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Critiques de Pearl Buck (594)
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Vent d'Est, vent d'Ouest

Lu dans le cadre du Challenge Nobel.



Choc des cultures, choc des générations, pour une fois ces expressions ne sont, à mon sens, pas galvaudées.

Nous sommes en Chine, dans les années '20, à la période charnière de l'avènement d'une République moderne et progressiste (pas encore communiste), qui prend le pas sur la tradition impériale millénaire. Cette mutation, on le sait aujourd'hui, ne se fera pas sans mal au niveau politique. Mais la transition est également bien délicate dans la sphère privée, au coeur des familles, au plus intime des rapports entre individus.

Kwei-Lan, la narratrice, est une jeune femme issue d'une famille de la haute société on ne peut plus traditionnaliste. Elle vient d'être mariée à l'homme que ses parents lui avaient choisi dès sa naissance. Elle n'a bien entendu pas eu le moindre mot à dire à ce sujet, mais de toute façon cela ne lui serait jamais venu à l'esprit, convaincue que ses parents ont nécessairement fait le meilleur choix pour elle. Kwei-Lan est pétrie jusqu'à l'ADN des traditions ancestrales, au rang desquelles figurent le culte des ancêtres, le respect des parents puis du mari, l'humble rôle de la femme consistant à procréer pour satisfaire les prénommés et à combler les moindres désirs de son époux. Kwei-Lan est donc bien préparée à sa nouvelle vie de femme mariée (càd de femme sous tutelle). Mais, à la stupeur et au grand désarroi de la jeune fille, son mari l'est beaucoup moins. Celui-ci revient en effet d'Europe, où la rencontre avec la culture occidentale lui a fait ressentir l'obsolescence de ses propres croyances.

La première partie du roman relate les débuts du mariage de Kwei-Lan, l'incompréhension mutuelle des conjoints, le terrible dilemme de celle-ci qui, obligée de plaire à son mari, ne peut y arriver qu'au prix de graves entorses aux traditions, prenant ainsi le risque de déplaire à sa propre famille. Perdant bien vite son inénarrable naïveté, elle arrivera cependant à mener sa barque et à susciter l'amour de son époux. C'est sur ce quasi-épilogue que vient se greffer la deuxième histoire, lorsque le frère de Kwei-Lan rentre des Etats-Unis avec une Américaine, qu'il a épousée. Pour les parents de Kwei-Lan, c'est la trahison ultime, le scandale absolu, l'ignominie et la honte sur la famille, qui ne pourra honorer son engagement de marier ce fils désormais indigne à la jeune fille qui lui est promise depuis le berceau. La pression, à coup de chantage financier et affectif, sera terrible sur le frère de Kwei-Lan et son épouse « étrangère ».

Je n'en dirai pas plus sur l'issue de cette guerre des nerfs, mais nul doute qu'elle aura provoqué des dommages collatéraux. La Grande Muraille gardienne des traditions se fissure, s'effrite, et les vents d'Occident apporteront bien des tourbillons de poussière pour brouiller un carcan de Lois autrefois si claires et nettes, tourmentant une foi jusque-là inébranlable. Certains s'adapteront, d'autres pas.

Pearl Buck décrit à merveille ces bouleversements et déchirements intérieurs. A plusieurs reprises j'ai ouvert des yeux ronds comme des billes devant la candeur inouïe de la douce Kwei-Lan. Elle n'avait jamais imaginé qu'un autre monde que le sien puisse exister. Et lorsque le voile de son ignorance se déchire peu à peu, elle restera longtemps convaincue de la suprématie de son univers de traditions et de lois immémoriales, tout ce qui vient d'ailleurs, hommes, femmes, objets, moeurs, pensées, étant considéré comme nécessairement inférieur, médiocre, irrecevable voire barbare. Une telle vision du monde, étriquée, bornée, intolérante est surprenante, même si évidemment l'époque n'était pas à la communication instantanée contemporaine.

