AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782380353815
250 pages
Massot éditions (04/05/2023)
3.98/5   22 notes
Résumé :
Infernet, ce sont des faits divers, des histoires vraies, sinistres, grotesques et sérieuses, qui servent de loupes grossissantes pour comprendre ce qu'Internet et les réseaux sociaux sont en train de faire de nous. C'est Marina Joyce, la " kidnappée " du réseau social ; Gabby Petito, l'influençeuse lifestyle tuée par son amoureux lors de leur roadtrip documenté au quotidien sur Instagram ; Manti Te'o, la star du football victime d'un catfish sur Twitter ; Nikocado ... >Voir plus
Que lire après InfernetVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Enfin un livre qui prend du recul sur les effets néfastes du numérique sur l'humanité et ne se contente pas de décrire les effets vertigineux de la technique dont nous avons tous perçu les changements en une quinzaine d'année. Car il est bien question de l'humanité et d'histoires humaines dans ce livre qui relate, de façon très précise et fouillées des faits divers qui sont les marqueurs de phénomènes à plus large échelle :
- Les youtubeurs qui se donnent en spectacle
- La vie rêvée d'un couple d'influenceurs qui se termine par le suicide d'un des deux
- le couple virtuel jusqu'à la fin de l'influence
- le phénomène de mukbangs importé de Corée et mondialisé
- Les amants numériques maudits
- Les robots conversationnels et leurs dérives
- Un réseau au service des mégalomanes en tous genres
- Les arnaqueurs en ligne
- L' érotomanie facilitée
- Comment Mark Zuckerberg est devenu l'homme qui a tué l'amitié ?

C'est une véritable plongée dans les ténèbres de l'univers mangeur de temps qui a envahi nos vies : l'Internet ou « Infernet » (comme enfer). Mais avec prise de recul et références à la culture populaire d'avant l'internet ou à quelques écrivains et penseurs modernes (avant l'internet aussi).

Quelques extraits picorés dans ce bel ouvrage ci-dessous.

Je ne peux que vous conseiller de l'acheter en librairie, par exemple à la librairie Monte en l'air, où je suis allé le prendre ce week-end (voir photo). Car oui, IRL (in real life), nous avons encore la chance d'avoir des lieux où la convivialité existe, où l'on ne se cache pas derrière un écran, et de beaux remèdes à la mort qui nous est promise.

Allez salut, comme dirait la préface !

Jean BAUDRILLARD (à propos de la téléréalité) : « A l'heure où la télé et les médias sont de moins en moins capables de rendre compte des évènements (insupportables) du monde, ils découvrent la vie quotidienne, la banalité existentielle, comme l'événement le plus meurtrier, comme l'actualité la plus violente, comme le lieu même du crime parfait. Et elle l'est en effet et les gens sont fascinés, fascinés et terrifiés par indifférence du rien à dire, rien à faire, par l'indifférence de leur existence même. La contemplation de la banalité comme nouveau visage de la fatalité et devenue une véritable discipline olympique, ou le dernier avatar des sports extrêmes. ».


Ce que nous célébrons à travers le monde numérique, c'est le spectacle de notre propre destruction. Internet donne raison à Walter Benjamin lorsque celui-ci disait de l'humanité qu'elle s'est « suffisamment aliénée à elle-même pour être capable de vivre sa propre destruction comme une jouissance esthétique de tout premier ordre ».

Parmi les amours épistolaires les plus célèbres, celui de Franz KAFKA et Milena Jesenska a sans doute une place à part. Ils ne se sont vu que deux fois mais KAFKA lui a écrit une centaine de lettres. Dans une de ces lettres, il exprime une vision incroyablement prophétique de l'amplification de la communication à distance dans les relations amoureuses.
« Comment a pu naître l'idée que des lettres donneraient aux hommes le moyen de communiquer ? se demande KAFKA, la grande facilité d'écrire des lettres doit avoir introduit dans le monde une terrible dislocation des âmes : c'est un commerce avec des fantômes, non seulement avec celui du destinataire, mais encore avec le sien propre ; le fantôme grandit sous la main qui écrit dans la lettre qu'elle rédige, à plus forte raison dans une suite de lettres, où l'une corrobore l'autre et peut l'appeler à témoin. Les baisers écrits ne parviennent pas à destination, les fantômes les boivent en route ».
Après le télégraphe sans fil, l'adversaire a inventé le téléphone puis il a inventé le mail, les SMS, Messenger, WhatsApp. Les nouveaux outils de communication ont accentué cette « terrible dislocation des âmes ». La communication est quasi immédiate, l'écriture pulsionnelle, …, des mots qui nous entrainent mutuellement dans une montée aux extrêmes, une escalade comparable à celle de deux pays à la veille d'un conflit armé, et que la communication face à face, par un sourire ou un regard, aurait pu apaiser.

