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Citations de Philippe Pratx (123)


comme la vie paraît naïve sous ce ciel là !
un joropo
de Cholo Valderrama
comme cela est naïf et modeste !
un cheval et des vaches
une harpe et des larmes
non pas de larmes
le beau sourire des humbles

comme la vie était pure et belle !
je me trompe peut être
on est bête quand on vieillit
la nostalgie nous rend bêtes
mais
comme la vie était pure et belle !
j'ai dit était
était

(p.24)
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La France et sa « Marseillaise » sanglante… ? C’est ça les valeurs ? Sa corruption cachée, rampante, rongeant chaque os qu’elle trouve ? Ses présidents en costume de roitelets arrogants et donneurs de leçon au service des multinationales, avec les pieuvres du profit tout autour et les courtisans baveux ? La France des petits chefaillons qui n’ont en tête que de nous rendre performants, rentables, productifs (…) 
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S'ils l'avaient su, sans doute n'auraient-ils jamais quitté cet Eden pour des sentiers incertains. Mais ce sont choses que l'on ne peut savoir sans ainsi les perdre. Comme nommer le silence est aussi le briser, comme éclairer la nuit est la défaire, comme penser au vide et à la paix est déjà les recouvrir des poussières douloureuses de leurs contraires, partir en quête de Soi et de l'Absolu c'est les quitter.
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La morsure des murs est terrible. Autour de nous partout sont les murs, dents que l'humanité inepte s'est données pour mordre au miel sauvage du monde.
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Et puis l’être humain n’a pas seulement des aptitudes insondables à se laisser embarquer dans les illusions les plus folles et les réalités les plus douteuses, mais il a aussi les mêmes aptitudes pour retourner aux routines les plus ordinaires, tranquillement, sans s’en faire, comme si rien ne s’était passé. Est-ce ça, la résilience ?
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Quel est le fils de blatte élevé au lait de truie qui a fait ça ?!
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Des gens qui ne sonnent pas à la bonne porte, certes ce n’est pas tout à fait la routine, mais ce n’est pas non plus un événement consternant d’anormalité…
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Enfant, on croit immobiles – autant que le soleil au ciel – les taches de lumière portées sur les murs, et par terre. "Parce que nos yeux et notre esprit virevoltants ne savent se fixer au-delà de l'instant", on croit, sans réfléchir, parce qu’aucun instinct au fond de nous ne la dément, en l’éternité, en la pérennité immuable des êtres et des choses. Et puis un jour, il suffit que deux instants s'ajoutent, la tache de lumière a bougé, avancé, "vers le soir" se dit-on. Nos yeux se fixent sur elle et on la voit, on la voit bien réellement ramper en tremblant sur l’encaustique mate du plancher, tragiquement, vers le soir. Alors à jamais, plus aucun doute n’est permis, et tout est définitivement sans espoir.
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Philippe Pratx
Interview écrite avec Philippe Pratx.

• Pourquoi ce roman ? Pourquoi faire cela sur le thème d'une actrice de cinéma muet ? •


Comme je le disais à l'occasion d'une interview récente (sur Reveetimagine), c'est probablement dans le vécu émotionnel de mon adolescence qu'il faut rechercher les origines les plus anciennes de ce roman, mais d'autres, nombreuses, sont venues s'y ajouter... Pourquoi ce roman ? Pourquoi existe-t-il ? Par nécessité. Parce qu'il me fallait donner forme et vie à des fascinations, des hantises qui exigeaient de ne pas demeurer ombres mais devaient essayer – essayer du moins – d'exister parmi nous, illusions entre les autres qui sont notre « réalité ».

Lilith est avant tout une figure mythique, Femme parmi les femmes, Maudite parmi les maudits, fascinante... En faire une actrice de cinéma est bien sûr un vieux motif baroque qui nous rappelle à quel point il est vrai que le monde est scène et que la vie est rôle, multiples rôles que l'on joue. En ceci, la figure mythique, si lointaine, devient en même temps image de chacun de nous. Lilith devient Eve de par son nom d'artiste, devient Erzsebeth Bathory et tant d'autres encore, sans que la frontière entre ces « identités », ces rôles, soit jamais nette et définitive. Si j'ai choisi le cinéma muet, c'est à la fois pour son côté « primitif », et donc fondamental, et parce que l'art à su s'y exprimer d'une manière essentielle, transcendant les contraintes, d'une manière parfois très proche d'une véritable pureté artistique.

