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Citations de Patrice de La Tour du Pin (69)


Oui, j'ai jeté ma vie dans la passion d'écrire
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Chapitre II


La virginité en poésie

… Tout doit s'éleveravec la sève qui convient ; si vous célébrez la floraison des colchiques dans les prairies, faites-le avec la mystère de l'homme prenant l'essence du mystère végétal ; vous pouvez être la terre qui les nourrit, ou la terre qui s'en émerveille, ou seulement la terre qui s'en plaint ; vous passerez dans les colchiques par un prolongement d'amour ; mais ne leur donnez pas les sens de l'homme et le rythme de votre chair…
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ENFANTS DE SEPTEMBRE
   à Jules Supervielle.


Extrait 6

Alors, je le prendrai dans mes bras, endormi,
Je le caresserai sur la pente des ailes,
Et je ramènerai son petit corps, parmi
Les roseaux, rêvant à des choses irréelles,
Réchauffé tout le temps par mon sourire ami…

Mais les bois étaient recouverts de brumes basses
Et le vent commençait à remonter au Nord,
Abandonnant tous ceux dont les ailes sont lasses,
Tous ceux qui sont perdus et tous ceux qui sont morts,
Qui vont par d'autres voies en de mêmes espaces !

Et je me suis dit : Ce n'est pas dans ces pauvres landes
Que les enfants de Septembre vont s'arrêter ;
Un seul qui se serait écarté de sa bande
Aurait-il, en un soir, compris l'atrocité
De ces marais déserts et privés de légende ?
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ENFANTS DE SEPTEMBRE
   à Jules Supervielle.


Extrait 5

Il va certainement me traiter comme un frère,
Peut-être me donner un nom parmi les siens ;
Mes yeux le combleraient d'amicales lumières
S'il ne prenait pas peur, en me voyant soudain
Les bras ouverts, courir vers lui dans la clairière.

Farouche, il s'enfuira comme un oiseau blessé,
Je le suivrai jusqu'à ce qu'il demande grâce,
Jusqu'à ce qu'il s'arrête en plein ciel, épuisé,
Traqué jusqu'à la mort, vaincu, les ailes basses,
Et les yeux résignés à mourir, abaissés.

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ENFANTS DE SEPTEMBRE
   à Jules Supervielle.


Extrait 4

Le jour glacial s'était levé sur les marais ;
Je restais accroupi dans l'attente illusoire,
Regardant défiler la faune qui entrait
Dans l'ombre, les chevreuils peureux qui venaient boire
Et les corbeaux criards, aux cimes des forêts.

Et je me dis : je suis un enfant de Septembre,
Moi-même, par le coeur, la fièvre et l'esprit,
Et la brûlante volupté de tous mes membres,
Et le désir que j'ai de courir dans la nuit
Sauvage, ayant quitté l'étouffement des chambres.

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ENFANTS DE SEPTEMBRE
   à Jules Supervielle.


Extrait 3

Et puis, ils se perdaient plus loin parmi les hêtres
Où son pied ne marquait qu'à peine sur le sol ;
Je me suis dit : il va s'en retourner peut-être
À l'aube, pour chercher ses compagnons de vol,
En tremblant de la peur qu'ils aient pu disparaître.

Il va certainement venir dans ces parages
À la demi-clarté qui monte à l'orient,
Avec les grandes bandes d'oiseaux de passage,
Et les cerfs inquiets qui cherchent dans le vent
L'heure d'abandonner le calme des gagnages.

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ENFANTS DE SEPTEMBRE
   à Jules Supervielle.


Extrait 2

Après avoir surpris le dégel de ma chambre,
À l'aube, je gagnai la lisière des bois ;
Par une bonne lune de brouillard et d'ambre
Je relevai la trace, incertaine parfois,
Sur le bord du layon, d'un enfant de Septembre.

Les pas étaient légers et tendres, mais brouillés,
Ils se croisaient d'abord au milieu des ornières
Où dans l'ombre, tranquille, il avait essayé
De boire, pour reprendre ses jeux solitaires
Très tard, après le long crépuscule mouillé.

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ENFANTS DE SEPTEMBRE
   à Jules Supervielle.


Extrait 1

Les bois étaient tout recouverts de brumes basses,
Déserts, gonflés de pluie et silencieux ;
Longtemps avait soufflé ce vent du Nord où passent
Les Enfants Sauvages, fuyant vers d'autres cieux,
Par grands voiliers, le soir, et très haut dans l'espace

J'avais senti siffler leurs ailes dans la nuit,
Lorsqu'ils avaient baissé pour chercher les ravines
Où tout le jour, peut-être, ils resteront enfouis ;
Et cet appel inconsolé de sauvagine
Triste, sur les marais que les oiseaux ont fuis.

