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Critiques de Philippe Setbon (35)
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Un avant-goût des anges

Philippe Setbon a le don des intrigues à rebondissements, particulièrement dans ce roman. Et celui des personnages. Le héros ici, un ancien flic, a particulièrement été détruit par la vie et son métier. En face de lui, une certaine France bien détruite elle aussi. Ils vont se rencontrer et… mais je n’en dis pas plus sous peine de déflorer cette histoire plus sombre que les 2 autres histoires de la trilogie dont ce roman est le troisième volet. Beaucoup plus sombre. Les seconds rôles de ce roman sotn également vraiment bien. Un très bon polar.
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Un avant-goût des anges

Je termine ma lecture de la trilogie de « Les trois visages de la vengeance », de Philippe Setbon, avec « Un avant-goût des anges »…



Pour rappel, à partir de 2015, pour les éditions du Caïman, Philippe Setbon, un dessinateur, scénariste, réalisateur et plein d’autres choses encore, né en 1957, écrit « Cécile et le monsieur d’à côté », une histoire de vengeance.



Par la suite est publiée, du même auteur, une autre histoire de vengeance, « T’es pas Dieu, petit bonhomme », dans lequel apparaît brièvement le policier Antoine Natividad, qui était le petit ami de la Cécile du premier opus.



Vient enfin « Un avant-goût des anges » dans lequel Antoine Natividad fera également une apparition, une troisième histoire de vengeance…

Bruno Fabrizio fut un bon flic, voire un grand flic, jusqu’à ce qu’une affaire sordide le traumatise et le fasse basculer. Perdant sa vie de famille, son boulot, il se retrouve à la rue et devient un S.D.F. parmi tant d’autres.



Un soir, une bande de jeunes qui veut casser du clodo pour le jeter dans la Seine lui tombe dessus… Il est sauvé in extremis grâce à un témoin, une jeune femme, qui a appelé la police.



Celle-ci lui rend visite à l’hôpital et, à sa sortie, lui propose de loger dans l’appartement de sa mère récemment décédée. En échange, Bruno bricolera pour rénover les lieux…



S’en suit alors une relation particulière entre deux personnes traumatisées par un passé douloureux.



Bon, troisième et dernier opus de ce cycle de la vengeance de Setbon et force est de constater qu’après un premier excellent roman, l’auteur cherche à reproduire une recette similaire en reprenant les ingrédients liminaires et en les mélangeant et les dosant différemment.



Seulement, voilà, en matière de romans (ou de films) ce choix est rarement totalement payant.



On retrouve donc ici une personne traumatisée que le sentiment de culpabilité poussera dans une vengeance meurtrière (comme le monsieur d’à côté du premier opus). Cette culpabilité est exacerbée par le prénom d’une jeune femme (comme la Cécile du premier opus). Mais cette personne à laquelle le héros s’attache n’est pas vraiment celle qu’elle prétend (comme dans « T’es pas Dieu, petit bonhomme ») et le ou les coupables ne seront pas celui ou ceux que l’on croit (comme dans « T’es pas Dieu, petit bonhomme »).



Ajoutons à cela le fait que l’auteur s’amuse aussi à relier les différents opus par des personnages très secondaires, comme le policier Antoine Natividad (qui apparaît dans les trois romans) ou l’inspecteur Lynda Fragonard (qui est un personnage secondaire du second opus et qui apparaît très brièvement dans celui-ci) ainsi que par des lieux.



Aussi est-il difficile de savoir à quel point cette volonté de revisiter la même recette tient de l’exercice de style ou de la volonté de surfer sur un succès…



Bref. Toujours est-il que le premier opus avait pour lui une simplicité et une efficacité que l’on ne retrouve pas dans les deux autres, ce qui ne permet pas à ceux-ci de s’élever au même niveau de qualité.



La faute à l’impression de retrouver un peu les mêmes personnages (impression renforcée par l’apparition de certains personnages secondaires d’un opus à l’autre), au sentiment de savoir à quoi s’attendre.



De même que le lecteur se doutait que le personnage du voisin dans « T’es pas Dieu petit bonhomme » n’était pas ce qu’il prétendait être, celui de la jeune femme salvatrice se retrouve sujet aux mêmes doutes… doutes qui se transforment rapidement en certitudes…



Si cela n’empêche pas d’apprécier la lecture, ça ne lui permet pas non plus d’être aussi agréable que celle du premier opus.



