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Critiques de Philippe Pollet-Villard (80)
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Le naufrage de Stanislas

Stanislas Warliss, est marin pêcheur. Il a la soixantaine et travaille dur depuis son adolescence. À son âge, il est cassé par son boulot mais la retraite n'est pas envisageable. Un jour, le moteur de son vieux chalutier prend feu et devient hors d'usage. Stanislas n'a pas les moyens de le faire réparer mais il ne peut pas non plus se résoudre à vendre son bateau qui appartenait à son père disparu en mer. Il est chargé d'un souvenir familial douloureux dont Stanislas a dû mal à se détacher. Convaincu qu'il peut faire réparer son rafiot, il va alors participer avec un ami d'enfance à des détournements de marchandises sur les camions de fret. Mais la combine va mal tourner et Stanislas récupère un colis dans lequel un enfant clandestin est caché.



J'ai beaucoup aimé ce roman social où l'introspection, l'émotion et l'humour se réunissent.

Philippe Pollet-Villard a écrit "Le Naufrage de Stanislas" alors que le film "Tombés du camion" dont il est issu était en recherche de financement. Il a repris le synopsis de départ en se libérant des contraintes du cinéma. Cela donne une histoire différente mais complémentaire.



L'atout majeur du roman est le personnage de Stanislas Warliss. Un homme à la dérive qui a un peu plus de 60 ans ne sait pas vivre sans travailler et qui a surtout beaucoup de difficultés à exprimer ses émotions, à dire ce qu'il pense. C'est un taiseux comme on dit. Nous, lecteur, sommes dans ses pensées et vivons avec lui ses malheurs et ses joies. Un attachement se crée inéluctablement. Stanislas est certes bougon et cynique mais il se révèle touchant. Il a une profonde honte enfouie en lui. C'est d'ailleurs ce qui l'oblige à retenir ses émotions. Quand elles sortent enfin c'est un déluge pour les autres comme pour lui. Petit à petit il va s'ouvrir et prendre le temps de réfléchir. Lui qui pendant des années est parti en mer pour fuir. Fuir son passé et ses traumatismes, les convenances de la société, la relation avec ses fils jumeaux Luc et Fabien, 28 ans, devenus gendarmes.

Stanislas n'a pas toujours fait les bons choix. Bien que l'on sache pourquoi on ne l'excuse pas mais on le comprend.



Sa femme Françoise sera sa bouée de sauvetage comme elle l'a toujours été. C'est son amour pour elle qui le tient. Il y a beaucoup de tendresse et d'affection lorsque Stanislas évoque la femme de sa vie. Et puis Opiyo ce petit clandestin tanzanien va lui faire vivre une aventure humaine qui va le rendre meilleur. Le traitement de la situation des migrants est faite de manière juste et sans pathos.



Il y a des situations qui prêtent à sourire et de beaux moments de fantaisie. L'histoire n'en reste pas moins mélancolique, difficile et violente à certains moments. Quelques petits éléments surnaturels et poétiques distillés tout au long du livre donnent un côté mystèrieux et ésotérique. La fin m'a particulièrement émue et retournée.
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Le naufrage de Stanislas

Stanislas, la soixantaine, est un marin pêcheur complètement désabusé. Lorsque son chalutier prend feu, impossible pour lui de trouver l'argent pour les réparations ni de trouver un autre travail. Il finit par se mêler à un trafic de marchandises, jusqu'au jour où il récupère un colis pas comme les autres...



Le hasard a fait que j'ai vu son adaptation ("Tombés du camion") avant de lire le roman, de sorte qu'il m'a été impossible de ne pas visualiser les personnages incarnés par Patrick Timsit et Valérie Bonneton en lisant les aventures rocambolesques de Stanislas et de sa si raisonnable femme Françoise. Bien entendu, le film respecte l'esprit du livre puisqu'il est réalisé par son auteur, mais il manquera toujours sur grand écran la force évocatrice des mots. Or, tous ceux prononcés par Stan, le narrateur du livre, sont bien plus doux-amers, parfois cyniques et bien tristes. Très attachant malgré son côté bourru, on sent des blessures profondes qui ne seront révélées qu'à la toute fin du roman. Vivant de la débrouille malgré son âge, sous le nez de ses deux fils gendarmes, le voilà qui se retrouve avec un enfant réfugié sur les bras. Opiyo va devenir le rayon de soleil et de joie de la vie du couple, mais il va bien falloir retrouver ses parents, victimes de trafic.

