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Citations de Patrick Eudeline (58)


Et des gares grises. comme si les trains pouvaient mener ailleurs. rien que vers d'autres villes et d'autres ennuis.
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Le système connaît le plus efficace des plans pour tuer toute expression de révolte : il en fait un ART. Une valeur culturelle. Un objet de musée. Et, en prime, impose ses notions de travail, de qualité. Et le truc marche à tous les coups. Ainsi le rock des années soixante est passé des électricités pas sortables des Kinks, Who et Stones aux pièces montées de Genesis et Floyd. Des machins qui réussissaient à contenir tous les clichés les plus indigestes de la bonne vieille culture. Un rock (désolé...) de larves et d'ouvriers spécialisés même pas conscients de leur propre fatuité. On a parlé de « virtuoses » dans le rock ! De progrès musical ! Et tout le monde — ou presque — de trouver ça normal ! Alors les punks sont arrivés, la leçon des sixties dans la poche. Tellement apeurés à l'idée de finir aussi gâteux que Pete Townshend, tellement décidés à ne pas se faire avoir une seconde fois... Et les conditions économiques ont changé. Plus question de société des loisirs, d'accès à la consommation. Plus de rêve. Rien que des portes fermées, du béton, chômage, récession. LE QUOTIDIEN et les kids plantés devant. Une seule aventure ouverte : le rock & roll. Celui qui se balance dans les garages. De ceux qui n'ont rien à perdre. Alors, ils seront LES PUNKS. Et l'establishment aura bien du mal à refaire le coup de la récupération. Qui oserait dire de Johnny Rotten qu'il est un poète? Irrécupérables. Aussi parias que leurs frères noirs. Et cela a marché ! Tous les media ont sorti leur panoplie de chasseurs de sorcières; ont ouvert le terrain aux punks en jouant inconsciemment leur jeu. Là, le système s'est bien fait avoir parce que... Une des bonnes vieilles habitudes du rock & roll est de ramasser tous les concepts, toutes les idées dénichées par les besogneux de l' « Art » ou de la politique pour les utiliser à son propre compte.
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Rien n'est plus important que la mode. Valse des accessoires. Jeu des moments. Rien n'a de VALEUR sinon ÊTRE là. L'éternel jeu adolescent. Faire partie AU MOMENT JUSTE de tout un universalisme. Le rock & roll a offert aux kids la possibilité d'une identité, d'une solidarité confuse qui ne s'exprime que par l'apparence, un couplet fredonné. Les kids savent bien — instinctivement — que le rock & roll est un jeu cruel qui ne supporte aucun retard sur l'événement. Les kids ont inventé leur mode. Un ensemble qui ne doit rien aux systèmes ni à ses circuits. Un sentiment spontané d'une attitude, d'un accessoire à adopter dans l'instant. Vêtements faits soi-même, achetés aux marchés aux puces ou dans les stocks de l'Armée du Salut pour quelques pièces de monnaie. Loin des circuits commerciaux. Loin d'une « mode » — qui ne devrait plus mériter ce nom — institutionnalisée, balancée chaque saison. Par séries. Une mode qui ne souffre aucune dictature, où l'imagination se retrouve enfin au pouvoir. Slogans volés partout. Bombages. Bijoux-dérision/bijoux-dérisoires (trop fameuses épingles à nourrice). Morceau-de-tissu-et-voilà-un-brassard. Une façon de s'habiller enfin... ANARCHIQUE. La conception précédant la réalisation. L'argent n'a pas droit de cité. Toute une mémoire collective évacuée par ce jeu fluctuant des silhouettes.
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Arrête, Sam. Parfois, j'en ai vraiment marre du rock & roll. faire croire aux kids qu'il se passe quelque chose en France, c'est faire partie du grand mensonge.
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Les rastas ont pourtant un espoir. L'exode. Le retour vers la terre-mère. L'Afrique. Mais pour les jeunes blancs? Oh... Qu'un espoir. Une seule solution : réconcilier l'aventure avec son époque. Se créer sa propre conquête de l'Ouest. Les Jamaïcains de Londres leur ont ouvert bien des portes. Comme — il y a si longtemps — ils avaient offert le rythm-n'-blues aux jeunes glandeurs de Shepherd et Mushwell Hill.
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— Mais, dis-moi… comment on a fait pour se laisser coincer comme ça ?
— Qui ça, nous ?
— Tout le monde, les amis. Enfin, ceux qui restent… Avant, les choses venaient comme ça. Parce ce qu’on les voulait… On a tout cassé, tout balancé en l’air. Et nous voilà, quinze ans plus tard, à quatre pattes… À en chercher les miettes pour les ramasser. Des miettes de confort, de sécurité. On a ouvert la cage… On est pas foutu d’y retourner. Y avait rien dehors.
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Il était venu le temps du saumâtre bilan. Quelques livres dont je n’étais pas sûr de la valeur. Et qui ne resteraient pas dans l’Histoire, de toutes les façons. Parce que rien ne reste plus dans l’Histoire. Les choses passent et s’en vont. L’Histoire, c’est le passé. Des décennies mortes et chéries, disséquées via Internet. Depuis… Il n’y a plus de cinéma, de littérature, de musique qui vaillent et demeurent. Rien. Ou si peu. L’époque ne le permet pas. Alors mes pauvres romans…
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La cuisine était une passion qui dévorait leur génération et ils n’y avaient pas échappé. Tout se passait comme si l’establishment encourageait cette mode. Les nouveaux héros étaient des cuisiniers plutôt que des artistes. Il n’y avait plus de nouveaux écrivains dont les gens puissent retenir le nom, peu de cinéastes ou de musiciens, sans parler des peintres ou des plasticiens. Mais des chefs étoilés, ça, oui ! Et des blogs à longueur de Web. Des émissions à longueur de programme. Quand on pense à son prochain repas, on ne risque certes pas de faire la révolution, ou de jouer à l’insoumis. C’était là un autre théorème quelque peu désespérant de cette frileuse époque.
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« Tout ces gens n’existaient pas. Internet était un mensonge. Mais ça occupait. (…) C’était la misère. Sociale, intellectuelle, artistique, amoureuse. Ce monde était la misère même. Les gens parlaient d’Internet ou du Mac comme si il s’agissait d’une philosophie, d’un art ou d’une façon de vivre.

