1,2,3 BD ! Chez les libraires ! présente les BD coups de curs de Thierry et la librairie Mine de Rien à Besançon.
-Un loup pour l'homme de Reynès - Vernay - Éditions Dupuis
-J'aurais voulu voir Godard. Philippe Dupuy (Scénario, Dessin) Futuropolis
-La voleuse de chiens de l'anthropocène de Tokushige Kawakatsu chez Le lézard noir
1,2,3 BD cest le jeudi à 18h30 sur la chaine Youtube et les RS. Trait pour Trait parcourt toujours les librairies de France pour des conseils de lecture.
Trop bavard, ou trop de langue ? Le bavardage est creux. Utiliser les mots c’est autre chose. Ce qui compte, c’est l’acte. Si vous avez fait un acte avec ce livre, alors il y a langage. Que la langue soit abondante ou muette est secondaire. Votre éditeur pense Langue quand vous pensez Langage. Mais vous vous posez la même question. Quoi et comment faire ? Ce qui le tracasse au point de les désigner, ce sont des phrases qu’il considère seules. Mais c’est comme en peinture ou au cinéma, même en littérature, l’Acte est au-delà des mots, de l’écrit, de ce qui est dit, ou même montré. Ce qui compte, c’est ce qui est fait et le Langage avec lequel on le fait. Créer c’est du Langage. Les mots c’est la Langue.
Eh bien voilà. C’est ça vos bandes dessinées quand vous ne rangez pas trop. Ne soyez pas préoccupé par le rangement. En fait vous vous dîtes que vous faîtes là un livre foutraque. Foutraque et égaré. Mais arrêtez donc de vous excuser. Vous craignez qu’il soit incompréhensible ? Et alors ? Dîtes-vous que ce sont parfois les autres qui sont incompréhensibles.

Pourquoi les gens sont-ils tellement attachés à leurs chiens ? Parce que c’est le compagnon idéal. Pas d’engueulade possible avec un chien. Un chien ne dit jamais rien, et on peut lui dire ce qu’on veut. Le mari, l’amant, la femme ou la maîtresse ne seront jamais aussi soumis, dépendants et accros aux caresses qu’un chien. Le principal défaut de l’âme sœur, ce n’est pas son manque de docilité ou le fait d’avoir la migraine plutôt qu’envie de faire des câlins. Non, son principal défaut, c’est de vieillir et de mourir. Un chien, c’est pratique. Quand ça meurt, ça se remplace. La même race, la même couleur, et hop ! c’est reparti ! Je parle surtout des gens seuls accrochés à leurs chiens. Et ils ne peuvent plus être reliés à quelque chose ou à quelqu’un autrement que par une laisse. Ils disent que plus ils connaissent les hommes, plus ils aiment leurs chiens. Ils ont définitivement rejeté le monde autour d’eux. En laissant des petites crottes partout, ils veulent se donner raison de rejeter ce monde. Au mis comme ça, ils sont sûrs que partout c’est effectivement la merde. Et vu l’état de nos trottoirs, on peut fièrement affirmer que nous autres Français sommes ceux qui ont le plus au monde peur de vieillir et de mourir.
À chaque fois que je me fais larguer, j’aimerais bien au moins que ce soit la dernière. J’ai toujours tellement de mal à m’en remettre. La première fois, c’était quand même la pire. Il m’a fallu un temps fou pour comprendre pourquoi elle avait cessé de m’aimer.
Je voulais marcher et fondre sous la pluie, c’est tout ce que je voulais. Je voulais qu’elle me regrette, qu’elle ait des remords à me savoir seul la nuit. Je voulais qu’elle vienne me chercher pour m’emmener dans son lit tout chaud, et j’aurais refusé.
Je suis une intellectuelle. Ça m’agace qu’on fasse de ce mot une insulte : les gens ont l’air de croire que le vide de leur cerveau leur meuble les couilles. Simone de Beauvoir
Godard ? Godard ? Une BD sur Godard ? Tu en es sûr ? De vouloir faire ça ? Le rencontrer ? En plus ? Il veut le rencontrer ?!! Mais quoi ? Pour faire quoi ? Un biopic ? Encore un biopic ? Y a plus que ça des biopiques ! Et des reprises. Oui. Y a plus que ça ! Godard. Il est insupportable Godard, non ? J’ai pas réussi à voir un seul de ses films jusqu’au bout. C’est chiant Godard !!!
Quand j’étais petit, un jour, j’ai vu que l’on vidait l’appartement du voisin. Toutes ses affaires étaient entassées dans la rue. Mon père m’a dit que le voisin était mort. J’étais fasciné par cette montagne vertigineuse, tout ce qu’un homme avait accumulé en une vie et dont personne ne voulait. Le soir, il ne restait plus rien, les éboueurs étaient passés.
Les repentirs du peintre, de Rezvani. J’ai lu ce livre, il y a quelques mois. C’est un texte autobiographique. Rezvani y raconte pourquoi, ayant abandonné la peinture pour l’écriture il y a trente ans, il reprend dix-sept toiles restées inachevées à l’époque pour les terminer aujourd’hui. Je me souviens d’un passage : À force de me situer à côté, en indiscipline et la peinture et de l’écriture, prétendant à la transversalité, j’en suis venu à croire, comme le tireur à l’arc aux yeux fermés, que la pensée est à la fois flèche et but, et qu’il est donc inutile et distrayant de se préoccuper de quelle nature sont la flèche et le but, car seul d’arquer son arc sans décocher la flèche suffit.
Alors, tu m’engueules parce que j’utilise ta carte bleue pour acheter une console, et après tu joues tout le temps avec. Félix, tu me déçois beaucoup. Quel exemple crois-tu donner à un préadolescent en plein épanouissement ? Tu es supposé être un modèle pour moi. Et tu passes tes journées affalé dans un fauteuil à pleurer sur ton sort ou bien tu gaspilles ton temps et ton argent avec des jeux idiots. Lâche cette console. C’est ta vie que tu dois prendre en main. Remonter la pente, me prouver que ça vaut le coup de se battre et que tout est affaire de volonté. Commence déjà par lâcher cette console et va te raser.