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Patrice de La Tour du Pin
Et je me dis: je sui un enfant de Septembre
Moi-m^me, par le coeur, la fièvre et l'esprit,
Et la brûlante volupté de tous mes membres,
Et le désir que j'ai de courir dans la nuit
Sauvage, ayant qui tté l'étouffement des chambres.
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Patrice de La Tour du Pin
Tous les pays qui n'ont plus de légende
Seront condamnés à mourir de froid.
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Les laveuses



extrait 4

Et nous sommes les seules des âmes vivantes
Que les eaux mêleront aux choses irréelles
Dans l’émerveillement de retrouver en elles
Des régions aimées que leur passage enchante,
Les herbes des prairies qu’on connaît une à une,
Et les hameaux tous feux éteints, au clair de lune
Où va roder la grande peur, en pleine nuit !

Mais nous serons si loin parmi d’autres villages,
Nous passerons avant la vague qui détruit,
Pour voir les champs perdus dans une nuit d’hiver,
Et les aubes givrées au fond des paysages,

Et dans l’aurore les premiers oiseaux de mer...
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Les laveuses



extrait 3

Tu perçois maintenant le bruit des eaux qui montent,
Nous sommes entraînés au milieu des courants :
Ty vas revivre la légende qu’on raconte
Le soir, dans les hameaux que la tempête isole :
Une maison de bois dérivant vers la mer,
Qui passe avec des chants et des rires de folles,
Et jamais retrouvée dans le vallon désert...

Te souviens-tu, Gemma, d’une telle tempête ?
Elle est gonflée de tant de rumeurs de là-bas,
Celle des villages que l’eau gagne, des bêtes
Bousculées d’une peur que tu ne comprends pas :
Elle se sont enfuies sur les hautes jachères
Avec les hommes, tout un monde immobile et traqué
Qui regarde d’en haut déborder ma rivière
Où deux êtres s’en vont sans vouloir débarquer !
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Les laveuses



extrait 1

Il aurait fallu voir les arbres de plus haut,
A leurs crêtes, le vent qui joue parmi les branches,
Ce vent du Sud qui d’ordinaire est gonflé d’eau
Et qui rejoint si lentement l’autre lisière ;
Tu l’entendras monter, Gemma, si tu te penches,
Car j’ai le nez d’un chien de chasse, pour prévoir
Les tempêtes qui font déborder ma rivière :
Nous n’avons plus le temps de battre avant ce soir
Les nippes d’un village qui va disparaître...

Nous n’avons plus le temps de nous enfuir : peut-être
As-tu déjà compris cette folle aventure,
Cette descente vers les pays de la mer,
A ce ruissellement où l’on voit des figures
Adorables, des voix d’enfants à la dérive
Et l’appel des hameaux que les eaux ont couverts
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Légende


Extrait 2

Dis-lui que j'ai passé des aubes merveilleuses
À guetter les oiseaux qui revenaient du Nord,
Si près d'elle, étendue à mes pieds et frileuse
Comme une petite sauvagine qui dort.


Dis-lui que nous voici vers la fin de septembre,
Que les hivers sont durs dans ces pays perdus,
Que devant la croisée ouverte de ma chambre,
De grands fouillis de fleurs sont toujours répandus.
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Légende


Extrait 1

Va dire à ma chère Ile, là-bas, tout là-bas,
Près de cet obscur marais de Foulc, dans la lande,
Que je viendrai vers elle ce soir, qu'elle attende,
Qu'au lever de la lune elle entendra mon pas.


Tu la trouveras baignant ses pieds sous les rouches,
Les cheveux dénoués, les yeux clos à demi,
Et naïve, tenant une main sur la bouche,
Pour ne pas réveiller les oiseaux endormis.


Car les marais sont tout embués de légende,
Comme le ciel que l'on découvre dans ses yeux,
Quand ils boivent la bonne lune sur la lande
Ou les vents tristes qui dévalent des Hauts-Lieux.
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Prélude


Extrait 3

Si désolant sera-t-il dans les plaines
Que tressailleront les cœurs des passants ;
Ils s'arrêteront pour reprendre haleine
Et dire : c'est le chant d'un innocent !
Passé l'appel, résonneront encore
Les échos, jusqu'aux profondeurs des moelles,
Et suivront son vol, comme un son de cor,
Vers le gouffre transparent des étoiles !