Quoi qu'il en soit, me voilà moi aussi un peu moins ignorante après la lecture de ce petit bijou. Allez, un petit jeu de mots facile : une vraie « Pearl », ce Nobel...
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Vent d'Est, vent d'Ouest

Issue d'une riche famille chinoise, Kwei-Lan a été élevée dans le respect des traditions, des Dieux et des ancêtres. Fiancée avant même sa naissance, elle n'a vécu que dans l'attente du jour béni de son mariage. Grâce aux enseignements de sa Vénérable mère, elle sait se parer, se maquiller, se coiffer pour plaire à son mari, cuisiner les mets les plus raffinés pour aiguiser son appétit. Mais le jour tant attendu où elle fait enfin la connaissance de son époux, loin d'être fidèle à son rêve, ce jour se transforme en cruelle déception. Prête à servir sa belle-mère comme une fille et à obéir en tout à son mari, Kwei-Lan est rejetée par le jeune homme, corrompu par les moeurs de l'Occident où il a étudié la médecine. Il n'a que faire de ses talents, de ses parures, de sa soumission. Même ses jolis petits pieds bandés ne trouvent pas grâce à ses yeux! Son mari veut faire d'elle son égale! Et, Kwei-Lan n'est pas au bout de ses peines...Son frère adoré, l'aîné de la famille, revient des Etats-Unis au bras de son épouse! Une américaine! Une étrangère! Le clan ne saurait tolérer un tel manquement aux traditions! Pourtant, il faudra bien se résoudre à accepter le vent nouveau de la modernité qui souffle sur le pays, balayant les coutumes et entraînant dans son sillage la jeunesse chinoise.





Dans un long monologue qu'elle adresse à sa "soeur" dont on ne sait qui elle est mais dont on devine qu'elle n'est pas chinoise, Kwei-Lan livre les émotions d'une femme qui voit s'écrouler tous les principes auxquels elle a toujours crus. Partager entre son respect pour sa mère et le désir de plaire à son mari, elle tente tant bien que mal de s'ouvrir aux idées nouvelles, de surmonter préjugés et superstitions. Touchante par son envie de bien faire et sa grande bonté, Kwei-Lan raconte une Chine traditionnelle confrontée à un inexorable vent de modernité et de liberté. Le pays s'ouvre, ses forces vives partent étudier à l'étranger et reviennent avec une autre conception de la société. Figés dans leurs traditions, les anciens ne se résignent pas à abandonner les règles strictes qui régissent la famille mais ont-ils le choix? Peut-on lutter contre le vent d'Ouest ?

Pearl BUCK signe ici un roman sensible et profond qui parle aussi de tolérance et d'amour. A lire absolument!
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Vent d'Est, vent d'Ouest

Retrouvé dans mes rayonnages ce roman de Pearl Buck...Un retour à des lectures de jeunesse.!





Lu d'une traite ce roman excellent qui à travers 2 jeunes couples, va nous montrer le fossé et les conflits souvent tragiques entre la jeune et la vieille Chine !



Chine, années 1920, Kwei- Lan , issue d'une famille aisée " vient d'être mariée " à un jeune Chinois qu'elle ne connaît pas et auquel elle a été promise avant même sa naissance.

Ce jeune mari, médecin fraîchement diplômé, revenant d'Europe, doit même se battre contre son père pour pouvoir exercer son métier !

Il accepte ce mariage arrangé mais fera tout pour " libérer " sa jeune épouse des traditions " néfastes " à ses yeux, dont les pieds bandés des filles, l'infériorité décrétée des femmes, leur soumission obligée etc.



"Que disait-il?

" On ne peut vous demander d'être attirée vers celui que vous apercevez pour la première fois; il en est de même de mon côté

On nous a obligés, l'un comme l'autre, à ce mariage. Jusqu'ici, nous étions sans défense. Mais à présent nous voilà seuls; nous sommes libres de nous créer une vie selon nos désirs. Quant à moi, je veux suivre les voies nouvelles.Je veux vous considérer, en toutes choses, comme mon égale. Je n'userai jamais de la contrainte.Vous n'êtes pas mon bien, un objet en ma possession.Vous pouvez être mon amie, si vous voulez."

Voilà le discours que j'entendis le soir de mes noces!

Tout d'abord j'étais trop étonnée pour comprendre.

Son égale ! Mais comment ? Ne suis-je pas sa femme?

Quel autre que lui pourrait me diriger? N'est-il pas mon maître par la loi ? Personne ne me l'a imposé. Que ferais- je donc si je ne me mariais pas ?"



Le deuxième couple met en scène le frère de Kwei- Lan, l'unique fils, est parti 3 années en Amérique, et subitement autre " tsunami ": il annonce son mariage avec une étrangère...il revient avec elle, cette dernière, pourtant pleine de bonne volonté. Le clan va réagir très violemment, essentiellement le père et la mère, sans lesquels rien ne peut se faire officiellement.



