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Citations de Philippe Pratx (123)


Le désordre du cosmos, en vérité, n'est constitué que de déserts et la désolation y est toujours la rencontre la plus probable, où que l'on porte ses pas. Rare est l'arbre, plus rares encore son ombre, la chaise dans cette ombre et l'ami assis dans le halo de la vie. Ceux que je rencontre se lèvent et partent.
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L'oeuf du colibri
coeur immobile et secret
au creux du nid tiède.
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Rare est l'arbre, plus rares encore son ombre, la chaise dans cette ombre et l'ami assis dans le halo de la vie.
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Les gens heureux cherchent l'amour au milieu de leur famille, de leur bourg où les mille miroirs des maisons ronronnantes reflètent mille images d'une même figure épanouie. Les malheureux cherchent leur amour parmi les parias et les étrangers des plus lointaines contrées, espérant trouver en leurs yeux et leur coeur leur propre image singulière. Mais qui, au bout du compte, peut se vanter d'être parvenu au bout de sa recherche ? Jamais je n'ai rompu ma solitude.
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Se réveiller est, chaque jour, savoir que le monde est perpétuellement dans son agonie interminable.
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Le silence de ma grande maison a dévoré ma voix.
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(Lilith, Carnet d'écriture, Juillet 1924). La mort. Elle arrache, n'est-ce pas ? avec la plus insoutenable inhumanité, tout sens à la vie. Elle rend vaine et absurde la vie, n'est-ce pas ? Et cependant, en même temps, transcendée, la mort seule donne sens à la vie.
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Et puis il y a ceci aussi, que Lilith m’a appris, sur ce que l’art n’est pas : une régurgitation de la vie. Combien j’en ai connu qui se faisaient forts de nourrir leur art à coups d’ « expérience » et de « vécu »… « Comment parler de ce que l’on n’a pas vécu ? » Ils ont toujours dit ça avec toute la morgue qu’ils étaient si satisfaits de croire légitime, sans contestation possible… Pourtant, que l’art serait désespérant et méprisable s’il n’était que cela !... Lilith interprétait merveilleusement ses rôles, avec l’intensité de Vie que l’on ne connaît que pour ce que l’on n’a jamais vécu… Avait-elle jamais été une reine, un fantôme, une ogresse, la fille d’un médecin anglais au fond de l’Asie lointaine ? Et elle les était si bien !
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— Grand père, connais-tu ces deux enfants qui sont venus un jour jouer dans l’usine ?
— Je ne sais pas de qui tu veux parler. Mais écoute-moi. Celui qui voit au fond des choses – tu sais bien, le secret des mondes, les profondeurs de l’univers – celui-là n’y trouve pas plus le bonheur que celui qui n’en voit que la surface. La vase ou les graviers qui sont au fond de la rivière sont-ils plus beaux que l’écume de sa surface ? Au fond des choses comme à leur surface : la même chance d’être heureux, et les mêmes remous de désespoir. Ce n’est pas ce sur quoi se porte notre regard, ce dans quoi s’enfonce notre pensée qui nous apportera le bonheur.
— Mais alors, qu’est-ce qui nous l’apportera ?
Il n’a pas répondu.
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J’ai pourtant envie de donner mon livre, qui n’est pas encore né. Le livrer à la cohorte menaçante qu’on appelle les lecteurs. Pas leur laisser faire ce qu’ils en veulent, non. Je sais bien ce qu’ils en feront, on le leur a assez dit que sur les livres ils ont des pouvoirs démesurés, ils les arrachent à ceux qui les écrivent, et ils en font ce qu’en font les hyènes. De ce qui écrit les livres – les vrais livres – de cette vie plus vraie, ils font ce qui lit les livres : une vie, c’est juste, mais plus pauvre et plus inconsistante, intermittente, un empois mental de négligence et d’ingratitude. Pourtant parmi tous, s’il y en a un seul qui voie la vie véritable dont c’est fait, cette sorte de beauté d’être plus forte, tellement plus forte que la beauté des choses, des lignes qui se lient et se lisent, s’il existe celui-là, qu’il voie cette vie et sache quoi en faire, qui n’est pas ce qu’il veut mais ce que le poussent à faire des puissances d’amour, s’il existe je sais que je dois lui donner mon livre, et que ce serait comme un crime de ne pas le faire…
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Je n'en croyais pas mes yeux, je ne pouvais croire ce que je voyais, couchée à l'ombre de son arbre, un grand charme dans la plaine, dans la plaine, un arbre merveilleux. Et quand ses branches s'inclinent sur moi, le monde paraît plus tendre, plus doux, plus doux à son ombre exquise. Et quand il me frôle le ventre, je suis plus forte, pleine de force je me sens.
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Et c’est comme les violons de l’été de Vivaldi, les spirales des violons de Vivaldi qui vous aspirent dans des vertiges fous, et ce sont des vagues qui meuvent la chair et les os et les moelles de vos jambes quand vous marchez dans la ville, et des vagues qui gonflent votre poitrine à chaque coup d’archet, et qui remplissent votre bouche d’un goût qui n’est pas un goût et qui vous empêche de respirer, qui vous empêche d’avaler, et ces vagues sont brûlantes pour votre esprit, et elles enveloppent la mer et l’horizon, et au-delà de l’horizon, et elles sont de tous côtés, et derrière vous aussi, parce que l’amour est tout quand il est là.
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Le futur ne le tentait pas du tout. Réémerger dans un avenir lointain sur une terre ravagée par l'avidité et l'arrogance des humains ne suscitait en lui qu'angoisses et cauchemars.
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La fin d'un printemps n'est jamais une fin. C'est une jeunesse du temps, une jeunesse du ciel, qui se prolonge et qui promet des lendemains plus beaux encore.
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Mais tout au moins, la nuit venue, la nécropole enfin désertée retrouvait-elle la sérénité feutrée propice au sommeil des morts et à leur éternelle méditation.
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je m’appelais Angie
je suis ici parmi les morts
et je suis ici parmi vous les vivants
frères humains qui après nous vivez
je suis ici pour dire
car désormais on ne doit plus faire taire la voix des morts
je m’appelais Angie et je suis morte
à Cali Valle Del Cauca le 19 mai 2021
je rentrais chez moi et ils ont tiré
ils tiraient à droite à gauche
à balles réelles
ils ont atteint ma tête
et quand ils m’ont vue blessée
ils ont tiré encore dans ma poitrine et dans
ma tête encore
trois balles de la police et
voilà

Extrait de « paroles des morts Cali, 24 mai 2021» dans Humble chant de Philippe Pratx
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Quelqu'un m'a dit : tu seras ma drogue heureuse dans un monde mauvais
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J'avais la forêt sauvage pour terrain de jeu. Pas d'amis. Je m'en passais sans regret.
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Je ne crois en rien, ni en foi ni en raison, ni aux mots pour en douter. A l'âme, peut-être ?... L’âme, comme un jouet, tout au plus. Ah ! oui, une belle âme crue, une tranche indivisible et sanglante, indissociable de l'Absolu ! Une âme sublimée 
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quand vous avez besoin de nous
vous savez nous trouver nous faire croire à vos
mensonges
nous donner du sourire
nous payer de sourires
la flatterie l’hypocrisie vous savez faire
et puis quand nous vous avons donné
ce qui vous a poussés plus haut où vous vouliez aller
le silence et le dédain sont votre seule gratitude
ou pire bien sûr
vous nous poussez plus bas
tombés brisés écrasés
et vous contemplez nos postures désarticulées

dans : Méprisés
p41
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