Très joli mélange de drame et de mélancolie, il ressort de cette fable une tendresse immense pour ses personnages, en dépit de la grisaille sociale qui menace de les engloutir.
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Le naufrage de Stanislas

Un vrai roman d'aventures, qui commence par un naufrage et débouche sur une belle bouffée d'humanité et d'espoir!



Lorsque le moteur du bateau de Stan prend feu et rend l'âme,  c'est le début de la déroute  pour ce marin pêcheur en bout de course, accablé par toutes les règles fluctuantes voire contradictoires de la CEE. Comment réparer ? Il n'a pas d'argent et il s'est fait avoir par l'assureur.  Il va accepter de tremper dans un trafic de marchandises volées  en arraisonnant des camions. Vu le nombre de migrants dans la région, ce genre de méfait leur est mis  illico sur le dos. Pourtant un soir, les choses tournent mal et en plus, un des cartons recèle une sacrée surprise. Françoise sa femme qu'il aurait voulu tenir à l'écart devient sa complice.  Tous deux n'imaginent pas jusqu'où les mènera cette aventure.



C'est une fable sociale,  la critique de notre société où seuls les nantis s'en sortent et où pour survivre, on fait des petits arrangements avec la morale et la loi, est présente tout au long d'une histoire pleine d'humour, de dérision et de tendresse. J'ai profondément aimé  Stan et Françoise. Stan sous son abord bourru et asocial cache des failles profondes qui le rendent très attachant. La perte de son père, tombé en mer, jamais retrouvé, a ouvert un abîme de questions en lui. Qui commenceront à trouver  des réponses au moment où il ne s'y attendra plus.  Et puis Stan trente ans après est toujours amoureux de sa femme, le pire qui pourrait lui arriver ce serait qu'elle l'abandonne, je l'ai aimé aussi pour ça...Quant à Françoise, en apparence effacée, elle se révèle forte, avec une réserve inépuisable d'amour malgré les difficultés.  Ces personnages sont merveilleusement incarnés dans le roman, qui dresse de ces petites gens, laissés pour compte de la société un portrait fin et juste, d'une humanité rare.





En parallèle à ce roman, Philippe Pollet-Villard a réalisé un film, d'où ce bandeau avec les deux acteurs principaux. Il était présenté hors compétition au festival de l'Alpe d'Huez avant sa sortie le 28 février dans les salles obscures.



En librairie aujourd'hui.

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L'enfant-mouche

Le prologue se passe au Maroc, en 1944 : l'auteur nous présente Anne-Angèle, infirmière. Celle ci se fait mordre par un syphilitique.

Un peu plus tard, elle rentre à Paris, sa soeur a eu un accident mortel. Anne- Angèle se sent obligée de poursuivre ce que sa soeur Mathilde avait commencé : recueillir une jeune orpheline d'une douzaine d'années, Marie.

Quelques semaines plus tard, Anne-Angèle et Marie sont contraintes de quitter Paris pour la Champagne.

En ces temps de fin de guerre (la débâcle allemande est proche mais les allemands n'en sont que plus répressifs), la vie dans cette campagne est terrible : la faim assaille les deux femmes et les populations leur sont franchement hostiles. Il ne fait pas bon en 1944 d'arriver dans une zone occupée depuis plusieurs années….

Anne-Angèle tombe gravement malade et Marie essaie tant bien que mal de la soigner.

Ce roman est très intéressant et m'a rappelé par sa noirceur le rapport de Brodeck de Philippe Claudel.

Contre tout attente, Marie ne devra sa survie qu'aux allemands….j'ai beaucoup aimé la fraîcheur et la pugnacité de Marie (inspirée de la vie de la mère de l'auteur)

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L'enfant-mouche

En 1944, par un concours de circonstances abracadabrantesques, Marie est ballotée d'un orphelinat sinistre aux beaux quartiers de Paris, puis à un petit village dans l'est de la France occupée.



