AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Patrick Rotman (78)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Ivo & Jorge

Ivo Livi est Yves Montand, fils d'ouvrier communiste de Toscane qui a fui les faisceaux mussoliniens en 1924, et qui s'est installé à Marseille. Jorge Semprùn Maura est le fils d'un aristocrate madrilène, élevé dans le luxe entre des gouvernantes allemandes, des visites au Prado et une éducation soignée à la maison. Qu'est-ce qui a pu rapprocher ces hommes si différents?



Le roman s'ouvre à Moscou en 1990 où l'on projette le film L'Aveu, le film de Costa Gavras adapté du livre de London dont Semprùn a rédigé le scénario où le rôle principal est interprété par Montand. Tout un symbole que cette projection, 20 ans après la sortie du film!



Allers et retours entre Moscou, Madrid et Marseille, Paris, Saint Paul de Vence,  pour raconter la vie de ces deux héros qui nous sont familiers et qui nous ont accompagné. De la Guerre d'Espagne, à la Perestroïka, en passant par la Résistance, Buchenwald, les Procès de Prague, Budapest 1956... Une histoire du XXème siècle vécue par le militant communiste et le compagnon de route, la clandestinité et les feux de la rampe. Une histoire de solidarité, de fraternité. Des regrets d'être "passé à côté de l'essentiel" : pour Montand en ne rejoignant pas la Résistance, pour Semprùn en ayant cautionné les procès staliniens. De belles rencontres aussi pour le lecteur : Edith Piaf, Simone  Signoret, Marilyn et Miller, et tant d'autres....



Leurs histoires auraient pu se croiser, j'ai attendu leur rencontre : elle a eu lieu en 1963,



"Entre Montand et Semprùn, naît une amitié nourrie de leurs histoires respectives, de la recherche d'un idéal perdu, de complicités personnelles.



Ces deux émigrés de l'histoire ont partagé les grandeurs et les désillusions d'une génération. Au début de leur "liaison" amicale, les deux hommes en sont au même point idéologique : Montand et Semprùn sont des communistes critiques qui ont perdu leurs illusions mais ont gardé leurs espérance[...]ils espèrent encore débarrasser le communisme de la perversion stalinienne. Dans cette quête impossible, Semprùn va devenir la conscience de Montand..."



Le chanteur va s'impliquer dans des films politiques, le duo deviendra trio avec Costa Gavras . Ivo & Jorge nous emmène au cinéma! 
Lien : https://netsdevoyages.car.blog
Commenter  J’apprécie          71
Mitterrand et ses ombres

Un thriller politique réussi, même si des zones d’ombres persistent.
Lien : https://www.bdgest.com/chron..
Commenter  J’apprécie          00
Ivo & Jorge

« Au siècle prochain, la tragédie communiste sera oubliée. Ce sera de la préhistoire. Plus personne n'en parlera. Alors qu'elle a obsédé nos vies. » Cette prophétie de Jorge Semprun s'est réalisée. le talentueux Patrick Rotman a eu le courage de faire revivre des décennies d'errements idéologiques, au fil d'un double parcours : celui de Semprun, l'aristo madrilène et celui de Montand, le prolo marseillais.

Semprun, dont l'incroyable itinéraire le conduit de l'exil au lycée Henri IV, à la Résistance comme communiste infiltré au sein d'un réseau anglais, puis à Buchenwald auquel il survit avec le soutien du parti qui noyaute le camp. Il effectue après la guerre de nombreuses missions clandestines dans l'Espagne de Franco, pour le compte du parti communiste espagnol. En 1964, il claque la porte du comité central, excédé par le décalage entre les fantasmes de ses dirigeants exilés et la réalité économique et sociale du pays. Il rendra compte de cette rupture dans le film d'Alain Resnais : La guerre est finie.

La trajectoire de Montand est plus rectiligne et plus connue. Des quartiers d'immigrés italiens aux tours de chant dans les salles marseillaises, niçoises puis parisiennes et un succès grandissant. du music-hall au cinéma. de Piaf à Signoret, en passant par Marilyn. Mais l'artiste dira avoir gardé le regret d'être passé à côté de la Résistance, d'avoir méconnu les crimes nazis, d'avoir trop consacré ces années sombres à sa carrière.

