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Critiques de Paul Greveillac (134)
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Art Nouveau

Est-ce que la silhouette d’une ville est semblable à celle d’une femme ? Lui faut-il les mains d’un homme expert pour la rendre plus séduisante et belle, gaie et envoûtante ? Songez-y : que serait Monaco sans la main de François Blanc ou Paris sans Haussmann ? Nous voilà embarqué en 1890, avec un jeune architecte, juif et viennois, qui file à Budapest pour conquérir le monde. Chouette, un nouveau « Père Goriot ». Avec dans la peau de Rastignac, notre jeune héros. Et dans celle de son vieil oncle, serrurier, le vieux Goriot et sa mine déconfite. Mais, ici, on se pavane dans les bureaux d’un architecte qui est un petit génie. Et ça tombe bien parce que l’architecture a le vent en poupe : c’est une période innovante et palpitante, follement créative. Il est amusant de lire ce roman et, en même temps, de pointer sur Internet les monuments décrits. Ainsi on découvre des splendeurs. Le XXème siècle pointe son nez sous de beaux auspices : il est brillant, gai et insouciant. Il doit nous emporter, avec grâce et talent dans un monde fascinant. Alors, que se passe-t-il ? Pourquoi tout vacille? Notre architecte nous répond : dès que le monde se détourne du rêve et de l’art, il sombre. Sans rêve, l’ambition trébuche, elle devient fragile et arrogante. Le monde plonge alors dans l’incertitude et la guerre. Toute beauté s’éteint. Un roman qui frôle notre actualité. A dévorer.
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Maîtres et Esclaves

Un roman qui débute pendant les atrocités de la révolution culturelle et qui se poursuit jusqu'en 1989 en Chine.

On suit le destin de Kewei.

C'est sombre comme l'époque ; il est question de pauvreté, de violence, de misère, de famine, de froid, de délation, de dictature, de culte de la personnalité, de lavage de cerveau et de grande solitude aussi.

Il est très difficile de s'attacher aux personnages tant tout cela est réaliste.

L'écriture est ciselée, élégante et sans jugement dans sa description de la brutalité des faits.

Il y a néanmoins quelques longueurs surtout sur la fin.

Cela reste un roman puissant.
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L'étau

L'Etau est le troisième roman de Paul Greveillac que je lis . Après Maitres et esclaves et Art Nouveau , on sent une continuité dans l'œuvre de l'auteur.

D'abord le 20ème siècle , ensuite un sujet ancré dans la réalité de l'Histoire. Toujours un savant mélange de réel et de fiction.

Dans Maitres et esclaves qui se passe en Chine on retrouve l'idée de l' Etau : l'oppression, le régime totalitaire, le pouvoir

Dans Art Nouveau il est question de l'architecture de la MittelEuropa entre Hongrie, Autriche et Allemagne. Ce sujet revenant dans l'Etau avec l'architecte hongrois Aldor Erkan.



Etau : Presse formée par des mâchoires qu'on rapproche à volonté, de manière à tenir solidement les objets que l'on veut travailler . Au figuré : ce qui opprime.



L'ensemble des personnages du roman de Paul Greveillac seront au prise avec cet étau.

Courant sur la totalité du 20ème siècle l'Etau est une réflexion profonde sur le jugement que l'on porte sur les évènements et les hommes et les femmes qui les vivent.

Dans les années 1990 ,Nad'a Zdrazilova est exclue de l'Université de Prague. Elle est victime d'une campagne de délation concernant son père qui aurait été complice des nazis durant la Seconde Guerre Mondiale. Son père Bohus Zdrazil est devenu PDG de l'entreprise Fernak à force de travail, après avoir démarré apprenti dans l'entreprise.

Fernak est une entreprise créée en Tchécoslovaquie au début du 20ème siécle par deux doux dingues : Viktor Forman et Viktor Jelinek.