Le monde est un labyrinthe et, à ce labyrinthe le Web a ajouté un second labyrinthe, celui de toutes nos images, de tous les signes que nous émettons quotidiennement et qui, lorsque nous disparaîtrons, plongeront les internautes du futur dans une cyber-enquête infinie comme dans les vers de Baudelaire :
Un gros meuble à tiroirs encombré de bilans,
De vers, de billets doux, de procès, de romances,
Avec de lourds cheveux roulés dans des quittances,
Cache moins de secrets […]
…..que les sites des internautes qui ne sont plus.

C'est internet, un labyrinthe qui redouble le labyrinthe du monde, une entité qui promet beaucoup mais ne vous donnera rien et vous fera perdre votre temps ; un monde où l'on vous teste, où l'on vous séduit, où l'on vous met à l'épreuve et où on vous abandonne. Un jeu dont on doit connaître les règles, sauf qu'elles changent sans arrêt ; un groupe qui se présente comme libre et qui vous veut comme disciple ; une opposition au pouvoir mais qui reproduit les méthodes du pouvoir.

Youtube n'a pas inventé le besoin d'intention. Mais il a encouragé cette tendance, si facile à exciter chez l'être humain, à se comporter en une « Miss Regardez-moi ». Et chez chacun d'entre nous, lorsque nous prenons la parole en public ou intervenons dans le collectif, il y a une négociation entre notre besoin de justice et notre désir de pouvoir.

Il est impossible de ne pas voir que la prolifération de ces petits arnaqueurs n'est que le produit d'un système économique mondial qui ne peut plus intrinsèquement profiter qu'aux criminels. Et les hommes qui maintiennent par intérêt personnel des multitudes d'autres hommes dans l'extrême pauvreté peuvent être vus comme de très grands arnaqueurs.

La solitude est en progression constante dans la majorité des pays riches. Sans cette progression de la solitude, il n'y aurait pas d'arnaques sentimentales en ligne. Aux États-Unis ils sont 28% vivant seuls, ce qui représente 37 millions de personnes. En France 16 %. C'est une situation totalement inédite dans l'histoire de l'humanité.
Nous vivons dans un monde où nous sommes de plus en plus solitaires et visités par le malheur. Nous vivons dans un monde qui s'est laissé provisoirement envahir par sa part ténébreuse mais il contient également sa contrepartie lumineuse présente en chacun de nous et qui attend encore de s'actualiser car c'est un monde où nous pouvons également devenir plus généreux que nos prédécesseurs, plus lucides, plus exigeants, plus singuliers, plus sensibles, plus ouverts, plus compréhensifs, plus soucieux de réparer les injustices de tous les siècles passés et de ne pas reproduire les systèmes de domination des générations précédentes. C'est le monde décrit dans ses paroles entendues en rêve par Paul McCartney et chantées dans le dernier ni hymne des Beatles initialement offert à Aretha Franklin et publié en 1970 Let it be :
And when the broken hearted people living in the world agree
There will be an answer, let it be
For though they may be parted, there is still a chance that they will see
There will be an answer, let it be

