J'ai découvert Peter Heller par Céline, prénom de l' héroïne, détective spécialisée dans la recherche de personnes disparues. si toutefois, l'affaire l'intéresse vraiment, car elle est tout de même assez âgée et insuffisante respiratoire.... l'histoire, assez classique, est surtout l'occasion de la découverte de personnages extrêmement attachants. Certaines scènes frisent le génie. Mais d'autres passages sont cousus de fil blanc , notamment ceux qui s'attachent à donner à certaines personnes un passé trop précis, presque encyclopédique, sans que cela ne serve vraiment le récit. Ce décalage est assez évident pour lasser parfois. Mais cela reste un bon livre de ce magnifique écrivain qu'est Peter Heller, révélé par l'immense Constellation du chien.
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Céline Watkins a soixante huit ans, elle souffre d'insuffisance respiratoire, elle est à la fois artiste et détective privée spécialisée dans la recherche des personnes disparues, elle n'hésite pas, lorsque Gabriela vient lui demander de rechercher son père disparu dans la nature depuis vingt ans, a se lancer à sa recherche en compagnie de Pete son mari taiseux. Mais Céline a également une histoire de famille qui mérite d'être explorée. Sur les pas de Céline et de Pete, mais également de Hank le fils de Céline, le lecteur part à la fois dans un passionnant roman d'aventure, dans un roman familial émouvant, l'ensemble plein de poésie, d'humour, de nature sauvage avec de sublimes descriptions de paysages, de visages, de personnalités, et de sentiments. C'est dans leur camping-car que Céline et Pete sillonnent les routes du Wyoming, et du Montana, mais la thèse de départ de la disparition du père de Gabriela, se complique un peu lorsqu'ils sont suivis par un agent du FBI. Il faut attendre les toutes dernières pages pour découvrir le dénouement de l'enquête que mènent Céline et Pete, ainsi que le secret familial de Céline. C'est un super roman, j'ai beaucoup aimé, merci au libraire qui l'a conseillé.
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Rien à redire, il y a de la qualité, trop brillante peut-être. Trop bien léché comme un ours ne l'est pas. C'est d'abord un couple uni comme les griffes d'un grizzly. Une ombre de frémissement de sourcil et Céline comprend Pete à demi-regard. Un wow de Céline et Pete sait ce qu'elle pense. L'auteur souligne fort cette complicité indéfectible, de même qu'il adore nous engloutir dans une nature sauvage. Ses descriptions sont très cinématographiques, quitte à tirer en longueur une enquête actuelle qui ramène au passé tumultueux et douloureux d'êtres privés de père. Ce que je préfère : de petites touches tendres, un chute de'humour au détour d'une phrase, ramassé de l' humanité qui irrigue ce roman bien mené, finalement assez sage malgré un duo d'enquêteurs excentriques et excentrés, vachement typés. J'ai savouré plusieurs brefs dialogues où l'on sent la tessiture des tempéraments. Dommage qu'une entame emballante se dilue dans l'humidité automnale et une construction en ruptures systématiques. J'aurais aimé que la mécanique huilée des détectives amoureux se détraque un brin (d'herbe). J'ai néanmoins apprécié un bon moment de détente entrecoupé de somnolence près d'une cascade ou au pied d'un tremble énamouré.
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Quand l'auteur a l'art et la manière de brosser des portraits de personnages plus vrais que nature, rencontrés lors d'une quête policière mais plus que ça. Des descriptions de paysages, d'ambiances au plus juste, tout en sensations. L'enquête n'est qu'un prétexte à embarquer le lecteur dans un road movie époustouflant... Une fois de plus, du grand Heller !
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♪♪♫ Dis-moi, Céline, les années ont passé... ♪♬♫...
Mais non, il ne s'agit pas de cette Céline-là, que certains de ma génération connaissent si bien pour avoir naguère fredonné cette chanson ou avoir été touché de l'entendre... Ici dans ce dernier roman de Peter Heller, pour Céline Watkins, détective privée et accessoirement artiste, réalisant des œuvres artistiques à partir de crânes humains, les années ont également passé.
Elle est encore marquée par la perte récente de ses deux sœurs, mortes toutes deux d'une longue maladie.
Elle a soixante-huit ans, vit à New-York, tout près de l'East River. Parfois elle a du mal à respirer, elle souffre d'un emphysème, conséquence d'avoir fumé quatre paquets de cigarettes durant des décennies, ancienne alcoolique, le corps est usé. Cela ne l'empêche pas d'être élégante, magistrale, pleine d'ironie.
