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Critiques de Pablo Picasso (26)
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Birds &other animals with Pablo Picasso

Oiseaux et autres animaux avec Pablo Picasso. C'est un minuscule livre pour les tout petits, édité sur un papier cartonné, indestructible, mais qui pourtant va charmer les grands.

Il s'agit des dessins de Picasso faits en un seul trait, trouvés dans ses carnets. On ne peut pas se retenir de les copier ! Il y en a plus de 20 ! L'enfant sera amusé à vous voir griffonner des flamants, pingouins, mouches, grillons, lapins, renards, petits et grands chiens, chevaux, tortues, poissons, pélicans, autruches, paons, chouettes, et une scène de cirque avec un dompteur, la plus détaillée et difficile à réaliser… Puis l'enfant va dessiner lui-même. C'est une vraie joie !

À la fin, il y a une courte présentation de Picasso et des photos de ses carnets où on peut reconnaître les croquis utilisés pour le livre. On y apprend que Picasso avait beaucoup d'animaux de compagnie et que la majorité de ses dessins ont été inspirés par des poèmes de Guillaume Apollinaire, son ami. Par contre il n'y a qu'une ligne de texte pour accompagner chaque dessin… Je n'ai pas compris qui a écrit ces courtes phrases que tout le monde peut dire. Ça peut quand même être bon pour l'apprentissage de l'anglais niveau débutant. D'ailleurs nous avons acheté ce livre à Paris, à la librairie anglaise WHSmith qui se situe en face du jardin des Tuileries. Nous aimons « prendre une petite consommation » après une bonne marche : un ou des livres plutôt qu'un salon de thé !

J'ajoute enfin que ce livre fait partie d'une collection où l'enfant fait connaissance avec d'autres artistes peintres : Bleu et autres couleurs avec Matisse, Carrés et autres formes avec Josef Albers que nous avons également acquis. Mais c'est Picasso notre préféré ! On revient souvent à ce livre…

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Le désir attrapé par la queue

Picasso, comme j'aurais aimé le connaître ! Derrière sa célébrité, son argent, ses femmes, on ne voit pas toujours son immense oeuvre. À tel point que son nom est devenu le synonyme de l'incompréhensible dans l'art ! Mais la création littéraire de Picasso est aujourd'hui complètement éclipsée par ses oeuvres picturales. Et pourtant il consacrait autant d'heures à l'une qu'à l'autre forme d'expression. J'imagine que dans sa folie de production il choisissait, cas par cas, ce qui était plus rapide comme technique. Et sa passion littéraire faisait trêve à sa passion plastique. Il devait avoir un cerveau en ébullition ! L'album Picasso de Marie-Laure Bernadac, que j'ai adoré et que je ne cesse pas de citer, m'a bien éclairée sur l'esthétique du peintre. Ensuite, je tombe par hasard sur cette pièce de théâtre dans toute sa dimension de philosophie de l'art ! Picasso l'écrit en 1941 et sa première date de 1944. Cette oeuvre n'est pas juste un caprice, il faut dire que Picasso tient un journal tout au long de sa vie. Ses amis étaient principalement des écrivains et lui-même était un lecteur avide et raffiné de poésie, ainsi qu'un illustrateur de livres de poèmes. Tous ses textes ont été superbement recueillis et édités par Marie-Laure Bernadac et Christine Piot en 1989 (Paris, Gallimard).

Donc, Picasso peint dans son atelier et écrit dans sa cuisine ! Les spécialistes, notamment Jèssica Jaques Pi, remarquent que l'iconographie culinaire chez Picasso est en lien direct avec son exil, l'idée d'un retour poétique au foyer et, en même temps, une révolte politique contre l'invasion de l'espace intime par l'armée de Franco.

Les premiers jours de l'année 1941 étaient dominés par l'incertitude dans le Paris de l'occupation. Cette atmosphère étrange a nourrit la rédaction de cette pièce qui deviendra une sorte de théâtre de l'absurde avant la lettre.

