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Critiques de Philippe Pollet-Villard (80)
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L'enfant-mouche

Anne-Angèle n'est plus toute jeune quand elle accepte de quitter le Maroc parce qu'elle a reçu des nouvelles de sa soeur. en guise d'héritage elle recueille une petite fille. Elle va l'élever mais dans quelles conditions.

Malade elle lâche les rennes petit à petit et Marie apprendra à se débrouiller toute seule.

La misère sociale, les difficultés liées à la seconde guerre mondiale ne vont pas lui faciliter la tâche.

On se demande parfois où est la limite entre la fiction et la réalité. mais c'est un beau roman que l'on dévore d'un bout à l'autre.
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L'enfant-mouche

Philippe Pollet-Villard L’Enfant-Mouche

Ce livre raconte l’enfance de la mère de Philippe Pollet-Villard, orpheline traversant le temps de l’occupation dans un village de Champagne. Elle est en butte aux rumeurs, aux jalousies, aux violences de toutes sortes. Les villageois sont prêts à toutes les manœuvres, à toutes les combines pour se tirer d’affaire. Le danger, les problèmes de subsistance leur font oublier parfois les principes moraux auxquels ils seraient fidèles en temps de paix. La petite fille livrée à elle- même, sans l’aide de qui que ce soit résiste et devient adulte avant l’heure. Ce roman est émouvant mais j'attendais plus.

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L'enfant-mouche

COUP DE CŒUR (de force ROUGE

Ames sensibles, ne (surtout) pas s’abstenir.



Marie a 12 ans, c’est une enfant de l’assistance publique, une brunette aux cheveux longs, grande pour son âge, « les yeux rivés au sol », « les pieds en dedans ». Une enfant cabossée par la vie, déjà.

Un concours de circonstances pour le moins rocambolesques place Anne-Angèle sur sa route, une infirmière tout juste rentrée du Maroc pour enterrer sa sœur à Paris et qui va devenir sa tutrice.

Mais nous sommes en 1944, la France (sur)vit sous l’occupation allemande. Après un court séjour parisien, Marie et Anne-Angèle doivent quitter leur asile pour se mettre à l’abri à la campagne, dans l’est de la France. A l’abri ? Quel abri ? Sans ressource, rejetées par les habitants, la vie de nos deux héroïnes va se compliquer sérieusement d’autant plus qu’Anne-Angèle commence à ressentir les premiers symptômes d’une maladie féroce. Ne pouvant compter que sur elle-même et son sens inouï de la débrouille, Marie devient alors l’enfant-mouche.



Cette histoire pourrait être sombre. Elle ne l’est pas et pourtant, rien n’est épargné à Marie, ni la faim qui la tenaille en permanence, ni les mesquineries, ni l’indifférence, ni même la violence d’un homme qui aurait dû la protéger. Et rien de la guerre, de ses petites ou grandes lâchetés n’est adouci. Tout est donc une question de regard. Et l’auteur a réussi, sans rien édulcorer de la sombre réalité, ce tour de force d’écrire un livre réaliste mais pas larmoyant, touchant, et souvent drôle. J’ai retrouvé dans ce roman et dans ses personnages burlesques (mais réalistes) quelque chose d’Amélie Poulain. Un très bel hommage également aux femmes courageuses.



« Marie, je t’en supplie, ne joue pas le jeu des hommes. Souviens-toi qu’ils deviennent des crapules quand les choses tournent mal… et que c’est nous qui paierons à la fin de la guerre. Seulement nous. Toujours ! Toujours ! »

Maintenant, oubliez tout cela et faites-vous votre propre opinion. L’enfant-mouche fait en effet partie de ces livres avec lesquels on entretient un lien très personnel. Pas prête d'oublier cette petite Marie.
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L'enfant-mouche

Une mère de famille raconte à ses enfants comment elle a survécu en1944 en zone occupée , comment elle n' a oublié ni les rares bons moments ni les trop fréquents mauvais moments. Ce sont ces souvenirs qui ont inspiré le roman de Pollet-Villard qui a enfin réussi à écrire ces pages , rendant ainsi tangible et palpable le cauchemar vécu par sa mère. Ce roman est avant tout, me semble t'il, une déclaration d'amour filial et l'occasion d' étaler au grand jour ce pan de vie familiale dont aucun n'est sorti indemne. Alors bien sur les inexactitudes chronologiques des évènements de l'année 1944 sont nombreuses mais qu'importe après tout ! Marie est là , bien vivante, attachante , tout son être tourné vers la survie d'abord celle de sa vraie fausse tante, puis vers celle de paillassonne sa chatte . Une enfant qui ne demande qu'à aimer et être aimée mais ils sont vraiment très peu à lui tendre la main ou seulement lui accorder un vrai sourire.