Officiellement sous la responsabilité d'une infirmière qui se fait passer pour sa tante, Marie va très vite devoir se débrouiller toute seule dans un contexte historique et social où elle suscite plus d'hostilité que de compassion.

Tandis que les résistants de la dernière heure se découvrent une fibre patriotique sans concession, Marie, mue par la seule nécessité de se nourrir, apprend à survivre un jour après l'autre, à mettre entre parenthèses ses rêves de se constituer une famille, et à développer un esprit pratique à toute épreuve. Touchante et débrouillarde, elle se balade avec son pragmatisme et ses petits chats dans le théâtre absurde et terrifiant de la folie des adultes.



C'est le roman d'un destin âpre et chaotique pesant sur les frêles épaules d'une héroïne hors du commun et d'une puissance insoupçonnée. Par ailleurs il est inspiré de l'enfance de la mère de l'auteur qui a su donner une vibration romanesque à sa légende familiale. Nous apprécierons l'idée réconfortante qu'après un tel départ dans la vie, notre enfant mouche ait finalement trouvé le réconfort d'un véritable foyer.
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L'enfant-mouche

Je suis peut-être un peu psycho-rigide, mais le non-respect de la chronologie me gâche le plaisir de la lecture ... L'auteur nous affirme que, "Tous les dimanches, Marie va voir sa tante à l'hôpital de Reims" un de ces dimanches, au retour, elle accepte de monter dans la carriole de Montasson. On s'aperçoit quelques lignes plus tard qu'il s'agit du lendemain de l'hospitalisation de Anne-Angèle ... Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Dommage, vraiment !
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L'homme qui marchait avec une balle dans la..

Odyssée poético-comique mettant en scène un petit voyou, Jean-Pierre, ses braquages, ses histoires d'amour, sa famille et sa quête d'idéal. Fils d'immigrés italiens, il a reçu lors du braquage d'une poste, une balle dans la tête. Mais le vrai choc de sa vie est la mort de sa mère qui survient alors qu'il arrive au bout de sa peine de prison... Le premier roman d'un réalisateur.
Lien : https://collectifpolar.com/
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L'enfant-mouche

Anne-Angèle n'est plus toute jeune quand elle accepte de quitter le Maroc parce qu'elle a reçu des nouvelles de sa soeur. en guise d'héritage elle recueille une petite fille. Elle va l'élever mais dans quelles conditions.

Malade elle lâche les rennes petit à petit et Marie apprendra à se débrouiller toute seule.

La misère sociale, les difficultés liées à la seconde guerre mondiale ne vont pas lui faciliter la tâche.

On se demande parfois où est la limite entre la fiction et la réalité. mais c'est un beau roman que l'on dévore d'un bout à l'autre.
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L'enfant-mouche

Rappelée à Paris auprès de sa sœur, Angèle n’arrive que pour constater son décès ;

Des lors les événements s’enchaînent. L’occupation allemande va envoyer Angèle et sa protégée dans le sud , dans un arrière pays de paysans obtus ,
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L'enfant-mouche

Cette histoire se passe en 1944. Marie, une petite orpheline va être recueillie par Anne-Angèle, une femme acariâtre qui a été autrefois une infirmière aux colonies à Casablanca.

Anne-Angèle croit tirer un bénéfice en s'occupant de cette enfant…..Elles vivent dans les beaux quartiers de Paris et puis rapidement elles doivent quitter la capitale pour un petit village de l'Est de la France.

Là Anne-Angèle tombe malade jusqu'au délire et Marie n'a d'autre choix que de s'occuper d'elle, trouver de quoi manger, se chauffer et se procurer des médicaments. La fillette va devoir compter sur sa débrouillardise pour survivre.

Les habitants du village se méfie de Marie et de cette femme qu'elle appelle "sa tante".

Elle trouve du réconfort auprès d'un couple, Toinette qui vit grâce à la prostitution et à son mari un homme qu'elle a autrefois aimé.

De déconvenue en déconvenue, Marie va aller dans le camp des allemands qui vont lui donner un emploi en cuisine. L'enfant trouve là un semblant de bonheur qui ne va malheureusement pas durer car les villageois qui n'aiment pas Marie vont lui faire payer ce qu'ils prennent pour une trahison, pour une collaboration avec l'ennemi.