Heureusement, Kwei- Kan, évoluant progressivement grâce à son " moderne de mari"...va accueillir et soutenir comme elle peut, son frère et sa belle-soeur, pour laquelle elle ressentira de plus en plus d'affection...



Un roman où Pearl Buck décrit admirablement les fossés gigantesques entre des continents aux opposés, et entre les générations même, d'un seul pays.Double complexité et déchirements que vivent les personnages...



De multiples descriptions du quotidien nous font toucher du doigt les grandes différences des coutumes, des traditions, qui sans explication donnée, ne peuvent aboutir qu'à de graves malentendus, lorsque ce ne sont pas littéralement des offenses !



Relecture des plus réjouissantes...même si depuis, les mentalités et la Chine, se sont transformées, et fort heureusement!..

Dans ces années 20 que décrit Pearl Buck, la notion d' " ÉTRANGER " est d'une violence rare...On ne laisse personne " approcher"....des "autochtones "...



Je me permets de transcrire un extrait montrant à la fois les inévitables mauvaises interprétations des usages d'un pays par rapport à un autre, et le ton léger, de l'auteure....qui nous fait "sourire" aujourd'hui, décrivant ces écarts de coutumes et de règles de savoir- vivre !



"Je regardai ses pieds, ils étaient de la longueur d'un fléau à battre le riz. (...)

Je dois avouer cependant que ces étrangers furent aussi polis qu'il leur était permis de l'être. Ils commettaient des erreurs,et, à tout bout de champ, trahissaient leur manque d'éducation, présentaient les bols de thé d'une seule main et me servaient en général avant mon mari.L'homme alla même jusqu'à m'adresser la parole en plein visage ! Je sentis l'insulte.Il aurait dû ignorer ma présence, et laisser à sa femme le soin de causer avec moi."



Élément aussi réjouissant : le choix de l'auteure de choisir deux personnages masculins, ouverts et respectueux de leur épouse, mettant en pratique, dans la vie de tous les jours, l'égalité entre les deux sexes...devait être un fait des plus

rarissimes !?



Rappelons que ce texte a été publié la première fois en Chine, en 1930, et en 1932, en France, par les éditions Stock...



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La Mère

Brave petite mère, courageuse et travailleuse inlassable, maniant le sarcloir, un enfant sur le dos ou dans le ventre, tenant le foyer miséreux avant le point du jour et jusqu'à la tombée de la nuit.

Dure petite mère, donnant à chaque enfant moins que le minimum d'attention faute de temps, entêtée et de plus en plus irascible avec les années.

Pauvre petite mère, abandonnée par son homme, condamnée à la misère, esclave de ses maigres passions qu'elle paiera cher.



Il y avait bien longtemps que je n'avais pas lu Pearl Buck, dont je me souviens que mes professeurs de littérature et d'histoire chinoises reconnaissaient la qualité. Ce fut un plaisir d'y revenir à travers cette chronique de la vie paysanne dans une Chine qui bien vite ne sera plus éternelle, le communisme s'annonçant déjà à travers le personnage du plus jeune fils qui s'y livre alors que l'aîné perpétue la tradition.

Ce personnage de mère est quant à lui éternel,ce qui fait la force de ce roman champêtre, dur et touchant.
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La Mère

Je suis une de ses affligeantes personnes qui recherche certaines lectures de son passé.



Histoire de ma vie :



J'étais au collège en troisième, j'avais l'obligation de lire des ouvrages.

Je vous le fais court.

Le prof m'a reproché de ne pas lire des livres dits « classiques…. Bonne lecture » et m'a imposé un livre. Que je me suis entêté à détester, à haïr même…

Mais voilà il trône toujours dans ma tête… mais je ne me rappelle ni l'auteur, ni le titre seulement le récit d'une jeune fille pauvre, chinoise et qui récolte du riz. Alors je consulte des bouquins qui peuvent correspondre à ce maudit livre… (et ce n'est pas ce roman, je le recherche donc encore)



Critique du livre :



Au premier abord j'ai eu du mal à me mettre dans l'histoire. On parle de mère, d'enfants, mais aucun prénom ni identité. Lorsque mon cerveau s'est habitué à l'écriture, je n'ai pu le lâcher et j'ai adoré chaque événements et chaque combats de cette famille. J'ai le coeur serré en refermant ce court récit.