On appréciera pourtant le dernier rebondissement qui rehausse la vengeance en offrant un quatrième visage au cycle.



Au final, un troisième opus agréable à lire, mais nettement en deçà du niveau affiché par le tout premier qui est largement le meilleur des trois.
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Les trois visages de la vengeance, tome 2 :..

Si je ne lis que des récits policiers, je m’intéresse principalement soit à des romans « one shot » ou à des séries reprenant des personnages récurrents.



Il est donc très rare que je teste des cycles mettant en scène des personnages différents.



J’ai d’ailleurs pour seul souvenir la « trilogie noire » de Léo Malet même si celle-ci est artificielle parce que non voulue comme telle par son auteur.



Aussi me suis-je retrouvé dubitatif face au cycle « Les trois visages de la vengeance » signé Philippe Setbon.



Mais comme je voulais découvrir la plume de l’auteur que je connaissais par son travail au cinéma (il est également scénariste et réalisateur, en plus de dessinateur et photographe) et que le synopsis du premier opus « Cécile et le monsieur d’à côté » m’intéressait beaucoup, je me suis convaincu à lire les deux autres visages de la vengeance de Philippe Setbon.



Et ce second opus est bien évidemment « T’es pas Dieu, petit bonhomme »…



Fred, un auteur qui a du mal à pondre son prochain roman réclamé d’urgence par son éditeur, s’est installé dans la maison de ses parents après sa séparation.



Sans amis, sans envie, sa vie va bientôt être bouleversée par l’arrivée d’un nouveau voisin avec lequel il va tisser des liens et une série de crime ignobles enflammant son quartier…



Je résumais le premier opus en deux mots : « Simple et efficace ».



Je pourrais résumer alors celui-ci en quatre mots : « Moins simple et moins efficace ».



Effectivement, ce qui faisait la force de « Cécile et le monsieur d’à côté » était la simplicité de son intrigue (du moins au début) ainsi que de sa narration, mais également le faible nombre de personnages actifs (d’abord 2, puis 3, 4… tout au plus 5).



Ici, tout est plus complexe (par rapport au premier car, en définitive, rien de bien compliqué) aussi bien en termes de personnages présentés qu’en termes de narration.



Difficile, au départ, de savoir à quel personnage s’attacher, difficile, d’ailleurs, d’en trouver un particulièrement attachant.



Si on devine rapidement que le voisin est étrange sous ses airs débonnaires, si on devine également l’identité du tueur que l’auteur veut nous imposer, les révélations finales peinent à convaincre totalement.



Alors le lecteur suit l’histoire avec un certain plaisir, mais sans l’enthousiasme que déclenchait (du moins chez moi) le premier opus de cette trilogie.



La faute, donc, à des personnages qui manquent un peu d’intérêt, mais également à une narration alternée entre les mésaventures de l’écrivain et les pérégrinations incendiaires du meurtrier.



La faute, aussi, à un léger manque d’humour que le personnage du chauffeur dans le premier opus amenait par sa candeur.



La faute, enfin, à une intrigue un peu téléphonée où l’on devine dès le début qui sera le suspect et son mobile (du moins en partie)…



Au final, un second opus bien moins enthousiasmant que le premier…

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Skaer

Skaer. Un mot sec, court, fort, qui marque les esprits et y laisse son empreinte. Tout de suite, nous nous demandons ce qu’il représente: ville, sport, prénom, matériel technique…? Imaginez un repas familial où votre beau-frère honni, après avoir lu « Tarzan, le roi de la jungle« , veut, de toutes ses forces vous montrer qu’il est devenu spécialiste de la jungle. C’est à ce moment que vous placez ce super mot dans une phrase intelligente. Le beau-frère est mouché et ne dira plus un mot pour le plus grand soulagement de la tablée. En fait, ce mot a t-il une signification? Est-ce un nom ou un pseudonyme? Au vu de la personne qui le porte, autant ne pas s’attarder dessus. Il s’agit d’un homme fracassé par sa vie, quasi mutique, vivant en ermite et ne se s’occupant que de ses propres affaires. Enfin, presque. Qui est-il vraiment?



