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Critiques de Patrick Rotman (78)
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Mai 68 : Veille du grand soir

Nanterre, le 22 mars 1968, à 1 heure 30 du matin, pour protester contre l'arrestation de Xavier Langlade, membre du JCR (Jeunesse communiste révolutionnaire), Cohn-Bendit et ses amis sonnent le rappel des troupes et occupent la tour administrative de l'université. Dans les jours qui suivent, l'agitation sur le campus devient permanente. Les étudiants écrivent des slogans provocateurs contre le système qu'ils jugent réactionnaire du genre : « Professeurs, vous êtes vieux, votre culture aussi ! ». Chimie de situationnisme et de surréalisme, l'esprit de mai naît là. Le 2 mai, le doyen, exaspéré par le désordre, décide de fermer l'université. Le lendemain, les contestataires se donnent rendez-vous dans la cour de la Sorbonne. De Gaule envoie la gendarmerie et fait arrêter 4 étudiants, les leaders dont Cohn-Bendit. Face à la violence des forces de l'ordre, la décision arbitraire du président met le feu aux poudres, la révolte est en marche, les étudiants ignorent encore qu'ils vont écrire une sacrée page de l'histoire de cette seconde moitié du vingtième siècle. La France entière va devenir solidaire, les intellectuels, les artistes, les ouvriers. De Gaule devra faire des concessions, Pompidou en profitera pour tenir tête au Général qui est une institution à lui tout seul. La France va vivre un « joli » mois de mai, agité, révolutionnaire, le pays est presque en état de siège. Mais le vieux politicien a plus d'une carte dans ses manches, ce n'est pas à un vieux singe qu'on apprend à faire des grimaces…



Comme un reportage illustré, cette bande dessinée, qui se veut neutre, nous raconte avec force de détails historiques et politiques la révolution célèbre de mai 68. Elle est encore dans tous les esprits, même des personnes comme moi qui n'avait que 5 ans lors de ces évènements. Je n'en ai aucun souvenir direct mais comme tous les gens de ma génération, j'ai mes soixante-huitards dans mes relations. Attiré depuis ma plus tendre jeunesse, malgré une tentative d'éducation sévèrement catholique de la part de mes parents, par l'anarchie, cette courte mais intense période le l'histoire de France et d'Europe me fascine. Le livre est chronologiquement bien composé. Je peux lui reprocher de ne pas nous décrire la vie des jeunes en France avant ce fameux mois de mai. La jeunesse bridée, sévèrement châtiée, où les punitions corporelles étaient monnaie courante et légalisées par le système. Rien n'empêchait des enseignants de choper un élève et lui raser les cheveux s'ils les trouvaient trop longs et provocateurs. Et que dire de la liberté des jeunes femmes ? Je peux aussi reprocher à cet ouvrage de s'arrêter avec les événements et de ne pas nous offrir les changements profonds qu'a apporter le mouvement révolutionnaire et les après mai 68. Mais je dois dire que ce livre est riche en enseignement historique. C'est, comme je l'ai déjà dit, un bon reportage historique. Le trait est par contre, volontairement flou, enfin, il manque un peu de netteté. le choix des tons est lui aussi assez neutre. Le texte est parfois trop serré, ce qui rend de temps à autre la lecture difficile mais dans l'ensemble, j'ai vraiment apprécié cette bande dessinée historique. A moi maintenant de chercher ce qu'il reste dans notre société comme vestige bénéfique de ce moi de mai. Surtout que depuis quelques années, j'ai l'impression que nous faisons de grandes marches arrières. Le communisme est mort, le capitalisme lui a survécu et devient de plus en plus étouffant, le SIDA a une tendance à freiner si pas bloquer la révolution sexuelle, le féminisme né de mai 68 est devenu silencieux. Il serait peut-être temps de reformer les barricades et de nouveau enflammer les rues. Qu'en pensez-vous. Et toujours le poing levé !