Personnages :

Michel Leiris: le Gros Pied

Jean-Paul Sartre: le Bout Rond

Raymond Queneau: L'Oignon

Jacques–Laurent Bost: le Silence

Germaine Hugnet: L'Angoisse Grasse

Dora Maar: L'Angoisse Maigre

Zanie Campan (Zanie Aubier): La Tarte

Simone de Beauvoir: Sa Cousine

Jean Aubier: Les Rideaux

Louise Leiris: Les Deux toutous

Photographe :

Brassaï

Spectateurs:

Henri Michaux, Jean Cocteau, Jean Marais, Valentine Hugo,

Pierre Reverdy, María Casares, Jacques Lacan

Si le Désir attrapé par la queue fut en 1941 une pièce sur l'absurdité de la guerre, il devint en 1944, lors de sa première, une réaction de stupeur face à l'horreur doublée d'une affirmation de la Résistance des intellectuels parisiens qui, dans les derniers mois du conflit, commencèrent à se révéler et à témoigner de leurs actions. Les photographies exceptionnelles de Brassaï, prises en juin 1944, sont devenues emblématiques de cette forme particulière de résistance. Je tiens à vous dire que la première du Désir attrapé par la queue est un hommage à Max Jacob, mort au camp de déportation de Drancy quatre jours avant (le 15 mars).

La question fondamentale posée par Picasso dans le Désir attrapé par la queue pourrait être formulée de cette manière : que faire avec le désir (érotique et philosophique) dans une époque où règnent l'absurde et la stupeur ? Il s'agit bien évidemment d'une variation picassienne sur le thème du Banquet de Platon. Tout comme dans l'oeuvre de Platon, dans le Désir attrapé par la queue, la triade désir – connaissance – sexe s'articule autour d'un banquet. Mais dans le cas de Picasso, il s'agit d'un banquet de la faim et du froid, qui s'inscrit dans une fuite de la réalité, contrairement à l'essentiel de sa production plastique. Ainsi, à une époque de restrictions sévères, les iconographies culinaires du Désir sont riches et succulentes. Malgré tous les aspects sordides du quotidien (ce n'est pas un hasard si le lieu de l'action principale de la pièce est un sordid hotel ), les scènes cocasses du Désir sont imprégnées de candeur et me rappellent Charlot rêvant de délicatesses pendant qu'il mâche sa chaussure dans La Ruée vers l'or (1925) ou, dans le même film, la danse des petits pains.

Comme pour certains, la télé en marche c’est un convive supplémentaire à table, pour moi désormais, grâce à cette lecture phénoménale, c’est Picasso qui est l’invité constant de ma cuisine où nous goûtons tout pendant la cuisson !
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Le désir attrapé par la queue

Petite pépite trouvée ce matin à la brocante de Villeneuve-lès-Avignon , cet opuscule de 70 pages pour quelques cinq euros (et oui Denis, moi aussi je trouve de petits trésors!)

Un drame, une pochade , une farce, tout à la fois tragique, burlesque, allégorique , (très) absurde qu’il faut savoir , pouvoir, décrypter, * en six actes, écrit en très peu de temps, 15-17 janvier 1941 , alors que la France- est occupée .

On y découvre aussi la palette du peintre : les nuages roses, la glace couleur pomme du ciel, la couleur chocolat qui rôde dans le noir du café, le bal blanc, des gencives mauves, …)

Mais pour moi, l’intérêt de ce livre, c’est de retrouver, d’abord , et encore Camus   qui en fit la mise en scène et qui, lors de la représentation privée le 19 mars 1944, rencontra Maria Casarès.

(Je présenterai cet opuscule lors de ma prochaine conférence «  Parce que c’était Elle, parce que c’était Lui ».)

* Au travers des mots, et des jeux de mots, les maux de de la guerre : les restrictions , la faim le froid…





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Le désir attrapé par la queue

Dans «LE DESIR ATTRAPE PAR LA QUEUE», pièce de théâtre écrite en 1941, issue d'un véritable acte de "résistance créative", Picasso opte pour l'écriture automatique et, visiblement, ne semble pas trop se soucier des conventions purement théâtrales. Les débordements de son imaginaire, qui se laisse aller à ses seules et uniques règles, expliquent peut-être en grande partie les très rares tentatives de montage de ce texte profondément irrévérent.

Il faut l'imaginer, Picasso, en ces temps de privations de toutes sortes, vivant dans son atelier froid qu'il n'arrivait pas à chauffer en ce mois de janvier 1941, dans ce Paris sous l'Occupation qu'il n'avait pas voulu déserter, pour comprendre pleinement pourquoi les personnages du «Désir» passent leur temps à vouloir se mettre au chaud et à bien bouffer! Faim, froid, quête d'amour, où même le Silence et les Angoisses (deux soeurs inséparables : l'Angoisse Maigre et l'Angoisse Grasse) accèderont au rang de personnages à part entière.