De nouveaux voisins s’installent près de chez lui. Un peu trop près. Et son monde est bouleversé. Qui sont-ils? Que cherchent-ils? Sa routine vole en éclat. Ses voisins semblent fuir quelque chose ou quelqu’un. Tous les sens de Skaer l’ermite sont en alerte et ce n’est pas bon signe pour ses voisins. Skaer ne ressemble à personne. C’est une machine humaine sans charme, ni sentiment. Ces nouveaux venus attisent sa curiosité. Le récit est prenant. Le suspens va crescendo et le lecteur est emporté dans un monde maudit où la vie et la mort ne font qu’un. Juste un claquement de doigts. Juste une seconde d’inattention. Et Skaer nous emporte dans un monde de folie douloureuse, gratuite.



Ce roman policier nous fait découvrir un monde où la violence est loi. Un monde où Skaer est roi. Son règne est marquant. La sueur, le sang, la douleur, la justice y règnent en maîtres. Dans ce monde froid, un ilot de chaleur humaine viendra atténuer la violence qui y règne. Pourtant, Skaer s’était juré de rester invisible. A quel moment a t-il oublié cette promesse qu’il s’était faite? Qu’est-ce qui l’a poussé à sortir de l’anonymat? Qui a osé réveiller la bête en lui? Le lecteur devient rapidement accro et ne lâche plus sa lecture. Il découvre Skaer et éprouve une très belle tendresse pour lui, Skaer, l’homme invisible. La machine à tuer.
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Un avant-goût des anges

Troisième volet de sa série "Les trois visages de la vengeance", ce court roman noir de Philippe Setbon est mon préféré. Mêlant horreur et empathie, dureté et tendresse, il tient en haleine et je l'ai trouvé très original. L'auteur m'a baladée jusqu'au bout, avec une écriture agréable à lire et un humanisme toujours présent.

Un très bon moment de lecture même si on ne peut s'empêcher de penser "quel gâchis".
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Il et moi

Ce polar est vraiment jouissif. Il débute comme une mauvaise blague qui dérape et les personnages vont se retrouver dans un engrenage de violences. L auteur ne s est pas embarrassé de détails et pourtant tout est parfaitement décrit, ainsi que la complexité des personnages. Le final est fabuleux et possède différentes interprétations. C est génial et addictif. Réussi
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Un avant-goût des anges

Le petit avis de Kris

A Paris, dans le XVIIe arrondissement, Bruno Fabrizio, ex-policier, décide de venger France, qui l'a recueilli alors qu'il vivait dans la rue. Mais les motivations de la jeune femme restent troubles.



Que voilà une trilogie qui s'achève dans le noir !! Beaucoup aimé ce troisième volet qui monte en puissance dans le sombre. Les 3 opus peuvent se lirent dans n'importe quel ordre, chaque histoire étant une histoire indépendante.

Une écriture qui mérite d'être reconnue.


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Cécile et le monsieur d'à côté

le petit avis de Kris

Cécile emménage à Paris dans le quartier des Batignolles, à côté d'un vieux monsieur débonnaire au passé aventureux, Servais Marcuse. Comme par magie, tous ses problèmes se règlent les uns après les autres...

Une fois ouvert il m’a été impossible de le poser, c’est dire ! Décidemment ces Editions du Caïman ne me déçoivent jamais ! Cet auteur a une façon de vous raconter des histoires qui fait que vous avancez sans vous en rendre compte et la dernière page arrive et zut c’est déjà fini !

Cécile et le monsieur d'à côté est le premier opus d’une trilogie « Les trois visages de la vengeance », si les 2 suivants sont aussi bons, cela augure de biens agréables moments à venir !


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Les trois visages de la vengeance, tome 2 :..

Le petit avis de Kris

Fred a choisi, dans son prochain roman, de s'interroger sur les raisons qui conduisent un homme au crime. Alors que l'écrivain peine à avancer dans l'écriture de sa fiction, celui que tout le monde surnomme le Faucheur enchaîne les meurtres dans son quartier des Batignolles.

Que celui qui n’a jamais songé à se venger jette la première pierre !!!