Le monde est une lettre d'amour que l'humanité s'écrit à elle-même. Mais c'est une lettre qui a été bâclée écrite avec fébrilité et dans une sorte de transe pleine de contresens, de faux amis, de maux barrés et de parties illisibles. Une lettre qui n'a pas été relue avant postage, qui n'a pas été correctement affranchie et qui n'est pas arrivée à destination. Son enveloppe n'a même pas été décachetée son auteur l'a oublié.
Internet n'a pas plus inventé la folie que la solitude ou le malheur. Mais les réseaux sociaux ont donné à la folie une nourriture inestimable: une émission quasi permanente de signes dont la nature est ambiguë.
Et en attendant la mort des réseaux sociaux, on peut déjà souhaiter celle de Facebook. Ce que Facebook aura fait de plus moche c'est détruire consciemment et par intérêt des sentiments humains nobles comme l'affection la tendresse de respect ou la confiance que nous portons aux autres. H Facebook a compensé la décrépitude des organes de presse traditionnels en faisant de nous les collaborateurs du plus grand média du monde mais en contrepartie il nous a mis en concurrence et nous a divisés. On s'est mis à regarder le nombre de like que recevaient nos amis et on a commencé à faire ce qui était en notre pouvoir pour en obtenir autant. Tant que nous resterons pathétiquement attachés à l'idée de le faire à travers les réseaux sociaux, il sera pour nous totalement impossible d'améliorer notre condition présente. Ce n'est pas fatal mais c'est algorithmique. …. On a beaucoup de mal à penser quelque chose quand on patauge dedans.
Commenter  J’apprécie          50
J'ai acheté Infernet suite à une rencontre avec Pacôme Thiellement et son éditeur organisée par la librairie Goulard, à Aix-en-Provence. Je ne connaissais pas l'émission qui a précédé le livre et qu'on peut visionner sur Youtube sur la chaîne de Blast.
Infernet présente le côté blackmirror des réseaux sociaux : des moments où la vie de ceux qui les utilisent a dérapé en -grande- partie à cause d'eux.
Pacôme Thiellement est un conteur fabuleux. Je n'ai à priori pas d'appétence pour les histoires sordides et pourtant j'ai dévoré les pages d'Infernet. Chaque chapitre raconte un personnage, issu d'une personne réelle, il sait redonner à chacun son humanité en apparence perdue. Il nous explique comment leur présence en tant qu'avatar sur le Net a servi de catalyseur pour les faire basculer dans la folie.
Mais, ce qui m'a vraiment intéressée c'est la réflexion sur notre société que l'auteur en tire, ce que chaque récit nous apprend de l'animal social si particulier qu'est l'humain.
En refermant se livre, il semble qu'on devrait se dire qu'on a envie de contact, d'interactions réelles avec d'autres humains. C'est sans doute ce que vous inspirera cette lecture.

Comme Pacôme Thiellement, j'ai fait un burnout des réseaux sociaux il y a quelques années. Pour moi, perdue avec mes intérêts spécifiques dans une société qui n'en a rien à faire, coincée dans la vanité des conversations sur le temps qu'il fait, les réseaux sociaux ont été comme un Eldorado… Après mon breakdown j'y suis revenue, à pas feutrés et prudents, en prenant garde de ne pas trop m'y investir.

Et pourtant... Il y a moins d'une semaine j'ai eu la velléité de m'y réinvestir totalement. Car, c'est l'arme de sociabilité massive qui me permettrait de trouver un lectorat pour mes romans m'a expliqué une conseillère en communication. Elle m'a détaillé comment il faudrait que j'utilise les codes propres au réseau social visé pour produire des contenus très régulièrement afin de fidéliser une communauté qui me soutiendrait. Pour cela il faudrait m'y montrer « comme tout le monde » avec des contenus anodins pour créer une impression de proximité sans trop montrer ma véritable intimité. L'objectif qu'elle m'avait proposé était de m'insérer dans le hashtag booktok sur TikTok. Je suis donc allée voir pour y intégrer ces fameux codes : on y présente son livre en montrant la tranche, il faut visiblement que le livre soit très épais, on ne parle pas vraiment du livre mais de l'effet qu'il a eu sur soi, ou de son achat… Non, je ne peux pas faire ça ; je ne trouverai jamais de lectorat ! Être sur les réseaux pleinement comme l'explique Pacôme Thiellement c'est incarner un avatar et je ne peux m'y résoudre.

Au cours de la discussion une participante a évoqué l'idée d'imaginer un futur où l'utilisation des réseaux sociaux serait plus saine. Je n'ai pas osé lever la main pour partager mon expérience ; tout le monde semblait déjà assez plombé par la réalité. Mais, mon fils de 13 ans a déjà trouvé sa « solution » pour ne pas être affecté par les réseaux sociaux : il les utilise comme des réseaux non-sociaux ou méta-sociaux : son compte quasi-anonyme lui sert à faire des records de vues en postant des moments de « vie » de son personnage sur GTA. Il a tout un tas de techniques ésotériques pour parvenir à ses fins et m'annonce fièrement ses performances…

Vers la fin, Pacôme Thiellement a évoqué la nécessité d'imaginer des utopies pour inspirer un futur différent. Mon intérêt spécifique number one a le vent en poupe depuis quelques années et maintenant il surgit de tous les côtés, un véritable ouragan ! J'étais aux anges, peut-être en fera-t-il le sujet d'un prochain essai.

À part un court passage où Pacôme Thiellement surpique du drama concernant Instagram en écrivant « Mais nous savons aussi que, plus nous essayons d'influencer les autres par notre style de vie, plus nous nous mettons en danger de mort. » j'ai adoré ce nouvel essai.

