Citations de Patrice Pluyette (33)
Tout est dans le cheveu, deuxième leçon. Les cheveux tombent sur les épaules, pas trip pour qu'on puisse se dire qu'ils auraient pu ne pas tomber, suffisamment toutefois pour cacher les reliefs de la poitrine, laisser l'imagination du voyeur voyager. En cas de pas de cheveux ou de cheveux courts, bien mettre en valeur la nuque ; les hommes aiment les nuques.
Un jour Hercule l'encule à sec. Angélique, qui ne s'y attendait pas, est complètement retournée. Une psychanalyse révélera l'étendue des dégâts. Sur le coup elle a aimé.
Un bon livre n'est pas qu'une bonne histoire, c'est un langage, une atmosphère que seuls les mots peuvent créer. Pour cette raison un bon livre ne fait pas toujours un bon film. L'image peine parfois à se hisser à la hauteur du langage et des multiples procédés de narration qu'il offre.
Une bite au soleil ça peut prendre feu, à plus forte raison si on l'astique d'ongents inflammables.
Un jour Hercule l'encule à sec. Angèlique, qui ne s'y attendait pas, est complètement retournée. Un psychanalyse révélera l'étendue des dégâts. Sur le coup, elle a aimé. Ils font l'amour sur un âne. Remettent ça sur un rondin de bois. La découverte du corps d'angélique amène hercule à vouloir découvrir le corps des autres filles. Y a-t-il d'autres filles sur terre ou sommes-nous les seuls à être nus sous le soleil ? L'arrivée de Patricia tombe à point.
Eux qui mettaient une attention particulière, les premiers soirs, à se dissimuler d'un regard étranger, moins par pudeur que pour se sentir en sécurité dans un nid douillet (cabane recouverte de branchages, arbuste panoptique, grotte, trou, excavation de rocher prévue pour les ours), ils ne prennent plus autant de précautions. Ce qui importe: être nu le plus vite possible. Hercule sauterait volontiers les préliminaires pour aller droit au but mais angélique ralentit le mouvement, garde son soutient-gorge le plus longtemps possible, n'enlève sa culotte qu'en toute fin.
Comme on pouvait s'y attendre, hercule montre un grand appétit pour ces contorsions gymniques et déploie sur angélique (sur, sous, derrière, en latéral) une aptitude à l'amplitude ébouriffante, presque assommante mais bon, il est tellement content.
On n’avait pas avancé, tourner en rond pour des raisons de préparation mais tourner en rond est une façon d’avancer, le docteur regardant sur la carte, le nouveau voisin comptant pour progresser sur les indications du docteur qui ne savait pas lire une carte et finissait par avoir mal au cœur à défaut de dormir. Un GPS eût été fort utile même si le docteur on a connu un qui proposait systématiquement de faire le tour de la terre puis de tourner à gauche. C’est un peu ce qu’ils avaient l’impression d’entreprendre.
Monsieur Henri s’engage sans difficultés : il reconnaît un adjectif, trouve une famille d’articles qui lui manquait, évite un inconnu, tombe dans un trou, se perd, fait machine arrière, débroussaille un tunnel, découvre une pépite (adverbe infundibuliformément long, achéiropoïètement imprononçable, oryctognosriquement rare) coûte que coûte cherche à poursuivre.
Nous pouvons dire qu'il déploie une énergie débordante à se reposer, à ne rien faire, ne se levant qu'à des fins fonctionnelles jusqu'à la cuisine, la salle d'eau en face, allant du lit à la fenêtre et de la fenêtre au lit pour s'occuper des volets, s'aventurant dans l'escalier seulement le week-end histoire de couper avec la semaine.
Tous les parkings ne se ressemblent pas et il y a plusieurs sortes de moines en général.
[Il] ne s'ennuie pas pour autant car la littérature remplit, satisfait pleinement, rend vivant - donne envie de lire et de vivre.
Une manière de poursuivre une idée longtemps est d'écrire un roman...
Tout porte à y croire : en pleine retraite monsieur Henri se remet à naître.
Le thermomètre indique quatre degrés au-dessous de zéro à l’abri du vent mais il semble hors fonction. On se réchauffe alors dans le regard d'autrui qui, tant qu'il est encore vivant, émet au moins une petite flamme.
Est-ce cela, Dieu ? Le bonheur ? Un état d'harmonie intérieure qui dure. Alors pourquoi n'est-ce pas toujours le cas ? Pourquoi existe-t-il des peuples à tel point chahutés par le destin que des êtres humains en viennent à se faire tuer ou à mourir de chagrin ?
De retour sur la butte le surlendemain, monsieur Henri essaye de vivre pour lui-même sans se soucier de ce qu'il transposerait sur la page, il y parvient une ou deux minutes et finit malgré tout par chercher à analyser certaines choses, (...), et alors il se dit qu'il faudra peut-être continuer à noter l'essentiel mais pas tout, à désapprendre la majeure partie de ce que les livres lui ont enseigné pour laisser de la place, faire entrer de l'oxygène, s'épanouir et prendre position dans le monde.
Tout porte à y croire : en pleine retraite monsieur Henri se remet à naître.
Je vais à la piscine. Dans l'eau, avec mon maillot de bain je vole. Je pique du nez, nage à la verticale jusqu'au fond, je m'y allonge de tout mon long en écartant les bras, mon abdomen effleure les petits carreaux, l'eau me soulève, elle me ramène à la surface doucement. Cela demande du souffle, je flotte entre deux eaux, léger, je ne sens plus mon corps, je vois passer un pansement Hansaplast. Les allers-retours incessants des nageurs en surface créent des remous qui perturbent l'ascension et je pars à gauche, à droite, je me retourne tout en gardant les yeux ouverts, je profite du spectacle de la ville, les carreaux du fond de la piscine font penser à l'organisation urbaine, grouillante, les immeubles s'agglutinant tandis que je suis bien.
Habituée à se faire toute petite, toute petite devant sa mère, toute petite devant son père, toute petite au lit, dans son lit, sous son lit, à table, sur la table, dans la voiture, elle mit du temps à savoir qu'on pouvait être grande en conservant la même taille, s'allonger à l'intérieur de soi, s'y installer confortablement, avoir de a place, respirer, s'estimer, rayonner, éclater, dépasser les limites qu'on a fixées pour votre personnalité et qu'on croyait infranchissables.
Au ciel pas très clément venait s'ajouter une époque non moins orageuse - les temps sont durs.