Un auteur, tiens ! Son voisin et une petite fliquette cherche à comprendre ce qui peut pousser quelqu’un à immoler son prochain. Un polar encore à la hauteur des publications du Caïman qui décidemment ne fait que dans l’excellence ! Excellent c’est le mot qui revient !!

Un polar court, concis, Monsieur Setbon a le don de placer les mots avec efficacité et fait mouche une fois de plus après « Cécile et le Monsieur d’à côté » et c’est une pleine réussite.
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Fou de coudre

Ce roman est juste excellentissime !!!

Je sais qu'il faut critiquer en minimum 300 caractère (ça fait presque 10 ans que je m'exerce sur Twitter à écrire en moins de 140 !), mais je ne suis pas là pour faire du chiffre ;-)

Ce roman est génial ! :-)
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Si je meurs avant mon réveil…

Dans une interview de 1974, le romancier américain Stanley Elkin (1930-1995) disait qu’ à son avis - ‘les romans sur la folie sont toujours voués à l’échec’. (It seems to me that novels about craziness are always unsuccessful)

C’est ce premier sentiment que me laisse le roman policier ‘Si je meurs..’ Le livre est un succès en tant que ‘polar’, mais on espère toujours un peu plus d’ambition. J’ai choisi ce titre dans le cadre de l’opération Masse Critique car il parle de la côte basque. Mais il y est aussi question des horreurs de la guerre et leurs séquelles chez les personnes impliquées et même chez leurs descendants. C’est très émouvant par moments et un peu, parfois, beaucoup rebutant par d’autres. Les personnages restent les ‘habitués’ d’un roman policier.

Le livre se laisse facilement lire et l’affection que porte l’auteur Philippe SETBON pour la côte basque est évidente dans le texte et dans les très belles photos, un vrai ‘bonus’ de l’oeuvre. L’intrigue est intéressante et tout le monde peut aimer les polars à suspense et même à surprises. Pour ma part, je préfère les ‘polars’ qui frôlent le romanesque. Ce qui empêche ce titre d’y parvenir, pour moi, est l’aspect ‘gore’. Nous en avons trop dans les médias pour préférer qu’il soit suggéré plutôt que détaillé en rayon de boucherie. L’homme est un loup pour l’homme, nous le savions. Maintenant, on sait que mêmes les bourreaux isolés peuvent être trop bien équipés et cruels.

Le sentiment de justice auto administré ne me convient pas. Ce pays et toute l’Europe cherchent à se maintenir en ‘espace de droit’. La justice est rendue au tribunal. On aimerait qu’on nous le rappelle plus souvent et notamment ici.
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Si je meurs avant mon réveil…

Ce livre, c’est une bombe !



Je ne lis jamais de thriller, ni de roman policier, alors je ne sais pas s’il s’agit ici de l’attrait de la nouveauté, de l’engouement pour un livre gracieusement offert par les éditions AO ou d’un subtil mélange des deux. Toujours est-il que j’ai adoré ce roman, que je n’ai pas lu d’une traite, non non, le mot est trop faible, j’ai dévoré ce livre !



Nous sommes à Biarritz, en octobre, (très certainement en 2018 ou 2019) sur la magnifique côte Atlantique, et alors que le paysage est digne des plus beaux romans d’amour, alors que le soleil réchauffe les peaux les plus frileuses et dore les cheveux, alors que la nature sauvage règne en maître, un mystérieux drame vieux de plus de 70 ans ne va pas tarder à refaire surface…



Jo. Fitzie. Lucille. Loulou. Elvire. Rodolphe. Marie. Maxime. Victor.



Ces personnages ne se connaissent pas, et pourtant, qu’ils soient journaliste, restaurateurs, surfer reconverti, inspecteur, militaire, peu importe ; le destin les unit, et pour certains, le destin les rattrape. Brutalement. Violemment. Irréversiblement. Et pour cause !



Qui est cet assassin qui sévit de la plus effroyable des manières ? Plusieurs femmes, à quelques années d’intervalle, ont été retrouvées assassinées, éventrées, boyaux à l’air et cœur entre les molaires. Qui est ce fou furieux, ce boucher, cet être ignoble qui sème la terreur dans ce coin pourtant si paisible ? A-t-il un lien avec un meurtre similaire ayant eu lieu à Paris en décembre 1999? Plus troublant encore, se peut-il que ces meurtres fassent écho à des exécutions similaires ayant eu lieu dans le Vercors pendant la Seconde Guerre Mondiale ?