Ce n’était rien de tout cela. Simplement une immense bibliothèque gérée la plupart du temps par des amateurs incompétents et quelques désœuvrés, ravis de ce mettre en avant.

Et puis un « SOS amitié » mondialisé. Mais tous ces gens faussement accessibles vous rendaient, bien sur, encore plus seul.

(…) Sur Internet la règle était simple : toute les choses finalement sans importance aux yeux du monde (art, musique, l’information, le cinéma, tout cela) étaient gratuites mais dès le début pas fous les gens du sexe avaient mis la barre ou elle devait être. Fallait raquer, et point barre. »
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« On a tous un Bowie en nous. Ou plusieurs. » (p. 15)
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« Il y avait un Bowie en moi. Comme en tous ceux qui l’ont un jour aimé. Et c’était cela, dont la mort était inacceptable. » (p. 6)
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Les années quatre-vingt arrivent et je ne crois plus à rien. Je sais que je ne croirais plus jamais à rien. Tout me semble joué, déjà. Toutes ces années à venir, toutes ces années devant moi désormais, il me faudra les traverser en solitaire. Et je ne serai pas le seul : le monde qui se dessine ne parlera plus qu’à la première personne, et le punk... Le punk ? Cela avait été un dernier souffle. Un dernier bal. Rien de plus. Bruyant, convaincant. Ça avait eu de la gueule, parlait fort et, mine de rien, emmenait dans sa besace, enfin sa cartouchière, le meilleur des années précédentes. Un bouquet de feu d’artifice, en sommes.
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Ils sont le passé mais ne le savent pas encore.
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C'est une fille extraordinaire
Qui marche pieds nus sur mon coeur,
Elle est mon ciel et mon enfer,
Ma chance et mon porte-malheur

Jacques Datin
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Je vivais dans l'absence des êtres qui m'étaient les plus chers. Depuis toujours.
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Une fille comme Anoushka n'a pas d'amis, filles comme garçons. Ni de vrai fiancé, d'"ailleurs. C'était même, en partie, cette impossibilité du "couple", ce mystère, qui m'avait tant séduit. Avec elle, rien n'était possible. C'était une étrangère, une île inaccessible. D'autant plus fascinante, probablement.
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Oui mais... au feu d'artifice, après le bouquet, tout le monde rentre chez soi. Ou traîne en ville et se bourre la gueule pour prolonger l'instant. façon Singe en hiver. Et c'est exactement ce que je suis en train de faire.
Traîner.
Ah ! C'est vrai ! Je cherche Anoushka. Tout cela a un but. Enfin... A vrai dire, elle me semble appartenir déjà, comme le reste, au passé. Son image, en mes souvenirs, devient peu à peu évanescente, lointaine, froide commme ces hologrammes si à la mode qui s'exposent rue des Trois Frères et ailleurs. Ca s'affaisse, se décolore et perd de sa substance. Il n'y a plus de chair là-dedans, ni de sang.
Mais je m'ébroue et joue au chien fou pour y croire encore c'est ça, être punk, désormais.
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Elle me manque, clairement. Elle me donne peu, en fait. J'en ai conscience. Mais pour moi c'est déjà) beaucoup, ce presque rien. C'est ainsi.
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J'ai écarté toute autre activité je cherche Anoushka. oh ! Ce n'est pas que je sois assujetti, d'ordinaire, à un emploi du temps de ministre, amis quand même ! Je ne vais plus rue du roi de Sicile répéter avec les Marlous, mon hypothétique groupe de "jazz punk", je ne sors plus, ne vois plus personne qui ne soit en rapport direct avec Anoushka. C'est ainsi. Je ne redoute qu'une chose. Le moment où je serai ) court. A court de pistes, à court d'inspiration? Je redoute l'impasse, la page blanche. Le jour où je ne saurai plus où chercher.
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L'amour ? C'est pour les chatons.
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Dommage que les dealers n’acceptent pas les chèques : c'étaient bien eux les commerçants les plus méfiants.
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Nous menons, tous, une vie dangereuse. La dope, l'héroïne, nous a conduits à une délinquance inévitable. Des histoires de braquages, de deal, de violence circulent. Nous baignons là-dedans. En fait, nous sommes fascinés, tous autant que nous sommes, par le gangstérisme. Et son ambiance !
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Mais j'aime ce provisoire, ce condamné. C'est un pavé pour faire sonner les bottes allemandes et les Docs Martens. C'est un pavé pour le risque et le désordre. C'est un pavé pour les punks.
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Son corps était une mémoire vivante de la vie qu'elle avait choisie. (p.34)
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