C'est une histoire vraie inspirée de la vie de la mère de l'écrivain.

PHILIPPE POLLET-VILLARD a enquêté dans ce village qui s'appelle Courcy à 15 kms de Reims.

Il y rencontre des personnes qui ont connu sa mère et dont ils se méfiaient.

Il a fait revivre le personnage de Toinette qui a réellement existé et qui était bien une prostituée.

Il s'est également basé sur les histoires que sa mère lui racontait sur son enfance.



J'ai vraiment beaucoup aimé ces deux portraits de femme sous l'occupation.

J'ai découvert PHILIPPE POLLET-VILLARD dont l'écriture m'a subjuguée.

Je me suis rapproché de cet auteur sensible et réservé.

Je terminerai cette critique sur une phrase de PHILIPPE POLLET-VILLARD

" si je n'avais dû écrire qu'un seul livre ça aurait été celui là"

Tout est dit.

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L'enfant-mouche

Ce roman historique est inspiré de l’enfance de la mère de l’auteur. Je sais déjà que c’est une lecture qui me marquera, sans que je puisse dire qu’elle m’ait vraiment plu...



La première partie est agréable : on suit une vieille infirmière exerçant au Maroc dans son retour à Paris, à la suite du décès de sa sœur. Je me suis beaucoup attachée à Anne-Angèle, c’est sans doute aussi pour cela que la deuxième partie de l’histoire m’a fait mal au cœur…

Dans des circonstances troubles, elle se retrouve à prendre soin d’une petite orpheline, pour finir par s’enfuir avec elle dans un village perdu. Et là tout dérape, puisque de préjugés en malchances, l’infirmière et l’enfant ne sont pas bien vues au village. A tel point qu’elles meurent de faim dans l’indifférence, si ce n’est la haine, générale… Marie se retrouve à prendre soin de sa fausse tante et doit faire des choix difficiles pour leur survie.



D’ailleurs, c’est cet aspect-là que j’ai le plus aimé : comment la petite Marie se débrouille pour survivre, entre sa naïveté et son rationalisme. L’auteur nous montre que l’instinct de survie est plus fort que tout, plus fort que la morale, plus fort que les pressions sociales.

Un autre aspect que j’ai particulièrement apprécié, c’est qu’il y a peu de manichéisme. Aucun personnage n’est parfait, loin de là, même nos deux héroïnes. Les personnages vraiment méchants sont finalement assez lointains et interviennent peu. Et tous les autres sont des entre-deux.



Mais quand même, ce roman est vraiment triste. Pas beaucoup de lueur d’espoir, de la misère partout. Marie a un côté terriblement pathétique, avec son pauvre chat accroché au poignet…



En résumé : je conseille ce roman aux lecteurs.rices curieux.ses de voir de manière réaliste le quotidien dans un village français sous l’Occupation et qui n’ont pas peur des ambiances sordides.

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L'enfant-mouche

Philippe Pollet-Villard est connu pour ses courts-métrages, tels que Le Mozart des pickpockets, pour lequel il a remporté un Oscar et un César. Il commence à écrire en 2006, L’enfant-mouche est son quatrième roman. Ce dernier a une saveur toute particulière car il est inspiré de l’enfance de sa mère, « une longue histoire, trouble, proche de la fable, qu’elle nous racontait autrefois et dont l’évocation la faisait presque toujours fondre en larmes. »



Ce livre est un ovni littéraire. Il est un témoignage poignant d’une petite fille vivant sous l’Occupation pendant la Seconde Guerre mondiale. Poignant, mais jamais il ne tombe dans le pathos. Cette jeune orpheline née d’une mère effeuilleuse de cabaret est contrainte de vivre à la campagne, avec sa vieille tante syphilitique et aigrie. La réalité est brutale, cruelle même. Dans cette nouvelle vie, Marie appréhende très tôt les vices humains tels que la violence, la lâcheté ou encore la corruption.



Tout au long du roman, Marie fera la connaissance de nombreux personnages, tous aussi grossiers et antipathiques les uns que les autres : le médecin licencieux et obscène envers elle, sa tante de substitution au caractère acariâtre et négligeant mais aussi des résistants prêt à tout pour se tourner en héros.