Rythmé d’un suspense imparable, Philippe Setbon nous embarque dans une enquête à travers les époques, nous faisant voyager de Biarritz à Bordeaux, en passant par Lisbonne. Une affaire rondement menée, des personnages attachants, d’autres répugnants, du hasard, de la vengeance, des histoires de famille, des héritages plus ou moins désirés sont autant d’ingrédients qui font de ce roman un véritable succès !

Je conclurai sur cette prière extraite du roman …



« A présent je me couche pour dormir. Je prie le Seigneur de veiller sur mon âme. Si je devais mourir avant mon réveil, je prie le Seigneur de prendre mon âme… »



PS : merci à Babelio et aux éditions AO pour l’envoi de ce roman dans le cadre de la Masse Critique Mauvais Genres !

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Si je meurs avant mon réveil…

Une fois n'est pas coutume, je commencerais ma chronique en remerciant chaleureusement pour leur envoi gracieux, les Éditions AO - André ODEMARD, dont le gérant Jean-Luc TAFFOREAU est le petit-fils. Ce dernier a créé cette maison d'édition en 2010, en hommage à son grand-père qui lui a transmis, dès l'enfance, l'amour des livres.

En neuf ans d'existence, seulement 17000 livres de vendus. Mais comme il le dit lui-même : "C'est à la fois peu... et beaucoup. Une sorte de small is beautiful que nous revendiquons !".

Et j'aime trop les livres ainsi que ce qu'ils représentent dans l'évolution de l'humanité pour ne pas saluer ces personnes qui font passer la passion avant le profit.



Revenons au livre de Philippe SETBON. Je ne suis pas très versée dans le genre policier ou thriller. Les premiers m'ennuient - sûrement à tort, d'ailleurs ; les seconds m'angoissent et troublent mon sommeil. Je m'astreins cependant à en lire un ou deux, voire trois, par an. Histoire de sortir de ma zone de confort, comme on dit.



J'ai positivement apprécié celui-ci. Il m'a tenue en haleine sans perturber mon sommeil et j'ai trouvé son sujet original. Comme à chaque fois, et quel que soit le style de roman, j'ai été un peu déroutée par ces allers-retours de le temps mais je m'y suis vite acclimatée et cela n'a pas nui à ma concentration car c'est amené sans effets de style avec une écriture fluide et une narration de conteur.



Sympathique lecture qui, en dépit d'une histoire passablement gore, m'a offert un bon moment d'évasion.
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Les gens comme monsieur Faux

Avec le sens du scénario hérité de sa longue carrière de réalisateur et scénariste, Philippe Setbon joue avec les codes du roman de serial killer pour nous offrir un récit ironique et bien construit. Une lecture rapide et aisée : les pages se tournent à toute allure, les surprises pleuvent, les personnages se font tous tromper tour à tour, tout autant que le lecteur !
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Il et moi

Une descente aux enfers parfaitement orchestrée par l'auteur. A chaque page, on se dit que le personnage va se reprendre, revenir à la réalité, mais non ! le rouleau compresseur avance et l'emporte toujours plus loin dans l'irréalité. Un page-turner court mais efficace.
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Il et moi

Quand une vengeance gentillette tourne au drame...J'ai lu ce livre d'une traite tellement l'histoire est prenante. Les mots sont simples, l'histoire bien construite et originale, parfois teintée d'humour et assez courte. C'est le premier livre que je lis de Philippe Setbon mais ce ne sera pas le dernier tant l'histoire m'a marquée. On nage en plein coeur de la schizophrénie et de la dissociation de personnalité. La voix de Van Der Welk parle au personnage principal et lui donne des ordres qu'il exécute. Il sombre peu à peu dans les méandres de son esprit torturé. En faut-il si peu pour basculer? D'ailleurs, la couverture est juste parfaite et représente bien cette dissociation. Bref, une histoire brève mais captivante qui vous ne ferez basculer dans un roman noir et addictif.



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Il et moi

Avec « Il et moi » je découvre la plume d’un auteur dont je n’avais lu aucun livre et surtout une finesse dans la description psychologique du personnage principal dont on suit la déchéance pas à pas.