Un ouvrage qui ne me quittera pas de si tôt…



Bonne lecture !



PS : désolé, je ne sais pas se qui me prends de faire une critique si longue :-)
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Impératrice de Chine

Qui était Tseu-Hi, l’impératrice qui régna en Chine pendant quarante-sept ans ? On ne le saura jamais vraiment, mais Pearl Buck en propose une évocation dans Impératrice de Chine.

S’appuyant sur des faits réels, riches en rebondissements, l’auteur transforme un personnage historique cruelle et détestée en être humain.

Lors d’une convocation à la cour, Yehonala se distingue des autres magnifiques jeunes filles par sa volonté d’être choisie comme concubine de l’empereur, au risque d’être oubliée au fond de la Cité Interdite. Ce n’est pas le cas, elle devient la favorite de l’empereur et lui donne un fils.

Tseu-hi est maintenant impératrice, les intrigues s’enchaînent. Elle est impitoyable, les empereurs successifs ne sont que des marionnettes entre ses mains.

L’auteur décrit les coutumes de la Cité Interdite, un livre riche qui mérite de sortir de l’oubli.



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Fils de dragon

Ce fut pour moi un réel plaisir de lire ce roman de Pearl Buck, et de m'immerger au sein de cette famille, où sous le même toit se côtoient plusieurs générations. Une famille de simples paysans, qui chaque jour se plient de bonne grâce aux besognes quotidiennes, dans le respect des traditions qui sont les leurs, un foyer qui en somme sent bon le bonheur. Mais vient l'occupation japonaise, avec son cortège de malheurs. Le lecteur découvre au fil des pages le cheminement de chacun, et face à l'adversité, chacun de ces êtres, qui semblaient auparavant former qu'une seule et même entité, se révèle à lui-même. Comme si dans cette Chine aux traditions ancestrales, seuls les événements dramatiques pouvaient mettre à nu leur nature profonde. C'est une Chine en pleine mutation qu'on découvre à travers l'histoire de cette famille, une Chine en marche vers un "autre chose ", et qui ce faisant laisse peut-être derrière elle des valeurs séculaires. Ce roman est captivant, mais je n'ai malheureusement pas vu venir la fin, je l'ai terminé en me posant de nombreuses questions, et il a donc pour moi un goût "d'inachevé ".
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Vent d'Est, vent d'Ouest

Challenge prix Nobel 9/12

Il me semble que pour pouvoir apprécier le style grandiose et poétique de l’Auteure, il faut mettre son esprit critique de côté et se laisser porter du côté de l’orient. Les odeurs, les couleurs sont différentes, la vie ne ressemble à rien à celle de l’occident. Deux mondes qui n’auraient jamais dû se rencontrer et pourtant, la modernité a facilité les moyens de transport et l’attirance des jeunes gens pour ces deux univers. Kwei-lan a la chance de pouvoir être mariée selon les coutumes de son pays à son promis. Les bizarreries de son mari vont lui faire peur, dans un premier temps, puis, avec l’accord de sa mère, va apprendre, petit à petit, à vivre à la mode européenne. Le premier pas, et c’est bien le mot, vers son mari, sera d’accepter de débander ses pieds. Kwei-Lan fera le reste en confrontant les deux mondes. Pour son frère, cela va s’avérer moins facile, puisqu’il ramène une étrangère dans la maison familiale alors que lui aussi est fiancé depuis son plus jeune âge. Il n’arrivera pas à faire accepter son épouse et devra faire des choix pour continuer sa vie d’homme moderne tout en continuant à aimer sa famille et son pays. Le dépaysement a été total, dans un autre temps, plus lent, plus savoureux peut-être.
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La Mère

Déjà, adolescente ce récit m’avait marquée, et j’étais curieuse de le relire à plus de trente ans d’intervalle. Paru en 1933, ce roman révèle un portrait de femme qui par bien des aspects, reste encore très actuel. La Mère, puisque c’est ainsi qu’elle est nommée se retrouve seule en charge de ses deux jeunes enfants et de sa vieille belle-mère. Son bel époux, attiré par la ville et ses mirages l’a quittée. Enceinte du troisième, elle va assumer les travaux des champs pour subvenir aux besoins des siens.