Leur rêve : traverser l'Atlantique à bord de leur avion , leur bébé : L'Alkonost.

Au delà du rêve Fernak produit des avions et des voitures et devient le fleuron industriel de la Tchécoslovaquie.

Les années 30 arrivent tout comme l'annexion de la Bohème Moravie par l'Allemagne hitlérienne.

Fernak passe sous la coupe de Reinhard Heydrich , redouté et zélé nazi alorq que Bohus Zdrazil en est devenu PDG.

L'usine est réquisitionnée pour participer à l'effort de guerre en fabricant avions et chars.

Bohus Zdrazil est dans l'Etau : collaboration, résistance , résistance passive ?



C'est le centre du roman de Paul Greveillac.

Cette époque terrible ne peut être résumé à des jugements manichéens , nommant les bons et les méchants.

comment se permettre de juger 50 ans après ?

Pire : comment est il possible de juger des enfants pour ce qu'aurait éventuellement fait le père ? Quelle responsabilité des enfants sur le parcours des parents ?

Et que dire de cette ville-usine où les machines jouxtent les baraquements des ouvriers-prisonniers, sur le chemin de fours crématoires.

Pendant ce temps là de petits SS font main basse sur les œuvres d'art et trafiquent.

Terribles abymes. Que reste -il du destin de Bohus Zdrazil pris dans l'étau ?

Que découvrira Nad'a ?

Un roman, puissant, brutal, profond au service d'un monde non binaire.
Lien : http://auxventsdesmots.fr
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L'étau

Prague dans les années 30, alors qu’Hitler part à la conquête du pouvoir en Allemagne, Viktor Jelinek et Viktor Forman sont à la tête de la société prospère Fernak qui fabrique des avions et des voitures. Ils nomment comme P.D.G. Bohus Zdrazil que l’on surnommera le pape. A la recherche de nouveaux marchés, les États-Unis ne s’avèrent pas un investissement rentable. Ils se tournent vers l’Allemagne en pleine expansion. L’Histoire va vite rattraper L’usine Fernak lorsque les nazis lancés dans une guerre totale en Europe obligent la société tchécoslovaque à fabriquer des tanks. Alors se dessinent deux camps, celui des collaborateurs et celui des résistants.

C’est cet étau qui se referme petit à petit sur les personnages du roman de Paul Greveillac que l’auteur décrit avec beaucoup de talent. Il mélange les acteurs de la seconde guerre mondiale avec les personnages de fiction issus de son imagination. Cela donne au récit toute la vraisemblance de son histoire. Comme la société Fernak, beaucoup de sociétés ont été contraintes d’adhérer au projet fanatique barbare nazi.

On comprend parfaitement le cheminement de chacun des personnages forcés pour les uns, endoctrinés pour les autres, ou tout simplement embarqués mal grès eux dans le projet d’une assemblée de fous, Hitler et ses sbires, ou motivés par une ambition égoïste et personnelle.

« L’étau » est un roman de plus sur la seconde guerre mondiale et sur le fascisme fanatique, pourrait-on dire, mais il a cette singularité qu’il se passe en Tchécoslovaquie et qu’il montre le cheminement qui conduit certains hommes à l’horreur. Il témoigne enfin des erreurs commises à la libération en jugeant coupables de collaboration des hommes et des femmes qui n’avaient pu qu’assister impuissants aux agissements de l’envahisseur. Cette injustice va jusqu’à condamner les enfants innocents, coupables des agissements présupposés de leurs parents.

Une lecture vraiment passionnante ! C’est presque un livre d’Histoire.

Editions Gallimard, coll. Blanche, 317 pages.