Une magnifique couverture, qui prend tout son sens lorsque l’on referme le livre et qui en devient encore plus parlante. Un titre à double sens avec ce « S »… Il et moi – Il est moi… Qui laisse au lecteur le plaisir de se triturer les méninges jusqu’à ce qu’il comprenne …



Court mais intense, court mais te fou une claque magistrale tellement il est bien construit, tellement il t’embarque dans une histoire bien tordue, une mauvaise blague, comme on pourrait en faire une, histoire de faire payer celui qui nous fou les boules ! C’est typiquement le genre de choses que je pourrais faire… La blague, pas le reste… Je n’ai pas encore basculé du côté obscure… Quoi que…



Avec un récit sans fioritures et sans concession, l’auteur nous entraine dans l’histoire de cet homme dont la vie va prendre un virage inattendu… Un virage qui lui fera perdre la raison au point de ne plus distinguer le bien du mal, de ne plus distinguer la réalité… Cette réalité que le lecteur a parfois du mal à percevoir, tellement la folie est palpable… Une construction en entonnoir qui donne un rythme dense, une lecture que l’on ne peut poser tellement on est pris par le récit.



L’histoire d’une folie qui se construit, qui se vit au rythme des pages que l’on tourne, pour atteindre son paroxysme. Un personnage qui ne va plus rien maitriser, que la raison a abandonné, malgré quelques soubresauts, il est trop tard…



La frontière entre réalité et fiction est parfois tellement mince que basculer d’un côté ou de l’autre est un vrai jeu d’équilibre.



Costa est un acteur engagé. Engagé au point de laisser son personnage prendre le dessus. Une mauvaise farce qui tourne à l’indéfinissable…



Il suffit parfois de peu de choses pour les rouages bien huilés d’une vie s’enrayent… Pour péter un câble… Au point parfois de ne pas se réveiller…



Je suis fana de thrillers psychologiques, l’être humain dans ce qu’il de de plus tordu me fascine et me révulse en même temps, il oblige le lecteur à se positionner et renvoie à nos convictions les plus profondes.



Je remercie la maison d’édition Tohu-Bohu pour sa confiance et pour le plaisir que j’ai pris avec cette lecture.
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Il et moi

Sur QUATRE SANS QUATRE



Son destin s'éclaire sous le fard !



Costa est un putain d’acteur, il en est intimement convaincu, le roi du maquillage, des accents au ton si naturel qu’ils en deviennent plus vrai que vrai, il peut tout incarner, même les pires contre-emplois. Lui, le type ouvert et sympa peut parfaitement jouer un tueur à gages impitoyable, parano, au professionnalisme parfait comme personne, il l’assure à son ami Jean-Louis au cours d’un déjeuner bien arrosé. Un postiche, du fard, un faux nez et le voilà dans la peau d'un exécuteur. Il gâche son temps à courir les petits cachets pour un pub insipide ou un doublage voix, noie ses espoirs de gloire dans l’alcool et la forfanterie. Jean-Louis fera les dialogues, Costa jouera.



Mais tout ça, c’est une blague un peu sinistre, une mascarade poussée pour se payer la tête d’un quidam qui n’a pas très bien traité son copain. Il lui a refusé un manuscrit sur lequel il travaillait depuis des mois sous des prétextes que Jean-Louis estime fallacieux. Costa n'est pas débordé par les contrats, acteur loser, il passe plus de temps à attendre les apparitions furtives à l'écran et les auditions stériles qu’à faire son métier d’acteur. La cinquantaine plus qu’entamée, son heure est passée, elle ne reviendra pas. Il se sent lésé par un système qui ne lui a pas donné sa chance, un rôle à sa mesure où il aurait pu laisser libre cours à son talent et éblouir les foules.



Il s’y accroche, Costa, à ce personnage de Hank van der Weld, assassin professionnel batave, il le peaufine, le bosse sans relâche, seul chez lui, alors que son épouse travaille. Il ajoute un détail, améliore l’accent, l’orne de mots hollandais et fait disparaître le visage de Constantin Lepage sous les artifices en latex et les crèmes. Peu à peu, il devient Hank van der Weld, un homme qui a réussi dans sa branche, pas un raté, un mec qu’on respecte et qui en impose, pas un saltimbanque dont tout le monde rit avec commisération lorsqu’il a le dos tourné.