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Octobre 17

Inévitable en cette année commémorative, la Révolution russe racontée par un historien tout à fait légitime sur le sujet. Hélas, son récit n'échappe pas au cours magistral.
Lien : http://www.actuabd.com/Octob..
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Génération, tome 1 : Les années de rêve

Image très fidèle de ce passé, pour ceux qui l'ont connu. Excellent.
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Octobre 17

Octobre 17 ou plutôt l'année 1917. Cette bande dessinée retrace l'année de révolutions en Russie. Parfaite dans sa trame historique, elle permet de comprendre la complexité des mouvements politiques et revolutionnaires. A conseiller aux amoureux et curieux de l'histoire mais également aux collégiens/lycéens. Ce sont les histoires qui forment l'Histoire.
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Un homme à histoires

Un jeu de l’esprit agréable et alerte… Le narrateur, aussi fictif que crédible, se glisse dans la peau d’un journaliste de la quatrième république, au service de l’Express puis du Monde. Il va suivre pas à pas François Mitterrand tout au long de la deuxième moitié de la quatrième république. Affaire des fuites, affaire du Bazooka et Affaire de l’Observatoire. Autre manière de raconter cette époque, vue de l’intérieur, sans complaisance aucune, mais aussi sans hargne inutile. On y voit Jean-Jacques Servan-Schreiber, Françoise Giroud, François Mauriac, Pierre Mendes-France tels que, sans doute, ils étaient vraiment et tels qu’on les imaginait. Livre intéressant en ce qu’il décrypte la dureté de la vie politique, les coups tordus et la méchanceté qui y prévaut. Et puis, c’est l’histoire d’un formidable destin… Mitterrand n’est jamais idéalisé, même si on ne peut s’empêcher d’admirer un destin aussi romanesque, façonné par une ambition démesurée, une intelligence rare, un cynisme prégnant et des fragilités masquées. Rotman réussit ce prodige à nous faire vivre une époque révolue en nous en donnant le parfum et en nous transportant le passé en le rendant incroyablement familier. Au-delà de l’intérêt historique, Un homme à histoires véhicule dès lors un profond sentiment de nostalgie.

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Un homme à histoires

Rotman Patrick – "Un homme à histoire : roman" – Seuil, 2016 (ISBN 978-2-02-130827-3)



Un livre de journaliste, et plus spécifiquement de l'un de ces innombrables journalistes posant à l'intellectuel "de gôôôche", Rotman est d'ailleurs suffisamment connu dans ce genre-là (voir ses précédents ouvrages et ses films documentaires) pour qu'il soit inutile de s'y attarder.

L'ouvrage prend donc un intérêt puisque rédigé par l'un des membres incontestés de cette nomenklatura, et qu'il traite justement de François Mitterrand, l'incarnation politique archétypale de cette caste qui est parvenue à s'imposer dans toute la sphère journaleuse et cultureuse depuis des décennies.



Faiblesse majeure toutefois de ce livre qui se veut (p. 12) "un roman vrai et vrai roman" : l'auteur est né en 1949, il n'était donc qu'un enfant pendant la période traitée ici (celle de la Quatrième République, de la guerre d'Indochine à celle d'Algérie, soit grosso modo la période 1946-1958, avant l'arrivée de Charles De Gaulle au pouvoir). Il doit donc s'en remettre (comme il le reconnaît pp. 549-550) à des "sources" dont la liste fort incomplète ici fournie, montre à quel point elles sont de même obédience idéologique que celle de l'auteur lui-même, et donc fort peu critiques (particulièrement choquant de la part de quelqu'un qui a soutenu une thèse en histoire).

Plus malhonnête encore, pour faire plus vrai, l'auteur se dissimule derrière un pseudo journaliste qui aurait écrit cet ouvrage vers 1975-1976 et aurait vécu en direct les évènements relatés ici (sans jamais oublier ce véritable tic du journaleux consistant à s'auto-louanger régulièrement au fil des chapitres).

Et il va de soi qu'il met en scène de nombreux journalistes ayant réellement existé, en portant aux nues le microcosme entourant les inénarrables clowns que furent le richissime play-boy Jean-Jacques Servan-Schreiber flanqué de son reflet au féminin Françoise Giroud.

