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Critiques de Philippe Pujol (39)
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La fabrique du monstre

Nous rentrons dans ce livre comme dans un polar, Philippe Pujol arrive à nous emmener dans l’histoire de Marseille comme dans une histoire irréelle. Pour autant, tout ce qui est décrit est précis, documenté. Finalement, c’est ce qui rend cette lecture passionnante, intéressante mais tout aussi inquiétante
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La chute du monstre

Ce n'est pas un secret - Marseille est une de mes villes préférées. J'aime le climat, j'aime la bouffe, j'aime le métissage entre la France et l'Afrique. Philippe Pujol, journaliste, connaît le Marseille profond comme peu de gens. En lisant La Chute du Monstre, j'avais souvent la ville Sud-Africain de Durban en tête - une autre ville métissée, géré par une mafia (l'ANC) avec des minorités qui vivent durement ensemble. Une grande différence entre les deux villes est que Marseille est une île bordélique entourer par un pays assez bien géré, qui n'est pas le cas pour Durban. Dans certain cas, je préfère le bordel a une vie plate.
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La fabrique du monstre

L’auteur achève son livre par cette phrase pertinente qui résume tout : « Cette ville n’est tout simplement que l’illustration visible des malfaçons de la République française ».



En effet, comme l’écrit Philippe Pujol Marseille est sincère.



Cette enquête du journaliste marseillais est une merveille, à la fois un travail méticuleux de journaliste qui se mêle à la population des quartiers nord et croise certains élus de la ville et un travail réussi de sociologue.



Chaque page lue augmente notre colère et désarroi.



On comprend mieux la détresse de ces quartiers.



Pour conclure, une enquête à lire si le sujet intéresse. Je l’ai dévoré avec passion.
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La chute du monstre

Super récit sur ce Marseille, ma ville natale, qui s’écroule par son clientélisme et son mépris pour les pauvres. Pujol fait un super travail. Son livre se lit presque comme un roman. Plus les pages défilent et plus un sentiment de colère s’élève chez le lecteur. A quand le Marseille avec un taux de chômage bas, moins de voitures, moins de disparités !!!!!
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La chute du monstre



Après "La Fabrique du monstre" (2016), ce journaliste marseillais remet ça.

Point de départ de cette réflexion sur la ville et son système particulier : l'effondrement des immeubles de la rue d'Aubagne, le 5 novembre 2018.

C'est une enquête implacable qui croise des témoignages, des documents, des mises en perspective sociologiques, politiques et économiques. Les magouilles, les méthodes, les trafics, les (mauvaises) habitudes y sont observés, étalés, expliqués -quoique parfois, pour une comme moi, certains montages véreux restent obscurs-. En tout cas, si la ville s'est effondrée, faisant 8 morts il y a 5 ans, ce livre montre au grand jour effondrement bien plus massif dont est victime tout un territoire, et ses habitants. Corruption, clientélisme, incompétence : les 3 mamelles des politiques marseillais.

Le journaliste nous ouvre les yeux sur une réalité bien amère, donne à voir le visage sournois de ceux qui disent aimer la ville mais n'aiment que le pouvoir.



Ce pourrait être plombant, décourageant. Mais Pujol y croit encore, et nous invite à le suivre.. La dernière partie de son reportage s'intitule "Emergence". L'avant dernier sous-titre : "l'espoir".

Cet espoir est dans la révolte contre une gangrène profonde, dans l'énergie de cette population et dans la tendresse qu'elle a pour cet endroit unique.
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La chute du monstre

Comme dans « La fabrique du monstre » mais en partant cette fois-ci de l‘effondrement des deux immeubles rue d’Aubagne le 5 novembre 2018, le journaliste marseillais Philippe Pujol continue sa radiographie d’une ville qu’il connaît sur le bout des doigts. En faisant marcher son réseau, son travail passé et sa manière bien à lui de raconter on (re)découvre les travers d’une ville ambivalente et en même temps qui a son rythme de vie propre. En complément du livre de Michel Peraldi et Michel Samson lu il y a peu (« Marseille en résistances » que je vous conseille aussi) on entre dans les coulisses de la vie politique de la cité phocéenne. L’auteur s’attarde sur l’état des écoles, sur les projets urbains en cours ou à venir. « La chute du monstre » est une riche enquête qui met en perspective les préjugés sur la ville.
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La fabrique du monstre

J'ai beaucoup aimé ce livre car l’enquête et la façon de décrire la vie des bas fonds de Marseille sont très intéressantes. Philippe Pujol décrit les vrais problèmes de la ville en s'attaquant au gouvernement de façon assez comique. Je pense qu'il n'a pas d'avis subjectif et qu'il prend parti du camp des voyous, cela m'a en même temps déplu car il les valorise mais en même temps plu car il raconte son enquête sans aucun filtre.