J’ai beaucoup apprécié ce livre unique en son genre, qui témoigne de la vie d’un petit village à la fin de la guerre et de la déroute allemande, vue au travers des yeux d’une enfant. Je me suis attachée à cette kleine-Fliege et je ressens de l’admiration pour elle, de part le courage dont elle fait preuve. Une question me tourmente cependant : que devient-elle ?



L’enfant-mouche est un roman d’apprentissage singulier et sensible qui nous plonge dans le quotidien misérable d’une enfant sous l’Occupation. L’auteur nous livre ici une narration à la fois dramatique et fantaisiste bouleversante. Une chose est sûre : diese kleine Fliege vous piquera en plein cœur !
Lien : https://bibliosphere2.wordpr..
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L'enfant-mouche

J'avais repéré ce livre il y a quelques temps et avais très envie de le lire... mais sa lecture me laisse une sentiment un peu mitigé...



en 1944, Marie, une petite orpheline, est recueillie par Anne-Angèle, une infirmière qui tombe gravement malade, contraignant la petite Marie à se débrouiller seule dans une monde particulièrement hostile. Marie n'a pas conscience des enjeux de la guerre et pour elle, seul compte la manière d'arriver à survivre. Elle se retrouve ainsi, sans comprendre les situations dans lesquelles elle se met à essayer de survivre, prise ente les allemands qui occupent le village et les résistants. Car peut comprendre aux enjeux de la guerre une petite fille qui a faim et est totalement livrée à elle-même?



L'histoire de Marie est sombre et émouvante, particulièrement sordide bien qu'à aucun moment ne basculant dans le pathos. La perte de l’innocence de l'enfance est bien explorée et on oscille sans cesse entre le côté naïf de Marie et la cruauté de son destin qui lui confère une certaine maturité.



Cependant, j'ai eu un peu de mal avec l'écriture, ce qui m'a empêché de m'immerger totalement dans ce livre. Et pourtant, j'ai lu plein d'avis positifs sur l'écriture de l'auteur mais sans que je sache exactement en expliquer la raison, elle m'a souvent gêné au cours de ma lecture... et pourtant, je me suis intéressée à l'histoire et au sort de Marie.



Une lecture que je n'ai donc malheureusement apprécié qu'en demi- teinte...




Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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L'enfant-mouche

J’ai terminé ce livre depuis plusieurs jours. Il est là, sur la table et je me répète qu’il faut que j’écrive ma chronique. .. Je cherche, peine à trouver le premier mot, l’idée qui va lancer mon écrit.



Dire que c’est ENCORE un roman sur la guerre ! Oui, c’est vrai, c’en est un… mais, c’est bien plus que cela. C’est un bouleversant témoignage, un hommage de l’auteur à sa mère. C’est l’histoire de Marie.



Je voudrais trouver les mots justes pour évoquer les émotions qui m’ont traversée, pour parler de cette écriture magnifique.



J’écris, j’efface, je recommence. Je ne parviens à rien. A travers l’histoire de Marie, c’est toute la cruauté de l’homme qui se dessine. La bassesse, l’égoïsme, le jugement, la folie. Mais ce sont aussi de belles rencontres, la vie et le courage. Alors qu’écrire pour vous incitez à le lire ?



Je ne peux que dire que ce roman est captivant. Intense, fort et captivant. Fin, habile et captivant. Merveilleusement bien écrit et captivant.



Voilà, c’est cela : CAPTIVANT !
Lien : http://aufildeslivresblogetc..
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L'enfant-mouche

Exceptionnel, émouvant, inoubliable...

Je rejoins totalement les très nombreux commentaires sur ce livre.

Je confirme de plus que l'écriture fluide et le choix de l'auteur de chapitre court, permettent une lecture très aisée et addictive.

L'histoire est touchante d'autant que l'auteur s'inspire en partie de faits réels vécus par sa propre mère.

Au coeur de cette période sombre de l'occupation, de la résistance et des représailles après la libération, Marie âgée de 12 ans, est tout simplement admirable en mode "survie".

Magnifique histoire très touchante, et bel hommage rendu par l'auteur à sa mère.

On ne pourra pas oublier ce récit de sitôt, on gardera longtemps son empreinte, gravée dans nos mémoires.

