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3.42/5 (sur 175 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Tours , le 7/06/1972
Biographie :

Journaliste de formation, Philippe Vasset a étudié la géographie ainsi que la philosophie à Paris et aux Etats-Unis où il a exercé dans un cabinet d'investigation.

Philippe Vasset est rédacteur en chef d’Africa Energy Intelligence, publication spécialisée dans le renseignement industriel et politique. Il a été lauréat du Prix du Jeune écrivain 1993, organisé par le journal Le Monde et le ministère de la Culture. Il a publié en janvier 2006, chez Fayard, "Bandes alternées".

Dans "Un livre blanc" (Fayard, 2007), il a exploré les zones laissées en blanc sur la carte de la région parisienne, inventant une nouvelle forme de littérature géographique. Dans" Journal intime d’un marchand de canons" (Fayard, 2009) et "Journal intime d’une prédatrice" (Fayard, 2010), il mêle la fiction et l’enquête pour décrire les effloraisons incontrôlées de l’économie mondialisée. "La Conjuration" est son septième roman.

Il a été pensionnaire de l'Académie de France à Rome - Villa Médicis de 2014 à 2015.

En 2016, il publie "La légende".
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Source : /livres.fluctuat.net
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Lassé du silence de l'écriture, le narrateur s'improvise parolier et submerge de textes une star dont il admire la voix. Mais malgré son désir, et ses efforts, sa langue peine à devenir sonore, l'entraînant dans une exploration de plus en plus obsessionnelle de la voix, et en premier lieu de la sienne, qu'il a passé sa vie à assourdir. Parviendra-t-il à s'entendre ? À l'occasion de la parution de son nouveau roman A cappella, dans lequel Philippe Vasset explore à la première personne les liens entre texte et voix, l'auteur propose dans le cadre du festival une expérience d'écoute immersive consacrée aux mutations du timbre d'une seule personnalité, présence sonore familière et terriblement lointaine. L'écoute dans le noir, d'une durée de trente minutes, sera suivie d'un entretien avec l'auteur. Philippe Vasset est journaliste et écrivain. Il a publié dix livres aux éditions Fayard, dont Un livre blanc (2007), Journal intime d'un marchand de canons (2009), Journal intime d'une prédatrice (2010), La Conjuration (2013), et plus récemment La Légende (2016) et Une vie en l'air (2018). A cappella est son premier ouvrage aux éditions Flammarion. Retrouvez notre dossier "Effractions 2023" sur notre webmagazine Balises : https://balises.bpi.fr/dossier/effractions-2023/ Retrouvez toute la programmation du festival sur le site d'Effractions : https://effractions.bpi.fr/ Suivre la bibliothèque : SITE http://www.bpi.fr/bpi BALISES http://balises.bpi.fr FACEBOOK https://www.facebook.com/bpi.pompidou TWITTER https://twitter.com/bpi_pompidou