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L'étau

Pourquoi me suis-je laissé prendre. Comme pour le précédent (art nouveau > nul !) je me suis laissé prendre par le thème et boum, comme l'autre, illisible ! J'ai poussé au delà de 50 pages (une palme du courage doit m'être décerné, mais on s'endort tellement c'est ch... !!! Paradoxe, les sujets choisis sont à priori bons, mais le traitement est nul !
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L'étau

Tenter de se projeter dans la peau de descendants de nazis ou de collaborateurs de ce régime est un exercice troublant, teinté de répulsion et de compassion mêlés. On est bien conscient que ces adultes devenus portent injustement une histoire glauque qui n’est pas la leur.



Deux tchèques, ostracisés par la collaboration de leur père industriel pendant l’occupation allemande à Prague, constitue l’ouverture de ce roman social et historique, reprenant minutieusement la dérive imposée d’une usine d’aviation et d’automobiles devenue d’armement.

Prague est alors une ville sous la botte de l’occupant et sous gouvernance de fer de Heydrich. Chacun doit s’y plier, complaisant ou contraint, obséquieux ou résigné.

Et l’usine Fernak n’y échappe pas en dépit de résistance interne.

La suite de l’apocalypse rendra crédit aux justes.



Un passé reconstitué avec efficacité par la belle plume de Paul Greveillac, qui soigne ses personnages fictifs et la documentation du réel. L’ambiance mortifère de la période, la violence des êtres et le chaos industriel participent à une vision en noir et blanc très oppressante.

Une excellente lecture.



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L'étau

Fernak, usine d'aviation née dans les années 20 de la volonté notamment de Viktor Forman. Fernak déroule son histoire en épousant totalement l'histoire de la Tchécoslovaquie de l'entre-guerre et de la IIème guerre mondiale.

Dans son antre, dans ses locaux se croisent des destins d'hommes et d'une femme: Bohus Zdrazil dit le Pape devenu PDG de l'usine, sa femme dite la Patronne Hedvika, ancienne ouvrière de l'usine, Aldor Elkan, sinistre architecte budapestois devenu le PDG à la fin de la Guerre, R. Heydrich, Adolf Mängl etc...



Entre les chapitres racontant tous ces destins, des inter-missions comme les appelle l'auteur, inter-missions qui présentent Prague à la fin des 90's et au début des 2000's durant lesquels Nad'a Zdrazilova et son frère Andel Zdrazil, fille et fils de Bouhs et Hedvika, sont devenus la cible d'une certaine presse et de groupes de pression dénonçant les enfants de nazis. Car Bohus est considéré comme un nazi.



C'est cette histoire, tirée de la réalité que nous raconte Paul Greveillac avec beaucoup de finesse, de l'humour, et un réel sens de l'histoire (histoire au sens sciences historiques et histoire au sens intrigue, roman).



Le tempo du roman peut paraître lent. Et pourtant on part bien de la disgrâce des enfants Zdrazil pour arriver à....chut ! je ne dévoile rien.

L'auteur ne délaye jamais son propos. Il passe très subtilement du destin d'un personnage à un autre. Quand un trépasse commeR. Heydrich il passe avec beaucoup de souplesse et de naturel au destin d'untel et d'untel.



Et l'usine reste toujours au centre de l'histoire, des passions, des drames, des réussites aussi.



Une très belle découverte ! A lire !
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L'étau

« L’étau » est un superbe roman qui happe le lecteur et l’entraîne avec lui. Il s’agit d’un roman singulier car au-delà du parcours de ses différents dirigeants successifs, celle qui est au cœur du roman, telle une entité vivante, c’est l’usine Fernak elle-même. Le lecteur la voit au fil du livre évoluer, se moderniser, changer d’objet et de destination, s’agrandir pour mieux disparaitre finalement. Une usine autour de laquelle va se resserrer petit à petit un double étau. Celui de l’occupation nazie d’une part, qui va voir ses dirigeants pris entre des impératifs contradictoires : responsabilité, devoir, convictions mais aussi de manière plus terre à terre une question de survie. L’étau du communisme ensuite, un totalitarisme ayant chassé l’autre en Tchécoslovaquie, qui a particulièrement marqué la famille Zdrail. En effet, aux difficultés de devoir composer avec le régime hitlérien s’est ajouté une totale réécriture manichéenne de la période de l’occupation, sous le régime communiste. Un manichéisme dont Paul Greveillac se garde bien dans ce roman en proposant des personnages bien différents dans leurs attitudes et dans leurs rôles mais qui tous tentent tant que bien que mal, à leur niveau, de faire au mieux par rapport à leurs convictions dans un environnement pour le moins complexe et périlleux. Un roman très profond !
Lien : https://mangeurdelivres.word..
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Maîtres et Esclaves