Pour ma part, les dernières pages se sont achevées trop brusquement ; on ne peut qu'imaginer et espérer, qu'après 1944, son avenir aura été meilleur...

Une suggestion si je peux me permettre : une suite/tome 2 ne serait pas inutile très franchement.

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L'enfant-mouche

Je tiens à remercier Babelio pour son Masse Critique qui m'a permis de découvrir ce roman captivant.



L'histoire pourrait être d'une tristesse absolue tant Marie apprend à vivre avec des personnages peu aimables, recommandables, ou la violence est omniprésente. Pourtant, son portrait est incroyable de vitalité dans le marasme de l'époque.



1944, une effeuilleuse de cabaret passe un contrat avec une infirmière Anne-Angèle, revenue des colonies à Paris pour visiter sa soeur mourante. Quelques deniers, la voilà qui persuade Anne-Angèle de prendre soin de Marie, une orpheline qu'elle dit être sa fille, en attendant d'avoir le courage de l'aborder, lui dire la vérité.



Quelques jours proches du bonheur pour la nouvelle "tante" et Marie. le vieux militaire qui héberge un temps Marie l'orpheline avec cette tante peu aimante, leur permet de faire un peu connaissance, de vivre à l'abri. Paris est occupée.



Marie 11 ans, est une enfant calme, secrète, habile, qui sait regarder le monde, entre culot et débrouillardise, elle fait tout pour sa survie, celle de sa tante. La vie dans un dispensaire proche de Reims, n'est pas facile. Anne-Angèle reste accrochée à ses souvenirs d'un amour disparu à Casablanca, la maladie la ronge. Marie possède une capacité d'adaptation rapide, intelligente, astucieuse, elle va prendre les choses en mains pour leur survie à toutes les deux, dans cette France rurale occupée où tout le monde se méfie.



Lorsque Toinette entre dans leur vie, une fois de plus Marie va espérer. Porter assistance à Toinette et Matesson pour la garde de bébé Gaston, pourrait lui permettre de manger. Matesson, garde forestier, mari de Toinette, lui apprendra à aimer la nature, à se cacher. Marie va s'accrocher à cette famille improbable. L'occupation, les privations vont également la rapprocher d'Hans, le cuistot du camp allemand. Encore une fois elle va se débrouiller, devenir l'enfant-mouche. S'étonner de la bonne humeur que son petit spectacle va produire. Pour se rendre compte finalement qu'Hans ne la considère ni comme une petite soeur, ni comme un animal de compagnie, ce qui lui permettrait d'obtenir l'affection tant attendue.



Philippe Pollet-Villard livre un roman rude, avec une pointe d'humour noir. Raconte un monde où la peur vous colle des cheveux blancs. Très vite, le lecteur se sent captif du récit cruel de la vie de cette enfant, qui doit s'adapter aux circonstances, prendre de grandes responsabilités, faire face à la bassesse humaine, à l'égoïsme de la période. Inspiré des récits de la guerre qu'avait vécus sa mère, l'auteur a créé Marie. Entre résistants et occupants, Marie est touchante avec ses astuces pour trouver de la douceur au coeur de ce monde d'adultes peu enclin à l'aimer. Il lui faut simplement trouver le moyen de vivre.



L'auteur a créé des héroïnes : Toinette, Anne-Angèle, libres dans un monde qui ne l'est pas ; elles ont choisi de prendre leur destinée en mains. Un roman addictif, inoubliable, habile. L'histoire déroulée avec une certaine pudeur, ne laisse pas indemne.

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L'enfant-mouche

Un roman bouleversant, qui conforte le talent d'écriture de Philippe Pollet-Villard !        " L'enfant-mouche " est paru chez Flammarion en 2017 et en version livre de poche aux éditions J'ai Lu en cette année 2018! Je vous mets en garde... si vous commencez ce roman, vous ne pourrez plus le lâcher !



Printemps 1944. Anne-Angèle, la soixantaine, est infirmière dans un dispensaire  à Casablanca. Un jour arrive un vieux monsieur, très malade, qui semble atteint de la syphilis. L'ouvrier, ensorcelé, mord l'infirmière. Mais celle-ci ne semble pas vouloir prendre en considération les conséquences d'une telle morsure...