La Mère incarne un personnage de femme courageux, qui allie subtilement les deux aspects masculin, féminin : mère nourricière, femme aimante de son homme (dans une certaine limite, il ne faut pas exagérer tout même !) ardente dans le désir, combative pour garder sa dignité et son indépendance.

Le roman dessine, au fil des saisons, le temps qui passe, les épreuves, les accalmies, le cycle de la vie…

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Histoire d'un mariage

Bien loin des romans chinois de Pearl Buck, Histoire d'un mariage retrace la vie bucolique et compliquée de William et Ruth, un riche bourgeois oisif féru de peinture et la jolie paysanne à l'horizon limité qu'il a épousée...



En apparence forte et belle, leur histoire d'amour les oblige pourtant tous deux à des renoncements essentiels ou à des angoisses douloureuses. C'est tout le propos du livre de dévoiler très progressivement les difficultés d'un couple mal assorti, et même à la fin de réparer ce dérapage du destin qui a fait se rencontrer William et Ruth...



J'ai donc trouvé beaucoup plus dans ce roman qu'une simple bluette : une réflexion sur l'amour, le couple, la sensualité, mais aussi la famille et la transmission; une critique tant des riches oisifs et emplis de préjugés que des pauvres benêts et bornés; une description de la vie à la ferme au début du XXè siècle; des récits entremêlés de destins individuels épanouis ou contrariés...
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Vent d'Est, vent d'Ouest

Déjà lu lorsque j'avais une quinzaine d'années, je n'ai pas résisté à l'envie de me replonger dans les livres de Pearl Buck et je ne suis toujours pas déçue.

Vent d'est, vent d'ouest se déroule dans la Chine des années 1920/1930.

La jeune Kwei-Lan est membre d'une vieille famille chinoise noble et traditionnelle.

Depuis sa naissance elle est promise à un jeune homme qu'elle ne rencontre que le jour de son mariage.

Son mari qui a étudié la médecine en Amérique va lui inculquer, à son grand désarroi, de nouvelles coutumes, notamment, débander ses pieds et se considérer comme son égal.

Au fil des pages, on assiste à de nombreux événements qui vont bouleverser la vie de Kwei-Lan ; L'épouse américaine que son frère tente d'imposer à toute la famille va créer un véritable cataclysme.

Ce choc des cultures entre l'occident et l'orient, certains membres de la famille ne pourront jamais s'y adapter.

Ce roman facile à lire, reste un joli témoignage, écrit avec finesse et subtilité.
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Vent d'Est, vent d'Ouest

Être chinoise et épouser un Chinois revenant d'Amérique après avoir suivi des études de médecine occidentale, n'est pas chose aisée. Cela crée pas mal de problèmes dans la famille, surtout quand le fils béni et chéri déclare ne plus vouloir suivre les préceptes ancestraux.



Être Chinois et revenir au pays avec une épouse américaine, cela est carrément inacceptable et le couple, n'ayant aucune valeur et considéré comme nul et non avenu, risque fort d'essuyer les affronts de la famille et des voisins.



C'est pourtant ce qui se passe dans la famille de Kwei-Lan et cette narratrice va bien nous faire prendre conscience de tout ce qui sépare ces deux civilisations aussi éloignées l'une que l'autre dans leurs comportements et leurs traditions, mais réunies par l'amour. Bien sûr, il faut transposer cette histoire dans son contexte, c'est à dire en 1920.



Un roman qui se lit facilement et rapidement et qui m'a donné le plaisir de redécouvrir l'écriture de Pearl Buck. Donc à consommer sans modération.




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Vent d'Est, vent d'Ouest

Cette histoire est racontée du point de vue de Kwei-Lan, une Chinoise d'origine traditionnelle qui épouse celui à qui elle a été promise enfant, qui est parti étudier à l'étranger et qui revient avec des idées modernes ; ce qui déconcerte Kwei-lan.

Il est contre les pieds-bandés, les concubines, les vieilles croyances. Il est pour la science, l'égalité des femmes et devoir travailler.

Puis le frère de la jeune Chinoise revient avec sa femme étrangère des États-Unis après y avoir vécu plusieurs années ; elle sera rejetée par la famille.

Ce sont deux mondes qui s'affrontent, un dilemme, un conflit de génération.