Il décrit les relations qu'on entretient avec les autres sur les réseaux sociaux comme je décrirais les relations qu'entretiennent les gens dans le monde réel. Est-ce dû à mon autisme ou aurais-je la même analyse si je ne l'étais pas ?
Je ne trouve pas le fonctionnement des réseaux sociaux très différents de la vie réelle sauf que tout le monde y est autiste c'est-à-dire sans accès au signifiants non-verbaux qui permettent habituellement aux neurotypiques de juger du degré de sincérité de leur interlocuteur. Les gens dans la vie réelle jugent leurs semblables à l'aune de leur adhésion à la norme ambiante ; ça n'est pas différent. La différence sur les réseaux sociaux c'est qu'on peut plus facilement tricher pour apparaître normé. Les burnout des neurotypiques sur les réseaux sociaux sont des miroirs des burnout des autistes en masking permanent dans le réel.
Les réseaux sociaux sont une caricature du réel où les relations sociales semblent souvent se résumer à une lutte entre égos prosélytes.




Commenter  J’apprécie          50
Avant la lecture :
J'ai voulu tenter ma chance pour ce livre lors d'une Masse Critique, car les "faits divers" numériques sont des histoires qui m'intéressent de plus en plus grâce au podcast Distorsion et autres. Quelle fût ma joie quand je reçus le livre accompagné d'un petit mot personnalisé de Massot Éditions !

Pendant la lecture :
En lisant je me dis qu'il y aurait moyen de prendre des histoires du livre pour les utiliser dans un projet pédagogique au lycée, où en ce moment les programmes sont accrochés au thème des réseaux sociaux. de plus, la préface présentant l'auteur et la réflexion de fin donnent aussi matière à des exercices de (ré)écriture.
Je découvre certaines histoires et en redécouvre d'autres que j'ai moi-même suivies quasi en temps réel, comme celle de Petito ou d'Elisa Lam. Et ces dernières sont intéressantes à relire, tellement les réflexions de Thiellement sont perspicaces (j'ai particulièrement aimé la comparaison de la célébrité numérique aux enfants-stars p.ex) et propices à notre popre réflexion sur notre rapport avec internet et les réseaux sociaux au quotidien.

Après la lecture : Mes attentes ont été largement dépassées. C'était une lecture agréable et qui ne m'a pas laissée de marbre.
Merci à Babelio et aux éditions Massot pour cette belle découverte !
Commenter  J’apprécie          50
Pacôme Thiellement navigue dans les travers du net pas très net et nous raconte des faits divers liés à la toile et aux réseaux sociaux tel un Pierre Bellemare 2.0. Entre une influenceuse assassinée par son compagnon, une youtubeuse sur qui ses fans projettent des fantasmes de persécutions, un footballeur amoureux d'une personne qui n'existe pas, un ancien vegan qui devient au péril de sa vie le plus gros mangeur du net, une femme qui "par amour" pousse un homme au suicide, une intelligence artificielle nazie, une mort mystérieuse dans un hôtel maudit, Mother God, une gourou complètement tarée, des femmes si seules et crédules qu'elles sont prêtes à envoyer tout leur argent à l'autre bout du monde pour aider celui qu'elles prennent pour l'amour de leur vie et une charge terrible mais juste contre Mark Zuckerberg, l'ouvrage est riche et passionnant. Angoissant aussi pour ce qu'il raconte de la misère humaine grossie mille fois à travers ce que le net dit de nous et déverse sur nous. L'auteur clôt son livre par un honnête autoportrait en parallèle avec l'évolution de l'informatique depuis trente ans.
Masse Critique Babelio
Commenter  J’apprécie          20
Si l'adepte d'Infernet diffusé via Blast et disponible gratuitement sur Youtube cherche du nouveau, il pourra passer son chemin. Les douze enquêtes reprises ici sont des retranscriptions des vidéos. Toutes ces histoires sont des anecdotes glaçantes, qui invitent à réfléchir sur ce qu'est Internet et les réseaux sociaux, et donc les limites et le pire de ceux-ci. On a ainsi une influenceuse assassinée par son petit ami lors d'un road-trip, énième féminicide mais au prisme d'Instagram ; une star de football américain qui tombe amoureux d'une femme n'ayant jamais existé ; un YouTubeur américain mangeant à se faire exploser pour gagner coûte que coûte en popularité… Ces faits divers sont sidérants et angoissants, parfaitement servis par les talents de conteur de Pacôme Thiellement qui sait à la fois raconter des faits, et en tirer des réflexions philosophiques et sociologiques bienvenues. On sera donc en droit de préférer visionner les vidéos préexistantes qui, par leur intelligent montage alliant photos, vidéos, captures internet, etc., permettent de se plonger réellement au coeur de ces true crime stories.

