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Critiques de Patrice Juiff (18)
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Kathy

On devrait leur dire, à tous ces enfants, que parfois, et même souvent, l’abandon est un geste d’amour. Tous les psychiatres n’ont que le mot vérité à la bouche, incitant les enfants adoptés à retrouver leurs parents biologiques. Et si on laissait vivre ces petits, profiter de leur bonheur d’être avec des parents aimants ? E si ?



Kathy se souvient de son abandon. Elle avait trois ans. Elle a grandi dans une famille qui l’aimait. Kathy a attendu sa majorité pour partir et retrouver ses géniteurs. Elle n’a pas compris pourquoi elle n’avait pas vécu l’horreur comme ses deux sœurs, alors elle va se jeter dedans à corps perdu. Inceste, coups, elle va tout endurer, c’est sa punition. Sa mère ne lui adresse presque pas la parole. Quand elle le fait c’est pour lui demander de partir, de retourner vers ses parents adoptifs. Ces derniers vont tout faire pour ramener Kathy mais elle les congédie, les renie. IL faudra un long cheminement intérieur, la mort de sa sœur ainée qui lui confie son bébé, sa fille, et lui demande de la protéger et de la sortir de l’enfer pour que Kathy réalise enfin ce qu’elle a fait… Et encore, il faudra que sa mère, maltraitée depuis toujours - son seul acte de courage est l’abandon de Kathy – puise ses dernières forces pour la sauver.



Il faudrait leur dire à tous ces enfants…



Patrice Juiff a écrit ce roman en partant d'un fait divers.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Foreveur

Suite à une forte fièvre à l'âge de dix ans, Rémy, un jeune homme de presque dix huit ans est mentalement déficient. Son père, qui s'occupe de lui décède. Il va alors tout faire pour ne pas être envoyé dans un institution. Il peut compter sur l'aide de sa grand-mère pour y parvenir. Et surtout, il veut s'enfuir avec Emilie, une jeune trisomique qu'il a rencontré dans le centre et dont il est tombé amoureux... Voici les bases de ce road movie dont je ne vous dirai pas plus pour ne pas vous dévoiler l'intrigue.

Ce que je peux vous dire en revanche, c'est que ce roman est un hymne à l'amour dans sa plus grande pureté, au respect de l'autre et à la différence.

L'auteur s'est engagé dans un exercice difficile, écrire avec le jeune homme en narrateur et savoir respecter sa naïveté. Pas facile de raconter une histoire avec tant d'enjeux avec une écriture d'enfant. L'auteur s'en tire plutôt bien et nous embarque sans difficulté dans cette histoire.

Le seul point qui m'ait dérangé, ce sont les derniers chapitres qui nous semblent impossibles du fait de la poisse que peuvent attirer sur eux certains personnages. Et puis après coup, on se dit que c'est un roman, que les romans sont aussi là pour nous raconter autre chose que le réel, alors pourquoi pas !!

Merci à Babelio pour cette masse critique, et aux Editions du Rocher pour cet envoi de qualité.
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Frère et soeur

Un livre bien écrit, rythmé, qui donne envie et dont on n'arrive pas à décrocher... et pourtant, un livre glauque, triste, noir où il n'est question que de viol, d'inceste, d'infanticide...
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Foreveur

Vrai.

Juste.



Voilà les mots pour résumer ce livre.



Les personnages sont racontés dans ce qu'il y a de plus vrai. On pourrait penser qu'on va les croiser au coin de la rue, sans savoir que ce sont eux.

On est dans la tête du narrateur. On ressent ses émotions: sa gêne, son admiration, ses peurs, ses aspirations. Tout est raconté, sans avoir peur des mots, mais avec une certaine poésie, une réalité vraie mais jamais crue.



Il est ici question d'amour, bien sûr, mais également d'amitié, de famille, de peur, de différence. Comment grandir dans un monde différent sans repères? Comment devenir le repère de quelqu'un d'autre? Comment vivre sa différence? Comment vivre? tout simplement....