Les années ont passé et le passé est toujours là, qui vient la hanter avec ses fantômes parfois encombrants, ceux qui vous suivent à la trace. Elle vit à présent avec son mari Pete, taiseux remarquable et qui l'accompagne dans ses enquêtes, sorte de fidèle docteur Watson avec l'amour en plus. Quoiqu'on ne sache après tout pas grand-chose de la vie sentimentale de Sherlock Holmes... !
Céline est une détective privée atypique, on ne vient jamais la voir à l'improviste, ni par hasard...
Céline Watkins n'est pas une détective comme les autres. Très sensible à la détresse d'autrui, elle a comme une sorte de passion pour les perdants. Elle prend toujours le parti des plus faibles, des laissés-pour-compte, des enfants, des vagabonds, des sans-abris, des malchanceux, des toxicos... Ceux qui la sollicitent sont le plus souvent des personnes n'ayant aucune ressource ni aucun pouvoir, autant dire aucun moyen de rémunérer ses services. Qu'importe pour Céline !
Céline a un sens très développé de l'empathie et ce qui en fait dès le début du roman un personnage très attachant. Cela dit, elle ne sort jamais sans son Glock solidement arrimé sous son aisselle.
Courir après les criminels n'est pas sa tasse de thé, courir à la recherche de personnes disparues, oui.
Les années ont passé pour Céline et celle-ci veut tirer sa révérence du métier de détective pour se consacrer désormais exclusivement à son mari et à son art.
Aussi lorsqu'une jeune femme, Gabriela, vient la solliciter pour rechercher son père dont elle n'a plus de nouvelles depuis vingt ans, elle y voit ici comme une dernière occasion, une sorte de baroud d'honneur...
C'est à la frontière entre le Wyoming et le Montana, du côté du célèbre parc national de Yellowstone, qu'on perd la trace du père de Gabriela, Paul Lamont photographe au National Geographic ; une mauvaise rencontre avec un ours semble être la cause avancée de cette disparition... Cette version des faits n'a jamais satisfait Gabriela... Enfant, elle fut in extremis secourue de la noyade, par ce même père aimant, mais qui ne put sauver sa mère, portant dès lors ce deuil comme une douleur lancinante et
« Parfois la mort est la forme d'absence la moins douloureuse », pense Céline.
L'histoire de Gabriela ne laisse pas indifférente Céline. le passé de cette dernière revient comme une résurgence. Céline pense que le temps ne guérit pas toutes les blessures, loin de là...
Il serait mal inspiré de réduire ce roman a une simple enquête policière.
Incroyablement pleine de douceur, Céline accueille la demande de Gabriela avec toute l'empathie qui la caractérise. Céline se retrouve dans l'histoire de Gabriela, qui vient réveiller en elle une peur primale. Les enfants payent toujours le prix fort.
Céline semble comprendre ce qu'est l'abandon d'une fille par son père. Elle peut aussi comprendre le désespoir de ces pères qui ont fait le choix de partir.
Alors, nous voilà plongés dans un trépidant road-movie en direction du célèbre parc national de Yellowstone ! Céline et Pete sentent très vite que les contours de cette histoire recèle une atmosphère particulière prête à chaque instant à bifurquer vers le côté le plus sombre du décor.
Faisant alliance avec les personnages du récit, l'appel de la nature prend le relais dans des descriptions majestueuses. Peter Heller a planté le décor de son dernier roman dans les grands espaces aux confins du Wyoming, du Colorado et du Montana et l'esprit qui habite ces pages m'a ramené irrémédiablement vers Jim Harrison et Edward Abbey, vers les courbes d'un paysage familier et en même temps sauvage que je reconnaissais. J'avais joie de retrouver cette ambiance comme une promesse.
Les grands espaces s'ouvrent alors pour laisser passer le camping-car de Céline et de son mari Pete, à la recherche d'un étonnant secret, dont Yellowstone en est peut-être le sanctuaire...
Céline et son mari laconique se fondent avec harmonie dans ce décor grandiose et millénaire. Ils ont cette complicité qui fait mouche, ils sont confiants. J'ai adoré cette intelligence faite d'amour qui les lie et la dimension surprenante de leur couple, apporte une touche de fraîcheur.
« La beauté la plus incontestable est celle peut-être qu'on ne peut jamais toucher. »
Ici il est question de l'enfance, des liens familiaux, de l'abandon, d'une douleur qui ressemble parfois à celle de l'exil. Il y a toujours une émotion à fleur de peau qui traverse le paysage, s'accroche aux rides de Céline.
