Citations de Philip Kerr (1198)
Avec ses quais de brique rouge et ses superbes vitraux, la gare offrait une très belle architecture. Après l'avoir parcourue de long en large, John et Philippa finirent par trouver le Royal Express de Hongrie.
John alla chercher son sac à dos et en sortit les trois disques d'or provenant du Musée Peabody. Il constata avec surprise qu'ils étaient chauds. Presque brûlants, même. Il les tendit à Dybbuk en même temps que le téléphone.
En premier lieu, tous les nombres disparurent ; ensuite les cases de la grille s'enfoncèrent une par une dans le sol, comme les touches d'une machine à écrire frappées par l'index de quelque géant invisible. Les os, toujours immobiles, commencèrent à dégager une légère fumée, qui alla s'épaississant au point de former un écran opaque derrière lequel le squelette était entrain de se reconstituer.
Je connais les câbles et les tuyaux de cette voiture comme les veines de ma bite.
Une chose que j'ai toujours très bien su faire, Johnny, c'est la fermer. Je vais jamais chez le dentiste, c'est dire.
. Ce qui amuse un vieux social-démocrate comme moi, c’est que les mesures de sécurité sont censées être draconiennes. Mais, en réalité, j’ai l’impression que les gens du coin vont et viennent à leur guise sur le Territoire du Führer, parce qu’ils connaissent toutes les anciennes mines de sel, bien mieux que l’intimité de leurs femmes.
Elle ne ressemblait pas à l’idée que l’on se faisait d’une mère maquerelle, mais ses clients étaient des rustres qui ne savaient pas plus que l’archevêque de Munich ce qu’était un bordel digne de ce nom. Contrairement à ses filles, elle portait une épaisse jupe de laine, une chemise blanche sans col, le traditionnel gilet de velours vert et un épais châle beige. Mais si j’étais certain qu’elle dirigeait cette maison, c’était grâce à la boîte de biscuits Tet qu’elle tenait sous le bras et que je devinais remplie non pas de biscuits mais de billets. Elle avait des yeux vifs de rapace et je sus, en la voyant, qu’elle détenait toutes les réponses à mes questions.
J’aime les types qui ont du sang dans les veines. Vous n’êtes pas comme ces albinos de la Gestapo que Heydrich et Himmler cultivent dans des boîtes de Petri dans un putain de labo. Ça veut dire que le boulot est à vous. Je vous accorde tous les pouvoirs pour agir. Jusqu’à ce que vous merdiez, du moins.
La ténacité et une solide propension à l’obstination sont des qualités que le général semble apprécier chez un enquêteur.
On dit que la perspective d’être pendu permet de concentrer à merveille ses pensées, et je suis sûr que c’est vrai. Toutefois, je peux témoigner que la pendaison et le manque d’oxygène provoqué par un nœud coulant comprimant les carotides affectent l’esprit de diverses manières, toutes négatives.
Le poison, c’est toujours ce qu’il y a de mieux dans ce genre de situations. Depuis quelque temps, nous utilisons le thallium. Une arme formidable, franchement. Incolore, inodore, insipide, et les effets ne se font sentir qu’après un jour ou deux.
Je bois peu et j’aime me maintenir en forme car, au fond de moi-même, je suis resté un vieux bagarreur de rue. Et puis, il me semble que les gens écoutent plus facilement un policier qui donne l’impression de prendre soin de lui.
Ce serait une fort jolie femme si elle n’avait pas des oreilles démesurées fixées à angle droit de chaque côté de sa tête.
Je n'avais simplement aucune envie de me transformer en inspecteur Clouseau du football.
Franchement, il vaut mieux que je n'en dise pas d'avantage. Depuis Tony Blair et George Bush, la diplomatie a pris la mauvaise habitude de ressembler au mensonge.
Alors voici ma question. Et réfléchis avant de rouvrir ta grande gueule. Le football est-il encore la chose la plus importante de ta vie ? Ne réponds pas tout de suite. Réfléchis-y. Je ne veux pas parler de toutes ces bêtises hors du terrain qui vont de pair avec le statut de footballeur vedette....les marchés, les sponsors et le bazar commercial...je veux parler du sport, du jeu, du football pur et simple.(...). Est-ce le football que tu aimes vraiment ou la perspective d'être le Beckham noir ? Est-ce le vestiaire qui est important pour toi ou le studio photo ? Les pages sportives ou la double page dans ce torchon de GQ ? Le liniment ou le gel pour les cheveux ? La vaseline ou l'après-rasage ? Un slip suspensoir ou un costume Armani ? ...
Le chagrin : je n’avais plus la patience pour ça. A quoi bon avoir du chagrin quand les gens mouraient ? Ca ne les faisait pas revenir, c’est sûr. Et ils ne vous étaient pas particulièrement reconnaissants de votre chagrin. Les vivants surmontent toujours la disparition des morts. C’est ce que les morts ne peuvent pas comprendre. Si jamais les morts revenaient, ils seraient seulement vexés de voir que vous avez réussi malgré tout à surmonter leur disparition.
Nous ne voulons pas de la paix selon Hitler , pas plus que nous n'avons voulu de sa guerre , car seul l'imbécile descend de l'arbre pour aller regarder le tigre blessé droit dans les yeux .
Ma réponse fut un grand sourire. J'aimais lui sourire. Elle était le style de cliente à qui j'étais obligé de montrer les dents, rien que pour lui rappeler que j'étais capable de mordre.
Voyez-vous, j'ai eu un an pour y réfléchir. Ce qui ne plaide pas un faveur de mes capacités de détectives. Parfois, un homme stupide n'est qu'à deux ou trois bonnes suppositions de ressembler un homme intelligent.