de codes difficiles à décrypter qu'elle finira par comprendre. Un roman d'apprentissage qui permet à Mary de se révéler et devenir indépendante tant matériellement qu'affectivement.

J'ai beaucoup apprécié ce roman, tant sur la forme - épistolaire et journal intime - que sur le fond, qui permet de balayer l'histoire de la Chine et du Japon sur une cinquantaine d'années.
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Une odeur de gingembre

Mary, jeune écossaise de la bonne société, part en 1903 pour la Chine où elle doit épouser un militaire anglais. A priori ce n’est pas du tout le genre de roman qui me tente, je n’aime pas beaucoup les romances, et l’Asie m’attire modérément. Par contre le titre m’intriguait et le côté roman épistolaire et journal aussi. Je n’ai pas été déçue : la forme, quelques lettres à sa mère et à une amie, et un journal, tenu de plus en plus épisodiquement, convient à merveille à cette histoire qui nous conte la vie de Mary de 1903 à 1942, sur fond de tous les événements historiques qui ont émaillé cette époque. Et l’auteur a beau être un homme j’ai toujours eu la sensation d’une plume féminine. Sans compter que c’est tout le contraire d’une romance car Mary va, sans vraiment l’avoir choisi, rompre avec son milieu d’origine, avec les siens. Elle va subir le sort d’une femme dont la vie et les aspirations contreviennent aux conventions, d’abord occidentales, puis japonaises. Et c’est un des grands intérêts de ce roman : il nous montre, à travers le point de vue d’une britannique sur la société japonaise, les parallèles entre les rigidités culturelles de part et d’autres et aussi ceux entre le colonialisme occidental et l’expansionnisme japonais. Comme roman historique, c’est passionnant d’un bout à l’autre. Mary est une personne d’un naturel effacé mais d’une capacité de résilience sans faille, obligée de devenir une battante pour survivre en environnement hostile. C’est aussi et surtout un très beau livre sur la résilience car le titre vient de l’arbuste aux feuilles à odeur de gingembre que Mary retrouve après le séisme du Kanto. A lire absolument !
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Une odeur de gingembre

Lorsque le récit débute, Marie Mackenzie, jeune écossaise de bonne famille se rend en chine afin d’épouser un britannique attaché militaire qu’elle connait à peine.

Sous forme de journal intime et de courriers, l’auteur nous fait rentrer dans l’intimité de son héroïne, suivre son évolution et son cheminement, assister à la transformation de la prude et sage jeune fille en une femme qui va se libérer peu à peu des carcans que lui imposent sa condition et son sexe. Elle en paiera le prix mais en assumera les conséquences.

Réfugiée au Japon après sa « disgrâce », c’est une nouvelle civilisation qu’elle découvre avec curiosité et intelligence, reprenant peu à peu les rênes de son existence.



Roman plus sociologique que sentimental, « Une odeur de gingembre » se lit comme on dégusterait une série historique bien faite et riche en rebondissements qui nous entrainerait de la chine impériale jusqu’au Japon en pleine expansion du siècle dernier.

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Une odeur de gingembre

Quand Mary Mackenzie embarque sur le S.S. Mooldera en 1903 elle sait qu'elle part en Chine rejoindre son fiancé Richard Collingsworth, attaché militaire britannique . Elle ne sait encore rien de la vie en Chine, rien de la vie à Pékin et encore moins de la vie d'une épouse et du carcan tyrannique d'un microcosme diplomatique .

La vie va lui apprendre que l'amour hors mariage est chose taboue, qu'une liaison avec un officier japonais et la naissance d'un enfant est à coup sûr une cause d'infamie et d'exclusion immédiate. Mary se retrouve donc exilée au Japon , enceinte, sous la seule protection de Kentaro Kurihama son amant .

Oswald Wynd nous offre ici le seul et unique roman publié sous son véritable nom . Né à Tokyo d'un couple de missionnaires écossais il quittera le Japon à l'âge de vingt ans . Mary Mackenzie dans son journal et dans les quelques lettres écrites à son amie proche ,Marie de Chamonpierre , se révèle certainement être l'interprète rêvée d'un amoureux de l'Asie. Dire que ce roman m' a plu serait minimiser mon ressenti . J'ai suivi pas à pas -carte souvent à portée de main- les voyages de Mary. J'ai souffert avec elle, aimé avec elle, tremblé , au sens propre et figuré, avec elle et ne l'ai quitté qu'avec beaucoup de regrets .

Un roman qui se dévore , un regard sur un monde à la fois loin et près, un contexte historique finement analysé, une approche de la Chine et du Japon qui donnent envie à une néophyte comme moi . Coup de coeur , coup de coeur !!!
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Une odeur de gingembre

1903. Une jeune écossaise, Mary Mackenzie, âgée de 18 ans, part en Chine pour épouser Richard Collinsgworth.



Elle ne connaît pas grand chose sur cet homme qu'elle a choisi d'épouser pour échapper à la vie étriquée qu'elle avait auprès de sa mère.



D'ailleurs, ils n'auront pas beaucoup d'atome crochu. Militaire, il est souvent en déplacement. Il ne lui donne aucune explication. de plus, c'est lui qui dirige le train de vie de la maison.



Parti en vacances avec un couple d'ami, elle rencontrera un comte japonais dont elle aura un enfant.



Sous forme de journal et de lettres envoyées à sa mère et à ses amies, on connaîtra les pensées de Mary, sa vie, son courage et sa détermination pour rester et vivre au Japon malgré ses déboires.

A travers elle, on découvrira ce pays, ses habitants, cette période très difficile. Elle sait qu'elle ne sera jamais acceptée dans ce pays qu'elle ne voudra pourtant jamais quitter. Elle saura s'intégrer et elle aimera ce pays jusqu'au bout. Un livre à découvrir.