Les pensées étonnées, choquées, embarrassées ou désorientées de Kwei-Lan sont attendrissantes ; elle essaie de comprendre ce monde nouveau qui va à l'encontre de tout ce qu'on lui a inculqué.

L'écriture est fine et poétique. On se retrouve dans cette Chine feutrée des années 20. On entend à peine les concubines se chamailler. L'ambiance est ouatée, élégante et cette parenthèse entre deux monde vaut bien ce roman raffiné.
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Fils de dragon

Ling Tan est un paysan qui n'a d'autre souci que de faire prospérer ses récoltes , transmettre ses connaissances à ses fils avec l'objectif de leur léguer la terre. Il vit avec sa famille dans un village non loin d'une grand ville où il vend ses récoltes . Parmi ses brus, il y a Jade qui sait lire et écrire , chose très rare dans cette Chine agricole de 1937.

Sa fille ainée est mariée à un marchand de la ville dont la boutique vient d'être saccagée par des étudiants, sous prétexte qu'il y est vendu des produits étrangers. La rumeur gronde , les Japonais ne seraient pas loin et posséderaient une arme redoutable, les vaisseaux volants.



Pearl Buck , bien qu'Américaine, a très longtemps vécu en Chine (elle y est arrivée dans sa première année) (jusqu'en 1933) . Nobélisée en 1938 , ce roman a été écrit en 1942 alors que les conflit avec le Japon n'était pas achevé. C'est donc une oeuvre ancrée dans la réalité qu'elle a livrée à ses contemporains.



L'invasion japonaise est remarquablement traitée : La propagande, la diffusion de la drogue, la terreur bien sur, les viols, les massacres, les traitres.

Mais ce roman va au delà , comme s'il était précurseur des années à venir. On sent grandir au fil des pages un sentiment nationaliste, une révolte contre l'étranger, une union sacré autour de la patrie .La Chine a été humiliée par l'occident au tournant du XX ème siècle et vit depuis de façon chaotique aux grès des puissants. Ici le menu peuple va s'élever et lutter avec ses faibles moyens .

C'est aussi un hommage aux hommes de la terre, leur abnégation , leur droiture. Ling Tan est un homme remarquable, fidèle à sa femme, à ses enfants , à ses traditions, à sa terre qu'il ne quittera que quand elle sera entre de bonnes mains.Ce monde paysan qui raille les érudits . A quoi peut bien servir la lecture pour faire pousser le riz et nourrir sa famille ?



Roman très dense donc où vient également s'ajouter une missionnaire salvatrice , protectrice des femmes et des enfants que les Japonais violaient et tuaient sans discernement. S'il n'y a pas de lieux précisés, on peut penser à Nankin , où a vécu Pearl Buck et dont l'invasion est malheureusement restée dans l'histoire sous le nom du Viol de Nankin.

En vrac pour conclure , c'est une époque où être une femme ne semble pas avoir beaucoup d'importance aux yeux de la société. C'est toujours déroutant de traverser ces lignes aujourd'hui.



Ce livre à la portée historique immense , même s'il est dur est allégée par la plume pudique et précise de l'auteur. On est loin des descriptions émaillant le Sorgho rouge de Mo Yan.

Un livre nécessaire pour qui s'intéresse à cette tranche d'histoire. Mais le portrait de Lin Tan , sa vie, ses convictions et toutes les histoires en découlant valent à elles seules la lecture.

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Vent d'Est, vent d'Ouest

Relire un grand classique de la littérature découvert il y a quelques décennies est un plaisir que je m’offre de temps en temps au fil de mes déambulations chez les bouquinistes.

En ouvrant ce chef d’œuvre de la littérature chinoise, j’ai ressenti un immense plaisir teinté de nostalgie à redécouvrir l’histoire de Kwei-Lan récemment marié à un jeune chinois formé aux USA à la médecine occidentale.



La jeune femme a reçu l’éducation traditionnelle d’une « dame de condition » fondée sur l’obéissance, le respect de l’étiquette et l’art de plaire à l’époux. Sa vie ne lui appartient pas : elle existe pour concevoir des fils. Mais toute cette éducation reste sans effet sur son mari dont elle ne comprend pas les attentes : il la veut son égale et n’a pas l’obsession d’engendrer un garçon. De plus, il lui demande de renoncer aux bandes qui lui compriment les pieds depuis sa plus tendre enfance.

La rencontre de sa belle-sœur américaine, après crainte et observations sera pour Kwei-Lan un élément déterminant de son évolution.