Philippe Pollet-Villard signe là un roman très puissant, l'écriture au présent donne une vivacité au récit, les très courts chapitres dénoncent le cinéaste qu'il est. Une bien belle découverte.
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L'enfant-mouche

Les yeux levés vers le ciel, une mimique interrogative, des fossettes encadrant un début de sourire que l'on devine, un déguisement de papillon... mais qui est donc cette petite fille ? Que faisait-elle ainsi accoutrée ? Etait-ce à l'occasion d'un carnaval ? D'une fête joyeuse… ? Rien de cela en vérité. Et nous en sommes même bien loin. Marie, « die Keine Fliege » - la petite mouche - avait revêtu ce costume pour distraire des soldats allemands lors d'un dîner de gala dans les années 40', des soldats installés en pleine Champagne française.



Et que faisait donc cette petite fille au beau milieu du camp ennemi ? Elle survivait, tout simplement.



Philippe Pollet-Villard dresse dans son dernier roman, largement inspiré de l'histoire de sa maman, plusieurs portraits de femmes, et en particulier de Marie, cette enfant si singulière et si attachante qui vous marquera pour longtemps.



Placée dans un orphelinat dès son plus jeune âge, Marie est recueillie à 12 ans par Anne-Angèle, infirmière française vivant au Maroc et qui accepte, lors d'une visite en France, de prendre en charge l'enfant en l'échange d'une rémunération. Contraintes de quitter Paris, Marie et sa « tante » partent s'installer en pleine campagne française, occupée. Alors qu'elles pensaient gagner de quoi subvenir à leurs besoins en ouvrant une infirmerie, elles se trouvent vite confrontées à l'ostracisme des habitants du village qui voient d'un bien mauvais oeil ces nouvelles venues et ne manquent pas de leur faire ressentir. Et pourtant, il faut bien trouver de quoi se restaurer. Sa tante malade, Marie va devoir se débrouiller seule, pour tout. Pour elle et pour sa tante qu'elle n'abandonnera à aucun moment. Petite fille espiègle et téméraire, Marie va déployer des trésors d'ingéniosité pour trouver de quoi les alimenter, en dépit d'un interminable combat quotidien où rien ne lui est épargné. Enchaînant les coups du destin dans ces temps de guerre, crevant de froid, infestée de poux, violée… elle se bat, tous les jours, espérant quelques restes d'épluchures de légumes donnés aux animaux ou encore des conserves périmées. « Il faut continuer de croire aux miracles » pense Marie résignée, et animée d'un seul voeu : avoir elle aussi, un jour vraie famille... C'est le coeur serré que nous la suivons dans ses déambulations, tremblant pour elle lorsqu'elle met à sac le dortoir de soldats allemands à la recherche de son chat, révoltés lorsqu'elle se fait congédier après avoir passé une journée à ramasser des choux pour quelques pommes de terre qu'elle n'obtiendra finalement pas, terriblement émus lorsqu'elle se demande s'il ne vaudrait pas mieux mourir puisqu'en principe, notre dernière volonté est alors exaucée et qu'un repas pourrait ainsi être enfin octroyé… Marie a dû grandir bien trop vite et combien de fois ai-je eu envie de la prendre dans mes bras durant cette lecture, lui dire, « Repose-toi sur moi », je vais prendre soin de toi !



L'enfant-mouche est un roman poignant, un livre hommage pour une petite fille au courage hors du commun, porté par une écriture sensible qui sait toucher en plein coeur. Un roman à ne pas manquer !


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L'enfant-mouche

En 1944, par un concours de circonstances abracadabrantesques, Marie est ballotée d'un orphelinat sinistre aux beaux quartiers de Paris, puis à un petit village dans l'est de la France occupée.