Le désir doit être attrapé par la queue, rattrapé par tous les moyens possibles dans ces absences inquiétantes où il risque de disparaître d'une fois pour toutes. Picasso prétendait qu'il écrivait à des moments où il ne pouvait «ni peindre ni dessiner». L'écriture restera pourtant marquée ici par le sceau de son art pictural. Ses personnages, après tout, ne pourraient-ils représenter des formes graphiques (le Bout Rond) ou des morceaux de corps (le Gros Pied) ? Picasso se serait-il représenté lui-même en Gros Pied, l'artiste? Nous connaissons tous la fréquence et l'ampleur de cet élément anatomique dans ses tableaux : les grands pieds y sont, en effet, un motif très récurrent.

Le «Désir» comporte encore bien d'autres allusions à la peinture, y compris un « Déjeuner sur l'herbe » littéralement mis en boîte, dans des cercueils où les personnages seront enfermés et cloués! Ce sont encore des tableaux que Picasso aurait pu évoquer lorsque, par exemple, les personnages féminins coupent les cheveux de Gros Pied endormi (Samson et Dalila) ou quand les Rideaux, vivants, s'agitent par une nuit d'orage au milieu de feux follets et de la pluie qui tombe.

L'on trouve également, parmi les personnages, des légumes (l'Oignon) et un dessert (la Tarte), ingrédients par ailleurs d'un bon repas! Il y a dans la pièce un caractère franchement «culinaire », comme l'avait remarqué à juste titre Raymond Queneau à la lecture du texte. Les Angoisses, bien qu'icônes d'une certaine féminité à coloration ouvertement masochiste, sont également du «gras» et du «maigre», personnages-ingrédients indispensables à la soupe préparée au deuxième acte, dans la grande baignoire-casserole où tous trempent et d'où elles émergeront en compagnie de l'Oignon, du Bout Rond et…pourquoi pas, d'un Gros Pied de cochon!!

La femme désirée (la Tarte) est, quant à elle, le dessert qui se dérobe à l'homme, ou qu'il dévore. L'amour ici devient urgence et dévoration, les rêves s'avèrent impossibles ou finissent en massacre. Si, au début de la pièce, il s'agit de bien bouffer dans une belle villa, à la fin tous se retrouvent dans la chambre-égout des Angoisses. L'idéal qu'ils partageaient se transformera en une série d'accusations réciproques et stériles, alors que, dehors, les bombes et la destruction les guetteront.

Plutôt que raconter une histoire chronologiquement structurée ,« le Désir attrapé par la queue » se présente comme une succession de saynètes et tableaux. «Farce tragique ou tragédie bouffonne», selon l'auteur lui-même, passant sans transition du sublime au grotesque, la pièce est à classer parmi les grands textes du théâtre de l'absurde. Corpusculaire et morcelée, à l'image même du désir et de sa nature foncièrement insaisissable, son texte est construit à partir d'un mélange original de langages artistiques et sensoriels, à la fois poétique et pictural, olfactif et gustatif.

La première «présentation» officielle du «Désir» en fut la lecture qui eut lieu chez les Leiris en 1944, entourés entre autres de Sartre, Beauvoir, Camus, Lacan..! Depuis, une petite poignée de montages d'avant-garde auront essayé de restituer sur scène, tant bien que mal (souvent par le biais de lectures-montages ou de lectures-performances) un texte ayant acquis la fâcheuse réputation de ne pas avoir été conçu pour faire l'objet d'une vraie mise-en-scène théâtrale. Dommage ! L'évolution de la mise en scène contemporaine, avec le développement de la notion de « spectacle vivant total», tendant à briser les barrières entre les langages artistiques et scéniques (le cirque-théâtre, le théâtre-danse, l'installation vidéo…) et associant en même temps de nouvelles technologies (éclairage, son, hologrammes…), justifieraient pleinement une remise en cause du caractère « imontable » dont ce texte semble, hélas, encore de nos jours, pâtir injustement.

Jouissif et transgressif, le « Désir.. » reste, sous son aspect apparemment délirant, expérimental et foutraque, un pièce dotée d'un langage poétique et visuel extrêmement puissant, n'ayant pas trouvé, à ce jour, une réalisation, me semble-t-il, qui lui ai véritablement rendu honneur. Potentiellement riche de sens à explorer sur scène, certaines de ses évocations restent d'une incontestable actualité. Telle, par exemple, cette dernière scène, où tous les personnages ayant échoué enfin dans la chambre-égout des Angoisses, et alors que le danger approche, ne peuvent rien faire d'autre que se bander les yeux et s'accuser mutuellement…Mais l'étrange boule qui descend sur eux pour sceller leur sort, portera tout simplement l'inscription : PERSONNE.