A la fois roman et documentaire, le roman de Paul Greveillac nous emporte dans une grande fresque de la Chine des années 50 jusqu’aux années 2000 à travers le personnage de Kewei.

Tian Kewei est né en 1950 dans une famille de paysans chinois dans un village du Sichuan, en même temps que la mise en place du communisme. Il devient peintre au service du régime pendant la Révolution culturelle, un rôle où il devra apprendre à anticiper pour survivre.

Avec son livre "Maîtres et esclaves", Paul Greveillac fait un portrait « impressionniste » de cette République populaire de Chine. On sent que l’auteur s’est très documenté ; parfois cela peut-être un peu ardu à lire, il faut aimer l’histoire et les noms chinois ne sont pas faciles à retenir. Mais l’écriture de l’auteur, en nous plongeant dans la campagne chinoise, nous fait ressentir le froid, la faim, l'humidité, ce qui fait la violence de la vie à cette époque, les gens qui vivent dans la peur permanente. On y découvre l'absurdité de la vie des Chinois et, la manipulation de masse. Tout n'est qu'une question de survie, il ne semble pas y avoir de perspective d’avenir. Ou comment la machine à broyer communiste annihile chez Kewei tout envie de se révolter. Seul le personnage de Liu le pinceau, qui vit à la marge, connaît un peu la liberté. A travers ce récit d’envergure, c’est l’absurdité de toute une idéologie, un système totalitaire que dépeint Paul Greveillac et il le fait bien.
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L'étau

Un roman de Paul Greveillac confronte une nouvelle fois un individu à un pouvoir totalitaire.
Lien : https://www.lalibre.be/cultu..
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L'étau

Superbe nouveau roman de Paul Greveillac.



Le IIIeme Reich s'empare de l'usine automobile et aéronautique Fernak en Tchécoslovaquie. S'y joueront les destins de plusieurs hommes tiraillés entre leurs responsabilités, désirs et nécessité de survie.



Roman très fin qui pose de nombreuses questions sur l'écriture et réécriture des romans nationaux ou sur la liberté de choix et d'action individuelles dans les moments les plus extrêmes de l'histoire.



Intelligemment construit, bien rythmé et porté par des personnages mémorables, L'étau est une excellente lecture. Recommandé !
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L'étau

Magnifique roman.

Merci pour ce moment poignant, ce témoignage historique tellement d'actualité. Une écriture riche et foudroyante désormais la marque de fabrique de Paul Greveillac. Les personnages de Nad’a Zdražilova et son frère sont à la fois complexes et attachants

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Maîtres et Esclaves

Le thème : Kewei naît en 1950 dans une famille assez pauvre d'un petit village chinois. Dès son enfance il dessine tout le temps. le roman décrit sa vie, d'abord au milieu de la Chine rurale, puis à Pékin où il devient un personnage puissant, suppôt de la mise des Arts au service du Parti. Ce roman foisonnant montre la vie de plusieurs personnes au fil du temps dans les soubresauts de la société chinoise : le Grand Bond en Avant, la Révolution Culturelle, Tien An Men. Certains des protagonistes ont des doutes, d'autres non, d'autres encore cherchent à tirer parti de ce que leur offrent les situations dans lesquelles ils sont plongés. le destin de chacun peut basculer à chaque moment, et basculer, ici, ça peut vouloir dire le camp de travail durissime pendant des années, la mise à l'écart et la déchéance sociale, voire la mort. (Un roman de 464 pages)



J'ai apprécié : c'est un roman très riche. Il est étonnant de voir que ce roman écrit par un Français paraît vraisemblable quand on le compare avec Les cygnes sauvages, un roman écrit par une Chinoise, Jung Chang, dont la famille a directement vécu les mêmes événements.