Par moments, on jurerait que l'espace intérieur qui habite Céline est aussi grand que le parc du Yellowstone.
Parfois Céline a du mal à respirer et tout n'est pas forcément à mettre sur le compte de son emphysème. Mais il y a toujours un humour pince-sans-rire qui sauve la mise, au moment où la terre tremble, où le sol s'ouvre, où les voix du passé resurgissent de ce trou béant, faisant vaciller le monde sur son axe.
Sur les pages de ce livre empli de lumière, d'espace et d'horizon, je me suis senti comme un oiseau qui venait de se poser et qui ne souhaitait pas reprendre tout de suite son envol.
Je découvre ici Peter Heller, sa très belle écriture et son univers unique, une bien belle invitation à découvrir ses autres romans.
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Pour ne pas décrocher , Livre à lire sur un tempo allegro car celui du livre est LARGO...
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Un tiers et puis s'en va. J'avoue avoir lu les critiques de Babelio après ce premier tiers lu car je trouvais que ça ne démarrait pas . Ok, l'auteur écrit très bien, il détaille trop bien, se perd , et nous aussi dans les diverses relations familiales et on se dit qu'en fait, l'intrigue, il s'en moque, il est là pour nous faire ressentir son écriture, il se complaît dans cette faculté et nous, lecteurs, sommes mis de côté avec nos attentes quant au déroulé du livre. J'ai préféré abandonner.
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Déçue par ce roman qu'on m'avait promis captivant. On démarre avec une intrigue accrocheuse et puis un méli mélo de personnages, d'histoires familiales... fatiguant malgré le style agréable et les descriptions de paysages réussies. Dommage car j'attendais un bon moment de lecture !
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Les personnages sont intéressants.
Une enquête rondement menée pour une femme à l'enfance bouleversée par un drame familial par cette Céline personnage assez atypique et son compagnon.
Vient en parallèle sur cette l’histoire du passé aussi assez mystérieux de cette femme. Par moment on perd un peu le fil a force de passer d'une histoire à l’autre
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Au premier abord, ce roman avait tout pour me plaire : avant tout, une intrigante histoire de disparition inexpliquée, une détective manifestement animée par ses propres secrets, une enquête en forme de road-trip (à moins qu’il ne s’agisse d’une course-poursuite ?) à travers le Grand-Ouest… La couverture, très réussie, est évocatrice des thématiques du roman, avec cette photographie aérienne d’une forêt automnale traversée avec détermination par deux voitures qui se suivent sur une route rectiligne. Les premières pages suffisent pour se convaincre que l’écriture est belle, très visuelle, attentive au décor comme à la psychologie des personnages. Et Peter Heller a déjà fait ses preuves avec La constellation du chien, premier roman publié en 2013 (chez Actes Sud également) et très bien accueilli…
Mais pourtant, ma lecture a été laborieuse et j’ai eu constamment du mal à « entrer » dans l’histoire. Pourquoi le coup de cœur n’a-t-il pas été au rendez-vous ? Il est bien possible que de mon côté, la fatigue hivernale et beaucoup de travail en ce moment n’ont pas contribué à ma réceptivité. Mais il me semble que cela a aussi beaucoup à voir avec la construction de l’intrigue : ce qui commence comme une enquête policière classique, avec l’exposition de l’énigme par Gabriela, qui charge Céline d’enquêter sur la disparition de son père vingt ans plus tôt et l’amorce d’une enquête menée en duo avec Pete, perd rapidement du rythme. L’enquête progresse à pas lents, au fil des conjectures du couple d’enquêteurs, sans qu’aucun nouvel élément majeur ne vienne s’ajouter aux indices disponibles au début du livre.
On remarque rapidement que cette investigation est en fait un prétexte pour parler de la vie et du personnage de Céline, qui fascine visiblement Peter Heller autant que l’ensemble des personnages qu’elle rencontre. Les incursions constantes des souvenirs de jeunesse de Céline et des multiples passages sur sa relation idyllique avec Pete entrecoupent la narration, ce qui m’a perturbée et empêchée de me laisser happer par l’intrigue. Ces choix m’ont d’autant moins convaincue que le charme magnétique de la détective n’a pas opéré sur moi : j’ai trouvé que les personnages manquaient de complexité. Céline est belle, bienveillante, aussi douée pour l’art que pour le tir. Son charme opère instantanément sur chacun et la détective se fait invariablement (et inexplicablement ?) des alliés tout au long de l’enquête : il lui suffit pour cela d’échanger quelques phrases elliptiques… De même, elle déjoue les écueils qui se présentent sans difficulté apparente, si bien que l’on ne doute pas un seul instant de sa résolution. Si on n’est pas fasciné par le couple de protagonistes, on restera sur sa faim concernant tous les autres personnages. Trop nombreux, ils sont à peine effleurés avant que la route ne reprenne…
Merci à Actes Sud et à Babelio pour l’envoi de cette lecture dans le cadre de l’opération Masse critique de janvier 2019. Je suis désolée de ne pas être plus enthousiaste et j’espère sincèrement que d’autres lecteurs ou lectrices auront pris plus de plaisir que moi à sillonner les routes du Grand Ouest...