J’ai aimé la manière dont le roman offre un portrait de la Chine des années 20, à travers les soubresauts qui agitent une famille chinoise.

Pearl Buck excelle à montrer la manière si différente avec laquelle les générations affrontent le changement. Le rejet pour les anciens, l’intérêt pour les plus jeunes. Un conflit de génération marquant, qui constitue un fil rouge tout au long du roman.

Tiraillée entre le Vent d’Est incarné par ses parents et reçu en éducation et le Vent d’Ouest apporté par son mari, son frère et sa belle-sœur, Kwei-Lan devient malgré elle un pont entre deux cultures.

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La Terre chinoise, tome 1 : La Terre chinoise

Pour Wang Lung, jeune paysan de la province chinoise d’An-Hoeï, la bonne sueur versée sur son lopin de terre est l’unique moyen de subsistance qu’il trouve honorable. Seule la terre est à même de porter son fruit, de lui fournir nourriture puis argent lorsqu’il peut vendre sa récolte et assurer ainsi sa vie, celle de son vieux père puis celles de ses enfants à venir.

N’ayant aucune fortune pour s’attacher une femme qui demanderait de belles choses afin de consentir à un mariage, Wang Lung se rabat sur une esclave choisie « surtout pas jolie » par le père. Il leur faut une femme travailleuse et capable d’engendrer des fils. Et puis une femme laide n’a pas pu éveiller non plus le désir chez les fils et petits-fils de la grande maison où elle était esclave, ce qui garantit donc sa virginité.

C’est toujours avec horreur que je lis l’absence totale de considération pour la femme dans cette Chine décrite par Pearl Buck et le portrait d’O-len, cette esclave prise pour femme faute de mieux, est déchirant.

O-len nous est décrite laide et hommasse, taciturne, arborant un visage totalement inexpressif et pourtant, dans le devenir de la famille de Wang Lung elle jouera parfaitement le rôle qu’on lui a assigné. Infatigable, elle remplira les multiples tâches de la maison mais aussi le travail aux champs, accouchera seule de fils et de filles et assurera la survie de sa famille lors des terribles moments de misère.

Parfaitement conscient de son absence totale d’amour, Wang Lung sera tout de même souvent pris de honte et de remords vis-à-vis d’O-len, peut-être trop tardivement cependant. Tout au long de la lecture, des traits exaspérants puis des traits plus attendrissants se succèdent chez ce personnage de paysan chinois. Le plus marquant pour moi fut sa compassion envers une de ses filles, sa pauvre innocente comme il la nomme. Son souci de ne pas l’abandonner rachète presque tous ses autres penchants horripilants dus essentiellement aux mœurs en cours dans ce milieu rural chinois.



L’amour qui perdurera dans le cœur de Wang Lung, tout au long de sa vie que l’on suit avec passion, sera celui de la terre. Et pourtant, après les premières années favorables, des vents desséchants et n’apportant aucun nuage viendront priver sa famille de toute nourriture. Après avoir mangé jusqu’au buffle qui labourait les champs, jusqu’aux dernières touffes d’herbe, jusqu’aux écorces des arbres, ils n’ont plus qu’à s’exiler vers une ville du midi pour ne pas mourir de faim. Mais le paysan désire coûte que coûte garder les terres acquises dans la ferme intension d’y revenir.

De retour dans sa campagne, Wang Lung continuera à mettre tous ses espoirs dans cette terre. L’imbécilité des riches propriétaires qui se ruinent en opium et en achats de concubines facilitera son ascension comme riche propriétaire terrien. Mais la satisfaction de la richesse sera assombrie par quelques profiteurs et la paix à laquelle Wang Lung aspire reste bien dure à obtenir.



Des expressions vieillottes, un style de narration irréprochable mais légèrement désuet accentuent agréablement le dépaysement total que l’on éprouve en lisant La Terre chinoise.

Bâtonnets d’encens pour honorer les dieux des champs, respect dû aux aînés, préparatifs tout de rouge du Nouvel An pour attirer bonheur et richesse, insignifiance des naissances lorsqu’elles offrent des filles qui n’ont pas d’appartenance à la famille et tant d’autres aspects de cette Chine d’un autre siècle se bousculent tout en rendant grâce à la terre nourricière.