• Avez-vous eu l'intention d'en faire en quelque sorte un héros maudit, un anti-héros un peu déchu au final ? •


La déchéance de Lilith est bien une de ses facettes. Une déchéance physique, morale, mentale... Mais bien sûr le personnage ne saurait se limiter à cet aspect. Lilith est en même temps le contraire... L'image de "la Sublime" reste à jamais garante de son éternité, de sa puissance, de la fascination qu'elle exerce, de sa beauté, de sa supériorité... Si Lilith est, notamment, une allégorie de la multiplicité évanescente de l'identité individuelle, elle souligne non seulement cette multiplicité, mais même la nature la plus contradictoire de celle-ci. Je ne peux pas dire que j'aie eu l'intention d'en faire un anti-héros ou une anti-héroïne... Loin de là... En particulier si on voit dans le héros un caractère d'exception et dans l'anti-héros un caractère de banalité. Je crois que vous serez d'accord avec moi pour penser que Lilith est bien des choses, sauf banale...

• Avez-vous l'intention de le faire publier sur papier ? •


Le livre existe déjà en version papier ! ;)

• Avez vous l'envie d'écrire d'autre(s) roman(s) sur d'autre(s) thème(s) ? •


Le projet de roman que j'ai pu évoquer sur d'autres pages de la blogosphère n'est pas une simple idée vague. J'y travaille. Lentement, mais sûrement. Je me suis donné des années pour le mener à bien, et j'ai bien sûr bon espoir qu'il aboutisse. Sans doute sera-t-il moins déroutant dans sa construction, que je suis en train de concevoir, tout en travaillant sur la matière même : les personnages, les ambiances, les faits, l'âme du livre...

• Sera-t-il dans la même lignée que Le soir, Lilith ? aussi poétique, ou changez- vous d'univers, de style, de façon d'écrire ? •


Ce prochain roman sera dans la même "lignée", oui... Je pourrais changer de style et d'univers, comme il peut m'arriver de le faire à l'occasion de tel ou tel "exercice de style". Mais lorsque j'écris quelque chose d'authentiquement "personnel" - avec toutes les réserves et nuances dont je préfère accompagner ce qualificatif - il me semble qu'une certaine musique qui m'est propre, avec ses rythmes, ses harmonies, ses mélodies et les créatures qui l'habitent... s'impose à moi. Je n'ai nulle envie de trahir cette composante essentielle de ma démarche. Ceci dit, l'action sera bien sûr assez différente, même si on doit se retrouver dans les années 20. En Inde cette fois-ci. Mais l'Inde était le lieu emblématique d'un précédent ouvrage, Lettres de Shandili.

• Vous avez écrit votre roman en combien de temps approximativement ? Avez vous songé à abandonner à un certain moment ? •


Pour ce qui est du temps que j'ai mis à écrire Le Soir, Lilith, la question est difficile. C'est un projet qui a connu plusieurs formes, et a débuté il y a de longues années, a été plusieurs fois mis en sommeil... Lorsque j'ai entrepris de lui donner la forme romanesque à laquelle il a finalement abouti, il me semble que j'ai réussi à vaincre les démons de l'envie d'abandon. Il faut croire que ce livre devait exister et être publié, qu'il devait aussi trouver des lecteurs sachant en goûter les saveurs, même si ces lecteurs sont peu nombreux et que bien d'autres avouent avoir du mal à entrer dans un récit aussi déroutant...