Officiellement sous la responsabilité d'une infirmière qui se fait passer pour sa tante, Marie va très vite devoir se débrouiller toute seule dans un contexte historique et social où elle suscite plus d'hostilité que de compassion.

Tandis que les résistants de la dernière heure se découvrent une fibre patriotique sans concession, Marie, mue par la seule nécessité de se nourrir, apprend à survivre un jour après l'autre, à mettre entre parenthèses ses rêves de se constituer une famille, et à développer un esprit pratique à toute épreuve. Touchante et débrouillarde, elle se balade avec son pragmatisme et ses petits chats dans le théâtre absurde et terrifiant de la folie des adultes.



C'est le roman d'un destin âpre et chaotique pesant sur les frêles épaules d'une héroïne hors du commun et d'une puissance insoupçonnée. Par ailleurs il est inspiré de l'enfance de la mère de l'auteur qui a su donner une vibration romanesque à sa légende familiale. Nous apprécierons l'idée réconfortante qu'après un tel départ dans la vie, notre enfant mouche ait finalement trouvé le réconfort d'un véritable foyer.
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L'enfant-mouche

Le livre l’enfant-mouche est une somme d’erreurs historiques où Philippe Pollet-Villard massacre le respect de la chronologie en ignorant, par exemple, la libération de Reims et de Courcy le 30 aout 1944 et l’arrestation de Pétain le 20 aout par la Gestapo ce qui situe sa fiction dans le registre de l’uchronie ou dans le catalogue des oeuvres commises par la Propagandastaffel car il est rare de lire un roman aussi « révisionniste » et aussi haineux pour les français et les résistants bestialement caricaturés en violeurs et racistes.



Comment Flammarion a-t-il pu éditer un tel ouvrage, voici ce que je n’arrive pas à comprendre car qui peut être intéressé par le faux, le laid et l'ignoble ?



Autant dire que je déconseille ce livre et suggère au lecteur intéressé par cette époque de se plonger dans la biographie de Jean Moulin, "LA DISPARITION DE JOSEPH MENGELE" ou « De la Neva à la Seine », des ouvrages sérieux, s'appuyant sur des enquêtes solides et objectives, valorisant le vrai, le bien et le beau, qui, même dans les pires époques de l'histoire sont la gloire des justes et des humanistes.
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L'enfant-mouche

Au printemps 1944, lorsque tout est prêt pour que Mathilde recueille Marie, placée en orphelinat, elle se fait renverser par une voiture et décède. Sa soeur Anne-Angèle, infirmière au Maroc, arrive à Paris pour les obsèques. C'est en débarrassant les affaires de sa soeur qu'elle découvre des papiers et enquête sur l'existence de cette petite fille de douze ans.

Après avoir vécu un moment chez l'employeur de sa soeur, Monsieur Chanfrin-Bellossier, ancien militaire médaillé et invalide, il semble préférable que les deux femmes, dont la sécurité est compromise, s'éloignent de la capitale.

Anne-Angèle s'installe alors dans l'infirmerie d'une usine désaffectée d'un petit village en Champagne, près d'un camp militaire allemand, non loin de Reims, comptant remettre en place un lieu de soins pour les habitants.

Commence alors une lente descente aux enfers car les villageois ne lui font pas confiance et les événements se précipitent de fâcheuse façon pour elles et alentours...



Un récit poignant où le lecteur est projeté dans un autre univers, celui du calcul, de l'obscurantisme, et appréhende la faim, le froid, la solitude... de façon viscérale.

L'écriture fluide, les chapitres très courts, le ton tragi-comique font que ce livre se dévore.

C'est une très belle description de la période de l'Occupation dans les campagnes françaises et l'empreinte de Marie restera longtemps dans la mémoire du lecteur tant son courage, sa résistance, sa force sont remarquables.

A lire sans faute.



Sachant que la source d'inspiration de ce livre est la propre histoire de la mère de Philippe Pollet-Villard, on ne peut que souhaiter un scénario, un film et... une suite.
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L'enfant-mouche

Voilà un récit qui pour être inspiré d'une histoire familiale n'est pourtant guère crédible et semble complètement invraisemblable. Les personnages sont caricaturaux, tout comme leurs aventures vues par l'imaginaire d'un enfant qui semble vivre bien loin de la réalité des choses. J'ai failli laisser tomber le livre à plusieurs reprises, je suis allé au bout juste par curiosité pour savoir quelle fin pouvait bien réserver l'auteur à cette intrigue décousue.
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L'enfant-mouche

Anne -Angèle est infirmière à l'hôpital de Casablanca. En 1944 elle doit revenir en France car sa sœur vient de mourir.