J'ai peut-être mis plus de temps à le lire qu'habituellement, je n'en ai pas moins accroché pour autant. Cet hymne à la vie m'a subjuguée par sa justesse. Tout les événements s'enchaînent sans anicroches, dans la logique du narrateur. Tout coule de source, semble naturel et crédible.



Ca n'est habituellement pas mon genre de lecture, et probablement que si je l'avais vu en librairie je ne me serais pas arrêtée dessus, mais je le recommande très fortement. Et je pense que ça peut être une très belle idée de cadeau.



Merci à Babelio et à l'éditeur pour cette Masse Critique...
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Tous les hommes s'appellent Richard

Richard, ancien joueur de foot, est incarcéré pour avoir abattu sa femme de cinq balles presque à bout pourtant. Pourquoi en est-il arrivé là ? Tous les hommes peuvent-ils en arriver là ?



Ce livre est un récit dans lequel le héros (enfin, héros ?… plutôt personnage principal…) se raconte depuis sa prison en alternant son quotidien et des retours sans concession en arrière.

L’auteur a donc pris le parti de n’insérer aucun dialogue. Mais il a aussi choisi une écriture non aérée, toute en blocs, sans respiration. Comme je n’ai lu aucun autre ouvrage de Patrice Juiff j’ignore si tel est son style, ou s’il s’agit d’un choix délibéré pour cette histoire. Dans la seconde alternative, le rendu est une ambiance étouffante qui colle bien avec le propos… mais qui m’a tout de même gênée dans ma lecture.



Je n’ai pu m’empêcher de faire un rapprochement entre cette histoire et celle réelle du joueur de rugby Marc Cécillon, Dieu du stade devenu meurtrier.



Ne pensez pas trouver une réponse à l’équation meurtrière posée par Patrice Juiff : l’auteur n’en donne pas. Certes le paramètre cocktail d’alcool et de jalousie peut expliquer certaines choses, mais pas toutes. Peut-être un héritage familial, alors ? Une fêlure qui trouve son origine dans l’enfance avec une mère effacée, un père macho et une construction de soi pas assez ancrée. Tous les enfants n’ont pas eu la nounou de « La couleur des sentiments » qui répétait cette phrase magique : « tu es une belle personne ».

La conclusion effroyable de ce livre est que n’importe quel homme peut devenir Richard.



Mais l’auteur n’en reste pas à des regards en arrière, mais envisage aussi l’avenir. Comment continuer avec une telle histoire ? Comment composer avec son passé de meurtrier et sa condition de père, père qui a tué la mère de ses enfants ? Et tout à coup les pages s’illuminent d’espoir parce que Richard peut enfin être maître de son destin.

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Tous les hommes s'appellent Richard

Je souhaite remercier Babelio et les éditions Écriture pour l'envoi de cet ouvrage. Grâce à eux, j'ai passé un très bon moment en compagnie du roman de Patrice Juiff.







Richard se demande pourquoi il a assassiné la femme de sa vie. Comment en est-il arrivé là? Est-ce que cela aurait pu être évité? Ses enfants lui pardonneront-ils un jour d'avoir été cet homme, ce père ?



Dans ce livre, cet homme ne cherche en aucun cas à se faire pardonner ou à se justifier afin d'avoir la compréhension de ses proches. Non, il expose les faits, il essaye de comprendre. C'est ce que je trouve plaisant dans ce récit, c'est un homme qui a choisi cette voie, comme beaucoup d'autres auraient pu la choisir. Nous sommes tous des Richard.



Je tiens à dire qu'en lisant le résumé, j'ai tout de suite pensé à l'histoire de Marc Cécillon, alors rugbyman à la retraite qui a tué sa femme il y a quelques années de cela. Je ne peux m'empêcher de croire, peut-être à tort, que l'auteur s'en est fortement inspiré pour écrire son roman. Dans tous les cas, tout au long de ma lecture je n'ai pu m'empêcher de faire le rapprochement entre Richard et Marc Cécillon.



Je recommande ce roman qui à coup sûr ne vous laissera pas indifférent.

