AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Philippe Pratx (123)


Lilith a peur de se cogner la tête au ciel dont elle s'approche, elle a peur que la lave bleue du ciel emplisse sa bouche et l'étrangle, elle a peur de ne pas savoir l'avaler sans mâcher, sans en détruire l'essence pure et fragile. Elle a peur mais elle vibre tout entière de joie. A présent les lacs ne reflètent plus que le ciel. Et à présent il n'y a plus de lacs. Seulement l'immensité verticale d'un crépuscule qui n'est pas humain et qui n'est pas terrestre. Cela fait peur aussi : ne plus voir son reflet dans l'eau douce des lacs ; mais cela, Lilith, te fait aussi tout entière vibrer de joie.
Commenter  J’apprécie          320
La fin d'un printemps n'est jamais une fin. C'est une jeunesse du temps, une jeunesse du ciel, qui se prolonge et qui promet des lendemains plus beaux encore.
Commenter  J’apprécie          310
Chanson triste

La musique est douce et les fleurs sont tressées,
Le soleil se lève sur une belle journée.
Pendant toute la nuit les lumières ont brillé ;
La chambre et le lit sont si parfumés.

Famille et amis sont ici rassemblés.
Souvenirs, murmures et gestes feutrés...
Dehors, les enfants se sont mis à jouer ;
On entend des rires sous les cerisiers.

Refrain
Ton sourire est tendre, éternel,
Tes beaux yeux, noirs comme le ciel.
L'orage s'en va vers le nord,
On dirait juste que tu dors...

Toutes tes photos, ta robe de mariée,
Tout est à sa place, tout est bien rangé,
Sur la nappe blanche de la salle à manger,
La viande et le vin, mais je n'ai rien touché.

Ce soir à six heures tout sera terminé.
Je resterai seul au milieu des regrets.
J'éteindrai les lampes, je m'allongerai.
Et demain la vie doit continuer.

Refrain
Ton sourire est tendre, éternel,
Tes beaux yeux, noirs comme le ciel.
L'orage s'en va vers le nord,
On dirait juste que tu dors...

La chambre et le lit sont si parfumés
Le soleil se lève sur une belle journée.
J'ai pris mon café, il faut bien se forcer.
La musique est triste, les fleurs sont fânées...
Commenter  J’apprécie          250
On peut difficilement imaginer mieux comme coup de foudre ! Arthur Jefferson avait chaviré dans les affres de la passion la plus soudaine et la plus dévastatrice. Cette sorte d'amour qui vous habite corps et âme et ne vous laisse pas un instant de répit. Non, qui est trop grand pour vous habiter et qui vous oblige, vous, à l'habiter lui, et vous laisse juste une place dans un coin de lui, où vous souffrez, où votre pouls bat de toute une vie plus forte et plus détruite que jamais. Cette sorte d'amour qui vous poursuit dans vos rêves et qui tient vos jours enfermés dans un sac de jute rêche et chaud comme une fièvre, où l'on a jeté avec vous la ville et la mer, les gens et les silences, le monde et le vide, un sac où vous souffrez encore sans jamais, un seul instant, vouloir lâcher cette souffrance, sans jamais, un seul instant, vouloir la trahir car elle est ce qui désormais constitue la seule raison que vous avez de vivre.
Commenter  J’apprécie          230
Le futur ne le tentait pas du tout. Réémerger dans un avenir lointain sur une terre ravagée par l'avidité et l'arrogance des humains ne suscitait en lui qu'angoisses et cauchemars. Un avenir plus proche ne lui inspirait pas de pensées plus positives : agonie de la nature malmenée, essayant de se défendre avec la violence du désespoir ; règne de bêtes brutes gavées de fortunes insolentes et n'ayant plus d'humain que le nom ; misère morale et souvent matérielle de hordes désolidarisées, infantilisées, robotisées, trépanées de leurs âmes, sous contrôle absolu et permanent, réduites à une fonction d'avaleurs de graisses, de décibels abrutissants, de téraoctets, d'addictions frelatées ; chaos technologique ; agonie de la culture vidée de sa substance...
Commenter  J’apprécie          205
Ou encore, pour la grandeur du propos, Wenders et nous sommes convenus que les anges ont des catogans, qu’ils circulent parmi les gens comme si de rien n’était, et que les gens n’y voient que du feu – c’est-à-dire rien : « Des anges ? Où ça des anges ? » – tandis que nous, justement, ce petit nous tout content qu’on lui donne cette belle preuve de confiance en son intelligence et en sa capacité à être complice, nous justement, nous les voyons ces anges, fouinant dans la bibliothèque ou perchés sur leurs hauteurs natales. Bref, à partir du moment où c’est convenu, on gobe. D’ailleurs moi je dis que c’est beau, cette capacité à gober un peu tout et n’importe quoi. C’est révélateur de notre prédisposition à la transcendance, non ? Bon, un peu révélateur aussi de notre connerie. Mais ça, c’est autre chose…