J'ai moins apprécié : aucune déception. La langue est plus factuelle que lyrique ou poétique ou épique, mais "ça fonctionne bien".

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Les âmes rouges

Trente-cinq ans au GlavLit ! Trente-cinq années à s'asseoir derrière un bureau du Département pour la littérature et la publication (acronymisé, donc, en GlavLit) de l'Union soviétique et à lire des manuscrits pour y débusquer les passages litigieux, c'est-à-dire susceptibles de porter atteinte à la doctrine marxiste-léniniste et de valoir à leurs auteurs identifiés un séjour en hôpital psychiatrique voire un aller simple pour le Goulag. Quand Vladimir Katouchkov intègre cette institution au milieu des années 1950, il croit dur comme fer à la vertu de son travail mais ses convictions, peu à peu, vont s'émousser sous l'effet de divers facteurs personnels ou collectifs : l'exemple de sa mère, fervente admiratrice de la poétesse Akhmatova, jugée subversive sous Staline ; la lecture répétée de samizdats fournis par sa future épouse ; les "mauvaises habitudes" acquises sous Khrouchtchev, qui libéralisa quelque peu le régime avant le retour de manivelle brejnévien ; la fréquentation assidue d'un projectionniste passant des films confidentiels pas encore censurés...

À travers le parcours de ce fonctionnaire plutôt falot et pas vraiment sympathique (mais aussi, janus furtif, écrivain sous le manteau par jeu, par défi ou pour faire retomber la pression que son métier fait peser sur lui), l'auteur brosse un tableau très documenté de la société russe et en particulier de l'activité culturelle moscovite, littéraire et cinématographique singulièrement, tout au long de la seconde moitié du XXe siècle, marquée par une alternance de relative liberté et de vie quotidienne cadenassée, qui ne s'est pas interrompue avec la fin de l'ère soviétique.
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Art Nouveau

1899. Lajos Ligeti a tout d'un héros romanesque, une sorte de Rastignac. Jeune architecte viennois, idéaliste et juif, il débarque à Budapest, vivre chez son oncle serrurier, bien décidé à se faire un nom parmi les grands architectes qui bâtissent la ville. Après quelques péripéties, notre héros atteint ses objectifs, mais son ambition va le broyer, le tout dans une Europe au bord du chaos, aux nationalismes et à l'antisémitisme exacerbés.



J'ai pris ce roman par curiosité, le titre me donnait très envie, puisque je raffole d'Art nouveau et parce que l'intrigue se passe en grande partie à Budapest (ville que j'ai beaucoup aimé et qui m'avait impressionnée par son architecture majestueuse). C'est une histoire de grandeur et décadence, avec une ambiance très bien rendue : on vit l'époque, on parcourt les villes. L'écriture est très belle, j'ai beaucoup aimé.



Pourtant, malgré toutes ces qualités, il y a quelque chose qui m'a empêchée de l'apprécier comme j'aurais voulu. Trop de détails d'architecture, sur les appels d'offres, les négociations (des parties indispensables à l'histoire, mais qui m'ont un peu ennuyée). Concernant la galerie de personnages, je m'attendais à ce qu'il soient un plus exploités par rapport à la promesse qu'ils donnent au début. J'ai trouvé le héros trop passif, passionné uniquement par son métier alors qu'on le voit ressentir du désir. D'ailleurs son intérêt romantique est présentée en un clin d'œil au début de l'histoire et s'éclipse pendant une centaine de pages. Il y a aussi un rival, Ferenc, qui était un personnage prometteur et avec qui on s'attendait une confrontation qui n'est jamais arrivée.