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"On ne dira jamais combien il est agréable de suivre quelqu'un, d'oublier son quotidien pour s'immerger silencieusement dans celui d'un autre."
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Philippe Vasset
J'aimais cette errance prédatrice : elle me libérait de la morsure des attaches et me procurait un puissant sentiment de liberté.p76
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... l'aérotrain était un monument fantôme ! Un château suspendu, un mirage administratif ! Irrécupérable, il flottait en l'air, soustrait aux régimes de l'échange et de la propriété.
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Terrains d'excursions balisés, les jungles, les déserts et les montagnes ont cessé d'être des terra incognitae : la frontière du monde connu passe désormais aux portes des villes. Les mégapoles s'indifférencient sur leurs marges, et les zones blanches sont les avant-postes de cette transformation, les points par où Lagos, Paris et Rio communiquent comme les bassins d'une écluse. Un double mouvement rapproche les grand centres urbains : à l'internationale, grossièrement mise en scène, des sièges sociaux et des salons VIP répond celle des terrains vagues et des bidonvilles, zones poreuses, reliées entre elles par un réseau de correspondances fines comme des réseaux capillaires et qui peuvent permettre de voyager sans bouger.
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Voilà le problème, conclus-je : on produit du saint à la chaîne – quatre cent quatre-vingt-deux sous le dernier pontificat, rendez-vous compte ! –, mais leurs chapelles restent vides et les fidèles les boudent. Qui les blâmeraient ? Moi-même, je n'aurais pas l'idée d'invoquer le triste jésuite La Colombière, ou le fade Marello, évêque d'Acqui : je préfère sainte Rita et son trou purulent au front ! Où sont nos capiteuses Pélagie, nos furieux Ambroise, tous ceux qui volent, brillent et pleurent du sang ? Où sont les stigmatisés, les multi-suppliciés et la belle troupe des délirants ? La sainteté est devenue une décoration pour services rendus, un ruban accroché aux aubes les plus méritantes. Franchement, quel intérêt ?
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De tout cela (carrière, fortune), il n’est plus question. Jusqu’à la fin, il n’y a plus qu’un réduit circulaire et, tout autour de moi, des machines qui archivent tout ce qui s’effectue, se dit, s’écrit au-dessus : les numéros composés, les regards échangés, les sommes dépensées, les articles commandés. Leurs circuits ont mémorisé autant d’identités qu’il en a été emprunté, autant de préférences qu’il en a été avoué : la taille des portions renseigne sur la nature du foyer (célibataire, couple sans enfants, famille), les marques choisies sur l’âge et la catégorie socioprofessionnelle, donc sur le pouvoir d’achat. Et dans toutes les directions prolifère un texte inlassablement généré par chaque action effectuée – le passage devant les lecteurs et les cellules photoélectriques, les pressions sur les boutons, la composition des mots de passe -, mêlé à chaque parole prononcée, chaque instruction écrite : interminable récit aux milliers de personnages dont je suis le seul lecteur. Ici, il n’y a plus de surface ni de sous-sol : il n’y a qu’un cône de déjection qui emplit tout l’espace, un infini de strates, chaque histoire, chaque personnage, écrasant les autres de tout son poids, compactant couleurs et matières.
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Glissant sans fin sur ces sols immaculés, j'ai invoqué en silence les forces de la désaffection, priant pour que dans dix, vingt ans, Le Millénaire connaisse une faillite ignominieuse et soit contraint d'abandonner ses "espaces de convivialité", ses décorations joviales et ses vitrines proprettes aux squatteurs et aux vandales.
La tête pleine d'images de ruines et de désastres, je me suis arrêté, juste avant la sortie, devant un local retraçant l'histoire du centre. Parmi les photographies et les plans, l'architecte Antoine Grumbach ("marchand de ville", comme il se qualifiait lui-même dans un film diffusé en boucle) avait exposé quelques livres dont la lecture avait supposément inspiré la conception du Millénaire. Parmi ces ouvrages figuraient "Molloy" de Beckett, "Ulysse" de Joyce et "Je me souviens" de Georges Perec. Le visiteur était censé comprendre que l'implantation du Millénaire à Aubervilliers participait de la création contemporaine la plus radicale. Que, bien sûr, c'était un espace d'achat, mais que c'était tellement plus que cela : un laboratoire pour la ville de demain, un jalon dans l'histoire de l'architecture durable, bref une véritable "fresque", presque une "vision" généreusement offerte aux regards des consommateurs venus remplir leur réfrigérateur ou s'équiper en électroménager.
Ainsi, non seulement on m'avait chassé de ma retraite favorite pour construire un centre commercial, mais on avait poussé le vice jusqu'à le faire au nom d'écrivains que j'aimais (la référence à Georges Perec, que je vénère, n'était ni plus ni moins qu'un affront personnel caractérisé). Une colère froide me submergea et je me mis à gribouiller, rageur, des commentaires hostiles, voire franchement insultants, sur le cahier destiné à recueillir les remarques des visiteurs.
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Correspondances secrètes, formes invisibles, rapports souterrains : la carte devait révéler tout un monde obscurément pressenti, le projeter sur l’espace terrestre et l’ouvrir à la déambulation. Mais rien n’est apparu : sur les innombrables écrans qui couvrent les murs de mon réduit, il n’y a qu’un interminable défilé de listes de noms, de lieux, de latitudes, d’identités, de signes particuliers, de montants, de dimensions, d’horaires, de cotations et de messages, tout cela à la suite, sans ordre ni signification, comme un long et sinueux ruban de déchets continuellement déposés par les vagues.
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À chaque fois, que ce soit devant les cabanes édifiées sous le pont de l'A86, sur les berges du canal Saint-Denis ou dans les salles aménagées par les fumeurs de crack dans les anciens entrepôts de la Sernam, porte d'Aubervilliers, ma naïveté m'exaspérait : venu chercher du merveilleux et ne découvrant que des ruines, je me faisais l'effet du capitaine Haddock qui, au début des Bijoux de la Castafiore, s'étonne que des gitans vivent dans une décharge. Soudain dévoilée, cette misère invisible emplissait mon champ de vision et modifiait mon point de vue sur la ville, comme ces photographies de paysages urbains que le Japonais Nasaro Nasahari prend immergé dans la mer, les vagues se mêlant aux édifices. Brusquement, je ne voyais plus que les ballots de vêtements accrochés aux arbres près de la gare de l'Est, les abris aménagés le long de la Seine dans les locaux inusités de la brigade fluviale et les huttes de cartons construites sur l'accotement du périphérique, porte de Bagnolet. Par endroits, Paris n'était plus que caravanes et immeubles désaffectés entre lesquels serpentaient, silencieuses et résignées, des files de silhouettes immobiles attendant des heures devant les préfectures, les soupes populaires et les pharmacies.
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L’accès aux appartements floutés par les reflets du double vitrage m’était interdit par un maillage serré de serrures à trois points, de détecteurs de mouvement et d’alarmescontact. Seule une fête me permit de franchir le mur de verre des façades: descendu sur un balcon où se pressaient des fumeurs, je me mêlai aux discussions du groupe puis, un verre à la main pour me donner une contenance, pénétrai dans l’appartement attenant, où une cinquantaine de convives gesticulaient au son d’une musique poussée à fond. Ma mise négligée, dont les heures d’escalade étaient venues accentuer le dé- sordre, aurait dû immédiatement me signaler comme intrus, mais personne ne remarqua ma présence. […] Enivré par ce sentiment d’invisibilité, je me mis à frôler les corps. Certains se détournaient, mais d’autres, au contraire, se laissaient faire, voire recherchaient le contact. Il y eut cette chevelure longue et rousse que j’effleurai du dos de la main avant de faire jouer mes doigts entre les boucles, sa propriétaire accompagnant mes gestes de légers mouvements de la nuque comme pour donner de l’ampleur à chaque caresse; il y eut ce pied dont les doigts vernis jouaient sous une table avec des lanières de chaussure et dont je me saisis, faisant glisser mes ongles le long de sa voûte jusqu’à ce que l’épiderme se rétracte et s’offre. Privé d’identité, je ne fus, pendant quelques heures, qu’un bouquet de nerfs sans terminaisons. Et jamais ces visages longuement embrassés dans la pénombre n’ouvrirent les paupières pour me voir, jamais ces bras déjetés dans l’étreinte ne se refermèrent sur moi .
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