Les deux hommes se rencontrent dans les années soixante et ne se quitteront plus guère pendant trois décennies. Un coup de foudre idéologique : ils partagent une amère déception du communisme, pour lequel ils ont combattu, chacun à sa manière. Coup de foudre qui deviendra une complicité professionnelle et amicale.

Rotman a déjà publié une biographie de Montand. Semprun lui a livré de nombreuses informations qui lui permettent de retracer des fragments d'un passé peu simple, qui mériterait sans doute de nombreuses pages supplémentaires – sa seule biographie connue est celle d'une chercheuse hispano-américaine nommée Soledad Fox Maura.

Le livre de Rotman se lit vite et agréablement. Son style n'est pas biographique. Il s'intitule « roman » ce qui l'autorise à certaines libertés dans la description des situations et des états d'âme supposés de ses héros. La légèreté de son écriture confine parfois au procédé. Regrettons au passage que Rotman n'ait pas cru bon de mentionner la culpabilité avérée des Rosenberg. Remarquons également qu'il se méprend sur les difficultés du montage financier du film Z, lié non au caractère politique du film mais plutôt à la complexité d'un scénario comportant de multiples personnages.

Commenter  J’apprécie          20
Mitterrand et ses ombres

Solidement documentés, Patrick Rotman et Jeanne Puchol remontent le temps en 136 pages, dans les coulisses aussi occultes que rocambolesques de l’Histoire et de la vie ambigüe de ce monstre politique.
Lien : http://bdzoom.com/166873/lar..
Commenter  J’apprécie          00
Ivo & Jorge

Juste un immense joyau !!!



Patrick Rotman a l’idée géniale de nous faire parcourir l’histoire du XXe et ses grands soubresauts à travers la grande amitié de deux hommes aux origines si dissemblables, et aux personnalités « fortes » : Jorge Semprun et Yves Montand, qui se rejoindront plus tard, dans des engagements similaires…La narration est habilement menée , alternant les parcours du chanteur-comédien et de l’écrivain engagé : récits de l’enfance, la jeunesse, les débuts de la vie d’adulte pendant la guerre,la résistance, l’adhésion au parti communiste, les carrières de l’un et de l’autre, leur rencontre…



Un récit au style fluide qui nous emporte littéralement… par l’émotion, l’intelligence, la dynamique du récit, prodigue en dialogues, anecdotes…



J’ai tant souligné au fil de ma lecture… que je me contenterai d’un extrait du prologue…qui exprime déjà tant de ce qui a réuni les deux amis, Yvo et Jorge !



«(…)

Dès qu'il [Montand ] a fini son dernier refrain, il se lève et rejoint ses amis Costa-Gavras et Jorge Semprun. Ils viennent d'atterrir du vol de Paris, encore incrédules de se trouver là, en juin 1990 dans le Moscou de la perestroïka gorbatchévienne pour présenter -L'Aveu-, qui a dénoncé les crimes du communisme. Ce film sorti juste vingt-ans auparavant est leur oeuvre, aux trois immigrés, le réalisateur né en Grèce, le scénariste espagnol et l'acteur d'origine italienne. Entre eux, l'idée de la projection de l'Aveu dans la Mecque du communisme était depuis des années devenue un sujet de plaisanterie. Quand on passera L'Aveu à Moscou, les poules auront des dents, les poissons des bretelles et les cochons voleront. Les trois amis étaient convaincus que de leur vivant, les Russes ne verraient pas le film.

Le miracle s'est produit.”



Un total coup de foudre pour ce livre flamboyant… qui m’a captivée… que je voudrais ne pas achever !

Commenter  J’apprécie          538
Les intellocrates : Expédition en haute intel..

C’est un très beau livre écrit par les deux auteurs français Hervé Hamon et son confrère associé Patrick Rotman,un livre que j’ai trouvé formidable par son histoire littéraire et sa culture et à travers ces informations recueilli et qu’ils sont d’une vitalité pour la scene intellectuelle du fait c’est ce qui domine la classe social française en fait celle la m’inspire beaucoup et me laisse très attiré,ce livre à beaucoup marqué mon attention car il est de classe intellectuel ce qui fait de nous une distinction moral.