C'est alors qu'elle reçoit un courrier de monsieur Chanfrin-Bellosier, lui stipulant que sa sœur, Mathilde, a été victime d'un accident, et lui demande de venir à Paris dans les plus brefs délais.

p. 29 : " - Votre sœur semblait fort soucieuse ces dernières semaines. Elle m'avait demandé la permission d'héberger ici, dans sa chambre de service, une nièce à vous au nom de Marie. "

Or, il se révèle que Anne-Angèle et Mathilde sont issues de l'Assistance Publique et n'ont, par conséquent pas de nièce. Mathilde, reconnue pour sa mythomanie, semble avoir jusqu'à son dernier souffle, eu ce besoin de se créer une vie imaginaire !

Avant d'envisager son retour au Maroc, elle va donc mettre de l'ordre dans les affaires de sa défunte sœur. Elle va alors apprendre que Mathilde s'était engagée à prendre en charge Marie, une fillette de douze ans, dont la mère est strip-teaseuse dans un cabaret.

Par loyauté, Anne-Angèle décide donc d'adopter Marie. Mais la guerre fait rage et les Allemands envahissent la France. Hébergées jusqu'ici par l'ancien employeur de Mathilde, celui-ci leur conseille vivement de partir dans l'est où elles seront en sécurité.

p. 104 : " - Dans l'est ? En zone occupée ? demande Anne-Angèle. Est-ce qu'il ne serait pas plus simple que je ramène Marie à l'orphelinat et que je retourne au Maroc ? "

Mais tout ne va pas se passer comme prévu, dans ce petit village de Touray. La population va faire preuve d'ostracisme envers la nouvelle infirmière et la jeune enfant.

p. 196 : " L'infirmière comprend que cette visiteuse est bel et bien venue la trouver dans le but de se faire avorter. Comment refuser ? Il lui serait facile d'arguer qu'il s'agit d'un acte  prohibé par la loi Pétain et qu'elle encourt la peine de mort en acceptant de le faire."

Faisant fi des symptômes de la syphilis dont elle semble atteinte depuis la morsure à Casablanca, les deux femmes sont livrées à elles-mêmes. En plus de l'Occupation, c'est toute la noirceur des habitants d'un village de campagne qui s'oppose à elles. De plus en plus affaiblie, Anne-Angèle est rapidement dans  l'incapacité physique de subvenir à leurs besoins, la petite Marie va alors faire preuve d'ingéniosité et de débrouillardise pour assumer cette responsabilité.

p. 263 : " Elle marche et elle fume, et comme la première cigarette se termine, Marie en rallume une seconde. "Ça fera fuir les mouches, pense-t-elle. Ces sales mouches jaunes qui lui passent devant les yeux et dont la gamine n'ignore pas qu'en plein hiver elles ne peuvent être que l'expression de la fatigue et de la faim. "

Les stigmates laissés par ce début de vie qui ressemble plus à un combat de survie, vont finalement donner à Marie une force et une maturité à la fois touchante et décalée, avec une amère conscience de la réalité de la vie.

p. 381 : " La quinine. Elle se dit parfois que la vie de sa tante vaut bien qu'elle se laisse tripoter, puisque la vie des femmes est ainsi faite. Qu'un jour ou l'autre elles doivent accepter d'y passer. "

Ce roman initiatique, est d'abord le portrait de deux femmes : Anne-Angèle et Marie. Deux femmes, deux personnalités mais surtout deux destins. Ensuite, ce livre aborde avec brio cette France rurale sous l'Occupation, comme un zoom de la petite histoire dans la Grande Histoire.

p. 431 : " Il ne faut jamais cesser de croire en l'humain. "



Des chapitres courts et concis qui confèrent une dynamique efficace, alliés à une écriture à la fois sensible et généreuse !

Ce roman est pour ma part la découverte de cet auteur, dont le charme et l'écriture ont opéré de tel sorte que je vais me précipiter pour découvrir sa bibliographie, tant il m'a émue et a suscité un grand intérêt.
Lien : https://missbook85.wordpress..
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L'enfant-mouche

Un formidable roman que je n’ai pas lâché, les yeux rivés au texte, à la fois impatiente et anxieuse de connaître le sort de la petite Marie.