Toi, tu sauras que ce n'est pas le froid
Qui déchaîne un cri pareil à cette heure ;
Moins lamentable sera ton effroi,
Tu connais les fièvres intérieures,
Les désirs qui brûlent jusqu’à vous tordre
Le ventre en deux, dans un spasme impuissant ;
Et tu diras que ce cri d'innocent,
C'est l'appel d'un fauve qui voudrait mordre…
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Prélude


Extrait 2

Alors ils s'en allaient des altitudes
Poussés par l'orgueil et la lâcheté ;
On ne les surprend dans nos solitudes
Que si rarement ; ils ont tout quitté.
Leur légende est morte dans les bas-fonds,
On les voit errer dans les yeux des femmes,
Et dans ces enfants qui passent dans l'âme,
En fin septembre, tels des vagabonds.

Il en est pourtant qui rôdent dans l'ombre
Et ne doivent pas s'arrêter très loin ;
Je sais qu’ils se baignent par les nuits sombres
Pour que leurs ébats n'aient pas de témoins.
- Mais si déchirant parfois est leur cri
Qu’il fige les souffles dans les poitrines,
Avant de se perdre aux cimes de l'esprit
Comme un appel lointain de sauvagine.

Et les hameaux l'entendront dans la crainte,
Le soir, passé les jeux de la chair ;
Il s'étendra sur la lande - la plainte
D'une bête égorgée en plein hiver ;
Ou bien ce cri de peur dans l'ombre intense
Qui stupéfie brusquement les étangs,
Quand s'approchent les pas des poursuivants
Et font rejaillir l'eau dans le silence.
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Prélude


Extrait 1

Tous les pays qui n'ont plus de légende
Seront condamnés à mourir de froid...

Loin de l'âme, les solitudes s'étendent
Sous le soleil mort de l'amour de soi.
A l'aube on voit monter dans la torpeur
Du marais, des bancs de brouillard immenses
Qu'emploient les poètes, par impuissance,
Pour donner le vague à l'âme et la peur.
Il faut les respirer quand ils s'élèvent
Et jouir de ce frisson inconnu
Que l'on découvre à peine dans les rêves,
Dans les paradis parfois entrevus ;
Les médiocres seuls, les domestiqués
Ne pourront comprendre son amertume :
Ils n'entendent pas, perdu dans la brume,
Le cri farouche des oiseaux traqués.
C'était le pays des anges sauvages,
Ceux qui n'avaient pu se nourrir d'amour ;
Comme toutes les bêtes de passage,
Ils suivaient les vents qui changeaient toujours;
Ils montaient parfois dans le cœur des élus,
Abandonnant la fadeur de la terre,
Mais ils sentaient battre dans leurs artères
Le regret des cieux qu'ils ne verraient plus !
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La quête de joie


à A. L. T. P.
Extrait 4

Il dit : « Il faut partir pour conquérir la Joie.
[…]

Mort de folie – dans un ravin, en fin décembre ;
Mort de froid et de vertige – sur les abîmes ;
Mort de fièvre – dans un marais, en fin décembre ;
Mort d’orgueil – si loin, sur les hauteurs de l’esprit
Après avoir blessé un ange ; mort en mer,
Mosuer, un héros, un grand ami, surpris
Par le vent ; un autre foudroyé dans les airs
Si près de la lumière qu’on l’a retrouvé
Aveugle ; mort n’importe où, Foulc, presqu’arrivé
Dont la sauvagerie ressemblait à la mienne…

Morts ! ils ont forcé les limites lointaines,
Le ciel tout boursouflé de soleil, qui flamboie
Si tristement…
           Quête de Joie ! Quête de Joie !
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La quête de joie


à A. L. T. P.
Extrait 3

Il dit : « Il faut partir pour conquérir la Joie.
[…]

On les attend toujours, mais ils ont disparu ;
Ils ont été traînés aux obscure retraites
Par des brouillards mortels où leurs pas sont perdus ;
D’autres sont descendus aux vallées les plus vaines,
D’autres, le cœur rongé de désirs impuissants,
Se sont aventurés aux source du Vrai Sang ;
Mais ils sont morts d’amour au fond de quelle impasse !
Et ceux qui revenaient, entraînant leurs conquêtes,
Ont été bousculés par la grande tempête
De décembre, qui fit tout trembler sur les cimes…
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