Je tends l'autre veine !
C'est sans aucune prétention que je dis avoir lu une quantité incroyable de livres tout au long de ma vie.
Au final, peuvent être classés parmi plusieurs catégories.
Il y a ceux qui sont tombés dans l'oubli, reste le titre pour certains d'entre eux, voire un vague souvenir du sujet abordé, mais rien de plus.
Il y ceux dont on se souvient mieux, des pages qui collent à la mémoire et qui tiendront sans doute jusqu'au bout de la route, mais on ne les relira pas pour autant.
Il y en a d'autre qui vous ont marqué, sans doute avez-vous comme moi suivi certains auteurs grâce à un ouvrage. On retiendra parfois plusieurs titres, d'autres fois un seul ("
Hygiène de l'Assassin", d'
Amélie Nothomb, par exemple pourrait à mon sens définir à lui seul la carrière de l'auteure, avec "
Les Catilinaires" tout de même, mais le reste est transparent.
Et puis il a les déferlantes, les oeuvres qui restent gravées dans la tête, dont on parle, que l'on connaît presque par coeur à force de relectures fragmentaires ou totales, compulsives. On aime les offrir, juste pour partager ce qu'on y a trouvé. A chaque fois qu'on replonge dedans, on y trouve de nouvelles choses, le recul offre parfois des visions prophétique. On passe du rire au larme, de l'émotion à la terreur. Une fois qu'on en sort, on ne sait plus quoi lire d'autre, on a un moment de vide total.
Ces livres sont rares, des perles, des joyaux : "
Ce Siècle aura ta peau" fait indéniablement partie de cette catégorie. Il est à classer avec "
Flash ou le grand Voyage" de
Charles Duchaussois, "
Drugstore Cowboy" de
James Fogle, "
Tideland" de
Mitch Cullin, "Confessions d'un mangeur d'opium" de Nick Toshes, "
Le Festin nu" de William Burroughs, "
Jours tranquilles à Clichy" d'
Henry Miller, "
Dynamique du Chaos" de
Ghislain Gilberti, "La Faux soyeuse" d'Eric Maravellias, la trilogie "
Vernon Subutex" de
Virginie Despentes, L'Extension du domaine de la Lutte" de Michel Houellebeq...
Je pourrais en citer bien d'autre mais l'essentiel est dit : "
Ce Siècle aura ta peau" de
Patrick Eudeline, édité par
Florent Massot en 1997 (quelle putain de belle époque !) trouve sa place en tête de liste parmi ces livres dont on parlera encore dans cent ans.
Parce que les écrivains actuels oublient une chose lorsqu'ils pensent graver leur nom dans le marbre de l'immortalité, même si leurs bouquins sont distrayant, voir très bon, on les oubliera. Ceux d'Eudeline, et celui-ci tout particulièrement, est un monument inébranlable.