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Frère et soeur

Une atmosphère pesante, sur fonds d’incestes dans ce livre. Des phrases courtes, cinglantes, un vocabulaire cru parfois… Etrange contexte, mais histoire prenante dont on ne parvient pas à se détacher. Pour ma part, j’ai bien aime car je me suis immergée dans l’histoire sans en voir arriver la fin, et surtout sans ennui.
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La taille d'un ange

Oui, deux couvertures pour ce recueil de nouvelles, absolument ébouriffant parce que celle de droite, version Albin-Michel est aussi parlante que celle (en poche) que je viens de terminer. UN COUP DE POING !



Le choix des deux couvertures avec une petite fille en noir et blanc sur fond de banlieue grise et triste est justifié. De même que le début de la quatrième de couverture qui ne ment pas en disant : "Des personnages à la Raymond Carver, solitaires et fragiles, tendres et brutaux." Ce livre a obtenu le Grand Prix 2008 de la nouvelle de la Société Des Gens de Lettres et Le Prix littéraire des Lycéens et apprentis de la région Paca 2008.



Neuf nouvelles qui ont en commun de faire parler un enfant, un ado, ou un adulte qui est toujours le fils ou la fille de quelqu'un, perdu pour ne pas dire paumé dans la misère sociale qui suinte tout au long des pages. Les anges sont ces voix d'enfants que l'on n'écoute plus, qui se battent pour survivre en tenant une famille à bout de bras. Des anges qui ont peu ou plus de rêves, qui ne refont pas le monde car ils sont refaits d'avance. Mais le filet d'espoir qui coule dans leurs veines devient un éxutoire au malheur. Il y a aussi des vieillards magnifiques qui meurent encore d'amour ou tombent amoureux. L'action se passe on ne sait où en fait, il n'y a aucun cliché sur la banlieue telle qu'on nous la présente trop souvent. Il s'agit de gens ordinaires, vivant dans la propreté d'un pavillon ou d'un immeuble de banlieue. C'est l'homme souvent à l'origine des problèmes, l'homme est un "médiocre congénital ou un salaud". Le rapport au père est conflictuel ou inexistant, désabusé mais jamais indifférent. Petits et grands passent par des stades de haine, de rejet, de mépris mais également d'amour, l'amour indéfectible qui flirte avec la haine et les sauve ; cet amour va se nicher dans les bras de la mère, de la soeur, de la femme, qui sont magnifiées, même quand elles aussi sont perdues, folles ou caburant à la bière, à la vodka, ou à l'héroïne. C'est forcément pas leur faute, elles ont trop souffert, elles souffrent toujours plus et pour les garçons en mal de père elles sont des soleils éclatant de victoire sur les défaites et les ravages du temps. Et nous les aimons pour ça les protagonistes de ces nouvelles qui ne baissent jamais les bras malgré leur vie dézinguée par des adultes brutaux ou inconscients. On a envie de les serrer contre nous et de les consoler, leur dire que oui, les mondes meilleurs existent, loin de leur précarité sentimentale, de la violence qui fait éclater les familles et qu'ils doivent aller au bout de leurs rêves...dans la mesure du possible... Ils ont au moins le choix d'un possible et celui-là, ils s'en emparent vite fait.



Le langage est cru, vert mais se marie à la perfection avec l'ambiance très grise de ces jours bitumés et biturés à l'alcool pour la plupart ; il n'entache pas le style rythmé, enlevé et imagé de l'auteur, avec des envolées poétiques magistrales et un suspense habilement mené qui nous empêche de lâcher le livre avant la dernière page. Je ne vais pas vous les chroniquer toutes en détail, ce serait les déflorer mais vous laisser une phrase révélatrice de certaines d'entres elles.



LA TAILLE D'UN ANGE: (Une adolescente enceinte d'un violeur dont elle nie les torts mais dont elle veut garder l'enfant) " J'ai regardé à nouveau la photo. Le trou noir que le bébé faisait dans mon ventre. je me suis souvenue de ce que m'avait dit le type de l'échographie, qu'il ne mesurait que quelques millimètres. Je me suis souvenue aussi de ce que papa avait dit (...). Que ce devait être ça la taille d'un ange."