Arrivée à Paris elle découvre que cette sœur a promis de prendre soin d'une petite orpheline Marie. Respectant ses dernières volontés, Anne-Angèle va prendre en charge la jeune adolescente.

Logées chez le patron de sa sœur elles mènent une existence presque agréable mais la situation va changer quand elles vont devoir fuir vers l'Est.

Anne-Angèle va prendre la direction d'un dispensaire mais comme les patients ne viennent pas, la misère va s'installer petit à petit, d'autant qu'elle va tomber gravement malade.

En pleine guerre et malgré son jeune âge Marie va prendre en charge sa "tante" et devoir trouver de quoi les nourrir mais rien ne sera épargné à la jeune fille. Parviendront-elles à s'en sortir?



C'est une vraiment très belle histoire que nous a raconté l'auteur. En grande partie autobiographique car Marie est en fait sa maman.



Le personnage de Marie est vraiment beau et émouvant. On l'accompagne pendant tout le roman et on ressent pleinement ses émotions, ses doutes, ses espoirs et ses colères.

La construction du roman est formidable, des chapitres courts qui donnent un vrai rythme à l'histoire et des retours en arrière qui expliquent certaines situations et qui montrent la pesanteur de cette guerre, les contraintes qu'elle impose, la violence qui est véhiculée et la faim qui se fait ressentir .

Ce qui est très prenant dans ce roman c'est la volonté de cette jeune fille de s'en sortir à tout prix et les moyens qu'elle met en œuvre pour y parvenir.



C'est un roman que j'ai dévoré avec un immense plaisir et que je conseille à tous car il est passionnant d'un bout à l'autre.

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L'enfant-mouche

Philippe Pollet-Villard a décidé de nous conter après bien des années d’hésitation et de mûrissement, l’histoire de sa mère, qu’elle lui racontait elle-même en pleurant pendant son enfance.

Il s’agit d’une enfant de huit ans, Marie, qui a déjà été ballotée de familles d’accueil en foyers religieux et qui se retrouve confiée à une vague parente, infirmière célibataire, de retour forcé du Maroc où elle exerce en temps normal. Après de nombreuses péripéties à Paris, elles vont devoir s’exiler pendant la seconde guerre mondiale dans un village de l’est de la France. L’infirmière compte s’y installer et ainsi subvenir à leurs besoins. Mais la population a bien du mal à les accepter et elles vont vite se retrouver sans ressources. De plus l’infirmière a été mordue il y a quelques temps par un syphilitique et elle tombe malade. Bientôt elle ne quitte plus sa chambre.



C’est ce qui poussera Marie a chercher à subsister par tous les moyens y-compris en se rapprochant finalement du camp Allemand tout proche et en y trouvant un emploi aux cuisines.

Mais la libération va arriver avec son lot de règlements de comptes justes ou injustes, de vengeances et de bassesses.



Avec une écriture au présent, Philippe Pollet-Villard nous plonge dans cette histoire et nous conduit à nous identifier à ces personnages.

De plus, outre le bel hommage qu’il rend à sa mère, l’auteur nous interroge sur l’idée de jugement.

Comment aurions-nous réagi nous-même en une telle situation ? Il nous montre avec subtilité une enfant qui, de toute sa courte expérience, n’a jamais eu qu’une seule vision, qu’une seule façon de penser transmise par les adultes et les événements, sans aucune ouverture sur l’extérieur.



J’ai aimé cette idée de se plonger dans l’environnement et la culture d’un individu avant de porter un jugement.

Philippe Pollet-Villard est un auteur généreux et bienveillant, que j’ai trouvé touchant lors d’une rencontre organisée par Babelio.

Au-delà de quelques vaines polémiques sur la chronologie de certains faits, c’est une très belle découverte que je recommande. Pour ma part je vais me plonger dans les autres romans de cet auteur.