Nous barbotons là encore dans le microcosme de ces journaleux qui savent tout mieux que tout le monde et se rengorgent à longueur de colonne en donnant des leçons aux véritables responsables qui sont aux manettes : c'est tellement facile... et la "brillante" carrière politique du même JJSS montrera à quel point ces gens ne sont que des moulins à paroles. Notre auteur bave littéralement d'admiration devant ce couple, un peu comme tous ces intellos qui se prosternaient devant le tandem Sartre-Beauvoir : ces gens-là ont besoin de gourous.



Le lecteur ne peut toutefois qu'espérer que l'auteur exagère considérablement le poids et le rôle des journaleuses et journaleux lorsqu'il nous laisse entendre que le sort du pays se décidait finalement autour de la table de rédaction du magazine "L'Express" : ceci étant, on aurait là l'une des explications des échecs répétés de Pierre Mendès-France.



Autre faiblesse de ce livre : la véritable haine que l'auteur voue à Michel Debré l'entraîne vers des sommets de ridicule. Après le chapitre consacré à l'affaire du bazooka (avec le journaliste planqué derrière une porte dans le bureau du Mitterrand), le comble est atteint avec la "démonstration" visant à prouver que c'est Debré qui incita Mitterrand à organiser le vrai faux attentat de l'Observatoire (des années plus tard, le quotidien "Le Monde" publia un article d'une pleine page démontrant que les turpitudes du Strauss-Kahn étaient pratiquement organisées par Sarkozy – la veine ne s'épuise pas).



Encore une autre faiblesse : livre de journaliste, cet ouvrage se résume en fait à la relation de trois affaires qui défrayèrent la chronique en leur temps : les fuites au Conseil Supérieur de la Défense Nationale (Mitterrand alors ministre de l'intérieur, directement concerné et soupçonné), l'attentat contre Salan (1957, affaire du bazooka), le vrai faux attentat de l'Observatoire (1959 – Mitterrand vraie fausse victime), le tout monté en épingle, en suivant les techniques rodées du sensationnalisme afférent au journalisme de bas niveau qui est hélas de loin le plus pratiqué.

Pratiquement rien sur le reste de l'actualité, l'auteur se cantonne à la sphère restreinte des petits jeux politiciens caractéristiques de la Quatrième République.



Enième faiblesse : l'auteur passe très très vite sur les liens entre Mitterrand et les mouvements d'extrême droite auxquels il resta fidèle toute sa vie (et qui organisèrent, probablement à sa demande, le vrai faux attentat de l'Observatoire). C'est tout de même lui qui – une fois devenu Président de la République – détruisit le Parti Communiste en veillant à ce que son électorat dit contestataire glisse quasi immédiatement dans l'escarcelle du Front National, sortant ainsi des limbes ce parti alors quasiment inconnu du grand public (élections à la proportionnelle de 1986).



Pour conclure, il semble que l'admiration de l'auteur atteigne à l'inconditionnel lorsqu'il évoque – plein d'admiration et à d'innombrables reprises – l'activité érotomane de Mitterrand, savourant ses métaphores zoologiques appliquées aux starlettes et autres naïves jeunettes. Là encore, Mitterrand eut de piètres héritiers, entre le DSK obligé de recourir à Dodo la Saumure pour trouver "du matériel", l'inénarrable Président cocufiant sa journaleuse maîtresse avec une starlette, et leurs compères moins gradés se contentant de harceler les pôvres petites militantes avides de réussite... Le mépris de la féminité semble une constante de ce milieu-là.



Finalement, l'intérêt de cet ouvrage réside dans une démonstration tout à fait involontaire de la capacité de nuisance phénoménale et de manipulation constante qu'eut ce Mitterrand sur l'ensemble de la gauche de bonne foi (ça existe). On comprend mieux aussi comment se forma la caste corrompue, arrogante et méprisante qui dirige le PS depuis les "années Mitterrand".