Au-delà des coutumes incompréhensibles qui m’ont heurtée, j’ai beaucoup apprécié de partager ce quotidien rural. Pearl Buck nous offre ici un roman riche d’enseignements.

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Pivoine

Pivoine est une esclave chinoise, achetée par une famille juif vivant en Chine.

Elle est amoureuse de son jeune maître David.

Et sacrifie sa vie et son cœur, ainsi que son âme pour lui.



C’est une histoire d’amour interdit… je n’aime pas trop les romances, mais comme le récit est entrecoupé de fait historique, j’ai apprécié cet ouvrage.



J’ai appris plein de choses sur la religion juive.

Je ne suis d’aucune religion. Un avantage puisque je me documente de plus en plus sur ce sujet.



Parce qu’il est au cœur de nos vies… et comprendre s’est être un peu plus ouvert d’esprit…



Je ne vais pas rentrer dans un débat de religion, c’est si compliqué ! Et je ne suis pas la personne idéale étant athée !



Un livre touchant, une fin « un peu tirée par les cheveux », une histoire d’amour un peu trop fleur bleue… Je m’explique, il y a toujours que deux possibilités dans ce genre de roman d’amour : où ils s’enfuient tous les deux, ou bien ils s’éloignent à jamais…



Je n’ai lu que deux ouvrages de cette autrice, mais je vais continuer ma découverte. J’aime sa façon d’écrire…



Bonne lecture !

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La Terre chinoise, tome 1 : La Terre chinoise

« La Terre chinoise » de Pearl Buck. Un roman magnifique qui retrace la vie et les moeurs de la chine rurale du XIX siècle, et ce à travers la vie de Wang Lung agriculteur très attaché à sa terre et très respectueux des liens de famille, sa femme 0-Len jadis esclave dans une grande maison (maison de riche propriétaire de la ville), une femme courageuse travailleuse et surtout entièrement dévouée à sa famille te à ses devoirs. le couple connait la pauvreté, la faim, la misère mais parviens comme même à les surmonter et connaitre ainsi la vie aisée avec tout ce qu'elle rapporte de bien et de mauvais. S'ajoute à cela d'autres personnages tout aussi intrigants tels que l'oncle et sa famille, les enfants avec leurs caractères différents, les belles filles, et les servantes.

Un roman avec des personnages très attachants, des histoires d'amour (amour de la terre, de la femme et de l'argent), et surtout une figure inoubliable.

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Terre coréenne

Histoire d’une famille, dans la Corée du vingtième siècle, roman historique, parfois touchant, mêlant harmonieusement la vie quotidienne aux grands drames du pays.



En fait, le roman commence du dix-neuvième siècle, alors que la Corée a un roi et une reine, des paysans pauvres dans un régime féodal. La famille Kim y conseille la royauté et tente de protéger sa patrie.



Au fil des pages, on découvre un petit pays tiraillé entre le repli sur soi pour protéger sa culture et la nécessité de conclure des alliances avec des puissances étrangères, un pays que se disputent la Chine, le Japon et la Russie. Malgré les invasions et les guerres, on y sent toujours l’attachement au pays et la volonté d’indépendance.



Écrit en 1963, le roman s’arrête malheureusement après la Guerre de Corée, il faudra lire ailleurs l’évolution des cinquante dernières années. On pourrait aussi lui reprocher quelques longueurs et une traduction qui a un peu vieilli, on y mentionne souvent la « caillebotte » comme aliment, j’imagine qu’il s’agit du tofu.



Avant de lire Terre Coréenne de Pearl Buck, j’étais totalement ignorante de l’histoire coréenne. Sans douleur, la Nobel de littérature 1938 a corrigé cette lacune et m’a donné le goût d’en savoir davantage. Que demander de plus à un roman historique ?

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La Mère

"La mère" fut mon premier Pearl Buck, lu à l'adolescence... et le premier d'une longue série. Un tel coup de cœur que je suis devenue une groupie. Je ne voulais plus lire que ça.

C'était ma J.K. Rowling à moi (ou Stéphanie Meyer ou Suzanne Collins suivant les goûts actuels)... attention ! c'était des lectures fantastiques mais sans fantastique, que l'on ne se trompe pas.

Pourquoi j'écris "c'était" d'ailleurs ? ... Je suis persuadée qu'elles sont toujours merveilleuses, les lectures de Pearl Buck. Il faut absolument que je me replonge dans certaines.

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