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L'enfant-mouche

une magnifique découverte. Ce roman a été pour moi comme une plongée dans l'abyme, jusqu'où Marie l'enfant-mouche devra t elle aller pour survivre. Les personnages essentiellement masculins qu'elle rencontre nous surprennent, la laideur n'ait pas toujours où on l'attend. Ce roman que l'on ne peut lâcher est inspiré par une histoire familiale.
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L'enfant-mouche

Voilà un récit de la Rentrée Littéraire 2017 que vous ne lâcherez pas une fois ouvert car on est embarqué très vite dans l'histoire, la petite histoire dans la grande histoire de la deuxième guerre mondiale, en France, à Casablanca, Paris puis Courcy dans l'Est de la France.



L'auteur s'est inspiré d'une histoire que sa mère lui racontait. Il s'est rendu dans le village de Courcy où les gens se souviennent de cette gamine dont on se méfiait : pourquoi était-elle là ? Juive ? Et cette femme qui l'accompagnait ? On les tenait à l'écart, ne leur donnant même pas de quoi survivre alors que la femme était malade.



Mais ce qui frappe avant tout l'enfant, c'est le regard noir de ces dames. Des pupilles qui vous fixent telles deux billes de plomb engagées dans le barillet d'une arme de chair.

Certains personnages ont existé : Toinette et Matesson (mais pas leur fils Gaston) et il a par inventé les personnages du passé de Anne Angèle.



C'est une épopée  : celle d'une enfant, Marie, sortie d'un  orphelinat par une femme Anne Angèle, infirmière à Casablanca, la soixantaine, qui pense trouver là une façon d'avoir un revenu mais aussi parce que sa soeur décédée récemment s'occupait de l'avenir de cette enfant. Pourquoi ?



Anne-Angèle et Marie vont devoir cohabiter mais on ne ressent pas une réelle affection entre les deux personnages, Marie étant d'ailleurs  livrée à elle-même par la maladie d'Anne-Angèle et cette enfant d'une douzaine d'années, observatrice, curieuse va devoir découvrir les aléas de la vie, de la guerre, de ces différents protagonistes toute seule.



Anne-Angèle est une femme de principe, droite et assez directive qui n'a jamais dans sa vie voulu assumer ses sentiments, les vivre jusqu'au bout.



Toinette, la "pute" comme disent les gens du village, est la seule personne qui accueillera Marie, lui donnera un peu de douceur, d'affection, de dialogues sur la vie et de ..... la nourriture et puis il y a Gaston, que Marie aime comme une deuxième mère. Pour elle c'est l'image d'une famille mais d'une famille étrange, où les rôles et les règles sont différentes.



Et puis la guerre et les hommes en temps de guerre, les différents camps, les ennemis, les résistants, les horreurs et les règlements de compte, les abus de certains,  etceux qui sont sortis diminués du précédent conflit,  Marie va traverser tout cela avec parfois inconscience et innocence mais au fur et à mesure avec lucidité, pesant le pour et le contre. Car elle le sait : sa vie et celle de sa tutrice ne tient qu'à peu de chose....



Méfie toi des hommes, Marie, surtout quand il leur prend des envies d'héroïsme. Dans ces moments là, ils se regardent comme s'ils étaient des acteurs de cinéma. Et dans ces petits films sordides qu'ils se font dans leur tête, nous les femmes, n'avons pas d'autre choix que de faire semblant de les trouver formidables et d'applaudir : avant de les ramasser tout cassés à la fin....

Elle finira par choisir un camp, celui où le risque est le moins grand pour elle,  peut être aussi parce que finalement c'est là qu'elle a trouvé un peu de chaleur, d'humanité. Elle en sortira un peu plus forte, plus adulte sûrement mais avec aussi beaucoup de désillusions.



Elle voit, elle entend et elle essaie de comprendre tout cela mais avec ses mots, avec ce qu'elle imagine et interprète. Elle ressent le bien, le mal et prend l'amour là où il se trouve. Car sa première mission : survivre.... A tout prix, qu'importe les moyens elle se doit de faire face. Résister, trouver de l'aide alors que tout le village les tient à l'écart, les juge.



Marie, je t'en supplie, ne joue pas le jeu des hommes..... Souviens-toi qu'ils deviennent des crapules quand les choses tournent mal... et que c'est nous (les femmes) qui paierons à la fin de la guerre. Seulement nous. Toujours ! Toujours ! Tu m'entends ?