Commenter  J’apprécie          00
Mai 68 : Veille du grand soir

Le lecteur doit être prévenu que le Général de Gaulle ne sera pas montré sous son meilleur jour avec toute l'aura qu'on lui connait. Néanmoins, cela traduit la réalité du moment avec un vieil homme de 77 ans après une vie politique déjà bien remplie en péripéties. On verra également ses divergences de vue avec un Pompidou qui se révèle être un plus fin stratège.



Bien entendu, la part belle sera faite à Dany le rouge ainsi que de toute une clique de révolutionnaires voulant changer le monde. Encore que, on comprendra que le but n'était pas forcément d'avoir le pouvoir mais améliorer les conditions de vie des français ainsi qu'un changement de mentalités vers plus de libertés (Professeurs, vous êtes vieux, votre culture aussi !). Tout cela se terminera par la victoire écrasante des gaullistes aux élections de Juin 1968 qu'on a baptisé les élections de la peur. En fait, le Général va encore rester accroché un an au pouvoir avant de tirer sa révérence.



On voit également que ce mouvement était très divisé et qu'il est mort faute d'avoir pu donner une impulsion politique. Ni Pierre Mendès-France, ni François Mitterrand et encore moins les communistes en ont profité. Ce n'est pas le fruit de ma réflexion personnelle mais le message véhiculé par les auteurs qui se sont solidement documentés.



Attention que cette BD ne donne pas de mauvaises idées car nous savons tous comment se termine les révolutions. le grand soir n'aura pas lieu. Cependant, ce mois de Mai où la jeunesse a été sévèrement châtiée marquera à tout jamais les esprits. Une oeuvre riche en enseignements.
Commenter  J’apprécie          60
Montand raconte Montand

Montand raconte Montand, propos recueillis par Hervé  Hamon et Patrick Rotman.

Montand se livre.

Montand se dévoile.

230 pages pour résumer la vie d'un des plus grands artistes français,  c'est peu.

Mon sentiment quand j'ai refermé ce livre ?

J'en sais assez.

Il ne savait pas que peu de temps après il ne serait plus là, que son récit s'arrêtait ainsi brusquement, qu'il ne réaliserait jamais son projet de remonter sur scène devant son fils.

Ici, donc, il nous raconte la vie d'un fils d'immigrés italiens, son enfance marseillaise, ses débuts dans le monde du travail à onze ans dans une usine (et là, clin d'oeil à une actualité récente de notre quotidien de confiné ) de pâtes... ou ce CAP de coiffeur, métier dans lequel on a du mal à l'imaginer, ses débuts dans le monde de la chanson et son ascension jusqu'au sommet de la célébrité internationale. Son engagement politique aussi, bien sûr, même si, ici, il se défend de bien des actes ou des idées qu'on lui a facilement attribués.

Montand, c'est la scène, évidemment,  mais aussi le cinéma.

Ce 7ème art qui lui donnera une épouse qu'il adorera (malgré quelques infidélités qu'elle lui pardonnera) Simone Signoret, Casque d'or inoubliable et quelques aventures avec des actrices aussi sublimes que Marilyn.

Mais ce que je retiens de ces entretiens, c'est cet égocentrisme. Certes, comparé à une certaine star de notre cinéma nationale, il n'emploie  pas la troisième personne, mais le "Je" quasi permanent démontre un certain égoïsme. D'ailleurs, plusieurs fois, il reconnaît qu'il peut paraître sévère envers tous ces gens qu'il a croisés au cours de sa vie.

Personne n'y échappe,  célèbres ou non, qu'il les aime ou les déteste, seule sa personne semble compter.

Il a une étrange façon,  par exemple, de parler de la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle il a pu continuer sa carrière, sans collaborer, sans résister et en réussissant à échapper aux STO, grâce à des appuis qu'il pense à peine à remercier.

On a l'impression que tout ce qui lui est arrivé est on ne peut plus normal et quand il se permet un quelconque écart, il s'empresse de le justifier et de s'en excuser. Il ne comprendrait pas qu'on lui en fasse grief.

Bon, en si peu de pages,  on comprend qu'il ne s'étende pas, mais quand on a vecu des histoires d'amour avec Edith Piaf, Marilyn ou Simone, entre autres, on pourrait s'attendre à un peu plus d'égards envers elles. N'ont-elles été que des parenthèses ?

