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Citations de Peter Guralnick (25)


Je me suis efforcé de raconter cette histoire le plus possible du point de vue d'Elvis. Bien qu'il n'ait jamais tenu de journal, ne nous ait pas laissé de mémoires et n'ait écrit que de très rares lettres, tout en n'accordant que peu d'entretiens, il existe bien entendu une profusion de documents sur la vie d'Elvis Presley, notamment ses propres paroles quand elles ont été enregistrées. Quoique rarement prononcées en public sans intention particulière, elles offrent presque toujours un aperçu de ce qui se passe en lui. Je me suis mis en quête des comptes-rendus de presse d'époque, des documents professionnels, des agendas, des magazines de fans, des analyses critiques et des témoignages riches d'anecdotes des amis et témoins oculaires. Non pas dans l'intention d'imposer tout ceci au lecteur, mais pour essayer de comprendre cette histoire.
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Cette musique n'est pas morte.
Il suffit d'écouter Buddy Guy, détendu, chanter pour son propre peuple d'une manière largement supérieure aux innombrables fois où je l'avais vu jouer pour un public blanc...
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Une fois, à Saint Louis, on a interprété une des chansons que Robert Johnson aimait parfois jouer accompagné, "Come On In My Kitchen". Il jouait très doucement et avec passion.
Quand on a fini, j'ai remarqué que personne ne bronchait. Je me suis alors rendu compte que le public pleurait, les femmes comme les hommes.

Johnny Shines
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Le blues m'a captivé immédiatement par la spontanéité de son impact. Jusque-là, je n'avais jamais rencontré une façon aussi fulgurante d'exprimer des sentiments. « Le blues est un sale frisson convulsif². »

². « The blues is a low-down shaking chill. » : paroles d'une chanson de Son House reprenant et adaptant le « Walking Blues », de Robert Johnson.
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Au fond, la musique seule compte. Si ce livre vous pousse à en écouter, s'il vous persuade de rendre cet hommage minimum à l’œuvre de chaque artiste, alors il aura servi un dessein authentique. Sinon, il ne s'agira que de rhétorique stérile, et tout le monde sait que nous n'en manquons pas.
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S'il est devenu assez sophistiqué, écoutez Charles Mingus, Coltrane ou Miles David et vous entendrez le blues muet des field hollers* du temps de l'esclavage.

* Le holler est un appel modulé, entre le cri et le chant, lancé par un travailleur aux champs à l'intention de ses congénères
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À la fin de la soirée, pendant qu'il range les micros, il s'accorde un rare moment de satisfaction. "Tu sais, on a bien joué, mon pote. Je leur ai dit de jouer décontracté. J'ai dit à Bubba que s'il sentait un riff, fallait y aller. Parce que je pense que c'est comme ça que tout a commencé."
"C'est vrai, lance le pianiste, c'est dans ces petits juke joints et ces bars louches que tu trouves la meilleure musique du monde. Je te le dis, il faut me croire, mon pote, parce qu'ici, on chante toujours avec son cœur. Charlie [Feathers], c'est le meilleur gars du monde, demande à n'importe qui, parce qu'il chante avec son cœur."
Dehors, Charlie est assis sur le siège conducteur d'une voiture neuve de couleur pâle et met le contact pendant que le groupe monte dedans. Il descend la vitre pour dire au revoir, lance un bref sourire, un peu hésitant, et quitte le parking en faisant crisser les pneus. Il a l'air plutôt insouciant au volant.
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Tous les musiciens en parlaient entre eux mais, comme disait Tony Brown, qui remplaçait Shane Keister au piano : "On savait tous que c'était sans espoir parce qu'Elvis état entouré par ce petit cercle de gens... Si on osait demander à passer cinq minutes en tête à tête avec lui, la réponse était toujours non. Et quand on réussissait à l'approcher, il maitrisait la situation en se mettant à bavarder." O'Grady se sentait tellement concerné qu'il essaya de prendre la situation en main. Il contacta Ed Hookstratten à son retour à Los Angeles et mis au point un plan avec l'avocat d'Elvis pour qu'on essaye de l'envoyer en cure de désintoxication à la Scripps Clinic de San Diego. Ils présentèrent ce plan, qui garantissait une parfaite confidentialité, à Pricilla, et, d'après ce qu'ils comprirent, elle le fit suivre à Elvis et l'histoire s'arrêtat là.
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J.W. : ""A change is gonna come", il l'écrivit après avoir entendu le "Blowin' in the wind" de Bob Dylan pour la première fois. Il n'avait jamais eu grand-chose du militant, il ne s'était même jamais vraiment occupé de politique (même s'il s'était intéressé au mouvement musulman qui entourait Cassius Clay et qu'il avait passé pas mal de temps en compagnie de Malcolm X), mais il resta sans voix devant le message véhiculé par cette chanson. Il m'a dit : "Alex, il faut que j'écrive quelque-chose. Dire que c'est un jeune blanc qui a écrit une chanson comme ça..." C'est ce qui l'a motivé pour écrire "A change is gonna come". C'était, vraiment une chanson en faveur des droits civiques. Il y a un vers qui a été supprimé dans la version sortie en 45 tours, mais qui figure sur celle de l'album :