Une écriture fluide, très pudique, tout comme les japonais, assez dense, mais pas lassant. Grâce à ce livre, je comprends mieux la discrétion des japonais venus aux Etats-Unis décrit dans « Certaines n'avaient jamais vu la mer » de Julie Otsuka et leur départ dans l'indifférence totale.

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Une odeur de gingembre

1903. Mary Mackenzie, jeune écossaise de 19 ans, part en Chine rejoindre son fiancé Richard, attaché militaire britannique. Mariage qui s’avère fort peu épanouissant. Elle tombe alors amoureuse d’un officier japonais. « Mise au ban de la société » car enceinte de son amant, reniée par son mari, elle se réfugie au Japon pour tenter un nouveau départ.



« Une odeur de gingembre », voici un livre qui gagne à être connu, pour moi c’est un coup de cœur, un destin de femme passionnant, une plume remarquable pour un portrait tout en finesse. Mary est une femme attachante, courageuse, intelligente mais délicieusement imparfaite. Le contexte historique est décrit très subtilement car juste à travers ses yeux. En effet, le récit se compose uniquement de ses lettres et d'extraits de son journal... Elle dépeint ce qui est autour d'elle bien sûr mais il n'y a jamais ni description, ni mise en contexte de l'auteur.



J’ai trouvé bouleversant le destin de cette femme qui quitte le giron de sa mère, ignare du monde, mais qui, par son intelligence, son courage, sa remarquable ouverture d’esprit se construit une place dans une société où elle n’était pas censée en avoir une. Curieuse, moderne, débrouillarde mais étouffée par la vie corsetée qu’on lui destinait, Mary trace sa route, tombe, se relève et poursuit encore son chemin. Seule, elle essaie de s’affranchir de sa subordination aux hommes.



Le contexte historique m’a captivée (attention, seul le point de vue de Mary est développé) : l’histoire se déroule de la fin de l’ère Meiji à la Seconde Guerre mondiale, Mary est confrontée à la fois à l’impérialisme nippon et au colonialisme européen...



En résumé, un contexte dépaysant, une héroïne attachante, un destin riche en enseignements, un portait juste et sensible d’une femme qu’on n’a pas envie de quitter une fois le livre fermé. Je recommande, ce roman est un petit bijou !

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Une odeur de gingembre

Quittant candidement en 1903 à 20 ans son Ecosse pour épouser Richard, attaché militaire à Pekin, Mary Mackenzie évoluera au gré de ses rencontres nous faisant découvrir, discrètement ponctué de faits historiques, autant la haute société anglaise de Pékin que la débrouillardise à Tokyo.



Elle le raconte dans son journal avec une incommensurable pudeur qui pourrait faire sourire et nous rend d'autant plus attachante cette courageuse héroïne privée de ses enfants.
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Une odeur de gingembre

Marie part pour la Chine pour se marier mais son union est loin de correspondre à ce qu'elle imaginait. Son mari n'est jamais là ou autoritaire, les femmes de la concession anglaise dans laquelle vit Marie ont un intolérable penchant pour les médisances et les ragots. Et puis un jour, Marie est attirée par un soldat japonais et commet l'irréparable : elle tombe enceinte de lui et c'est alors une longue déchéance sociale qui commence. Elle est rejetée par son mari et doit s'installer au Japon. Les intarissables commères s'adonnent ce qu'elles savent faire de mieux et saccagent sa réputation. Même la mère de Marie, pourtant restée en Ecosse, ne lui écrit plus.



L'évolution du personnage de Marie est très intéressante. Les premières pages du livre s'ouvrent sur une Marie naïve, discrète et timide. Elle rencontre des gens dont l'attitude la choque et d'autres qu'elle prend comme exemple et qu'elle envie. Puis au fur et à mesure que le livre avance et que Marie se construit en tant que femme mariée, puis en tant que femme chassée, sa naïveté s'efface et elle prend sa vie en main comme jamais elle n'aurait imaginé le faire. Loin de sa mère, loin de son mari, elle apprend à se débrouiller toute seule et se lie d’amitié avec d'autres exclus de cette société de colons britanniques hypocrites.



Ce roman initiatique nous surprend, nous horrifie quelquefois, mais nous rend par-dessus tout admiratif de cette jeune femme qui apprend à survivre dans un pays étranger qui ne veut pas d'elle. C'est à la fois le récit d'une chute sociale, d'une prise d'autonomie et d'une maturité progressive.



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Une odeur de gingembre

Qu'a-t-il bien pu passer par la tête d'Oswald Wynd, auteur de romans essentiellement policiers, pour imaginer le journal intime d'une jeune Ecossaise puritaine partie se marier à Pékin ?

Quarante années d'une vie racontées avec une authenticité surprenante et une écriture délicate.



De 1903 à 1942, Mary traverse les évènements avec une grande liberté d'esprit mêlée de retenue qui lui vaudra bien des chagrins silencieux.

Séduite par la culture asiatique, elle ne sera pourtant jamais totalement acceptée dans une société étroitement codifiée et une époque hostile à l'étranger européen.



L'auteur dresse le portrait d'une femme volontaire, intelligente, qui porte un regard très lucide sur les situations et les gens qu'elle côtoie.

On pourrait s'étonner de la voir aussi fataliste lorsqu'on la prive de ses enfants, allant jusqu'à assumer cette douloureuse conséquence de ses erreurs amoureuses.

Mary garde pourtant la mainmise sur sa destinée jusqu'au bout.



Un récit à la fois doux et piquant, délicieusement parfumé et dépaysant telle mon épice/racine préférée.

Vous avez bien fait, monsieur Wynd, de laisser votre plume courir sur ce papier.
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