La véritable plus-value du livre tient dans le texte autobiographique intitulé « Internet et moi (une confession) ». Pacôme Thiellement y narre sa découverte du Net, ses premiers échanges de mails et ses premiers pas sur les réseaux sociaux, la tentative de suicide d'un de ses meilleurs amis. Il évoque également son « burn-out » des réseaux sociaux à la suite d'une étrange histoire d'amour.
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Le troll naît de la structure même des échanges en ligne : il en est le produit le plus sophistiqué et le plus adapté puisqu'il en est le plus efficace, celui qui engendre le plus grand nombre de réactions et donc se hisse nécessairement en tête des informations triées par les algorithmes. Il est le plus adapté au fonctionnement des réseaux sociaux parce qu'il est moins sensible au mal qu'il fait aux autres par ses propos - comme les êtres les plus adaptés au monde capitaliste sont ceux qui sont capables d'indifférence aux conséquences de leurs actes.
Commenter  J’apprécie          00
Cette addiction à l'attention n'est pas réformable. Et il n'y a pas de loi ou de règle que l'on pourrait inventer pour forcer les réseaux sociaux à restreindre la dimension profondément destructrice de cette addiction. La destruction est intrinsèque à leur nature. "Vivre sa propre destruction comme une jouissance esthétique de tout premier ordre", comme dirait Walter Benjamin, est la seule et unique fin des réseaux sociaux. […]
Le capitalisme est comparable au personnage de la mythologie grecque Erysichton, condamné par Déméter à une faim insatiable. Et c'est une bonne et une mauvaise nouvelle. Après avoir dévoré en quelques jours la nourriture prévue pour la totalité de sa communauté, Eryschton finit par se dévorer lui-même. De même, après avoir détruit la planète, exterminé une immense partie des espèces animales et appauvri les neuf dixièmes des êtres humains au profit d'une minorité toujours plus réduite de bénéficiaires, le capitalisme finira nécessairement par se dévorer lui-même.
Commenter  J’apprécie          00
Nous vivons dans un monde qui s'est laissé provisoirement envahir par sa part ténébreuse. Mais il contient également sa contrepartie lumineuse, présente en chacun de nous, et qui attend encore de s'actualiser. Car c'est un monde où nous pouvons également devenir plus généreux que nos prédécesseurs, plus lucides, plus exigeants, plus singuliers, plus sensibles, plus ouverts, plus compréhensifs, plus soucieux de réparer les injustices de tous les siècles passés et ne pas reproduire les systèmes de domination des générations précédentes. Nous vivons dans un monde qui est aujourd'hui un monde de solitaires mais qui sera peut-être, demain, un monde de poètes.
Commenter  J’apprécie          10
Les internautes ont peut-être raison, peut-être tort. Quant aux analyses concernant le féminicide ou le syndrome de la femme blanche disparue, elles ne s’opposent pas mais offrent différents prismes de lecture pour un même événement. Je ne prétends pas apporter ici des éléments nouveaux dans cette enquête. Ce que je propose, c’est une autre hypothèse concernant la raison de notre intérêt pour elle. Je pense que, si cet événement a été tellement relayé et commenté sur les réseaux sociaux, c’est parce qu’il est représentatif de notre ambivalence vis-à-vis du bonheur affiché par les instagrameurs. Nous les aimons, nous les envions, nous voulons devenir comme eux mais dans le fonds, nous savons que ce bonheur affiché est u leurre et le caractère ostentatoire de celui-ci nous dérange plus que nous sommes disposés à l’admettre. Oui, même si nous ne nous l’admettons pas facilement, nous aimerions que cesse ce cauchemar dont, à l’instar de Gabby Petito, on ne sort jamais.
Commenter  J’apprécie          00
Le capitalisme est comparable au personnage de la mythologie grecque Erysichthon, condamné par Déméter à une faim insatiable. Et c'est une bonne et une mauvaise nouvelle. Après avoir dévoré en quelques jours la nourriture prévue pour la totalité de sa communauté, Erysichthon finit par se dévorer lui-même. De même, après avoir détruit la planète, exterminé une immense partie des espèces animales et appauvri les neuf dixièmes des êtres humains au profit d'une minorité toujours plus réduite de bénéficiaires, le capitalisme finira nécessairement par se dévorer lui-même.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Pacôme Thiellement (24) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pacôme Thiellement
Pacôme Thiellement vous présente son ouvrage "Infernet. Internet et moi : une confession" aux éditions Massot. Entretien avec Arthur Louis Cingualte.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2810424/pacome-thiellement-infernet-internet-et-moi-une-confession
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat
+ Lire la suite
autres livres classés : sociétéVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (60) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

amoureux
positiviste
philosophique

20 questions
849 lecteurs ont répondu
Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..