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Céline est une détective retraitée qui reprend du service suite à une dernière enquête, c’est le personnage qu’on attendait ! Sexagénaire revancharde, futée et courageuse, enfin un portrait réaliste des seniors, entre vivacité d’esprit, et sagesse, limités par un corps pas aussi énergique et un désir de paix. C’est là dans cette frontière entre l’activité et le répit qu’Heller réussit à dépeindre un âge charnière tout en faisant l’hommage de sa mère.
Sous thriller en fond, si l’enquête permet de garder sa lecture en éveil et est réellement intéressantes, ce sont les thématiques de la mère et de l’âgisme qui m’ont particulièrement touché.
Un récit original porté par une écriture maîtrisée et une intrigue addictive. On ne veut pas quitter Céline !
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J’ai bien aimé, même si je j’ai lu de façon très décousue, souvent très tard le soir juste avant de tomber dans le sommeil. J’ai trouvé les descriptions de paysages et d’ambiances automnales très réussies.
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Je connaissais Peter Heller pour ses récits des grands espaces, de "nature writing". Ici, il nous propose une enquête, menée tambour battant par Céline, une détective privée pas comme les autres. Flanquée de sa bouteille à oxygène et de son mari très patient, la sexagénaire emprunte le camping-car de son fils et part à la recherche d'un homme disparu il y a longtemps, et que sa fille recherche.
L'occasion aussi d'insérer des chapitres sur la vie de Céline, sur le secret qui la préoccupe, sa maternité très jeune (je n'en dis pas plus...).
J'ai beaucoup apprécié ce roman, même si ce n'est pas pour l'intérêt de l'enquête (on comprend rapidement ce qui se passe), mais surtout pour le style, l'ambiance, et le caractère des personnages.
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J’ai découvert Peter Heller en dévorant « La constellation du chien » dans la touffeur d’un été corse, un étrange roman post apocalyptique, dont la beauté mêlant ombres et lumières m’avait subjugué. J’ai poursuivi mon exploration de l’œuvre de l’auteur en me plongeant dans son deuxième roman « Peindre, pêcher et laisser mourir », un ouvrage doux-amer, à la tonalité nostalgique et littéraire.
J’ai enfin eu la chance de rencontrer l’auteur dans une petite librairie du nord de Paris, alors qu’il faisait la promotion de « Céline », tout en travaillant sur un projet d’adaptation au cinéma de « La constellation du chien », qui n’a semble-t-il pas abouti.
Lorsque son dernier roman, « La rivière » est paru, j’ai aussitôt descendu les rapides en compagnie de Jack et Wynn, une lecture pétaradante qui m’a rappelé « Délivrance », le film terrifiant de John Boorman.
Il manquait une pièce au puzzle : je n’avais toujours pas lu « Céline », pourtant dédicacé de la main de l’auteur, découragé par une quatrième de couverture qui me semblait peu engageante.
Après quelques années de retard, je me suis enfin lancé dans la lecture de ce roman inclassable, à clés et à tiroirs, qui mêle avec bonheur les codes du roman policier et ceux du « nature writing ».
Céline Watkins, détective privée spécialisée dans la recherche de personnes disparues n’est pas au sommet de sa forme, elle a soixante-huit ans, peine à respirer en raison d’une consommation effrénée de cigarettes étalée sur plusieurs décennies et vient de perdre coup sur coup ses deux sœurs. Gabriela, une jeune femme aussi belle que touchante la contacte pour tenter de retrouver son père, disparu vingt ans plus tôt, lors d’une supposée rencontre inopportune avec un ours.
Accompagnée de son taiseux de mari, notre héroïne à la détente facile reprend ainsi du service pour une ultime enquête, dont les enjeux dépassent le cadre de la disparition incongrue du père de Gabriela.