Une écriture fluide, un auteur très attaché à la nature et au monde rural, à la dureté d'une région et d'une occupation en temps de guerre. Les petits arrangements, les magouilles, les destins balayés par la précédente guerre ou par les événements, les figures caricaturales d'un petit bourg de province. Oui il y a tout cela, on l'a déjà lu .... mais c'est tellement bien raconté que l'on s'en moque et ce qui compte c'est le destin de cette enfant-mouche. C'était sûrement cela, dans nos campagnes et nos villes. Il y a tellement eu de personnes jetées sur les chemins et encore de nos jours : comment les accueille-t-on, les juge-t-on sans les connaître....


Lien : http://mumudanslebocage.word..
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L'enfant-mouche

Je suis un peu déçu de ce livre si bien noté. Trop de misérabilisme, des personnages caricaturaux, un sujet qui tarde à se mettre en forme, et des situations irréelles, j'ai eu beaucoup de mal à adhérer à cette histoire peu crédible, bien qu'elle soit inspirée de l'enfance de la mère de l'auteur. le style lui même n'est pas désagréable et l'écriture est plutôt belle et évocatrice, donnant plus l'impression d'un rêve autour de souvenirs que d'un récit.
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L'enfant-mouche

Sous l'occupation, voici l'histoire de Marie, 12 ans qui, au sortir de l'orphelinat, se retrouve adoptée par une vieille tante sur laquelle elle va devoir veiller.

Elles vont plonger dans les horreurs de la guerre. Marie, livrée à elle-même, devra par son courage et sa détermination tenter de sauver leur peau en survivant à la peur, la faim, la misère ...

Dans ce livre poignant se cotoîent en permanence l'égoïsme et l'héroïsme, le courage et la lâcheté, la violence et les tentatives d'affection.

L'histoire de cette enfant, que la vie a fait mûrir trop vite , est bouleversante ; surtout lorsque l'on sait qu'elle n'est pas fictive. Il s'agit des souvenirs de la propre mère de l'auteur.
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L'enfant-mouche

Un roman bouleversant, qui conforte le talent d'écriture de Philippe Pollet-Villard !        " L'enfant-mouche " est paru chez Flammarion en 2017 et en version livre de poche aux éditions J'ai Lu en cette année 2018! Je vous mets en garde... si vous commencez ce roman, vous ne pourrez plus le lâcher !



Printemps 1944. Anne-Angèle, la soixantaine, est infirmière dans un dispensaire  à Casablanca. Un jour arrive un vieux monsieur, très malade, qui semble atteint de la syphilis. L'ouvrier, ensorcelé, mord l'infirmière. Mais celle-ci ne semble pas vouloir prendre en considération les conséquences d'une telle morsure...

C'est alors qu'elle reçoit un courrier de monsieur Chanfrin-Bellosier, lui stipulant que sa sœur, Mathilde, a été victime d'un accident, et lui demande de venir à Paris dans les plus brefs délais.

p. 29 : " - Votre sœur semblait fort soucieuse ces dernières semaines. Elle m'avait demandé la permission d'héberger ici, dans sa chambre de service, une nièce à vous au nom de Marie. "

Or, il se révèle que Anne-Angèle et Mathilde sont issues de l'Assistance Publique et n'ont, par conséquent pas de nièce. Mathilde, reconnue pour sa mythomanie, semble avoir jusqu'à son dernier souffle, eu ce besoin de se créer une vie imaginaire !

Avant d'envisager son retour au Maroc, elle va donc mettre de l'ordre dans les affaires de sa défunte sœur. Elle va alors apprendre que Mathilde s'était engagée à prendre en charge Marie, une fillette de douze ans, dont la mère est strip-teaseuse dans un cabaret.

Par loyauté, Anne-Angèle décide donc d'adopter Marie. Mais la guerre fait rage et les Allemands envahissent la France. Hébergées jusqu'ici par l'ancien employeur de Mathilde, celui-ci leur conseille vivement de partir dans l'est où elles seront en sécurité.

p. 104 : " - Dans l'est ? En zone occupée ? demande Anne-Angèle. Est-ce qu'il ne serait pas plus simple que je ramène Marie à l'orphelinat et que je retourne au Maroc ? "

Mais tout ne va pas se passer comme prévu, dans ce petit village de Touray. La population va faire preuve d'ostracisme envers la nouvelle infirmière et la jeune enfant.

p. 196 : " L'infirmière comprend que cette visiteuse est bel et bien venue la trouver dans le but de se faire avorter. Comment refuser ? Il lui serait facile d'arguer qu'il s'agit d'un acte  prohibé par la loi Pétain et qu'elle encourt la peine de mort en acceptant de le faire."