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Le cornet à dés

Publié en 1917, composé de nombreux poèmes écrits pour la plupart entre 1903 et 1910, Le Cornet à dés est le recueil qui a rendu célèbre Max Jacob.



Écrit à une époque où le dadaïsme et le surréalisme régnaient sur le milieu littéraire, Max Jacob s’est toujours tenu à l’écart des deux mouvements.

L’écriture automatique, le hasard des mots, l’élan subversif ne l’attiraient que très peu. Son écriture, son style n’en paraissent pas moins assez indéfinissables, d’autant plus qu’il introduit un genre nouveau, celui du poème en prose.



Dans la banalité apparente de récits courts, le poète fait alterner des pensées profondes, des traits d’esprit mais aussi la trivialité et l’étrange. Pour autant, le sens ne semble pas se dérober à la compréhension. C’est cela qui rend sa poésie particulièrement attachante.



« Dans les maisons, les taches des plafonds sont des

symboles de vie des habitants : voici deux ours qui

lisent un journal près du feu. »



Il y a chez Jacob, le souci constant de mettre en évidence la matérialité du langage, de le dépouiller de tout lyrisme. Une mise à distance assumée pour que le texte ne soit pas confiné dans l’émotion seule.

Max Jacob a longtemps défini son recueil comme étant tout aussi aléatoire que le résultat d’un jet de dés. Pourtant, on sent que tout dans son écriture est savamment organisé, maîtrisé. Le poète n’estimait pas beaucoup l’idée d’être touché par l’inspiration. Il lui préférait la rigueur du travail.



« C’était aux environs de Lorient, il faisait un soleil

brillant et nous nous promenions, regardant par ces

jours de septembre la mer monter, monter et couvrir

les bois, les paysages, les falaises. Bientôt il ne resta

plus à lutter contre la mer bleue que des méandres

de sentiers sous les arbres et les familles se rappro-

chaient. Il y avait parmi nous un enfant habillé en

costume de marin. Il était triste ; il me prit la main :

« Monsieur, me dit-il, j’ai été à Naples ; savez-vous

qu’à Naples, il y a beaucoup de petites rues ; dans

les rues on peut rester tout seul sans que personne

vous voie : ce n’est pas qu’il y ait beaucoup de monde

à Naples mais il y a tant de petites rues qu’il n’y a

jamais qu’une rue par personne. - Quel mensonge

vous fait encore ce petit, me dit le père, il n’est pas

allé à Naples. - Monsieur, votre fils est un poète. -

C’est bien, mais si c’est un littérateur je lui tordrai

le cou ! » Les méandres des sentiers laissés à sec par

la mer lui avaient fait songer à des rues de Naples. »



Ce que j’ai aimé dans la lecture de Max Jacob, c’est la capacité, la simplicité de l’auteur à rendre compte du pouvoir de l’inconscient et du rêve, sans jamais lâcher le fil ténu de son propos, à lui donner une nature insoupçonnée.

Chez Jacob, la poésie se fait anecdote, allusion, fantaisie, souvenir,… pour dire le mystère de l’existence. Récits insolites où l’étrange devient familier et inversement, où nous saisit l’étonnement de découvrir encore toute la puissance inaltérable de l’imaginaire et du langage.



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Le cornet à dés

"Un coup de dés jamais n'abolira le hasard" disait , sentencieux, Mallarmé..Malicieusement Max Jacob lui jette dans les dents son "Cornet à Dés" plein de surprises cocasses ou tragiques...



Ma préférence va à ces coups de dés féroces et joyeux qui sont la marque de son humour...mais selon notre humeur on peut aussi jeter pêle-mêle sur le tapis vert des combinaisons plus angoissantes ou plus déchirantes- l'humour étant la politesse du désespoir, comme chacun sait!
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Le chant des morts

Un recueil unique, insolite.

Il est déjà difficile de parler de poésie, mais alors cet objet-là, il faut l'avoir eu en mains, parcouru, contemplé, médité.

Par où commencer?

Le texte d'abord. L'écriture en a été achevée le 5 janvier 1945. Tout n'était pas encore connu de l'enfer dont on sortait.

Ce sont des chants funèbres, de mémoire, de deuil, de ténèbres, de souvenir, d'hommage, de tristesse, mais aussi de vie, de résistance, de rayons de clarté qui aident à tenir, à ne pas désespérer.

Pour ces textes, Reverdy est revenu à l'écriture manuscrite comme à quelque chose de primordial, d'intime.