Mathéo
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La fabrique du monstre

Philippe Pujol livre un travail journalistique approfondi pour mettre à jour les magouilles et autres arrangements qui se développent dans la cité phocéenne depuis plusieurs années. C'est précis et dense, le journaliste abat un travail d'orfèvre tout en évitant d'adopter une position surplombante. Ce travail est le fruit de plusieurs années d'investigation et aborde diverses problématiques, de l'urbanisme à la politique en passant par le clientélisme et les trafics. Tout y passe. L'argent dicte les conduites et elles sont souvent à la frontière avec la légalité. Marseille est une ville bien plus complexe que ce que les médias donne à voir. Elle est aussi le reflet de ce que l'on rencontre sur tout le territoire français mais que l'on voit moins ailleurs.
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French deconnection : Au coeur des trafics

Un livre de moins de 160 pages qui plonge le lecteur dans l'ambiance de Marseille et de ses quartiers nord peuplés de pauvres gens peu éduqués et avec peu de moyens.



Et même s'ils tombent dans les trafics avec tous les dangers (de mort) que cela comporte pour leur rapporter quelques sous aux sommes variables selon le placement dans la pyramide et leur consommation de stupéfians, ces gens sont souvent incapables de gérer intelligemment cet argent et pire, ils ne se sortent que très difficilement des trafics et de leurs dépendances.



C'est à croire que d'y être né, on y reste englué jusqu'à la fin de sa courte vie, comme si la pauvreté était liée à paresse et violence pour argent facile.



La vente libre et régulée de drogue par l'Etat serait-elle une solution? quels sont les rôles des hommes politiques et que fait la police? Voici quelques questions posées dans ce livre.
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Alta Rocca

1851, Corse



Dans la région corse de l’Alta Rocca, la lignée des Manghjà Orso (les mangeurs d’ours) est sur le déclin. Orso et Giovanni, les deux derniers descendants mâles sont contraints de fuir leur village, traqués par les clans rivaux et les guerres intestines de pouvoir.



A l’heure où les vendettas se poursuivent souvent jusqu’au crime de sang, les deux frères traqués prennent deux chemins différents : l’aîné, Orso se réfugie dans le maquis pour continuer la lutte tandis que Giovanni, part vers les Etats-Unis, à la recherche de son père.



Oscillant entre légendes corses, reportage historique et épopée sanglante, le récit s’attache à retranscrire « ces secrets, ces légendes, celle des vendettas aux origines parfois trop anciennes » de la tradition corse.



Une tradition exclusivement orale, ici retranscrite dans une plume qui se veut objective, à la manière d’une enquête. Quelques correspondances viennent éclairer le contexte politique du récit.



Un roman édifiant, très documenté même si je n’ai pas été touchée par l’écriture et les personnages.



Le côté « reportage » l’emporte peut-être trop sur le romanesque à mon sens…
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Marseille 2040

Livre très bien écrit qui montre un vrai talent de projection de la part de l'auteur. A lire avec un esprit très ouvert puisqu'en fonction des opinions il pourrait être vu comme une utopie ou une dystopie. Cependant puisque rien n'est jamais que blanc ou que noir, même les plus sceptiques sauront reconnaître une certaine vérité du discours porté. L'intrigue est intéressante même si certains passages sont un peu trop compliqués et peu enrichissants sur l'histoire, ils posent néanmoins le décor. Livre recommandé pour toute personne souhaitant se sensibiliser sur la robotisation de notre monde et à recommander à ceux qui manquent parfois d'éthique pour privilégier l'informatisation.
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La fabrique du monstre

Tout bon marseillais devrait lire ce livre pour mieux comprendre sa ville ! Journaliste en immersion dans les bas fonds de sa ville, Philippe PUJOL analyse dans ce livre tous les tenants et les aboutissants de la politique marseillaise, qui fait quoi et pourquoi ; pourquoi tous ces trafics d'armes, de drogue, d'argent. En résumé "à qui profite le crime". Très bonne analyse !
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Marseille 2040

Marseille en l'an 2040. Antoine, 23 ans, exerce en tant que régulateur de santé au sein de l'ARS PACA. Un matin, il apprend par Gérard, ancien hacker "has been" avec qui il travaille, que tous deux seront prochainement remplacés par des robots. Afin de prévenir une nouvelle crise sanitaire comme celle liée au F.LA.S.H.* de 2028, la région PACA a en effet décidé sous couvert de la sacro-sainte Transparence et dans le respect de la démocratie sanitaire, que le système de santé nécessitait de toute urgence, une profonde restructuration. A l'heure où chaque individu est constamment connecté à son AV (Assistant Virtuel) et que chaque prise de décision est suggérée par ses calculs algorithmiques, se dessine l'ombre inquiétante d'un transhumanisme presque inexorable...