Faisant fi des symptômes de la syphilis dont elle semble atteinte depuis la morsure à Casablanca, les deux femmes sont livrées à elles-mêmes. En plus de l'Occupation, c'est toute la noirceur des habitants d'un village de campagne qui s'oppose à elles. De plus en plus affaiblie, Anne-Angèle est rapidement dans  l'incapacité physique de subvenir à leurs besoins, la petite Marie va alors faire preuve d'ingéniosité et de débrouillardise pour assumer cette responsabilité.

p. 263 : " Elle marche et elle fume, et comme la première cigarette se termine, Marie en rallume une seconde. "Ça fera fuir les mouches, pense-t-elle. Ces sales mouches jaunes qui lui passent devant les yeux et dont la gamine n'ignore pas qu'en plein hiver elles ne peuvent être que l'expression de la fatigue et de la faim. "

Les stigmates laissés par ce début de vie qui ressemble plus à un combat de survie, vont finalement donner à Marie une force et une maturité à la fois touchante et décalée, avec une amère conscience de la réalité de la vie.

p. 381 : " La quinine. Elle se dit parfois que la vie de sa tante vaut bien qu'elle se laisse tripoter, puisque la vie des femmes est ainsi faite. Qu'un jour ou l'autre elles doivent accepter d'y passer. "

Ce roman initiatique, est d'abord le portrait de deux femmes : Anne-Angèle et Marie. Deux femmes, deux personnalités mais surtout deux destins. Ensuite, ce livre aborde avec brio cette France rurale sous l'Occupation, comme un zoom de la petite histoire dans la Grande Histoire.

p. 431 : " Il ne faut jamais cesser de croire en l'humain. "



Des chapitres courts et concis qui confèrent une dynamique efficace, alliés à une écriture à la fois sensible et généreuse !

Ce roman est pour ma part la découverte de cet auteur, dont le charme et l'écriture ont opéré de tel sorte que je vais me précipiter pour découvrir sa bibliographie, tant il m'a émue et a suscité un grand intérêt.
Lien : https://missbook85.wordpress..
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L'enfant-mouche

=L’histoire de sa mère…=





Anne-Angèle est infirmière à l’hôpital de Casablanca.

1944, son quotidien va se voir compétemment bousculé. Sa sœur résidant en France vient de mourir. Anne-Angèle va devoir se rendre à Paris pour régler les dernières formalités.



Loin de douter de ce qu’il l’attend, elle va devoir accepter de prendre en charge la petite Marie, une orpheline dont les origines sont floues.

Elles vont se voir emmener par obligation dans une petite province dans laquelle elles ne sont pas les bienvenus.

Le malheur continue à s’abattre sur elles, l’infirmière va tomber gravement malade.

Tandis que la guerre bat son plein, Marie va devoir se débrouiller pour trouver de la nourriture et s’occuper d’Anne-Angèle.

Va-t-elle réussir à survivre ?



Philippe Pollet-Villard se livre dans ce roman mi- fiction, mi- réalité.

En effet Marie, cette petite fille toute chétive qu’il décrit est sa mère.



Un personnage attendrissant, que le lecteur accompagnera tout au long du récit. Il l’accompagne comme s’il se trouvait au-dessus de son épaule car l’auteur va utiliser des chapitres courts et un point de vue original qui captera le lecteur jusqu’à la fin !

Des retours en arrière comme des flash-back. Une atmosphère pesante de la guerre, la famine et la volonté de cette enfant de s’en sortir font de ce roman une magnifique histoire.



Chaque lecteur pourra à travers cette histoire être renvoyé à lui-même. L’emmener dans une réflexion et une autre manière de voir ce que fut la vie au quotidien durant cette époque.



Un roman que j’ai dégusté du début à la fin.

A consommé sans modération !!!