MOURIR AUSSI : (En pensant à son père mort trop tôt) " Combien je l'aimais. Combien je l'aime encore. Je sens sa main se crisper, serrer la mienne puis se détendre à nouveau. Un leurre sans doute. Une illusion. "



LE DIMANCHE MATIN : Une qui est terrible ! " Papa nous tabasse tous les dimanches matin. Parce que sans ça on deviendrait des monstres. Il dit que les enfants c'est comme les animaux et qu'il faut les dresser (...). je ne sais pas pourquoi alors il tabasse maman, qui n'est plus une enfant même si elle chiale comme un bébé quand elle prend une raclée."



MA MÈRE EST VIVANTE : (Un adulte dont le père vient de mourir et que sa mère remplace un mois après tout en voulant l'aval de ses trois enfants). " Voilà. Que nous avons le droit de lui refuser notre compréhension (...). Ma mère est vivante. C'est ce qui me traverse la tête à ce moment là. Un ange passe qui a remplacé la buse de tout à l'heure et qui sanctifie les paroles de ma mère."



CHIENNE PERDUE : (Un couple bancal a perdu sa chienne à laquelle sa femme, en mal d'enfant s'accrochait.) "J'ai peur de rentrer. Du silence dans la maison. Du vide qui se creuse entre Reine et moi. De son oeil mort. De la vitalité de son désarroi. Ou du mien. (...) J'ai peur de notre maison sans amour. Sans Ostie. Sans le minimum vital qui la rendait vivable."



UN COEUR EN COMMUN : (Une fille qui a été séparée à la naissance de sa mère "attardée" et placée dans un asile par sa grand-mère, découvre, à 16 ans, son existence) " J'étais certaine qu'il restait quelque chose en elle des huit mois de cohabitation que nous avions passés ensemble. Dans son corps intact de jeune fille mutilée. Ne serait-ce que l'ombre cicatrisée d'un souvenir. Quelque chose qui n'appartient qu'à une mère et à son enfant. Le fantôme d'un souffle. Un coeur en commun. "



LE PREMIER VRAI SOUVENIR QUE J'AI d'ELLE: (Bouleversante ! Avec une fin qui rebondit dans un dénouement inattendu. L'histoire d'un enfant qui a 14 ans d'écart avec sa soeur junkie qu'il adore) . " Je n'ai jamais embrassé notre mère. Je n'ai jamais embrassé notre père. Ou je ne m'en souviens pas (...) Je ne me souviens pas de notre père. Finalement. Mais comment se souvenir de presque rien ?"



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Foreveur

Le point de départ de ce livre est intéressant.

Rémy un jeune homme déficient mental décide suite au décès de son père de voler l'urne de son père et de kidnapper sa petite amie, Émilie, une jeune trisomique qu'il a rencontré lors d'un séjour en hôpital psychiatrique.

Il fait cela car il refuse de retourner à l'hôpital, lieu qu'il déteste.

Sa grand mère lui accorde quelques jours de répit avant de devoir ramener Émilie, le temps de profiter un peu de ces instants précieux.



Cette histoire est pleine de candeur et de poésie.

Les personnages sont touchants de par l'amour qu'ils ressentent les uns pour les autres.

On est touchés par l'amour qui unit Émilie et Remy, un amour sans limite , pure et sincère.

Leur histoire est plus profondes qu'une simple amourette d'adolescents, elle se défie des conventions sociales.



Par contre je n'ai pas vraiment accroché avec le style de la narration.

La narration assez brute et syncopée m'a parfois fait décrocher et m'a empêcher de totalement rentrer dans l'histoire.

D'habitude ce style de narration ne me gêne pas vraiment mais ici je n'ai pas aimé.



Donc mon avis est mitigé, le sujet est intéressant et bien traité mais le style de narration ne m'as pas permis d'apprécier pleinement cette lecture.
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Tous les hommes s'appellent Richard

Comment en arrive t-on là ?

Richard est une star enfin une ancienne star du sport ! Mais un jour il commet l’impensable, il tue sa femme !

On le retrouve dans ce roman entrain de faire un travail sur lui-même, il retrace sa vie, des déboires, ses obstacles, ses moments de bonheur ?

Comment vivre après ça ? Comment tenter de vivre ? Le pardon existe-t-il ?