(p.23)
Commenter  J’apprécie          195
rêver des rêves
dont les beautés resteront à jamais irréalisées.
Commenter  J’apprécie          181
─ Qui es-tu ? Il me semble que je te connais depuis toujours. Tu as l’air d’un oiseau prisonnier, un oiseau qui ne sait plus s’il doit chanter et lisser ses plumes. Comment le monde peut-il être assez cruel pour garder cet oiseau en cage ? Qui t’a enfermée ainsi ?... Oh ! Puisse-t-il ne jamais apprendre pourquoi je vis recluse dans cette prison sans barreaux ! Pourquoi faut-il toujours que cette malédiction me rattrape et me torture ? Lui que j’aime, lui pour qui je donnerais ma pauvre vie, pour qui j’aurais honte de donner une si misérable vie, épargnez-lui de me faire pleurer. Gardons seulement pour l’éternité cet instant de bonheur où il m’a dit qu’il a trouvé l’amour à présent ! Mes lèvres restent closes, ma tête s’incline et se détourne, et s’il me voyait fermer les yeux, s’il entendait le soupir que je retiens, pourrais-je encore retenir mes larmes ?
Commenter  J’apprécie          180
Pour mémoire et pour que tout soit parfaitement clair, rappelons qu'à l'époque à laquelle remontent les faits dont il va être question, le SDUC (Service de Documentation Unilatérale et de Contre-espionnage) dirigé par le Colonel de Guerlasse avait, pour plus de réactivité fine, été scindé en deux entités indépendantes mais orthogonalement complémentaires : le BRIC (Bureau de Renseignements Internationaux Combinatoires) et le BROC (Bureau de Renseignements Ondulatoires et de Contre-espionnage), puis on avait de nouveau fusionné les services, pour plus de finesse réactive, sous le nom de BRUNCH (Bureau de Renseignements Unifié et de Nouveau Contre-espionnage Heuristique). Le BRUNCH était donc fait de BRIC et de BROC, et ce n'est ni plus ni moins que l'incomparable Colonel Pierre d'Acoupadac qui en avait pris la tête, lui qui s'était de nombreuses fois illustré, dans les affaires les plus épineuses, par sa réactivité, sa finesse, son intelligence modulée et son sens giratoire de l'initiative.
Commenter  J’apprécie          173
Je ne sais pas pourquoi, je pense à ta mère qui me disait avec un reproche : – L’art indien ? Il y manque le tragique. Il y a ce pathos de pacotille qui ne fait même pas illusion. Des larmoyances même pas émouvantes. Et ces histoires de karma ne me disent rien qui vaille. C’est trop facile.
En fait je crois bien savoir au fond pourquoi je repense à ses paroles. Son sang tragique coule bien dans tes veines. Mais je ne suis pas du genre à renoncer face à ce que d’autres ont la naïveté de croire irrémédiable. La fatalité n’a de pouvoir que sur ceux qu’un simple défaut de volonté englue dans la paresse de vivre.
Commenter  J’apprécie          170
Ticuna

ça ce sont des légendes
dans les légendes tout
peut se changer en tout
je ne sais plus peut être
dans les légendes
certains arbres peuvent marcher
et ce qui tombe des arbres
peut germer en chair humaine en élytres en toisons
fauves
sortir du sol et parcourir le monde
ou alors
c'est du genou de Yuche que sortirent les humains
quelle guêpe l'avait piqué ?
et l'arbre lui l'arbre Lupuna
dont l'ombre couvrait le chaos
il ne marchait pas non accroché au ciel
il tomba d'un coup
et lui aussi créa le monde
ça ce sont des légendes
...
Commenter  J’apprécie          150
Je n'existe pas
Je n'ai voix que de vos vies
Commenter  J’apprécie          153
paroles des morts
Cali, 24 mai 2021

