Harry Potter, décortiquer et passer à travers les différentes philosophies ? Platon, Socrate, Nietzsche...? Il est fait de belle façon avec ce hors-série de Philiosophie Magazine : plusieurs sujets abordées en prenant chaque personnage, sa personnalité, ses actions au fil des sept tomes. L'image de la mère, la magie, l'amitié, les écoles anglaises, le personnage d'Hermione...
Parfois tellement décortiqué qu'on se demande comment J.K. Rowling a travaillé son histoire à travers tous ces prismes... Parfois trop poussée dans les réflexions mais très intéressant à découvrir.
Je me suis un peu spoilée avec l'article sur le tome 8 (Vingt ans après...) mais bon, j'essaierai d'oublier entre temps !
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Gaston est déjà subversif en bd, mais avec les commentaires de la quinzaine de philosophes qui ont contribué à ce livre, je suis maintenant chauffé à blanc. Tous ces points de vue ont été très stimulants pour moi, d'où cette petite improvisation du bonhomme de chemin de Gaston (suivie d'un commentaire).
IMPROVISATION. Après une honnête carrière dans l'entreprise, il s'est fait élire comme député par tous les lecteurs.
C'est d'ailleurs son neveu qui travaille maintenant dans l'entreprise, exactement dans le style de son oncle si vous voyez ce que je veux dire.
L'oncle Gaston est à présent très fier d'annoncer à son neveu que les députés viennent juste de voter une série de mesures. L'énoncé commence ainsi : « La TVA à taux 0 sur les produits de première nécessité, le même montant de retraite pour tous, l'ISF bien salé, des héritages super plafonnés, etc… »
Prunelle, de Mesmaeker et une partie des salariés, s'exclament auprès de l'oncle Gaston : « PUISQUE C'EST COMME CA, ON VA QUITTER LE PAYS ET METTRE NOTRE ARGENT AILLEURS ! ».
Puis les choses se mettent en place dans une ambiance légèrement anarchique comme d'habitude, et par miracle, la fermeture de l'entreprise n'a pas lieu.
Tout le monde l'avait pourtant parié, comme on avait parié quelques dizaines années auparavant que Gaston allait sûrement se faire virer de sa boîte.
FAIRE COMMUN. Bruno Latour tente de décrire, d'une façon très intellectualisée presque irréelle, comment le miracle peut se produire grâce à la souplesse des personnages, acquise au cours de l'expérience. Dans la vraie vie, les personnages sont les lecteurs-électeurs sans oublier nos intellectuels, qui prouvent par l'expérience de ce livre qu'ils savent faire commun, même Eric Fiat, qui en tenant le tribunal de la paresse et de l'égoïsme, se retient malgré tout de juger hâtivement.De son côté Guy Debord, commenté par Martin Legros, suggère « la situation construite : un moment de la vie, concrètement et délibérément construit par l'organisation collective d'une ambiance unitaire et d'un jeu d'évènements».
Mais on n'est pas obligé d'être d'accord avec Luc de Brabandere qui voudrait transformer Gaston en Chief Fun Officer. Frédéric Schiffter apporte d'ailleurs la contradiction en décourageant toute tentative de programmation neurolinguistique (ou équivalent).
En étudiant d'autres influences outre-Atlantique, Michel Lallemand fait plutôt importer l'esprit hacker, et dans une version cette fois hexagonale, Pascal Chabot qui est spécialiste de Gilbert Simondon, encourage le « techno-anarchiste » en ce qu'il refuse de réduire la technique à « l'utile et au productivisme ».
Cette attitude a le pouvoir de multiplier par avance les solutions aux changements de priorité qui pourraient survenir. Mais ça implique beaucoup de patience. En attendant, les machines de Gaston dont les commentaires saluent l'aspect visionnaire, le sont en effet car elles sont maintenant reçues par notre environnement, mais en répondant à une priorité productiviste qui est sensiblement restée la même.
L'AMOUR DES PLANTES ET DES ANIMAUX. On doit déclarer au préalable au tribunal de la paresse et de l'égoïsme, incarné par Eric Fiat, que non, Gaston n'est pas « aveugle » à l'égard de l'amour, comme le prouve cette planche extraite de la « Saga des gaffes » : « Nous allons dormir pour la première fois sur notre île…Jeanne ».
Ce préalable est important car le tribunal tente de vite faire le procès de l'écolo en arguant sournoisement que « le rapport aux animaux est évidemment plus simple que le rapport aux hommes ».
Le préalable c'est l'amour, pour le reste, les expériences avec les êtres vivants sont diversifiées comme les êtres vivants sont diversifiés. Puisque certains comme Kymlicka et Donaldson pensent « la citoyenneté animale », pourquoi ne pas commencer par la citoyenneté des plantes et phytoplanctons sans lesquels on ne pourrait pas respirer... Cependant si ce type de question peut faire du sens, en revanche on aura du mal à faire commun en faisant importer Aristote, tant cette référence à elle seule est capable de diviser ou créer de la distance.
Yves Citton fait importer la notion d'hyperobjets de Timothy Morton, pour décrire des situations « ingérables, indépêtrables » comme le dérèglement climatique…ou comme la prolifération des cactus greffés par Gaston. « Mais Gaston ne serait-il pas lui-même un cactus ? ». Par sa manière d'être (et la couleur de son pull-over), il y aurait un « bel emblème d'écologie politique », caractérisée par « une proximité et une temporalité respectueuse des ambivalences inhérentes aux complexité de notre monde d'hyperobjets ». A méditer.