Un roman poignant, se lit d’une traite !

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Tous les hommes s'appellent Richard

En ouvrant ce livre, je m’attendais a tomber sur les lamentations d'un homme ayant tuer sa femme, a tourner en rond toujours autour de la même question "pourquoi ai-je tuer ma femme ?".

Mais non ! Je suis tombée sur un livre plein de sentiments, avec un véritable avancement.



Le questionnement d'un homme, sa remise en question. Il étudie sa vie dans ses moindres détails acceptant sa propre réalité, sans jamais se mentir C'est l'histoire d'un homme qui veut comprendre, qui veut se comprendre, et se reconstruire, nouer des liens avec ses enfants et ses amis.

"Tous les hommes s'appellent Richard" nous fait comprendre que, malgré nous nous sommes tous Richard car nous ne sommes que des hommes.



En conclusion je dirais que ce livre n'est pas une lamentation mais l'histoire de la recherche de vérité sur le meurtre commis par une homme perdu ayant céder a l'alcool et a la folie.
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Kathy

J'ai lu ce livre d'un trait peut-être simplement tenue en haleine par l'histoire de cette Kathy, une cabossée de la vie, qu'un placement / abandon à l'âge de 3 ans a déboussolé à jamais. De retour sur les lieux de ses premières années, elle tentera de rattraper vainement les quinze années passées loin des siens. Mais se rend-elle compte, laminée par cet arrachement, qu'elle vient de se payer un aller simple pour l'enfer ? Que ce placement est sans doute la meilleure chose que sa mère ait faite pour l'arracher à cette misère incroyable dans laquelle dépérit sa famille, que dévastent à tour de bras alcool, violence, inceste, maladie et pauvreté?

La quête du bonheur peut-elle tolérer autant de déchéance ? Peut-on être à ce point aveuglé par le besoin d'être parmi les siens ? Qu'est ce qu'une famille ? Les liens du sang justifient-ils tout ?

Quelle morale retenir de cette histoire justement immorale ? Je ne sais pas si j'ai aimé ce livre parce qu'il m'interroge beaucoup, ou si, justement, il me dérange par l'outrance de ce désastre familial auquel je ne peux donner du crédit ( histoire tirée pourtant de faits réel) et l'aveuglement insupportable de Kathy.
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Frère et soeur

Un livre que l'on dévore , qui se lit à toute vitesse. Son univers est glauque, malsain... bizarre. Une drôle d'histoire vraiment. Triste histoire vraiment .
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Kathy

Au cas où on ne le comprendrait pas tout au long du livre, l'épilogue nous synthétise le message: quoi que tu vives, quoi que tu endures, le plus important, c'est d'être avec ta famille, et surtout, avec ta mère. Je ne sais pas trop ce que l'auteur veut promouvoir avec ce roman, ni s'il compte vraiment prouver à quel point les liens du sang sont sacrés avec un roman décrivant quelque chose de si négatif.



En général, je prône la différence et la tolérance quant à la différence. Je prône aussi le libre arbitre, la liberté des personnages. Mais là, j'avoue que j'ai du mal à comprendre. La mère de Kathy lui a donné la plus grande preuve d'amour qui soit en l'éloignant de cette famille où Ray boit, frappe sa femme, et viole ses filles, et où plus tard, Adam violera ses soeurs.

[...]

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Frère et soeur

Après la mort de leurs parents, Jeanne et Robin vivent seuls dans la ferme familiale. Lui est croque-mort. Quasi infirme tant elle est obèse, elle reste à la maison, où elle garde parfois des enfants et effectue quelques travaux de repassage. Le frère et la sœur entretiennent une relation trouble ; leur existence est rythmée par toute une série de rituels impliquant des contacts physiques plus ou moins intimes. Un événement va bouleverser cette routine.



Voici un roman qui ne laisse pas indifférent(e)...