Malgré ces tout petits bémols, c'est une bonne histoire à la manière des grands classiques de la littérature. Si vous aimez les romans à l'ancienne, l'ambiance Belle Epoque, Budapest, l'architecture et l'Art Nouveau, foncez !
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Art Nouveau

Après avoir lu Maîtres et esclaves  de Paul Greveillac, j'ai plongé à nouveau dans son écriture en lisant son dernier roman Art Nouveau.

 A deux ans d'intervalle j'ai retrouvé  la finesse classique de l'écriture,  la précision clinique des phrases. Quel plaisir qu'une écriture qui enchasse des mots peu employés de la langue française et qui magnifie les conjugaisons.

J'ai retrouvé aussi  ce manque de flamme que j'avais déjà ressenti dans Maîtres et esclaves.

Paul Greveillac a le don pour trouver des sujets très originaux.

Ici, il construit son roman autour de l'architecture et de l'Art Nouveau.

Pour nous entraîner avec lui, il convie Lajos Ligeti personnage fictif, architecte de profession.

Celui-ci quitte Vienne en 1896 pour Budapest où il pense s'installer afin de devenir un architecte reconnu.

Nous allons suivre son évolution jusqu'aux prémices de la première guerre mondiale dans cette empire austro hongrois s'étendant sur toute l'Europe Centrale.

La leçon d'histoire et d'architecture est passionnante. Par le luxe de détails, mise en valeur par l'écriture, nous nous immergeons dans la Budapest de la fin du 19ème siècle. Nous parcourons les rues pavées, les grandes avenues, les cabinets d'architectes , nous participons au foisonnement  culturel, à la naissance d'un Art Nouveau sur la MittelEuropa. Nous voyagerons de Budapest, à Vienne ou à Prague.

Nous assisterons à l'expansion des cabinets d'architecture, à leurs rivalités. L'architecture du béton va poindre.



Lajos Ligeti  peu à peu prend possession de cette ville, manoeuvre pour ouvrir son cabinet d'architecture.

Deux personnages vont l'aider,  le soutenir , l'aimer.

D'abord, l'Oncle Jakob Karpati , vivant dans une masure en  périphérie de Budapest. Un homme de bonté,  juif de tout son être et serrurier de son état.

Puis Katarzyna Liski, sa muse qui deviendra sa femme.

Deux personnages pour lesquels va notre empathie.... à l'inverse de celle que nous éprouvons pour Lajos Ligeti au fur et à mesure que défile sa vie.

Et cette impression de renversement, nous la retrouvons dans le roman. Autant la première partie du roman nous enchante par cette découverte de Budapest et des arcanes de l'architecture, autant la deuxième est plus fastidieuse, manquant de souffle, un peu comme Lajos Ligeti devenant un personnage sans âme vivant dans une époque qu'il a du mal à incarner et à saisir.



Il me reste de cette lecture un plaisir certain pour le style et l'écriture de Paul Greveillac. Il est agréable de se perdre dans une écriture faite d'un riche vocabulaire et d'une audace de conjugaison.

De même pour l'Art Nouveau. Une belle découverte que ce foisonnement entre Autriche et Hongrie

Par contre le personnage de Lajos Ligeti s'estompera petit à petit de  ma mémoire tout comme la situation politique de l'empire austro hongrois entre 1896 et 1914. Celle-ci  ayant été traitée superficiellement me semble-t-il.