I go to the movies and i go downtown
But someone's always telling me
Don't hang around"
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A quoi pouvait mieux correspondre à notre sens du mystère romantique qu'un poète " à la sensibilité inquiète ", à peine capable de contenir son " étrange sentiment de douleur et de désespoir " ?
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Chapitre 6
Robert Pete Williams
"Free Again"

« Un homme de Deham Spings que je n’avais jamais vu, M Easrtley, est venu me trouver. Il ne m’avait jamais vu, jusqu’à ce qu’Harry Oster entre et me demande de composer un blues triste sur ma famille. Eh bien, je lui ai dit que je ne savais pas, mais il m’a donné une guitare à douze cordes pour que je joue et j’ai composé un blues parlé sur ma famille. Vous l’avez peut-être entendu. C’était « Prisonner’s Talking Blues ». Je ne savais pas ce que j’allais dire. Mais j’étais triste, tu sais. Certains prisonniers, ils ne pouvaient pas supporter d’entendre ça, et j’ai dû arrêter. Tous les prisonniers se tenaient autour, ils pleuraient en pensant à leurs foyers. Ils m’ont demandé d’arrêter de chanter. »

« Sometimes I feel like I never see
My little ol’ kids anymore
But if I don’t never see ‘em no more
Leave ‘em in the hands of God
You know, my sister
She’s like a mother to me
She do all in the world that she can
She went all the way along with me in this trouble
‘til the end
In a way
I was glad my poor mother had ‘ceased
Because she suffered with heart trouble
And trouble behind me
Sure woulda went hard with her
But if she were livin’
I could call on her sometime
But my ol’ father dead too
That’d make me
Me motherless and fatherless
It’s six of us sisters, three boys
Family done got small now
Looks like they’re dyin’ out fast
I don’t know
But God been good to us in a way
‘Cause ol’ death have stayed away a long time… »