Je m'imaginais Montand différent, plus humain.

Ici, au travers de ses mots, je le trouve froid.

On peut dire qu'il était une bête de scène, et Dieu sait s'il l'était, mais quand c'est lui qui le dit, celà prend une autre résonance.

À 67 ans, il devient père, il assume et se promet de montrer à son fils qui il était,  lui, le petit Ivo Livi devenu Yves Montand, la vie en a décidé autrement.







Commenter  J’apprécie          311
Mai 68 : Veille du grand soir

Un roman graphique que j’aurai aimé plus romanesque que documentaire.

Du coup je trouve ça un peu rébarbatif mais très complet. L’auteur a su transmettre les différents événements de cette période sans parti pris. Côté syndical ministériel et étudiants sont bien retranscrits. Mais trouve le rythme un peu trop lent.

Le graphisme est assez plaisant même si certains personnages sont trop ressemblants les uns avec les autres. Je trouve aussi que les expressions sont parfois trop caricaturales avec une impression de vieillissement.

Les personnes ayant vécu cette période vont néanmoins certainement s’y retrouver.
Commenter  J’apprécie          20
Octobre 17

Patrick Rotman et Benoît Blary décrivent pas à pas les mois qui ont précédé la révolution russe d'octobre 1917. Les personnages sont réussis mais les décors sont parfois trop simplifiés. Ce récit historique est intéressant sans être passionnant.
Commenter  J’apprécie          90
Mai 68 : Veille du grand soir

On applaudit la volonté d’instruire mais l’originalité vient à manquer. La présence de ce personnage fictif de l’étudiant en histoire semble factice, comme s’il avait fallu rendre le propos moins rugueux, moins sec, moins austère.
Lien : http://www.bodoi.info/mai-68..
Commenter  J’apprécie          00
Mai 68 : Veille du grand soir

Excellent album qui raconte les jours de mai 68. Une excellente explication des discussions, négociations politiques, des rebondissements des évènements et les stratégies des hommes politiques des organisations syndicales. En moins de 200 pages un très bon résumé des évènements, pédagogique, complet. Un dessin qui ne m'a pas convaincu, mais qui ne gêne pas la qualité global de l'album.
Commenter  J’apprécie          30
Mai 68 : Veille du grand soir

De la difficulté ou du plaisir ... de replonger dans ses souvenirs ...

Ah les souvenirs, le 6 Mai 1968, après avoir participé à la rédaction de tracts, les avoir distribué, voté la grève dans notre école (école nationale de chimie, physique et biologie de Paris), déambulé dans le quartier latin vers la Sorbonne, (zone bloquée par des hordes de CRS qui empêchaient toutes approches), écouté les consignes données par ces forces de l'ordre, "choisissez de taper sur les filles, c'est plus facile", ...

J'étais place Maubert, j'ai vu de mes yeux vus les CRS chargés, j'ai vu de mes yeux vus courir de simples lycéens qui tout comme moi cherchaient à se protéger des coups qui pleuvaient, j'ai couru et avec d'autres, nous nous sommes réfugiés dans le hall d'un hôtel chic avec le personnel qui ne comprenait pas ce qui se passait .... et puis je suis rentrée chez moi, mes parents n'ont guère apprécié mes exploits et j'ai été envoyée dans ma chambre avec interdiction de sortir, il me restait le transistor ....

Car en ce temps là, Monsieur, les journalistes étaient dans la rue et tenaient au courant le peuple de France de ce qui se passait !

Ah les souvenirs, comment un livre nous y replonge.

Alors ce qu'il nous en reste, de beaux slogans :

J'ai quelque chose à dire mais je ne sais pas quoi !

Quand l'assemblée nationale devient un théâtre bourgeois, tous les théâtres bourgeois deviennent des assemblées nationales !

Les hommes ne seront libres que quand ils cesseront de rêver la nuit !

.... loin de tous ces slogans plus ou moins utopistes certainement plutôt beaucoup plus que tout !

N'oublions jamais ce que fut mai 68, une histoire où il ne s'agissait pas de prendre le pouvoir mais de prendre la parole,

Et ça, cinquante années plus tard, la parole est la plus belle victoire de cette veille du grand soir, le grand soir n'ayant jamais eu lieu !
Commenter  J’apprécie          50
Génération, tome 1 : Les années de rêve

La naissance, la montée puis l'apparition au grand jour lors de mai 68 des mouvements de contestation « d'extrême-gauche ».