Et si c'était cela qui nous attendait pour les prochaines décennies ? Avec la rigueur journalistique qui caractérise ses travaux, Philippe Pujol a cette fois-ci choisi d'écrire une enquête d'anticipation pour sonder les rouages enrayés du système de santé français et mettre l'accent sur la nécessité pour les autorités de santé publique françaises, de conduire une réflexion prospective sur les 30 prochaines années. Ce format d'écriture offrant une plus grande liberté d'expression que la simple restitution de travaux de propective, Philippe Pujol nous offre là une enquête minutieusement documentée aux accents dystopiques et qui n'est pas sans évoquer le célèbre 1984 d'Orwell. A ceci près que son Marseille 2040 publié en février 2018 est très proche de nos réalités... et qu'il précède de façon troublante à la crise sanitaire du COVID 2019 ! En fin observateur de son époque, le journaliste a su manier habilement le registre de l'anticipation pour attirer l'attention de tous sur ces problématiques de santé publique. Merci donc à lui pour ce gros travail d'enquête des plus intéressants !



*Acronyme créé par un médecin marseillais pour désigner de façon ironique la "Faille LAtérale du Système Hospitalier".
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Alta Rocca

La "vendetta", ce code d'honneur fondé sur le tribut du sang qui déchire les sociétés claniques depuis des temps immémoriaux, fait partie intégrante de la tradition corse. Pour son premier roman, Philippe Pujol a pris pour décor la région montagneuse corse de l'Alta Rocca : en ce milieu des années 1800, la célèbre lignée des mangeurs d'ours (Manghjà Orso) est mise à mal par les guerres intestines qui déciment les clans rivaux et par la terreur semée par des bandits sans foi, ni loi. Alors que le Vatican essaie d'étendre son influence sur l'île de beauté et que les Français s'amusent de ses guerres de clans, Orso et Giovanni, les 2 derniers descendants mâles du clan aux 7 mères et aux 7 sœurs, restent les seuls à pouvoir changer le cours de l'histoire... Mais sauront-ils enfreindre la loi du silence (omerta) et mettre fin au cycle infernal des vendettas ?



Navigant entre l'histoire et la légende, cette tragédie corse aux accents de western à la "Corsica Nostra", s'inspire largement des récits rapportés par la grand-mère de l'auteur. De cette transmission orale si chère à la culture corse, Philippe Pujol a quelque part transgressé cette tradition orale par l'écriture de ce roman qui réconcilie tradition et modernité dans un savant mélange de rêve et de réalité... Bref, un exercice de style risqué auquel le lauréat du Prix d'Albert Londres 2014 s'est prêté avec cette appréciable humilité que j'ai eu l'impression de retrouver à travers ces quelques pensées d'Orso : "Les enfants ne se parlaient plus, ne se regardaient plus. Pas plus avec des adultes. Ils ne regardaient plus passer les nuages, n'observaient plus le lit d'une rivière, n'écoutaient plus le cri des animaux. Ils rechignaient à aider, s'ennuyaient même entre eux si aucun livre n'avait été apporté. Les montagnes étaient vidées de leurs gosses, ces garnements qui jadis apprenaient en arpentant les quelques saisons de leur enfance tout ce qui leur servirait pour le restant de leur vie. On déléguait ça aux livres, on en confisquait la transmission aux parents. On figeait les histoires sur du papier blanc et l'Histoire ne serait plus contestable. Ou plutôt, elle ne serait plus adaptable. La tyrannie de l'Histoire, pour Orso, s'installait par les livres. La contestation passerait par ces petites évolutions qu'espéraient réussir les bandites. Faire de sa langue l'outil du peuple pour infléchir un destin entravé dans des coutumes désuètes juste en le faisant passer sous la terrible et tranchante lame du progrès. Orso aimait à raconter le livre qu'il apprenait par cœur. L'oralité a cela de précis par rapport à l'écrit qu'elle s'adapte plus facilement à l'auditoire, pensait-il. Il décida de dire son livre à Salvo. L'enfant, en un instant, lui démontra qu'il s'était trompé." (p. 245). Pari réussi donc pour ce roman corse que je vous invite à découvrir...
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La chute du monstre