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Les Fronts clandestins

La première publication du jeune Paul Greveillac est un recueil de nouvelles admirable et bouleversant. L'écriture y est superbe, ciselée. 15 courtes histoires comme éclats d'humanités dans la nuit du second conflit mondial. Mention spécifique pour les nouvelles X et XIV.
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Art Nouveau

J'avoue ne pas comprendre l'enthousiasme suscité par ce livre. L'intrigue est minimaliste, les personnages superficiels, impossible de s'y attacher ou de rentrer dans leur psychologie. Ils semblent posés là pour parler d'un autre sujet. L'Art Nouveau ? Oui si on se satisfait de savoir que Lijos Ligeti travaille avec Otto Wagner et Odon Lechner. Si vous voulez ressentir l'esprit Art Nouveau, il vous faudra faire des lectures complémentaires sur ces deux architectes. Budapest ? Non car la ville semble se résumer au bureau de Lijos.

L'histoire est peut-être un prétexte pour donner libre cours au style d'écriture de l'auteur ? Là encore, grande déception. Tellement de métaphores et de comparaison, parfois tellement tirées par les cheveux qu'on a l'impression qu'elles ont été ajoutées par principe plutôt que parce qu'elles servent la narration, que je me suis même prise à compter le nombre de fois que le mot 'comme' apparait dans le roman. Réponse: beaucoup, beaucoup trop souvent. De plus le style n'est pas cohérent de bout en bout, j'en suis venue à me demander s'il avait été écrit par un seul auteur.
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Art Nouveau

Ce roman raconte le destin d'un jeune architecte juif, empli d'idéal, qui se bat pour imposer son art en ce temps d'effervescence qui voit poindre le XXème siècle. L'écriture est acérée, allant même parfois jusqu'au minimalisme, d'une grande précision dans la description des projets architecturaux.
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Art Nouveau

Un  voyage livresque à Budapest m'a tenté et la réflexion sur l'Architecture m'intéresse! Il y a tout juste un an, à la Cité de l'Architecture,  j'ai visité l'Exposition Otto Wagner





Le héros du roman, Lajos Ligeti,  jeune architecte viennois, arrive à Budapest lors de l'inauguration du métro par François Joseph. Il entre comme apprenti au cabinet d'architecte d' Ödön Lechner, le célèbre bâtisseur de l'Institut de Géologie, de la Caisse d'Epargne de la Poste de Budapest, du Musée d'Art décoratif et de nombreux édifices Art Nouveau en Hongrie. Il rencontre tous ceux qui comptent dans le mouvement de la Sécession hongroise. Je me suis promenée avec grand plaisir dans le Budapest du Millenium. Le fonctionnement d'un cabinet d'architecte est raconté: dessin des plans, choix du matériel, début de l'architecture en béton, mais aussi intrigues pour obtenir les commandes...L'auteur décrit en détail les bâtiments construits ainsi que les maquettes de ceux qui ne seront pas retenus. 



La seconde partie du roman intitulée  Le Chevalier raconte les succès du cabinet de Ligeti et de son associé Barnabas Kocsis, conducteur de travaux. Quand les commandes de prestige viennent à manquer Ligeti dessine des pierres tombales ou des immeubles de rapport. Ce dernier est même décoré et fonde une famille. 



La chute viendra d'un projet pharaonique, un complexe industriel près de Prague. Jalousies et intrigues, nationalisme des tchèques dans l'Empire Austro-Hongrois qui va se déchirer - la Cacanie - Ligeti est juif, cela n'arrange rien. J'ai moins aimé cette partie qui fait la part belle aux tractations avec moins d'éléments concrets décrits. On visite à Vienne les réalisations d'Otto Wagner. On croise Egon Schiele, furtivement Belà Bartok. 



Il ne s'agit toutefois pas d'un traité d'architecture, mais bien d'une fiction. Ligeti emprunte beaucoup à son maître Ödön Lechner (qui lui, est bien réel). Il y a aussi une histoire d'amour, un destin tragique. Le style un peu trop recherché de Greveillac m'a parfois agacée : on ne pend pas ses vêtements à une patère, on les append.



Une lecture qui m'a donné envie de revenir à mes photos de Hongrie, et à mes carnets Mitteleuropa.
Lien : https://netsdevoyages.car.blog
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