Il distille même un certain malaise, compréhensible au vu du thème choisi par l'auteur -cet ultime tabou qu'est l'inceste-, et de sa façon de le traiter. En effet, il alterne passages froidement narratifs et prises de parole de Jeanne, qui s'exprime avec une candeur à la fois désarmante et dérangeante. Le lecteur découvre ainsi peu à peu les circonstances à l'origine de cette situation particulière : l'alcoolisme des parents, la maltraitance, la maladie, une famille où l'enfant est considéré comme ayant un coût (quand un veau l'est comme ayant un prix...). Rien d'étonnant dès lors à ce que Jeanne et Robin se comportent comme les deux seuls rescapés d'un naufrage, le naufrage de leurs vies sordides dont ils se réconfortent mutuellement, se protégeant aussi de l'impitoyable jugement des autres qui ne tolèrent pas leur différence.



"Frère et Soeur" est un roman qui hypnotise et qui glace à la fois, qui bouscule aussi, car en dépit de l'aspect glauque de cette histoire, je l'ai trouvée extrêmement touchante.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Kathy

Une femme conduit sa fille, Kathy, âgée de trois ans dans un orphelinat. Kathy est adoptée mais quinze ans plus tard, elle retourne chez elle. Très mal accueillie au départ, elle est rapidement acceptée par les siens car elle a de l'argent et leur fait de nombreux cadeaux.

Ses parents d'adoption la retrouvent et la supplient de revenir chez eux, mais Kathy refuse leur offre : sa place est à la ferme, avec sa famille biologique. Pourtant la vie y est plus que rude, elle est souvent privée de nourriture, maltraitée, battue, violée. Misère et barbarie.

Et pourtant, elle reste.

Le destin de Kathy me touche. Je m'interroge. Je ne comprends pas.

Comment peut-elle supporter toutes ces souffrances qu'elle endure ? Pourquoi reste-t-elle ?

Comment ses tortionnaires peuvent-ils continuer impunément à la maltraiter ?



S'il s'agissait d'une pure fiction, il serait sans doute facile d'affirmer que j'ai aimé ce livre, m'attachant à certains personnages, détestant les bourreaux, ou au contraire, reconnaître que j'y ai trouvé un manque d'intérêt, voire un certain agacement devant l'attitude incompréhensible de Kathy qui tient à tout prie à rester dans le cercle familial au nom de … au nom de quoi, au juste ? Des liens biologiques sacrés pour elle ?

Au nom des liens familiaux, des liens "biologiques", sommes-nous donc tenus de supporter la maltraitance, le viol ?

Mais, il ne s'agit pas d'une pure fiction. L'auteur nous a raconté cette douloureuse histoire avec ses mots, mais les faits qu'il relate se sont réellement produits, en France, à la fin du XXème siècle. Dérangeant.



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Tous les hommes s'appellent Richard

Un homme a abattu sa femme. Qu'il aimait. De 5 balles. Cette homme, à la dérive complète, n'avait plus d'autres choix, d'autres échappatoires...

Sur ce postulat de départ, Patrice Juiff nous construit un roman crédible de part en part, sans aucun doute. Nous y sommes, nous le sommes, ce Richard, et avec lui nous descendons, lentement, sûrement... Style épuré et soigné, Patrice Juiff parvient à rendre réel son héros malheureux ...C'est fort. J'ai beaucoup aimé. J'ai bien sûr pensé à l'actualité (Cecillon, Cantat..), mais aussi à un précédent roman lu peu de temps auparavant - le Dieu du Tourment de Hugo Ehrhard, qui traite également du thème de la déchéance, sans rémission cette fois...J'ai pensé à Dewaere et sa descente au enfer dans Série Noire...Un très bon roman donc, qui, au delà de l'histoire, ne peut que vous amener à vous interroger sur la part de "Richard" en vous !
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Tous les hommes s'appellent Richard

Richard est un ancien sportif de haut niveau. Un sport de ballon qui ne dit pas s’il est rond ou ovale mais cela n’a finalement pas d’importance. A 36 ans, Richard a pris sa retraite de sportif pour entamer une carrière d’alcoolique dépressif tout aussi brillante que la précédente jusqu’à un final explosif où, rongé par une jalousie maladive héritée de son addiction à l’alcool, il a tué sa femme de cinq balles.



Le livre de Patrice Juiff est le récit analytique que fait Richard de son parcours jusqu’à son terrible geste et sa sortie de prison.