Sur le disque, sa voix est entrecoupée. On se demande si c'est un sanglot. Il y a le gazouillis des oiseaux et l'accompagnement assourdi de la guitare douze cordes en fond sonore. Dans l'intimité de votre chambre, sur votre chaîne, vous entendez la souffrance nue d'un homme.
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Robert Johnson incarna pour nous le chanteur de blues existentiel, affranchi de la réalité matérielle ou de l'histoire, un esprit farouchement incandescent, libéré des attaches de la tradition par l'impulsion impérieuse de son génie.
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Si tu veux apprendre à jouer tout ce que tu veux et comment faire des chansons toi-même, tu prends ta guitare et tu vas là où une route croise ce chemin, là où il y a un carrefour. Va là-bas, sois sûr d'y être ce soir, juste un peu avant minuit, et tu sauras que c'est le bon endroit. Tu as ta guitare et là tu joues un de tes morceaux.. Un grand mec noir viendra, prendra ta guitare et l'accordera. Puis il jouera un morceau et te la rendra. C'est ainsi que j'ai appris à jouer tout ce que je veux.
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Le bruit circula alors parmi les différents groupes familiaux, dans une intervalle de temps de six mois à un an avant que tout le monde ne soit au courant de la mort de Robert Leroy Johnson: l'histoire avait sans doute subi de nombreuses transformations dans ce laps de temps.
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La fusion de tous les éléments qui n'étaient jamais parvenus à s'unir jusque-là s'était enfin réalisée. C'était le son de l'Eglise, complètement livré à lui-même, délivré de ses inhibitions. C'était la voix extatique et intense de Ray Charles, celle que le monde allait apprendre à connaitre. Il est assez étonnant de constater que "I got a woman" n'est jamais entré dans les hit-parades pop, mais il a probablement exercé plus d'influence sur le cours de la musique populaire américaine que n'importe quel single passé ou à venir. (...) Il écrivit plus tard dans son autobiographie : "Je chante des Spirituals depuis que j'ai trois ans, et j'écoute du blues depuis au moins aussi longtemps. Quoi de plus naturel alors que de les combiner ? ça ne nécessitait aucune réflexion, aucun calcul. Tous les sons étaient là, dans ma tête."
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Il était semblable à un miroir: quoi que vous cherchiez vous le trouviez en lui. Il n'était pas du genre à mentir ou à dire des méchancetés. Il avait la complexité des gens simples.
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Quelque chose retenait la plupart d'entre eux d'acheter cette musique. Ceux du Sud, en particulier, éprouvaient une réticence qu'ils avaient même du mal à comprendre. La musique leur plaisait, mais ils ne savaient pas s'il fallait l'aimer ou non. Je suis arrivé ainsi à la conclusion qu'on pourrait vendre un sacré paquet de ronds si on trouvait des musiciens blancs capables de jouer et de chanter de manière aussi excitante et vivante que les Noirs.
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D'un point de vue esthétique,l'impact de cette apre tranche de vie fut tout aussi dévastateur.Je ne pense pas le surévaluer en le comparant a l'apparition du néo réalisme italien au cinéma,lorsqu'en redécouvrant la poésie du quotidien,on eut besoin d'un nouveau vocabulaire,et d'une nouvelle esthétique pour remplacer l'ancienne.Le" nouveau vocabulaire" de James Brown,tout comme celui des réalisateurs italiens fondé sur une nouvelle appréciation de la beauté familière,bouleversa le paysage du rhythm & blues.Tout d'un coup,la façon de se présenter d'un Ray Charles apparaissait cérémonieuse et surannée,"classique"si vous voulez,avec son orchestre de musiciens formés a lire la musique et ses partitions pour big-bands.Au contraire,le Live at the Apollo de James Brown jouait a fond la carte de l'environnement interlope et brulant,du cadrage farouchement serré autour de l'artiste et des improvisations désinvoltes propres aux performances live,
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Tu pouvais avoir la radio allumée, il te parlait, tu ne te doutais pas qu'il y pensait parce qu'il était en train de te parler, mais, plus tard, il jouait la chanson, note pour note. Du hillbilly, du blues et de tout le reste.
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" Si tu veux apprendre à jouer tout ce que tu veux et comment faire des chansons par toi-même, tu prends ta guitare et tu vas là où une route croise ce chemin, là où il y a un carrefour. Va là-bas, sois sûr d'y être ce soir, juste un peu avant minuit, et tu sauras que c'est le bon endroit. Tu as ta guitare et là tu joues un de tes morceaux... Un grand mec noir viendra, prendra ta guitare et l'accordera. Puis il jouera un morceau et te la rendra. C'est ainsi que j'ai appris à jouer tout ce que je veux. "
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