Au-delà de l'analyse de ce qu'on appellera les « groupuscules », l'intérêt du livre réside dans les destins individuels et les ressorts psychologiques de leurs dirigeants.

C'est là, qu'une mise à jour s'imposerait : que sont-ils devenus ? Il y aurait beaucoup de surprises !

Commenter  J’apprécie          50
Mai 68 : Veille du grand soir

Une BD qui aide le lecteur à mieux comprendre la "chimie" de cette révolution moderne qui a bousculé la France entière et qui l'a fait évoluer dans ses mentalités.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
Commenter  J’apprécie          00
Mai 68 : Veille du grand soir

Excitée de faire partie des Explorateurs de la BD du site Lecteurs.com avec qui je ne suis plus à mon premier partenariat, je l'ai été encore plus en recevant Mai 68 : La veille du grand soir. Alors que ce mois de mai débute sur des docus retraçant les événements, j'ai pu attaquer les faits par le prisme de la bande dessinée et ça, c'est vraiment chouette ! Patrick Rotman et Sébastien Vassant, m'ont entraîné avec eux dans l'Histoire d'une France enlisée, marquée par une contestation sociale et générale du pouvoir en place. Tiens, tiens, ça me rappelle quelque chose... De cette frise historique au jour le jour, la double approche entre souvenirs de Patrick Rotman et scènes au plus haut sommet de l'Etat permet de mieux comprendre les enjeux politiques et sociaux. Une question demeure : apprend-on du passé ? Au vu des informations des dernières semaines, pas sûr... 



A travers le regard d'un étudiant pris par hasard dans le feu d'une révolte, nous lecteurs, sommes témoins d'un mouvement d'une ampleur considérable. De la Sorbonne à l'Elysée, de la rue aux usines Renault, nous assistons au déroulement des événements pour mieux en saisir les enjeux. De Conh-Bendit à De Gaulle, la personnalité des protagonistes se révèle et s'étire pour dévoiler la complexité du pouvoir.



Sous les traits de cette bande dessinée historique, rien n'est plus actuel. Le combat de la rue, des plus modestes contre le régime, est presque une banalité. Ce qui fait la particularité de mai 68 est la révolte générale issue d'une crise existentielle comme il y en a si peu. D'abord étudiante et se voulant anti-capitaliste, ce vent de contestation s'étend à la rue, aux ouvriers comme à tous corps de métier.



En côtoyant la figure étudiante emblématique de Cohn-Bendit, en vivant la nuit des barricades ou encore la prise du théâtre de l'Odéon, notre étudiant-témoin confirme la complexité interne entre volonté de changement, violences policières subies et parfois provoquées, méfiance envers les syndicats et instabilité politique.



De ce malaise social évident, l'audace et l'improvisation estudiantine provoque assurément une fracture entre l'Elysée et Matignon, entre De Gaulle et son Premier ministre Pompidou, révélant ainsi une méconnaissance des revendications sociales de son propre pays, quitte à user de mépris et de violences envers les classes. Ça ne vous rappelle rien ? Vraiment ? 



De cette BD aux traits levés, aux couleurs unies et assez ternes avec pour volonté de mettre en avant les dialogues, j'y ai vu le reflet d'une époque en proie aux réflexions. Comme une remise en question d'un modèle de vie.



Finalement, cette lecture me conforte dans un parallèle saisissant de notre société actuelle. Parallèle entre insupportables violences policières. Parallèle entre guerres de communication. En effet, lors des événements, le pouvoir en place restreint puis interdit toutes communications de l'ORTF (Office de Radiodiffusion-Télévision Française) voulant informer les citoyens. La comparaison peut paraître exagérée, mais pas quand un gouvernement muselle, avec une volonté de contrôler et reporter les fautes sur les médias, et surtout en préparant une loi sur le secret des affaires stigmatisant encore plus les journalistes. Et la liberté d'expression dans tout ça ? 



Ce que j'en tire, est une revendication commune au mouvement de mai : un NON progressif au modèle capitaliste et libéral.