Hank van der Weld est une telle réussite que Costa lui-même peine à distinguer les limites de son personnage de celles de sa propre personnalité. Qui a mangé qui ? Costa a-t-il digéré Hank ou l’inverse ? Peu importe, finalement le résultat est le même : le maître est phagocyté par son chef d’oeuvre. Très vite, il ne sait plus lui-même s’il est l’un ou l’autre. Il alterne entre les deux personnalités, pris dans un engrenage infernal dont il ne contrôle plus la marche. Quelle part de lui a souhaité tout ce qui va suivre ? Quelle part le refuse ?



Philippe Setbon aime les tueurs, il se glisse dans leurs peaux avec délice. Après l’impeccable Monsieur Faux qui investissait la vie de Wilfried Bodard dans son précédent roman (Les gens comme Monsieur Faux - Éditions du Caïman - septembre 2017), c’est à l’intérieur même de son personnage principal que cette “invasion” se produit. Il décrit avec minutie cette bascule, ce moment presque magique où l’acteur n'interprète plus mais incarne entièrement son rôle, se fond dans l’être qu’il doit jouer. L’instant de grâce auquel on reconnaît les grands artistes. Ceux-là enchaînent les personnages, passent de l’un à l’autre, planning surchargé et engagements à répétition, Costa, lui, sait qu’il n’y aura pas d’autre rôle à sa mesure, que ce Henk est celui de sa vie, impossible de l'abandonner, il n'y en aura plus jamais qui lui iront si bien. C'est en tueur hollandais qu'il va laisser à jamais l’empreinte de son immense talent, les dommages collatéraux, les victimes de Henk ne font pas le poids pour l'arrêter.



Poussé toujours plus loin par une suite de circonstances imprévisibles, Costa s’enfonce, perd pied jusqu’à l’absurde. Les événements le dépassent, sa lutte contre Henk le déboussole, le “public” en redemande, il ne peut se dérober mais contrôle de moins en moins la situation. Sa morale et son intégrité luttent désespérément contre l’intransigeance du criminel qu’il abrite. C’est Dr Jekyll et Mr Hyde personnifié, nul besoin de drogue magique, seul le défi à son talent et son ego l'animent.



Avec son écriture toujours aussi savoureuse et son superbe style, Philippe Setbon nous fait partager presque minute par minute, la métamorphose de Costa, le narrateur. Ses peurs, ses hésitations, ses résolutions qu’il ne peut tenir et, a fortiori, la détermination et l’assurance de Henk, ses meurtres, son sang froid à toute éprueve. Le lecteur assiste aux premières loges à ce combat d’anthologie entre l’acteur et son personnage, son angoisse va crescendo comme celle de Costa dans un suspense qui ne cédera qu’à la toute dernière ligne. Tragique, sous son ton badin, ce roman est passionnant de bout en bout.



À quel moment Constantin Lepage va-t-il enlever le masque et saluer son public ?
Lien : http://quatresansquatre.com/..
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Il et moi

Constantin Lepage, dit « Costa » : un putain d’acteur, selon ses proches. Mais voilà, ce putain d’acteur est maintenant réduit pour gagner sa vie à faire des doublages de télénovelas brésiliennes ou des pubs à la radio. Jean-Louis Rey, un de ses amis de longue date, écrivain et scénariste, se trouve lui aussi dans le creux de la vague.

De plus, son éditeur Willy Willemetz, contrairement à un engagement qu’il avait pris, vient de lui refuser la publication d’un roman. Dans la conversation animée qui s’ensuit avec Jean-Louis, Willy est amené à parler de sa femme Irène qui veut divorcer, prendre ses enfants à l’étranger et le dépouiller, euro après euro.

« Tu te rends compte ? Il paraît qu’elle est déjà en négociation pour une maison sur pilotis à Malibu. Cette salope est complètement malade ! Si je pouvais la tuer ! La tuer ! Tu n’imagines pas avec quel plaisir… Quel bonheur… Quel soulagement…

– C’est faisable, le coupa Jean-Louis d’une voix calme et posée. »

Cet échange va faire germer dans le cerveau de Jean-Louis l’idée d’une mystification aux dépens de Willy, et l’occasion de le délester de quelques milliers d’euros. Il s’en ouvre à son ami Costa, qui les met en rapport avec Henk Van der Weld, un soi-disant tueur à gages, pour supprimer Irène.