Et enfin, il a proposé à son vieux compagnon Pablo Picasso d'y mettre sa main.

Et voilà cette écriture ornée de traits, de points, de courbes, de ronds, dans une constante couleur rouge, comme une scansion supplémentaire, un enrichissement, une enluminure.

Le tout a paru à très peu d'exemplaires en 1949. Et finalement a été réédité en Poésie Gallimard en 2016, en respectant la disposition, mais pas les dimensions, de l'original.

Il vaut la peine de se plonger posément dans ce profond dialogue du mot et du trait.
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Le cornet à dés

Coup de tonnerre dans ma vie littéraire pourtant mouvementée. J'avais passé dans ma jeunesse plusieurs mois, que dis-je des années autour de l'avant-garde de l'avant-guerre 91914-18) et il; me semblait avoir fait le tour du mot AVANT, qu'Apollinaire, Cendrars, Picasso, Delaunay et autres Larbeau n'avaient plus de secrets pour moi. J'avais raté Max Jacob ! Comment avais-je pu passer outre, à côté, vivre sans ?



Lecture foudroyante donc. Ces poèmes en prose n'ont rien de ce que Rimbaud ou Reverdy auront pondu. Ils n'ont, non plus, le lyrisme rêveur de la génération suivante. Je dirais même que Jacob a le surréalisme direct, précis, concis, incontournable avant la lettre. Ses associations sont tellement puissantes qu'il est inutile de parler d'images, d'allégories, de métaphores. Elles sont présentes, vraies, prennent vie devant nous.



Le Cornet à dés est indispensable à tout qui veut connaître la signification du mot poésie.
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Les Minis du grand Art : Picasso

Allez, ce n'est pas pour les 90 millions de dollars qu'a été vendue cette toile de Picasso qui m'amène ici. Non, c'est à nouveau ce débat qui resurgit entre ceux qui pensent qu'il faut faire abstraction de l'homme dans la production de l'artiste et ceux qui pensent que non dont je suis. Il ne me viendrait pas à l'esprit de m'occuper de l'oeuvre artistique d'un salopard. L'enseignement de ça est qu'il faut juste que les gens sachent à qui ils ont à faire, ensuite ils font ce qu'ils veulent, ils ont à voir avec leur conscience ..

Débat qui resurgit à la faveur du Picasso maltraitant à l'égard des femmes cette fois. Tiens, comme c'est drôle : il échappait jusqu'à présent aux contrôes radar.. J'ai fait un papier sur lui pour exprimer cela en septembre 2021. Je mettais en exergue que ce sont Fédorovski et Saint-Bris qui l'ont dénoncé en 2010 dans les Egéries russes.



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Le désir attrapé par la queue

Du théâtre surréaliste? Pas seulement. Ce géant de la peinture avait bien saisi bien des subtilités de l'inconscient langagier.....
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Le cornet à dés

Poésie ou prose? Question à la fois inutile et nécessaire. Petits récits bizarres, jeux avec les mots et les références (pas toujours transparentes), humour subtil, ce cornet à dés retient parfois l'attention, et souvent, et c'est pour ça que c'est de la poésie, le sentiment que le petit objet qu'on a sous les yeux nous cache son secret, qu'il faudra mille lectures pour le trouver. L'expérience de la lecture de la poésie (j'ai tranché la question : c'est de la poésie), c'est celle du seuil de sens. Un poème est un objet magique qui a besoin, pour fonctionner, que le lecteur soit charmé, ce qui souvent n'est pas le cas, car le lecteur n'est pas poète à temps plein. Comme pour chaque lecture de recueil de poésie, quand on n'a pas encore pris la peine de s'y replonger pour pêcher la perle, on ne garde que ce qui a frappé, les éclairs de mots que l'on veut retenir, garder dans sa caboche parce qu'on a l'impression qu'ils disent une vérité inédite. Un seul exemple? "Brouillard, étoile d'araignée".

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Conversations avec Picasso

Tout une époque avec ce bouillonnement artistique. Nous voici témoin de la relation de deux grands révolutionnaires de l'image: Brassaï par la photo et Pablo Picasso par le dessin et tableaux.Ce témoignage nous permets de les suivrent dans une époque charnière. Cette histoire permet mieux de cerné l'esprit de ces artistes qui voulait voir et exprimer autre chose que ce qui était présenter dans les musée d'Art de l'époque. Je trouve que cela aide mieux à comprendre leurs oeuvres. De voir leurs parcours, l'entourage, leurs relations et surtout de maintenir leurs choix dans les périodes difficiles. C'est là que l'on peu voir les grands Artistes, ceux qui osent afficher leurs couleurs, et ce malgré tout.
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Propos sur l'art

On aime ou pas l'homme et l'artiste Picasso dont le moins que l'on puisse dire est qu'il est d'une nature à nourrir la controverse.

