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Citations de Paul Guimard (193)


Dans ménagère, il y a mégère.
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Ses sentiments restaient à l'échelle d'un vocabulaire mesuré où transparaissait la timidité des humbles en face des mots. Pour parler de ses chagrins il disait "mes ennuis". Il disait "c'était dur" en parlant de Verdun et "je suis fatigué" lorsqu'il était malade. Il faut avoir des loisirs et une certaine fortune pour "adorer" ou "souffrir atrocement".
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- La presse, dit le journaliste, la presse est décadente et la veulerie des journalistes juge cette époque. Hélas ! chaque génération a la presse qu'elle mérite, mais j'ai honte de la nôtre.
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Le temps de la vie de l'homme, un instant ; ses sensations, indistinctes ; l'assemblage de tout son corps, une facile décomposition ; son âme, un tourbillon ; son destin, difficilement conjecturable... Pour le dire en un mot, tout ce qui est de son corps est eau courante, tout ce qui est de son âme, songe et fumée.
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Si tu t'exerces à vivre seulement ce que tu vis, c'est à dire le présent, tu pourras vivre tout le temps qui te reste jusqu'à ta mort en le passant dans le calme, dans la bienveillance et l'amabilité envers son génie.
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« Tu n’avais pas le droit de t’éloigner sans faire de bruit pour me dire à présent : trop tard, je suis parti. La trahison, c’est de m’avoir masqué ta fuite. J’admets que tu me quittes, pas que tu t’esquives. Il fallait me prévenir, me mettre en garde… »
La géographie de la trahison sentimentale comporte des reliefs et des dépressions encore inexplorées, on n’a jamais fini d’en dresser la carte mais il est constant que la victime souffre électivement, qu’elle isole de la totalité de son drame certains points douloureux, qu’enfin les circonstances, l’accidentel et l’anecdote prennent le pas sur l’essentiel. « Je t’aurais pardonné de faire ceci, mais pas comme cela. » Chacun gratte ainsi la zone vulnérable de sa sensibilité jusqu’à ce que se forme l’abcès de fixation qui sauve du désespoir total. Marie-Anne ne se confondit pas longuement en reproches, sa nature l’inclinait davantage à la lutte qu’aux lamentations. A corps perdu, elle se lança dans la recherche harassante des « pourquoi ».
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Dans le silence de la nuit, il me semble entendre le souffle calme d’Ursula endormie. Je glisse enfin dans l’engourdissement. Un rêve me guette aux frontières du sommeil. Je le fais souvent, il est toujours le même, obsédant et vague comme le message d’une vie antérieure. Je suis sur le point d’être détruit, écrasé, réduit à néant. Il me reste quelques secondes pour entrevoir une vérité capitale, quelque chose comme la révélation du sens de l’existence. Il faut que je trouve avant que la menace ne m’atteigne. Chaque fois que je suis au bord de saisir une idée cohérente, des phrases absurdes me traversent l’esprit ; je m’entends dire par exemple : « Il est dangereux d’avoir les mêmes goûts dans le mariage, surtout lorsqu’on sert du poulet ! ». Ces pitreries me font venir des sueurs d’angoisse car les secondes passent vertigineusement qui me séparent de l’avalanche, de la foudre, de la masse confuse qui va m’anéantir. Rien d’autre ne compte que la vérité qui luit tout près, à portée de raisonnement. A l’instant précis où je vais la saisir, je glisse dans je ne sais quoi qui est la mort ou le sommeil.
Ou le sommeil…
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Je viens de m’aviser que l’album n’est pas terminé ; il reste l’essentiel : une page blanche. Demain, j’en suis sûr, Madame Zuber va nous mettre, Ursula et moi, sur la terrasse et prendre une photo. Et il y aura un nouveau visage, le mien, un nouveau papillon épinglé à la suite des autres. Et il restera encore des places vides. Et si je n’étais pas venu, si je n’apparaissais pas dans cette chronique, les vides seraient tout de même comblés avec d’autres noms et d’autres personnages qui feraient tout aussi bien l’affaire. Voilà sans doute ce qu’on a voulu me dire : que je suis un minuscule épisode dans une suite de chapitres interchangeables.
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Je suis ravi qu’il pleuve au contraire car cette pluie un peu trop froide va donner aux premières fleurs qui s’ouvrent au bord du lac l’allure frileuse et pudique qui est celle des petites Genevoises au printemps, pas trop ouvertes, bien lavées, si légèrement parfumées qu’il faut se pencher très près pour les respirer.
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On ne veut pas toujours ce qui arrive mais comment ne pas se sentir responsable de ce qu'on est?
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Ce qu'on exige de ne pas ignorer est le plus souvent ce que, par dessus tout, l'on redoute.
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En vérité, je suis moins hypocrite qu'incertain, et moins incertain que divisé entre deux certitudes contradictoires.
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J'ai commencé à m'occuper de la mort. Aussitôt, la mort s'est occupée de moi. J'ai eu la faiblesse d'envisager, d'admettre et c'est le commencement de la fin. Je vais payer cette lâcheté inévitable, tant pis pour moi. On ne meurt que par fatigue et par résignation.
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Cet acharnement à me connaître et à connaître, j'aurais dû l'avoir plus tôt. Si je m'y étais pris à temps, peut-être serais-je arrivé à quelque chose. (...) Quel temps perdu, quel gaspillage, je croyais que j'avais tout mon temps. Maintenant, cela presse, ce sont les derniers moments, et cette hâte n'est pas favorable à la recherche.
Ionesco
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Il a la voix de son visage, lourde, grasse, encombrée, une voix qui semble sortir des fesses.
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Je ne peux m'éloigner d'Hélène sans trébucher dans le vide que creuse son absence.
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Qu'est-ce qu'il dit ? In nomine patris et filii et… Cette fois je comprends, je comprends trop. (…) Je veux ouvrir les yeux. Je dois absolument ouvrir les yeux. J'ai affreusement peur.
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Tout s'est joué en deux secondes, je voudrais savoir lesquelles.
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Le rythme scolaire impose aux enfants des ruptures que les adultes ne supporteraient pas.
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A nous deux nous entraînerons Hélène à aimer la vie comme les morts savent le faire.
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