• Écrire est synonyme de quoi pour vous ? Plutôt d'un besoin, d'une nécessité, d'une manière de vous exprimer ? Ou au contraire de vous faire sortir de votre zone de confort, sortir de votre routine ? Autre ? •


On peut probablement parler d'une nécessité. Pas forcément d'une manière de "s'exprimer" - étymologiquement s'extraire de soi en se pressant... comme un citron ;) - ou pas seulement... Il y a la nécessité d'explorer un univers intérieur. Ou plutôt faudrait-il dire "la part intérieure de l'univers". La part intérieure, mentale, fantasmatique, vitale, spirituelle, de la réalité. La réalité, me semble-t-il parfois, est un continuum où ce qui nous est extérieur et ce qui nous est intérieur se rejoignent. La personne humaine est à l'interface de ces deux pans du réel. Une interface mouvante que l'on perçoit généralement comme une frontière. Et l'on a tendance à nier la réalité de la part intérieure, immatérielle. Les Surréalistes, par exemple, ont en revanche tenté de comprendre que l'univers mental, le rêve, l'inconscient, ont une existence tout aussi prégnante que la réalité matérielle. Mon besoin d'écrire n'est finalement, peut-être, qu'une réalisation du besoin de donner forme à cette conscience du continuum dont je parlais. Ainsi Lilith, être fantasmatique, semble prendre vie et prendre corps par le pouvoir des mots. Plusieurs lecteurs ont d'ailleurs pu ressentir cette impression, ce qui me fait penser que j'ai atteint mon but. Toute autre forme artistique aurait sans doute été aussi efficace.

• Pensez-vous pouvoir vivre de vos romans, plus tard ? •


Non. La perspective me fait sourire tant elle est irréaliste. Vivre de sa plume est un privilège que je ne connaîtrai jamais. J'avoue que cela ne m'aurait pas déplu, mais franchement ce n'est plus à l'ordre du jour.

• Ce livre est à la base destiné à tout public ou vous aviez déjà ciblé un public particulier. Pour ma part je trouve que ce livre ne serait pas destiné à un public jeune mais plutôt à des personnes qui ont des connaissances, de la patience et peut-être même le vécu. Mais vous qu'en pensez-vous ? •


Non, pas précisément. Il ne s'est jamais agi d'écrire en fonction d'un public particulier, de manière intentionnelle. Il se trouve seulement que le livre est "difficile", extirpe le lecteur des habitudes qu'il peut avoir, lui refuse le confort d'une narration facile à apprivoiser, exige un abandon de soi à l'ambiance particulière qu'il génère... C'est beaucoup demander, et il est évident que si l'on est purement amateur d'"easy reading", on aura du mal à "entrer" dans le livre.
Mais ce n'est pas une question d'âge. Un public ayant certaines références artistiques et littéraires pourra certes trouver des repères que d'autres lecteurs n'auront pas, mais peu importe. Un adolescent ou une adolescente, s'ils n'ont pas encore acquis des habitudes de lecture sclérosantes que l'on peut retrouver chez certains adultes, peuvent très bien apprécier Le Soir, Lilith, dont les sources premières se situent justement dans ma propre adolescence.

• Vous avez envoyé votre manuscrit à combien de maisons d'édition ? Est-ce que cela a été dur à trouver ? •


J'ai envoyé le manuscrit à peu d'éditeurs, mais des éditeurs importants, sans grandes illusions... et j'avais bien raison de ne pas en avoir. J'ai contacté quelques petites maisons... et puis l'Harmattan, chez qui j'étais déjà un peu connu en tant que rédacteur de La Nouvelle Revue de l'Inde, publiée par leurs soins... J'ai alors reçu une réponse positive.

• Avez-vous eu besoin d'une quelconque drogue pour tenir le coup de la réalisation (café, cigarette...) ? •


Votre question est amusante. Non, je ne suis pas fumeur, et je bois très peu de café. L'écriture peut être quelque chose d'éprouvant, mais si cela devait devenir une sorte de torture mentale à laquelle il faudrait faire face par des moyens tels que ceux que vous évoquez, j'y aurais renoncé. J'écris sans aucune pression, d'objectif, de calendrier... Et l'écriture génère en moi les forces-mêmes qui me permettent de "tenir le coup".