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L'enfant-mouche

Ce livre est resté plusieurs semaines au bas de ma pile de livre à lire sans remonter vers le haut, j'avais un peu peur de ce que j'allais découvrir en ouvrant ce roman alors je le repoussais toujours à plus tard. le 4ème de couverture annonçant l'histoire larmoyante de sa mère pendant la 2nde guerre mondiale... je craignais le pire. Et j'avais tort !

Certes, l'histoire n'est pas très gaie mais c'est traité sans pathos avec une certaine distance ironique qui réussit à nous faire nous attacher à la petite Marie et à vouloir connaître la suite de ses déboires parce qu'on en vient à s'attacher à elle, nous aussi, et qu'on veut qu'elle s'en sorte !

Ce que j'ai finalement trouvé curieux, c'est que j'ai souvent jugé l'histoire "pas très réaliste" alors que c'est sensé être l'histoire vraie de sa mère ... est-ce parce que la réalité dépasse parfois la fiction ? Ou que l'auteur a choisi de ne pas s'enfermer dans la réalité mais seulement de s'en inspirer et de laisser libre cours à son imagination?
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L'enfant-mouche

1944. Anne Angèle rentre à Paris après la mort de sa sœur, elle découvre que cette dernière voulait adopter Marie âgée de 12 ans en la faisant passer pour sa nièce. Anne Angèle décide de prendre le relai, elle découvre une enfant triste, qui a vécu sans amour. Elles partent dans un village de province mais tout ne se passe pas comme prévu, Anne Angèle tombe malade, Marie est livrée à elle même, elle est face aux habitants hostiles qui ne se reconnaissent dans ces deux étrangères. Son quotidien se résume à trouver de la nourriture, à se méfier des autres et puis un jour elle passe de l'autre côté, du côté des Allemands qui l'embaucheront aux cuisines...Cette histoire à une résonnance particulière puisque qu'elle est tirée de l'histoire familiale de l'auteur. Un livre émouvant reconnu dans cette rentrée littéraire.
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L'enfant-mouche

Anne-Angèle est infirmière à Casablanca en 1944 quand elle apprend la mort de sa sœur Mathilde qui vivait à Paris. Elle se rend chez M. Chanfrin-Bellossier où travaillait Mathilde et découvre que sa sœur devait accueillir très prochainement Marie, la fille d'une prostituée, contre de l'argent. Obligée d'honorer le contrat passé, Anne-Angèle recueille la petite sauvageonne mais elles doivent quitter Paris pour raisons de sécurité. Elles trouvent refuge dans un village à la campagne où elles ne sont pas les bienvenues. Anne-Angèle, malade, s'affaiblit de jour en jour et rudoie Marie qui trouve un peu de chaleur humaine auprès de Toinette, une fille de joie pour les Allemands qui logent tout près. Marie et Anne-Angèle sont dans la misère la plus totale. La petite fille lie alors connaissance avec Hans, un soldat allemand qui la protège tant bien que mal. Mais la fin de la guerre se rapproche…



Je remercie tout d'abord Babelio via Masse Critique et la maison d'éditions J'ai lu pour m'avoir permis de découvrir ce roman.

A la lecture de la 4ème de couverture, j'imaginais qu'il s'agissait de l'histoire d'une enfant pendant la 2nde Guerre Mondiale, adoptée par une femme qui allait prendre soin d'elle et l'aimer malgré les difficultés de la période. Je m'attendais donc à une histoire pleine de tendresse et de douceur, or cela n'est pas le cas. Il y a au contraire beaucoup de noirceur et de violence dans ce livre, il a suscité chez moi de la tristesse et des sentiments négatifs. Ce livre ne donne pas le sourire et il y a très peu de passages positifs auxquels se raccrocher.

Anne-Angèle est un personnage vraiment antipathique une fois la maladie déclarée, elle n'est pas attachante du tout et on plaint la petite Marie qui malgré tout, prend soin d'elle.

J'ai plus apprécié la dernière partie du livre quand Marie travaille pour les Allemands, sa relation avec Hans apporte un peu de douceur bienvenue.

J'ai eu du mal avec certaines scènes violentes du livre, j'ai vraiment plongé dans une très grande noirceur lors de cette lecture et je n'en ressors pas avec un sentiment d'apaisement ou de plaisir mais d'oppression.
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