Mais sa pensée artistique, élaborée en partie auprès de Braque, est une des plus poussées qu'a connu le monde de l'art. Et aucun artiste contemporain ne peut y échapper, en creux ou en plein. Ce livre qui recueille propos, citations, échanges avec diverses personnalités est fondamental pour tout créateur ou passionné d'art. On y entrevoit la "monstrueuse" pensée de celui que d'aucun considère comme le plus grand peintre moderne.

Je dois dire que Braque m'a plus porté que Picasso dans ma réalisation artistique. Cependant, ce petit livre (dont je trouve la maquette très réussi) ne me quitte pas et j'y replonge souvent pour en extraire des mots qui m'éclairent, me révèlent, me rassurent...
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Le cornet à dés

Bon.

J'ai voulu lire pour ma culture... C'est fait. L'art ne se discute pas. Et c'est tant mieux, je n'ai rien à en dire. Et je n'en retiendrai rien. Sinon ce rien.

Sauf ! Cet extrait : " le pauvre examine le manteau de saint Martin et dit "pas de poches ?" Sans doute très connu, mais, dans mon ignorance, je ne connaissais pas... Cela m'a beaucoup amusée, et un bon moment. J'en ai bien profité, pour compenser les 250 pages de... rien. Rien saisi, rien ressenti, rien apprécié.

Ce qui ne veut rien dire. A vous de lire pour en dire quelque chose, car quelque chose, quelle que soit cette chose, est mieux que rien !
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Les Minis du grand Art : Picasso

j'aime beaucoup cette collection car elle apporte l'essentiel. une bonne piqûre de rappel ou une bonne découverte. si on veut en savoir plus, il faut se tourner vers d'autres biographies. une bonne collection aussi pour faire découvrir l'art aux enfants.
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Le chant des morts

Le chant des morts de Reverdy, "enluminé" par Picasso selon les propres mots du poète, fut publié en 1949 et porte le souvenir de la guerre, peut-être, du moins y est-il question de sang (comme la peinture rouge de Picasso) et de mort, mais aussi de la soif de vivre, notamment lorsque la voix personnelle devient voix d'un collectif, du "je" au "nous".

Le lyrisme et les images sont puissants, donnant au recueil une beauté inquiétante.
Lien : https://thomasspok.blogspot...
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Conversations avec Picasso

Les souvenirs sur le Paris de l'occupation et Picasso portés par la très belle écriture de Brassai, fluide et sans vanité.

Une vraie surprise !
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Je ne cherche pas, je trouve

"Picasso, Écrits et pensées" reprend ces phrases, 300 citations, révélatrices de la personnalité de Picasso, et éclairantes aussi sur sa vision de l'art.
Lien : http://culturebox.francetvin..
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Le désir attrapé par la queue

La faim, le froid, l'amour ... - Picasso a écrit cette petite pièce en 1941 pour exorciser dans un style surréaliste à sa manière les démons qui pouvaient hanter les jours des Parisiens pendant la 2ème guerre mondiale.

Peut-être aussi parce qu'il venait de se voir refuser la nationalité française par le gouvernement de Vichy alors qu'il vivait en France depuis près de 40 ans !

Il donnera une première lecture de cette pièce en mars 1944 chez Louise et Michel Leiris, interpretée par les Leiris eux-mêmes, Queneau, Sartre et Beauvoir devant Lacan, Bataille, Barrault, Braque, etc et il la reprendra peu après dans son atelier des Grands Augustins.

etc - voir la fiche ci dessous


Lien : http://fr.wikipedia.org/wiki..
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Matisse-Picasso

Mettre en regard deux peintres, ou leurs oeuvres, est un exercice délicat.

Mais nous avons ici un véritable dialogue/confrontation ; non seulement dans les citations de textes de Matisse et de Picasso mais, plus encore, dans ces tableaux qui semblent se répondre, au rythme des évolutions propres des deux géants. La juxtaposition éclaire partiellement les processus créatifs de l'un et de l'autre, crée pour l'admiratrice et l'admirateur de nouvelles dimensions, élargissant les possibilités de compréhension et de sensation à la réception des différentes oeuvres.
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