Un roman que l'on peut donc lire, avec précaution. Mieux vaudrait s'en remettre à des travaux d'historiens fouillant des sources variées... et les citant in extenso, comme le font tous les historiens honnêtes.

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Tu vois, je n'ai pas oublié

Évidemment, Hamon et Rotman se sont délectés à narrer l'existence passionnante et mouvementée de Yves Montand, de la naissance en Toscane à la fuite de la famille en France, de l'enfance pauvre du petit immigré à l'adolescent de la Cabucelle, qui trime pour ramener un salaire d'appoint à sa famille, tout en rêvant cinéma américain et chansons ! et bien sûr, toute la suite, les premiers concerts à Marseille, le départ à Paris, les débuts de sa carrière puis la reconnaissance de son talent, les rencontres qui vont changer sa vie, celle de Piaf bien sûr "son mentor artistique" et passion d'un temps et celle de Simone Signoret, La précieuse compagne, enfin le compagnonnage avec le parti communiste puis le désengagement intervenant peu à peu lorsque Montand prend conscience des mensonges, des turpitudes et des couleuvres que le PCF a tenté de faire avaler à ses ouailles.



Hamon et Rotman ont su dresser un panorama vivant et intéressant de la situation politique d'après guerre, avec en France l'influence prépondérante du PCF, qui a largement profité de son implication dans la Résistance, et à l'international le durcissement des rapports est-ouest, le conflit en Corée, les sinistres effets du maccarthysme, le rapport Krouchtchev suite à la mort de Staline, l'invasion soviétique en Hongrie, tous événements dans lesquels le couple Montand s'est largement impliqué ! à ce sujet, la tournée dans les pays de l'est fin 1956 demeure emblématique.



Les deux auteurs n'ont bien entendu pas écarté le Montand comédien, hâbleur, dont la faconde réjouissante a insufflé tant de fantaisie bienvenue à ses rôles, pas davantage que le Montand tragédien, dont la composition hallucinante de vérité cauchemardesque dans "l'Aveu" a laissé une telle empreinte dans l'esprit de ceux qui ont vu ce film ! ce rôle, littéralement "habité" par Montand tient toute sa force dans la volonté qu'a eue l'acteur d'exorciser ses aveuglements sur la réalité du communisme, tel que pratiqué par Staline et autres infects personnages !



Mais ce qui fait le sel de cet ouvrage et lui donne son incomparable saveur c'est la manière dont les auteurs nous racontent Montand chanteur, Montand bête de scène, apprivoisant le public, lui susurrant certaines mélodies, lui en assénant d'autres, magicien qui, d'un geste, d'une intonation, parfaitement choisis, délicatement ciselés, transforme chaque chanson en véritable oeuvre d'art.



Ce Montand là, dont tout geste, tout mot, toute danse esquissée, toute déambulation sur scène donnent une sensation d'évidence, de talent inné, nul n'imagine à l'entendre ou le voir qu'il s'agit là du fruit d'un labeur acharné, où presque chaque syllabe, pourrait-on dire, fait l'objet d'un délicat travail de mise au point. Quant au résultat ? tout est tellement évident que cela semble couler de source, comme une respiration, émanant de façon parfaitement naturelle.



Montand, c'est d'abord et avant tout un forçat. Mais à l'écouter, nul ne s'en aperçoit.

Conscient de ses défauts, grâce entre autres à Edith Piaf, il a eu la volonté de s'améliorer : l'accent, la maîtrise de la voix, le contrôle de la gestuelle, destinée à accompagner les textes, ces textes patiemment choisis pour former un ensemble cohérent qui corresponde à son attente et confère au récital la couleur qu'il entend lui donner. Il voulait la perfection ; il a atteint la perfection ! et s'est donné tout le mal qu'il fallait pour l'obtenir ...

Montand, c'est aussi un ascète ! nul ne s'en douterait, tant cet homme semble enclin à croquer la vie sous toutes ses formes et l'a prouvé pendant un demi-siècle ! mais dès qu'il s'agit de préparer un spectacle, il devient ce forcené du travail, se soumettant à un régime spartiate, s'imposant les rythmes infernaux d'un labeur sans cesse repris et amélioré jusqu'à obtenir le résultat précis qu'il voulait atteindre.