• Où écrivez-vous (physiquement parlant) ? Chez vous, ou dehors ? Au stylo ou au clavier ? •


J'écris toujours chez moi, sans avoir pour autant de lieu précis, à mon domicile, qui soit dédié à l'écriture. Adolescent, j'avais vaguement remarqué combien le lieu où je me trouvais pouvait exercer une influence sur ce que j'écrivais, voire contribuer à mon "inspiration". A présent que j'ai vécu dans des lieux très divers, je m'aperçois que ce n'est plus guère le cas... Lorsque j'écris, j'habite plutôt un lieu intérieur, mental et mouvant, construit de bric et de broc, parfois étonnamment précis (lorsque telle ou telle scène de roman l'exige), parfois beaucoup plus flou. Je finis par oublier le lieu où je me trouve physiquement pour accompagner mes personnages là où ils sont.
J'ai longtemps utilisé le stylo et le papier, mai j'ai fini, sans état d'âme, par me convertir au clavier d'ordinateur, en y trouvant pas mal d'avantages... même si je reste lent dans ce type d'écriture.
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Je voudrais faire naître au jour, aujourd’hui, non pas ce que j’aurais vu, et vécu, si la vie avait été une autre vie, et non pas ce que le passé ni le rêve me soufflent et que je respire toujours davantage, mais donner le jour à ma vie plus vraie.
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Ell' m'a donné alors, émue et généreuse,

Un comprimé effervescent, et m'a sacré,

Incompris. Mais FRV-100 est massacré !

M'a-t-elle susurré d'une voix langoureuse.
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Et comme le jeune garçon, plus mou et pitoyable que jamais, ne répondait que par un vague gémissement et un regard tombant comme un poids mort sur le bout de ses souliers, le père concluait invariablement avec un soupir : "Quand les cochons voleront, sans doute !"
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Puis la mode passa. Il fallut trouver autre chose qui pût abreuver le peuple d'antidotes au néant, de manière profitable. Mais ce ne fut guère problématique : entre les bébés hérissons, les frasques de l'intelligentsia médiatique, les peurs irrationnelles à faire fructifier et les couleuvres à faire avaler par camions-bennes entiers - par nécessité salvatrice de l'ordre mondial -, il y avait de quoi faire.
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Et vous sortez dans la ville et Son image, Son visage, Sa voix planent comme un ciel qui serait vivant sur la ville, les gens et les silences. C'est comme une épaisseur abstraite qui donne soudain un sens à toute chose, enveloppant toute chose de sa présence et de sa vibration, qui donne un sens au non-sens du monde et de la nuit des temps, une signification qui ne se comprend pas mais se ressent au plus profond de soi.

L'amour comme la folie. L'amour fou, éclairant, expliquant toute chose, proclamant que toute chose est Mystère et révélant le sens de ce Mystère: aimer, aimer l'être aimé, aimer suffit, aimer est tout et imprègne tout de son propre sens !
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"Tu vis, bras, toi, recouvert par le boléro ;
Tue, vibratoire cou vert ! Parle, Beau Lérot !"
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« Mais on a encor bellement conservé
Sa maison à encorbellement ! »
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Qu’était donc ce monde, où les sentiments les plus beaux et les plus purs ne recevaient pour réponse, pour ironique récompense, que le silence désespérant et les ouragans de la folie ? Il avait juste envie de se reposer.
Juste envie d’un sommeil profond et vide de rêves, vide de créatures maléfiques aux cris terrifiants.
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et sous l’horizon infiniment rectiligne
les courbes de la vie
la rivière
la boucle du lasso
la sinuosité de la couleuvre
l’encolure et la croupe
des chevaux
le galbe de la guitare
la cambrure des reins et la voûte du pied

Extrait de « llanero » dans Humble chant de Philippe Pratx
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elles sont lourdes
couvertes de poussière
noires et couvertes de poussière
elles ne sont ni belles ni douces au pied
en cuir noir couvertes de poussière
mal lacées ou bien lacées
pour bien tenir au pied
utiles
protectrices
elles en ont marché des chemins de montagne tant et tant
sans se lasser
les sentiers les champs

Extrait de « guambiana » dans Humble chant de Philippe Pratx
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Je n’y ai jamais cru. Je n’ai jamais réussi à voir dans ces simagrées autre chose que des illusions stériles, des tromperies pour belles oisives en mal d’exotisme mental 
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