Ce roman graphique à la particularité de survoler d'un regard critique toutes les strates de l'Histoire, le tout avec cohérence. Documents à l'appui et fiches descriptives, il me manque cependant une mise en situation générale de la vie des Français qui expliquerait ce vent de révolte. La contestation n'est jamais vaine, car n'oublions pas que ce que nous avons aujourd'hui n'est que le résultat des batailles d'hier et encore plus de demain.



Pendant cette lecture, j'ai choisi de boire un thé Betjeman & Barton intitulé "Une belle histoire..." et je pense que vous comprendrez pourquoi ! 
Lien : http://bookncook.over-blog.c..
Commenter  J’apprécie          61
Mai 68 : Veille du grand soir

À quelques semaines du jubilé de la crise sociale qui a marqué la fin des années 1960, La veille du grand soir constitue un excellent exercice de vulgarisation.




Lien : https://www.bdgest.com/chron..
Commenter  J’apprécie          00
Mai 68 raconté à ceux qui ne l'ont pas vécu

Ce petit livre de Patrick Rotman écrit il y a 10ans, retrace le contexte et les évènements de ce mois de mai qui s’est prolongé jusqu’en juin. L’opuscule se lit bien, est intéressant et redonne le contexte intellectuel et politique.



suite à lire sur mon blog
Lien : http://jimpee.free.fr/index...
Commenter  J’apprécie          10
Mai 68 : Veille du grand soir

Sur presque 200 pages les auteurs dressent les faits chronologiques de ce mois de mai 68 assortis de quelques explications pour éviter de perdre tout lecteur qui n'aurait pas vécu cette époque.



Les auteurs ont choisi de nous faire traverser les évènements au travers de dialogues d'un jeune couple qui nous permet de comprendre l'évolution des questions politiques ou existentielles de la jeunesse sur une si courte période. La force de cette BD est d'abord une justesse historique et sa capacité à nous projeter dans les têtes et pensées des nombreux protagonistes. Tout y est ou presque l'évolution du mouvement étudiant, la récupération par les syndicats, le pourrissement dans une ambiance de foisonnement d'idées révolutionnaires et enfin les hésitations et récupérations politiques par le pouvoir en place.

Ce roman illustré intéressera les « vieux » passionnés de politique qui ont traversé cette époque, les jeunes aussi qui se demandent pourquoi et comment Mai 68 et ce qu'il en reste aujourd'hui.




Lien : https://domiclire.wordpress...
Commenter  J’apprécie          20
Mai 68 : Veille du grand soir

« D'où tu parles », camarade ?



Patrick Rotman, auteur-acteur de ce récit met en scène sa propre jeunesse en mai 68. Nombreuses sont déjà ses productions sur le sujet tant écrites qu'audiovisuelles – cette fois, sous forme de bande dessinée.



Serge, l'étudiant qui l'incarne est un novice en politique. C'est dans les rues explosives du Quartier Latin qu'il connaîtra ses premiers émois militants mais aussi amoureux, le feu de la passion que seules les eaux tourmentées de la désillusion finiront par éteindre.



Mais, avant que ce ruissellement de triste réalisme politique ne se transforme en fleuve intarissable, et emporte tous les idéaux de sa jeunesse...



Avant se la France ne se retrouve devant un « gouffre » qui lui donnera le « vertige »...



Avant que s'allient un pouvoir hors des réalités sociales avec des syndicats, qui préfèrent se couper de leur base pour mieux la contrôler et conserver son petit pré carré de dorures officielles....



Avant le renoncement...



« Venez-y, esclaves »,



Venez goûter, ne serait-ce qu'une heure à l'espoir. Celui de voir votre vie meilleure, et celle de vos proches aussi. Un monde nouveau, humain et solidaire...



« L'imagination prend le pouvoir »



Un sentiment de tous les possibles parfaitement retranscrit dans ce scénario essentiel, et sublimé par les dessins de Sébastien Vassant aussi expressifs qu'esthétiques.



« La veille du Grand Soir » est peut-être demain.
Commenter  J’apprécie          1032




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Patrick Rotman (452)Voir plus

Quiz Voir plus

Le Japon 🗾

Combien y a t-il de systèmes d'écriture au japon?

2
7
3
45
8

5 questions
14 lecteurs ont répondu
Thèmes : japon , culture généraleCréer un quiz sur cet auteur

{* *}