Tout cela, Hamon et Rotman nous le distillent avec gourmandise et bonheur et nous restituent, comme si nous étions dans les coulisses avec la "groupie" Signoret toutes les émotions de ses spectacles d'une rare intensité de l'Etoile en 1951, qui inaugure une longue série de récitals à guichets fermés, à l'apogée triomphal de Broadway en 1959 ... sans oublier le retour inoubliable de 1981 et la consécration au Metropolitan Opera à New-York en 1982 !

Chapeau l'Artiste !



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L'âme au poing

Un livre-long métrage comme l'a imaginé l'auteur..

Une très belle découverte...

Un beau retour sur la seconde guerre mondiale et la Résistance sans caricature...et sans réel parti pris.

Un roman à décourvrir
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Génération, tome 1 : Les années de rêve

Le bouquin qu'il faut lire quand on s'intéresse à Mai 68 ou qu'on veut comprendre l'état d'esprit de ces "jeunes révolutionnaires sans révolution", animés par un romantisme révolutionnaire difficile à concevoir aujourd'hui. Ce gros livre foisonnant (près de 600 pages) se lit comme un roman. Je recommande sans réserve.
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Tant qu'il y aura des profs

Playdoyer en faveur des enseignants, ces mal-aimés critiqués à tout-va dont la société ne peut pourtant pas se passer
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Génération

Je constate avec surprise que, pour le moment, aucune critique n'a été postée au sujet de ces deux gros volumes qui retracent d'une manière vivante et détaillée tout un pan de l'histoire récente: d'abord l'épopée de Mai 68, ensuite la dérive gauchiste qui a suivi. Je comprends que les jeunes soient indifférents, mais n'y a-t-il pas encore quelques soixante-huitards motivés pour "regarder dans le rétroviseur" ? Pour tous ceux qui hésiteraient à lire "Génération", je conseille vivement la lecture de cet ouvrage qui fait le tour de la question d'une manière exhaustive..
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Les intellocrates : Expédition en haute intel..

Le livre est déjà ancien mais le propos et le fond restent d'actualité. Seules la géographie et la socio-composition de l'intellocratie française ont changé.



Il serait méritoire de reprendre la trame de ce livre et de l'actualiser. Au-delà d'une coupable immobilité qu'on y retrouverait, apparaît certainement de nouveaux lieux, de nouveaux visages et de nouveaux cercles d'influence.



Mais dans le fond, le regard des auteurs sur le "modèle" de l'intellocratie française marque la décadence de l'influence intellectuelle française, son chant du cygne.
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Tant qu'il y aura des profs

A la fois une reconnaissance du travail d'enseignant et un constat déprimant des échecs du système. Comment toute réforme ne profite qu'à l'élite et comment la machine de l'éducation se transforme en une trieuse éjectant impitoyablement les élèves jugés mauvais pour n'en conserver que la crème.

Un livre qui aura certainement mal vieilli car ancré dans son époque mais passionnant pour qui s'intéresse à l'histoire de l'éducation.
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Génération, tome 2 : Les années de poudre

Un récit haletant de ces quelques années autour de 68. Idéaux, utopies, espoir, drames, tout y est. Passionnant.
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Tu vois, je n'ai pas oublié

Fan d'Yves Montand avec sa belle voix sensuelle, j'ai apprécié ce livre, qui raconte la naissance en Italie, l'exil, la volonté de réaliser ses rêves, la rencontre avec Edith Piaf, puis tout s'emballe et on le retrouve à Brodway sur les planches et dans les bras de Marylin...

d'un côté on voit le petit émigré qui réussit en travaillant (chaque spectacle est soigné jusqu'au moindre détail) mais on découvre aussi l'homme avec ses croyances en un monde meilleur, son investissement dans le communisme, belle idée au départ et qu' il aura du mal à voir sous son vrai jour, malgré son voyage en Russie.

