L'illustrateur Philippe Dumas nous parle de son travail pour le livre « le senhor Oliveira da Figueira et les aventures de Hergé et de Tim Tim au Portugal » d'Albert Algoud.
Résumé du livre :
Grâce à Oliveira da Figueira, dont Albert Algoud établit ici la biographie, le Portugal est très présent dans les aventures de Tintin. Ce pays eut aussi un rôle prépondérant dans l'histoire du rayonnement international de l'oeuvre d'Hergé. le portugais est en effet la première langue étrangère dans laquelle Tintin s'exprima. de plus, ses aventures y furent publiées en couleur, six ans avant la Belgique, mais avec des teintes criardes, un découpage fantaisiste et bien d'autres curiosités qui désespérèrent parfois Hergé.
Fourmillant d'anecdotes, cet ouvrage, où l'on croise, les ancêtres juifs d'Oliveira de Figueira, Marcel Proust, et Arthur Rimbaud explore les aspects parfois très saugrenus de l'aventure tintinesque portugaise, accompagné des pétillants dessins-hommages de Philippe Dumas.
Pour plus d'informations sur le livre : https://editionschandeigne.fr/livre/le-senhor-oliveira-da-figueira-et-les-aventures-de-herge-et-tim-tim-au-portugal/
Vidéo :
Logo : Matthieu Lambert
Animation : Jean-François Bertrand
Conception : Chloé Poirat
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Pssst ! ... Bonjour, le loup ! C'est moi, le petit chaperon bleu marine. Devine où je vais de ce pas ?
Le loup a dressé une oreille, assez surpris qu'on lui adresse la parole.
-Je vais chez ma grand-mère, porter ce paquet que tu vois dans mon panier. Ce ne sont pas des pelotes de laine, comme le dit ma maman, mais une douzaine de petits pots de beurre, figure-toi !
- Ah bon ? Et alors ? a répondu le loup, qui se trouvait être l'arrière-petit-neveu de celui qui, dans le conte de Perrault mange la grand-mère et prend place au lit, en même temps que le lointain descendant de celui qui, dans les fables de La Fontaine, fait des misères à l'agneau (donc pas n'importe quel loup ! );
Il marche depuis l'aube. Or, ceux qui font des vers sont généralement sensibles des pieds. Édouard l'invite à venir reposer les siens à la maison.
Dans la bonne ville de Frask, capitale de la Boursoulavie occidentale, vivait un malheureux nommé François Luné - malheureux du fait qu'il ne marchait pas dans le même sens que tout le monde.
François Luné marchait à reculons et ça lui gâchait l'existence : pour être heureux, il faut d'abord passer inaperçu. p.83
Il était une fois un pays merveilleux où les femmes avaient pris leur revanche sur les hommes, elles pouvaient enfin devenir maçon, plombier ou champion de boxe et laissaient à leurs maris le soin de torcher les enfants et de repriser les chaussettes. p.9
Il était une fois deux enfants d'une sagesse impressionnante qui ne cassaient jamais rien, jamais ne disaient de gros mots.
La petite fille avait les cheveux noirs et le petit garçon des cheveux blonds.
Tous deux avaient les yeux en verre et le corps en plastique.
Ce loup, qui avait beaucoup lu de livres pour tuer le temps dans sa cage et qui était raisonnable, ne tenait pas à terminer comme son arrière-grand-oncle, dont il savait l'histoire par coeur. Il se méfiait comme de la peste de tout ce qui ressemble à un chaperon, de quelque couleur qu'il soit, même venant des Galeries Lafayette, et surtout porté par une fille. p.31
Pour aller aux cabinets, on passe forcément sous ce portique au milieu de l'allée. Les matières tombent dans une fosse où elles sont récoltées une fois l'an pour faire de l'engrais. A tout instant, chacun peut avoir à s'isoler dans ce petit coin discret au fond du jardin. Ne nous y éternisons pas...
Ce loup, qui avait beaucoup lu de livres pour tuer le temps dans sa cage et qui était raisonnable, ne tenait pas à terminer comme son arrière-grand-oncle, dont il savait l'histoire par coeur. Il se méfiait comme de la peste de tout ce qui ressemble à un chaperon, de quelque couleur qu'il soit, même venant des Galeries Lafayette, et surtout porté par une fille. p.31
L'âne songeait, passif, sous le fouet, sous la trique,
Dans une profondeur où l'homme ne va pas.[...]
Cet âne abject, souillé, meurtri sous le bâton,
Est plus saint que Socrate et plus grand que Platon.
Il était une fois un pays merveilleux où les femmes avaient pris leur revanche sur les hommes, elles pouvaient enfin devenir maçon, plombier ou champion de boxe et laissaient à leurs maris le soin de torcher les enfants et de repriser les chaussettes. p.9