Irène meurt quelques jours après. Sa mort a toutes les apparences d’un suicide. La mystification à l’égard de Willemetz s’avère d’une vraisemblance que Jean-Louis et Costa n’avaient pas prévue. La situation leur échappe alors complètement, les laissant impuissants, observateurs plus qu’acteurs de la marche inéluctable du destin.

Après ce premier contrat, les événements se bousculent et Costa va être amené à faire encore appel à Henk Van der Weld, qui gagne en efficacité dans son rôle de tueur, prenant encore plus d’assurance et d’initiative, allant même jusqu’à s’affranchir de la tutelle de Costa.

Au long des chapitres, les cadavres s’accumulent, Et arrivé à ce point, le lecteur se demande qui, dans ce jeu macabre, tire les ficelles. Costa a-t’il toujours le contrôle de la situation ? Ou bien est-ce Van der Weld qui échappe à son commanditaire ?

Dans un style très dynamique, l’auteur déroule son intrigue, découpée en des chapitres courts qui contribuent au rythme de l’ensemble. Sa formation de graphiste et de scénariste n’est pas étrangère au fait que son récit soit très visuel, piqué par endroits de petites pointes d’humour, comme pour alléger la noirceur du propos.

Ses personnages sont bien marqués et psychologiquement bien dessinés. Ils ont des sentiments et des réactions qui les rendent proches de vous ou moi, très humains en somme, avec ce que cela suppose comme qualités, mais aussi comme défauts.

Ce roman très noir nous met aux prises avec la complexité de l’esprit humain, en proie à des pulsions de violence et de mort, à travers la trajectoire d’un homme qui bascule dans la folie meurtrière, allant crescendo vers l’inéluctable dénouement dramatique.

Cette dernière publication d’un auteur aux multiples facettes m’a donné l’occasion d’une très agréable lecture.

Éditions TohuBohu, Janvier 2018.


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Les gens comme monsieur Faux

Que faire quand votre femme est partie avec votre meilleur ami, qui de surcroît a réussi a vous évincer de la boite que vous avez créée? Pour Wilfried Bodard, raté patenté, la solution est simple: il choisit le suicide. Ce sera du haut d’un pont, dans les eaux de la Seine. Comme il ne sait pas nager, ce sera du rapide. Sauf que son plan ne se déroule pas comme prévu, parce que cette nuit là, monsieur Faux, un vieillard un peu guindé l’allure parfaitement inoffensive, lui demande son aide. Il s’agit de balancer un objet encombrant à la flotte. Cet objet, c’est un corps, faisant de Wilfried du coup un complice. Et le jeune homme va très rapidement comprendre qu’il n’en a pas fini avec cet énigmatique vieillard, en fait un effroyable tueur en série dont les motivations et la certaine bienveillance envers Wilfried restent mystérieuses.

Avec Des gens comme Monsieur Faux, paru aux Editions du Caïman , Philippe Setbon réussit un extraordinaire polar, à mi chemin entre angoisse et humour noir, très noir. Des personnages attachants, comme Naomie, cette petite fliquette célibataire un peu gauche, qui se perd dans son enquête et en pince pour le jeune homme, Wilfried, anti-héros absolu et lourdingue magnifique qui va être obligé de murir s’il veut s’en sortir, Ses parents, sa mère surtout, archétype même de la mère-poule au degré de contrariété proche du néant. La copine flic Lynda,un peu fofolle aussi, admettons-le Et surtout, cet extraordinaire monsieur Faux, à qui on donnerait le bon Dieu sans confession, qu’on aiderait à traverser la chaussée, plein de commisération, sans avoir que le seul remerciement qu’on risquerait d’obtenir serait un joli sourire kabyle. Jusqu’à un final imprévisible, qui révèle bien des personnalités chez ces personnages tout ce qu’il y a plus de banal.

Les gens comme monsieur Faux est un excellent polar, à dévorer dans l’urgence, au risque de passer à côté d’un petit bijou.
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