on voit aussi l'homme intime, séduisant qui plaît aux femmes, il y a aura la légitime : Simone Signoret qui va être son mentor sur le plan culturel et à laquelle il sera vraiment liée jusqu'au bout malgré les aventures multiples qui le rassurent.

quand on est émigré, c'est dur de faire sa place, il faut tout conquérir, rien ne va de soi, et ses succès féminins le rassurent comme succès dans les films ou dans les spectacles: il a tellement besoin d'être aimé, d'être reconnu.
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Les années 68

Cet énorme livre, peut-être le meilleur de tout ceux qui ont été écrits sur cette « décade prodigieuse » se compose de trois parties : 1/ le monde des sixties (sous la houlette de De Gaulle, la croissance s'affole, la société de consommation et de loisir se met en place, les jeunes prennent de l'importance, la musique, la mode, le cinéma sont en ébullition créative) 2/ Dix semaines qui ébranlèrent la France (avec une suite d'évènements décrite par le menu depuis la Commune étudiante, l'agitation partie de Nanterre, la grève généralisée, les pénuries, les grandes manoeuvres politiques et la manifestation gaulliste du 30 mai sur les Champs Elysées) 3/ Les temps changent (un peu partout dans le monde, avec l'entrée des tanks de l'armée rouge dans Prague, les assassinats de Martin Luther King et de Robert Kennedy, l'homme sur la Lune, la mort de De Gaulle, les grands festivals tels Woodstock ou l'île de Wight, les communautés hippies, la révolution sexuelle, la fin de la guerre du Viet-Nam, les boat-people, le problème palestinien, la bande à Baader, l'avortement, les débuts de l'écologie militante, le Larzac, les Khmers rouges...)

Les années 68 ne se résument donc pas seulement à la secousse violente ou au spasme paroxystique des évènements proprement dits, elles s'étalent largement dans le temps et l'espace et auront toutes sortes de répercussions jusqu'à nos jours et l'onde de choc même assagie et retombée poursuivra encore longtemps sa progression. Un album magnifique qui restitue fort bien le lyrisme et la violence d'une époque inventive au travers de textes, de photographies, de dessins, d'affiches, de graffiti ou de pochettes de disques. Le lecteur ayant vécu cette époque n'apprendra pas grand chose. Il pourra cependant se rappeler avec nostalgie certains petits faits oubliés. Les plus jeunes comprendront mieux d'où nous venons et sans doute aussi où nous allons. Seul léger reproche : avec le recul de presque un demi-siècle dont nous bénéficions maintenant, les auteurs auraient pu dévoiler un peu plus les « dessous », les secrets bien gardés de toute cette effervescence qui fut « orchestrée ». Mais, comme dirait Kipling, ceci est une autre histoire.


Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Tu vois, je n'ai pas oublié

Pour les inconditionnels d'Yves Montand,ce livre s'impose.

Mr Montand on aime ou on aime pas.

Ce livre retrace le parcours exceptionnel d'un homme toujours au coeur des combats. Les siens et ceux des autres.
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L'ennemi intime

Sur un sujet toujours brûlant.



La sortie du film « L’ennemi intime » de Florent Emilio Siri consacré à la guerre d’Algérie m’avait amené à relire l’ouvrage éponyme de Patrick Rotman sorti en 2002.



Avant tout, Patrick Rotman n’est ni historien, ni combattant de l’époque. Mais il va nous parler d’histoire.



De fait, l’ouvrage de Patrick Rotman est un assemblage de témoignages. Témoignages d’acteurs majeurs, d’engagés et surtout d’appelés du contingent. Son sujet central est clairement la torture durant la Guerre d’Algérie, ses origines, l’engrenage de son développement, sa justification à tous les niveaux de l’engagement des militaires français.

L’intérêt principal de l’ouvrage est d’essayer de comprendre le « comment en est-on arrivé à pratiquer la torture au niveau de l’individu » et « comment vit-on avec cela 40 ans après les événements ? ».



Pour le reste,...

.../...
Lien : http://www.bir-hacheim.com/l..
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