Tout d'abord, je remercie Babelio de m'avoir fait parvenir ce livre grâce à L'opération Masse Critique. Ce livre est un non fiction, cependant il se lit comme un roman. Il retrace l'histoire de ce fameux immeuble à Marseille. Mais derrière cette histoire on peut s'apercevoir qu'il y a de nombreuses "magouilles". Je conseille à tous les Marseillais de lire ce livre afin de réfléchir à leur avenir.
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La chute du monstre

5 novembre 2018, ces premiers jours de novembre ruisselaient le long des rues de Noailles.

Le ventre de la ville, malade, a flanché.

Deux immeubles effondrés et huit morts, au matin, comme dans une cité abandonnée.

Voilà comment débute le roman de Pierre Pujol, ancien journaliste au journal local "la Marseillaise".

Triste constat d'une ville qui se paupérise et où la mauvaise gestion et toutes les malversations du maire, en place depuis presque un quart de siècle, sont mises en exergue.

Je n'ai pas oublié ce 5 novembre et ce triste drame avec ces pauvres victimes: vendeurs à la sauvette, étudiants fauchés, mères seules et mémés isolées, commerçants de galère, artistes sans le sou, intellos précaires, blédards, sans papiers, travailleurs pauvres, sans activité fixe, sans domicile fixe, sans idées fixes...

Comment au XXIème siècle on a pu en arriver là ? Comment dans la deuxième plus grande ville de France, en plein coeur de la ville, à deux pas des touristes et des hôtels de luxe on a pu laisser crever la misère ?

Ceux qui se font déjà exploiter par des marchands de sommeil mais pas que...

Aux yeux de tous !

Pierre PUJOL nous fait faire un tour de ces arrondissements au coeur de l'actualité: le 3ème, quartier de la Belle de mai, arrondissement le plus pauvre d'Europe, la Plaine, à la limite des 1er, 5ème et 6ème et son mur de la honte, le 2ème, Joliette et rue de la République "Rép" pour faire plus fun et attirer le chaland dans cette artère désertée.

Entre journalisme d'investigation et critique d'un système bien huilé qui a laissé la ville en état de léthargie avancée depuis 30 ans.

Ca grince, ça coince, mais ça dénonce et pas qu'un peu.

J'ai aimé aller à la rencontre de ces habitants, de cette mixité sociale et culturelle qui fait la richesse de cette ville ouverte sur la Méditerranée.

Derrière les résilles de béton, il y a les fissures qui lézardent les murs des logements menacés de péril.

Depuis, les effondrements se ramassent à la pelle.

Marseille la mal aimée, Marseille la maltraitée.



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La chute du monstre

Marseille me semble un peu plus familière et moins incompréhensible après la lecture de ce livre. C est une vraie plongée au cœur des quartiers et de leur sociologie. Le récit est journalistique mais engagé, rapide mais nuancé. On ne reste pas de marbre face aux excès du maire, de sa clique et des pourris qui gravitent autour, en se demandant combien de villes pratiquent elles aussi le copinage, l arnaque et les arrangements. A ne pas mettre entre toutes les mains, on en sortirait cynique et désabusé...
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La chute du monstre

J'avais lu "La fabrique du monstre" du même auteur, journaliste et marseillais. Pour vivre dans cette ville, j'y avais trouvé une mine d'informations nouvelles ou qui confirmaient ce que je soupçonnais du fonctionnement de cette drôle de ville. Je ne voyais pas bien comment on pourrait sortir la ville de ses dysfonctionnements structurels quasi fossilisés par les années de gouvernance pourrie.



Ce livre ci, part de la catastrophe de le rue d'Aubagne, l'écroulement de deux immeubles, huit morts et des milliers de personnes déplacées à la suite.



J'habite à proximité de cette rue, dire que ce fut une surprise oui et non, je ne suis vraiment pas technicienne mais on peut quand même voir un habitat qui s'abime en continu. De plus pour travailler dans les écoles de la ville, gérées par la ville , j'ai vu, entendu voir profité des bâtiments dégueulasses et très limite et fréquenté aux conseils d'école des élus absents ou incompétents ou noyant le poisson. De là à voir deux immeubles s'écrouler comme des châteaux de sable et entraîner huit personnes avec eux ....