(...)
je m'appelais Nicolas je mettais des mots et des
couleurs dans la ville
Cali Valle Del Cauca
des graffitis
il y en a qui disent que ça salit la ville
moi je veux je voulais juste dire ce qu'il faut bien
dire
alors je l'écris je l'écrivais sur des murs
il y en a qui appellent ça de l'art
maintenant je vous parle d'ici
je ne sais pas si c'est de chez nous les morts ou de chez les
vivants
l'ESMAD m'a tuéd'une balle dans la tête
c'était un dimanche le 2 mai
nous étions des milliers à avoir allumé des bougies
à rendre hommage à des morts il y avait déjà des
morts
et je chantais parmi ces milliers
la lumière de la reconnaissance les chants de
l'espérance
et ils m'ont tué d'une balle dans la tête
j'avais vingt-sept ans
(...)
Commenter  J’apprécie          120
D'ailleurs moi je dis que c'est beau, cette capacité à gober un peu tout et n'importe quoi. c'est révélateur de notre prédisposition à la transcendance, non ? Bon, un peu révélateur aussi de notre connerie. Mais ça, c'est autre chose ...
Commenter  J’apprécie          120
Il savait que l’amoureux transi qui larmoie et livre à l’autre ses faiblesses a infiniment moins de chances de plaire à cette autre que celui qui la fait rire.
Commenter  J’apprécie          110
Ah ! Les nids d’espions des années 60 ! La folle existence débridée des séducteurs d’élite et des tireurs irrésistibles ! Les héros grimés glissés furtivement dans les coulisses de la guerre froide ! Les filles fatales, les flirts sans fin, les feux de paille ! Les transfuges de l’un et de l’autre bord, comptes réglés et bains d’acide ! Les agents doubles ! Les gadgets ! Le sort du monde ! Le bouton rouge ! Les couloirs vides du Kremlin à minuit ! L’ovale vide, à minuit, du grand bureau de la Maison Blanche !
Le Caire ! Le Cap ! Rio ! Hong-Kong ! Pleumeur-Bodou ! Carapate dans les Carpates ! Gros gadin en Engadine ! Le KGB, la CIA, le SDUC ! On te meurt comme ça, sans chichi, dans l’instant, dans la voluptueuse légèreté d’un caprice d’inspiration futile, à deux doigts de déclencher l’apocalypse nucléaire ! Mais pschitt, on y échappe encore, à l’apocalypse !
Ils y passent tous, pour sauver le monde, le monde libre. Ou l’autre. Ils se sacrifient pour la juste cause. Non sans avoir au préalable précipité en enfer des flopées de malfaisants. Ils y passent tous tôt ou tard, même si on a l’impression que, tel le phénix, ils renaissent encore et encore.
Commenter  J’apprécie          100
car la vie quand même !
la Vie
la musique de la Vie
celle qu'on entend et celle qu'on n'entend pas
celle qui ligote les chevilles
pas pour les immobiliser au contraire
pour insuffler la frénésie le souffle le feu
un écheveau de fils de couleurs
qui t'enserre les chevilles d'une harmonie
en mouvement
dont tu suis les courbes les noeuds la danse
et le musique muette
celle qui te gonfle les poumons là sous les côtes
d'un feu d'un souffle d'une frénésie
la frénésie de vivre
penser à tout ce qu'on peut faire
de sa vie
les rêves oh ils ne sont pas tous bien reluisants
mais ça te donne la rage de vivre
malgré tout
la Vie
car la vie quand même !
Commenter  J’apprécie          102
Comment un amour réel accepterait-il sans jalousie de partager son objet avec des légions d'amants assoiffés ? Comment un amour réel se satisferait-il d'un objet sans corps, sans avenir, sans autre existence que celle d'un destin à jamais déjà accompli. Définitivement clos sur lui-même. Aimer un être fictif. Ce n'est pas aimer ? C'est peut-être donner à l'illusion le rôle terriblement grave et beau de combler les attentes les plus vitales d'un être humain, de combler les attentes de l'amour, que la réalité toujours trahit ? Mais en vérité, déjà accompli ... l'est-il vraiment, ce destin ?
Commenter  J’apprécie          100
En ce temps-là m’en souvient-il
A la nuit noire je venais sur ton toit de velours
Comme un chat de gouttière
J’étais non de la mer mais de la terre
En ce temps-là
Ô mon aimée
J’avais sous ma grand’cape des trophées dérisoires
Des plumes de loriot et des mues de couleuvres
Des clous dans mes bagages
Et je croyais t’offrir tout ça
Avec l’élixir de mon coeur
Goutte à goutte perle après perle
Et je croyais te plaire
Sur le toit de ta maison dans la brume
Ces ardoises glissantes à se rompre le cou
M’en souvient-il
Et maintenant je suis ici.
Rien
Il n’y a rien.
Commenter  J’apprécie          92
D'abord tu écoutes ta passion, et ensuite tu réfléchis. Et quand tu as bien réfléchi, tu sais comment mettre ton cerveau au service de ta passion.
Commenter  J’apprécie          90



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Philippe Pratx (92)Voir plus

Quiz Voir plus

La Machine Infernale de Jean Cocteau

D'après l'Oracle de Delphes, Oedipe va...

tuer son père et sa mère
tuer sa mère et abandonner son père souffrant
tuer son père et se marier avec sa mère

10 questions
392 lecteurs ont répondu
Thème : La Machine infernale de Jean CocteauCréer un quiz sur cet auteur

{* *}