Peter Heller déroule avec maestria une intrigue linéaire « classique » qui joue avec les codes du roman policier et explore la poésie d’une nature sauvage à la beauté immuable. Au cours du road-trip que mènent Céline et son époux à la recherche du père disparu, l’auteur s’attarde via de nombreux flashbacks sur les failles qui traversent l’âme torturée de Céline, et trouvent leur source dans une enfance sans père ainsi que dans une adolescence marquée par une grossesse précoce.
Le place singulière accordée à Hank, le fils de Céline né dix ans après « l’accident » qui a marqué son adolescence, et ressemble étrangement à un double de l’auteur, donne lieu aux pages les plus émouvantes du livre, celles où un frère cadet tente de remonter le fil d’un passé enfoui et de retrouver une sœur aînée qui a disparu des radars.
Au fur et à mesure que l’enquête menée par l’improbable duo d’enquêteurs s’approche du lieu de la disparition présumée du père de Gabriela, le roman prend une dimension politique. Un agent du FBI archétypal suit le couple de sexagénaires qui comprend peu à peu que les nombreux reportages en Amérique du Sud du photographe disparu cachaient probablement de sombres secrets.
« Céline » est un ouvrage protéiforme qui se lit comme un polar, le lecteur y suit avec un plaisir non feint les tribulations d’une vieille dame pleine de vie qui ne se déplace jamais sans sa bouteille d’oxygène et manie son Glock aussi vite que Lucy Luke.
Et pourtant, derrière une apparente légèreté se dissimule une réflexion pleine de finesse qui donne un supplément d’âme au roman, lorsque Peter Heller revient sur ces failles béantes qui traversent les enfants frappés de plein fouet par la disparition précoce de leur père ainsi que sur le rôle trouble joué par la CIA dans l’instauration de la dictature chilienne des années Pinochet.
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En bord de mer, un drame se joue : la petite Gabriela Lamont et sa mère, Amana sont entrainées par d’énormes vagues. Paul Lamont, le père, ne parviendra à sauver que l’enfant.
Des années plus tard (ou plus exactement un an et un jour après le 11 septembre 2001) Gabriela, la quarantaine, prendra contact avec Céline Watkins, la fameuse sculptrice-détective privée « qui s’habille en Prada ». Afin de lui demander de rechercher Paul Lamont, disparu il y a plus de vingt ans, lors d’une mission photo. Âgée de soixante-huit ans, la détective est née à Paris, le français est sa première langue. De douces années d’enfance, qui furent suivies par des nettement moins belles, de retour aux Etats-Unis … Récemment, elle a vu mourir dans la même « maudite année » sa soeur cadette (Mimi) puis sa soeur ainée (Bobby) : les tours jumelles resteront douloureusement liées à cette double perte …
Gabriela est de San Francisco Haight, Céline de Brooklyn Heights. Dans leur histoire respective (et peu banale !) deux points communs : l’alcool et l’abandon … Chacune est mère d’un garçon … Deux générations, deux femmes profondément meurtries par leur passé, qui viennent de faire connaissance …
Céline Watkins partira sur les routes du Grand Ouest avec Pete, son mari attentionné, sur les traces d’un homme qui aurait officiellement été « très probablement » tué par un grizzly (mais dont on n’a jamais retrouvé le cadavre …) Chemin faisant, c’est symboliquement vers son propre passé qu’elle avancera également …
Un agréable roman, une intrigue mi-policière, mi-politique aux profondes méandres psychologiques qu’il faut suivre patiemment dans tous ses flash-back … Une belle et séduisante écriture, un style un peu lent … Un bon moment de lecture, même si pas vraiment un coup de coeur.
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Excellent roman d'un auteur que je ne connaissais pas, un Américain, Peter Heller. C'est même DEUX romans pour le prix d'un :)
En effet, d'un côté, on suit la vie de Céline, 68 ans (en flash-backs) et c'est passionnant. Une vie, j'imagine, entièrement inventée par l'auteur, dans un milieu que l'on ne soupçonne pas. Céline est un personnage atypique, venue de "l'aristocratie" américaine, mais qui sait manier les armes et qui fait de la sculpture moderne. Accessoirement, elle est aussi détective privée.
De l'autre, nous suivons l'enquête du moment : retrouver le père de Gabriela, un photographe connu, disparu dans les montagnes, soi-disant dévoré par un méchant grizzli. Gabriela n'a pas eu la vie facile et son récit est poignant.
J'ai beaucoup apprécié ce roman pour les personnages attachants et la belle imagination de l'auteur qui nous fait entrer dans des milieux différents : de la haute société de l'Est jusqu'aux rangers de l'Ouest...
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