Il est impossible, tant l’histoire y colle, de ne pas penser à celle de Marc Cécillon, ancienne gloire du rugby hexagonal, dont la lente descente aux enfers après sa carrière nationale et internationale aura pour conséquence d’y conduire sa femme tandis que lui aboutissait en prison.



Patrice Juiff ne cherche pas à exonérer son « Richard » de ses responsabilités. Jamais il ne cherche à se trouver des excuses, se bornant à détailler toutes les péripéties de sa vie qui ont pu, à un moment ou à un autre, le conduire sur le chemin du meurtre.



Pour Richard, la vie n’est pas un long fleuve tranquille. Le chemin qui l’a conduit à l’assassinat de sa femme n’est pas non plus rectiligne. Il ne se pave pas de bonnes intentions dans l’évocation d’un fil continu de souvenirs qui mis bout à bout le mènent à sa Rome personnelle. Patrice Juiff construit son livre sur un modèle panoptique avec Richard au centre, qui observe autour de lui tout un faisceau de souvenirs, posés les uns à côté des autres, comme autant de jalons, de bornes qui délimitent sa psyché.



Richard est un être complexe et complexé, un peu comme chacun d’entre nous. Alors qu’est-ce qui fait la différence entre un individu lambda qui vivra sa vie, bon an mal an, entouré d’un ou d’une conjointe, d’enfants et celui qui passera à l’acte ? Est-ce l’accumulation de briques plus ou moins vérolées de sa personnalité qui provoqueront le passage à l’acte fatidique ? Y a-t-il une rédemption possible ? Une vie après le crime ?



Patrice Juiff croit en une renaissance possible, celle-ci passant obligatoirement par l’entraide avec les personnes blessées par les actes passés. Ici, en l’occurrence, la fille ainée de Richard qui va au-delà de l’ambivalence de ses sentiments envers un père absent puis omnipotent, mais un père malgré tout, et le meurtrier de sa mère.



Patrice Juiff dresse un tableau sans concessions de Richard, homme tourmenté qui darde sur son passé un regard perçant et avide de compréhension. Richard en arrivera finalement au stade où il pourra à nouveau vivre avec son passé et pas contre celui-ci, à aller au-delà de son geste, sans faire un trait définitif dessus, mais en l’assimilant pour ce qu’il est : un acte inexcusable et ineffaçable. Un texte très fort où la négation de l’autre est le fil conducteur de la vie de Richard : ignoré par sa mère qui ne vivait que pour et par son père, ignoré par son père en tant qu’être humain qui ne voyait en Richard qu’un exutoire, ignorant la personnalité de sa femme pour mieux imposer son propre caractère à défaut d’une présence en pointillé, ignorant son propre rôle de père, le refusant presque pour mieux le regretter plus (trop) tard. Un texte qui entraîne le lecteur lui-même sur des pistes ardues, des pentes glissantes.



C’est un texte sur la négation de l’autre, de ce qu’il souhaite, de ce qu’il veut mais surtout de ce qu’il est. L’individualisation de l’individu (en tant qu’être) prend ici tout son sens en cela qu’il ne vit que par et pour lui-même :



« Mais je n’entendais rien. Je ne remarquais rien. Parce que je ne voyais rien. J’étais sourd et aveugle à tout ce qui n’entrait pas dans le champ d’application pathologique de ma volonté. Les choses, les êtres devaient être ce que je voulais qu’ils soient. Un point c’est tout. »



« J’étais heureux puisque je réalisais ce que j’avais rêvé de réaliser pour être heureux. Et puisque j’étais heureux, les gens que je croyais aimer devaient l’être. Une équation aussi invérifiable que ça. Aussi primaire que ça. J’avais atteint une capacité d’auto persuasion qui, comme un bulldozer, pulvérisait tout sur son passage. Je ne pouvais pas m’accuser de dénier la réalité tout simplement parce que la mienne était différente. Et qu’elle rejetait intrinsèquement celle des autres. En tolérant leur seule éventualité, elle risquait de se désintégrer. »


Lien : http://wp.me/p2X8E2-oZ
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