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Citations de Philippe Pozzo di Borgo (51)


Au centre de rééducation de Kerpape, les tétraplégiques sont les aristocrates; nous tenons le haut du pavé, tellement près de Dieu. Nous regardons les autres avec condescendance. Nous sommes les tétras. Mais entre nous, nous sommes les "têtards", parce que le têtard, comme le tétra, n'a ni bras ni jambe, seule la queue frétille.
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C'est au fond de soi, dans son intériorité, dans son mystère, qu'on trouve l'Autre.
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Un Caméléon traverse par saccades le bejmat à mes pieds. Il se tient coi, repart, se fige à nouveau et repart.
Ira, ira pas.
Tétra, tétra pas.
(page 98)
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Je me suis étouffé durant quarante-deux ans. Nous nous étouffons à nous élancer trop vite, à vouloir être les meilleurs, les premiers. Ceux qui respirent mieux, au bout de quelques dizaines de kilomètres, sont ceux qui imaginent l'arrivée. Le but, c'est le festin divin, l'amour retrouvé. Cette vision de l'arrivée est essentielle.
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Le handicap, la maladie sont fracture et dégradations. Dans ces instants où l'on perçoit l'échéance de la vie, l'espérance est un souffle vital qui s'amplifie; sa juste respiration en est le second souffle.
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Les heures, les nuits, les mois, allongé le regard au plafond, m'apportent une richesse que, brillant sujet d'une société de paillettes, je n'avais pas perçue: le silence.
Dans le silence règne la conscience. Elle situe ce qui vous entoure. Dans le silence trône la personne. Tout d'abord, une certaine crainte vous envahit. Aucun bruit ne vous emmène, aucune sensation ne vous délimite. Une immense friche désertique et inerte. Il faut se faire minuscule pour retrouver dans cette désolation atone des éléments de vie. Puis, vous observez enfin l'infiniment petit; le doigt d'une infirmière se redresse, vous fait une piqûre indolore quelque part dans un corps que vous ne sentez plus; une goutte s'échappe d'une compresse fraîche le long d'une tempe; elle s'engouffre dans l'oreille, vous chatouille jusqu'à ce que le sommeil l'efface [...]
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Contrairement à ce que nous promettent les réseaux sociaux, vous ne pouvez avoir des centaines d'amis. Choisissez-vous, nouez de vraies relations, prenez du temps, et ne vous diluez pas. Toi et Moi ne se conjugue pas à l'infini.
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J'adore écouter les gens ! Nous contribuons à plus d'humanité en laissant l'autre se révéler plutôt qu'en essayant de nous imposer. Ecoutez les autres : il y a une richesse inouïe dans le monde !
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Dans l'immobilité et dans le silence, je me suis retrouvé. L'agitation de la société moderne avait estompé mon identité. J'y ai aussi découvert l'extraordinaire richesse de l'inaction, alors que j'avais toujours considéré que la vie était dans l'action .Voilà qui est profondément révolutionnaire et anticonformiste ! L'inaction est une richesse inouïe. Les méditatifs, les moines le savent bien.
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J'ai déjà raconté mon histoire dans un précédent livre, qui a nourri le scénario du film "Intouchables" . Mais je n'ai de cesse de m'interroger sur celui que j'étais : ce gars-là, ce n'est pas qu'il ne s'intéressait pas aux autres ; il n'écoutait pas, il était trop pressé, il n'entendait pas. Il avait toute la vie devant lui, et il n'avait jamais le temps .
J'étais coupé de l'autre, trop préoccupé de moi-même, de ma réussite, de pouvoir, des conquêtes, de l'image que je pouvais donner. Très encombré de ma personne, j'étais sans cesse insatisfait.
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J'ai mis du temps à croire que l'autre était tout aussi important que moi. Parce que la vie a mis du temps à me relier aux autres. Pendant quarante-deux ans j'avais vécu dans le bruit et l'agitation. Après l'accident et jusqu'à la mort de Béatrice, je m'étais mobilisé pour ne pas peser sur mon épouse, atteinte d'un cancer. Les grandes périodes de silence ont donc été celles des dépressions qui ont suivi la mort de Béatrice, et mes longues hospitalisations.
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"Dans une goutte d'eau se trouvent tous les secrets de tous les océans, dans un aspect de vous se trouvent tous les aspects de l'existence" poète Libanais khalil Gibran
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J’ai toujours éprouvé l’envie d’être uni à elle ; je me sentais beau, grandi
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Je n'ai plus de passé, je n'ai pas d'avenir,
je suis une douleur présente.
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Attention : en anglais
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Les six Commandements du tétra:

- Le handicap, c'est l'absence non du corps mais de l'autre. Découvre-le.
- Le silence libère. Tais-toi.
- Hors de la douleur, reste juste le temps pour l'essentiel. Ne te disperse pas dans le futile.
- Tu n'es pas seul. Découvre la Consolation.
- La paralysie suscite la patience. Attends !
- Que nous sommes fragiles ! Sois fraternel, solidaire et simple.

L'unique Commandement de l'Occident marchand:

- Le polysensualisme s'exacerbe. Toujours plus Moi.

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J'essaie d'expliquer à ma voisine qu'il ne faut pas la diaboliser; derrière toute cette agression, incompréhensible, il doit y avoir un être qui souffre.
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Au-delà des mots, au-delà du silence, on découvre son humanité.

Le corps, jusqu'alors porté aux nues, s'estompe peu à peu devant un esprit régénéré, une spiritualité ressourcée; un renversement du coeur.

C'est au fond de soi, dans son intériorité, dans son mystère, qu'on trouve l'Autre.
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Que leur dire après une telle démonstration, si ce n'est que le handicap se vit très bien si on n'est pas seul, s'il y a cette énergie à vos côtés qui vous électrise dans votre immobilité.
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Le handicap, la maladie sont fracture et dégradations. Dans ces instants où l'on perçoit l'échéance de la vie, l'espérance est un souffle vital qui s'amplifie; sa juste respiration en est le second souffle.
Les coureurs de marathon connaissent le second souffle. C'est une sorte d'état de grâce. La respiration s'assouplit, devient plus profonde, la douleur disparaît. Je me suis étouffé durant quarante-deux ans. Nous nous étouffons à nous élancer trop vite, à vouloir être les meilleurs, les premiers. Ceux qui respirent mieux, au bout de quelques dizaines de kilomètres, sont ceux qui imaginent l'arrivée. Le but, c'est le festin divin, l'amour retrouvé. Cette vision de l'arrivée est essentielle.
Un marathon ne se court jamais seul.
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