Nous sommes en 1944, la France est occupée, les prémisses d’une fin de conflit pointent, chacun choisit son camp ou en change ; certains deviennent des résistants de la dernière heure.

Lorsqu’Anne-Angèle, infirmière à Casablanca, revient en urgence à Paris suite au décès de sa sœur, elle ne s’attend pas à devoir prendre soin de Marie, une petite fille de 12 ans. Les coups du sort vont l’amener à venir s’installer dans un village en campagne où l’accueil se fait réservé puis carrément hostile.

Anne-Angèle sombre dans la maladie et Marie va devoir rivaliser d’astuces pour la soigner tant bien que mal et surtout survivre. Elle est tenace Marie malgré la faim qui la tenaille et le froid du taudis dans lequel elles vivent toutes deux. Elle va se confronter à un concentré de méchanceté, aux bassesses, combines, à l’ignorance aussi.

Elle se trouvera prise en étau entre deux camps, devra faire des choix douloureux. Pauvre petite mouche sans personne pour la protéger, livrée à elle-même, portant un regard lucide sur les adultes qui l’entourent. Hormis Toinette qui survit en vendant son corps et le soldat Hans, elle trouvera peu de répit.

Assurément un grand roman dont l’intensité dramatique va crescendo jusqu’à la fin, la libération. L’itinéraire d’un apprentissage cruel d’une enfant livrée à elle-même sans amour, cherchant une famille avec Toinette, s’inventant un futur et une fuite avec Hans à la fin de la guerre.

Pourtant, elle ne se plaint jamais Marie ; elle n’hésite pas prendre soin du petit Gaston (le fils de Toinette) et soigne seule Anne-Angèle avec un dévouement qui suscite l’admiration. Par la force des choses, elle devient lucide et profondément mature. Marie commence à bien connaître le genre humain (p 387). Si elle donne quelque chose, c’est avec le cœur, uniquement. Parce que donner normalement c’est ça.

Un grand roman d’autant plus poignant que l’auteur s’est inspiré du destin de sa mère. J’espère que la sortie en format poche permettra à un public élargi de découvrir ce très beau récit.

Un grand merci à la Masse critique Babelio pour m’avoir permis de lire de très beau roman.

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L'enfant-mouche

Ce livre est resté plusieurs semaines au bas de ma pile de livre à lire sans remonter vers le haut, j'avais un peu peur de ce que j'allais découvrir en ouvrant ce roman alors je le repoussais toujours à plus tard. le 4ème de couverture annonçant l'histoire larmoyante de sa mère pendant la 2nde guerre mondiale... je craignais le pire. Et j'avais tort !

Certes, l'histoire n'est pas très gaie mais c'est traité sans pathos avec une certaine distance ironique qui réussit à nous faire nous attacher à la petite Marie et à vouloir connaître la suite de ses déboires parce qu'on en vient à s'attacher à elle, nous aussi, et qu'on veut qu'elle s'en sorte !

Ce que j'ai finalement trouvé curieux, c'est que j'ai souvent jugé l'histoire "pas très réaliste" alors que c'est sensé être l'histoire vraie de sa mère ... est-ce parce que la réalité dépasse parfois la fiction ? Ou que l'auteur a choisi de ne pas s'enfermer dans la réalité mais seulement de s'en inspirer et de laisser libre cours à son imagination?
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L'enfant-mouche

Si vous avez aimé « Au revoir là-haut » de Pierre Lemaître ou « Par amour » de Valérie Tong Cuong, il y a de fortes chances pour que la lecture de « L’enfant-mouche » vous captive.

Anne-Angèle, infirmière dans un dispensaire de Casablanca reçoit un télégramme de Paris lui annonçant que sa sœur Mathilde a été victime d’un accident et qu’elle est dans le coma. Anne-Angèle obtient une autorisation pour se rendre en France en zone occupée. « Dix jours pour se rendre au chevet de sa sœur souffrante, cela lui a paru suffisant ». Et bien c’est sans compter sur le secret qu’elle découvrira en triant les affaires de Mathilde. Un secret qui va la lier à jamais à la petite Marie, cet enfant mouche qui observe, s’adapte, survit jusqu’à manquer de brûler ses ailes.
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