L'auteur repart à la recherche de témoins , croise des données, explique en long et en large le système politique marseillais qui a conduit et est responsable de ces morts.



C'est excellent, il faut le lire et s'arracher les cheveux en comprenant que ça dure ça dure et qu'on n'arrive pas à y changer quoique ce soit !



Je doute de la nouvelle équipe qui a repris dès que possible le "c'est la faute de Paris" et a organisé l'été dernier un spectacle autour du Covid que n'aurait pas renié Gaudin l'ancien maire. Je suis aussi moins sous le charme, sans doute parce que je n'ai pas grandi à Marseille, de la vision très multi-culturelle bon enfant que l'auteur nous présente . Je ne doute pas que cette image d'Epinal de la ville brassant toutes les populations pauvres du monde en bonne entente ait eu un fond de réalité, je doute que ce soit ce qui existe aujourd'hui mais je ne connais pas tout Marseille. L'auteur a aussi raison quand il dit qu'il n'y a pas qu'à Marseille que l'on triche mais à Marseille c'est toujours plus, toujours plus fort, toujours pire je trouve.



A lire sans modération.



Du coup, malgré tout le charme que peut avoir cette ville et encore plus ce qu'elle pourrait être ( mais ce possible n'est-il pas juste fantasmé...), je la quitte sans haine, sans regret mais lassée
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Alta Rocca

Original. Un western dans le maquis enneigé. Des dictons corses bien choisis et bien traduits. Des prêtres voleurs, violeurs et assassins qui instrumentalisent une foi rustique et encore bien païenne. Des haines recuites et de l'orgueil, de l'envie et de la jalousie qui sont les envers inévitables des sociétés communautaires. Si Philippe reste en deçà par rapport à Prosper pour le style, il est largement au delà pour décrire la vérité d'un monde complexe et dur qui se dérobe à tous les imbus de leur supériorité culturelle. Il faut avoir eu une grand-mère bavarde née au XIXe dans cette région pour apprécier cette histoire et je crains que son lectorat ne soit très restreint.
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La chute du monstre

LES SYSTEME GUEDIN



On admet aisément que les lieux ont une âme. Il s’agit, le plus souvent, d’une commodité plus qu’une certitude métaphysique. Tout de même... Si des localisations dans l’espace ont une âme, peut-on supposer qu’elles transmigrent ? Leurs prochaines incarnations se doivent de refléter l’avancement ou la reculade sur l’échelle de la félicité. Je m’interroge. Qu’a bien pu faire Marseille pour mériter Gaudin presque 30 ans ?



Le 5 novembre 2008, deux immeubles rue d’Aubagne, dans le quartier de Noailles près du vieux port, s’effondrent et huit personnes y perdent la vie. Gaudin tombe le masque. Lui qui, via sa politique immobilière, porte l’art du profit immédiat à une température proche de la fission nucléaire. Un masque mortuaire, grinçant et figé, que la galéjade, les peuchère pagnolisés à tour de bouche, n’arrivent plus à animer.



Gaudin a mis trente ans à conquérir Marseille, 27 ans à la conserver. Et il vacille. Enfin... L’accent chantant tourne à vide, ainsi que sa tactique à tendance à noyer sous le bashing toutes critiques à son encontre (c’est la faute à l’Etat, Paris, le PSG). Le Vieux se retire.



Les bébés Gaudin sont là, prêt à fondre sur le trône. Ils se jaugent, se détestent, mais partagent le même creuset d’un seuil d’incompétence si bas qu’on va trouver du pétrole, une indécence invraisemblable et une offuscation qui vient plus vite qu’un tweet de Donald Trump (Paris, l’Etat, le PSG, encore...).



Pujol délaisse ici le ton plus factuel de La fabrique du monstre, son précédent livre sur Marseille. Il adopte une ironie distante, une hargne sincère. Il faut dire que son pamphlet est étouffant, sidérant, hallucinant par moment. Parfois un brin abscons, il m’est arrivé de décrocher devant les sigles paradant en nombre pour alimenter le mille-feuille administro-financier marseillais, celui qui fait le miel des conseillers municipaux et promoteurs. Et le malheur de ses habitants. C’est aussi par son attention aux plus humbles, aux dupés concassés du système, que Pujol emporte l’adhésion.



Marseille est à la croisée des chemins. Philippe Pujol nous éclaire sur celui à ne plus emprunter.
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