RIRE. Tous ces commentaires qui opposent l'expérience très vivante de Gaston aux raideurs de notre société, trouvent le ressort du comique, qui est d'après Bergson, « du mécanique plaqué sur du vivant ». Tous invoquent l'humour comme moyen de faire commun, mais on ne rit dans ce livre que par la grâce de l'artiste et ses planches heureusement très présentes.
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Je ne suis pas un spécialiste de métier sur Nietzsche, seulement un amateur. Néanmoins, ce hors série n°26 de Philosophie Magazine sur Nietzsche est, me semble-il, une excellente introduction à ce grand philosophe.
Une palette de quinze écrivains-philosophes de très haut niveau et spécialistes de Nietzsche nous en parlent avec simplicité.
Les thèmes Nietzschéens abordés sont le nihilisme - dont la définition est à découvrir -, la morale à coup de marteau, la grande santé, Apollon et Dionysos, l'éternel retour, dernier homme / surhomme - définitions a découvrir aussi. Une bonne introduction a toutes ses notions.
Ceci avec des références à des auteurs tels que Gilles Deleuze, Georg Brandes, Karl Jasper, Martin Heidegger, ..., Georges Bataille, Albert Camus, Stephan Zweig et d'autres.
Pour découvrir Nietzsche ou refaire un tour d'horizon. Une lecture d'aujourd'hui à LIRE.
PS : C'est un magazine, donc lisible par article ou par thème comme un cocktail que l'on sirote tranquillement.
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La confrontation des philosophes des Lumières et des contemporains.
Une petite chronologie des "Lumières", des extraits des écrits des philosophes, par thèmes, et la réponse des philosophes et professeurs du XXIe siècle.
- Oser penser
- La raison est-elle universelle ?
- désir et passions
- le meilleur des gouvernements
A réserver à des connaisseurs de la question.
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Pour tous les fans de Game of Thrones, un Hors série à ne surtout pas manquer !
Outre le décryptage par l'angle de la philosophie , de la série, on a plaisir à revivre des moments de l'histoire en "ouvrant les yeux", on tisse les liens avec l'actualité.
Et surtout quelle richesse d'analyse !
Une radiographie d'un panel de personnages représentants l'humanité.
A lire par tous les fans et aussi tous les autres car l'analyse des relations humaines et la lutte pour l'accession au pouvoir, c'est universel.
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Je n'ai guère trouvé, dans ce numéro du magazine Philosophie, de quoi satisfaire mon envie empressée de lire les propositions de réponse à la question posée en première page : « L'Education nous rend-elle meilleurs ? » Cette interrogation philosophique en a fait ressortir d'autres, et ces dernières d'autres encore. Une spirale qui n'en finit pas avec des sujets redondants et des figures connues de tous.
Piètre réponse que celle de Luc Ferry « La culture n'a jamais empêché quiconque d'être un salaud ». Il en est peut-être la preuve vivante ?
Une réponse classique et facile portant sur Rousseau n'a rien apporté, selon moi, à la question posée. Enfin l'article sur « Le cerveau au tableau », malgré tout son intérêt, n'a pas assouvi mon appétit de connaissance.
En continuant ma lecture du magazine, d'autres sujets m'ont intéressé: l'entretien de Chantal Mouffe sur son analyse de l'urgence d'une posture populiste en cette période de grande incertitude démocratique, et l'article de Gérald Bronner, « Max Weber nous montre que les idées mènent le monde. », qui entreprend de vulgariser Max Weber et nous explique que les sociologues gagneraient à expliquer l'homme autrement que par le « social ».
Je suis finalement passé de la philosophie de l'éducation aux querelles idéologiques. Lecture instructive mais décevante.
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Un agréable et très intéressant hors série de Philosophie Magasine sur le rapport au cosmos depuis la nuit des temps.
Déjà ancien, je ne manque pas d'y revenir à l'occasion des belles nuits d'été étoilées lors des congés pour retrouver les réflexions anciennes et contemporaines d'illustres auteurs (Michel Serres, Étienne Klein, Hubert Reeves...) ou moins connus (Auguste Berque...) sur les autres mondes de notre galaxie et des plus éloignés encore.
Notre place dans l'univers restera une question essentielle, à tenter de comprendre ou seulement d'accepter, comme une partie d'un tout.
Si vous le trouver en commande ou en occasion, je vous le recommande vivement.
Rien ne vaut tant qu'une soirée allongée dans l'herbe sous la voie lactée à contempler tout ces mondes lointains pour les imaginer et envisager d'autres vies.
Belles nuits étoilées à tous.
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Quatrième de couverture :
Le monde de Sempé résonne de questions métaphysiques écrasantes qui ne ratatinent pas plus ses minuscules personnages que de grosses gouttes de pluie n'écrasent les moustiques. C'est qu'ils ne cherchent ni les uns ni les autres à résister à ce qui les emporte, faisant de leur légèreté une arme.
Un numéro exceptionnel, où les dessins de Sempé inspirent Pascal Bruckner, Boris Cyrulnik, Elisabeth de Fontenay, Etienne Klein, Jacqueline Lagrée, Frédéric Nef, Charles Pépin, Michel Serres, Serge Tisseron, Louis Van Delft... Et des textes et citations de Freud, Marx, Nietzsche, Pascal, Proust, Rousseau, Sartre...
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Hors série très intéressant, à mon petit niveau de philosophie. Les articles sont clairs et permettent de s'interroger (à défaut de donner des réponses) sur des éléments plus profonds de l'oeuvre.
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Excellent pour aborder Foucault, se rafraîchir la mémoire ou avoir un bilan sommaire de sa pensée !
Évidemment, on peut chipoter sur certains points, mais on peut parfois chipoter même sur les meilleurs articles scientifiques donc on ne fera pas la fine bouche.
Le féru de philosophie préférera peut-être un ouvrage plus consistant pour aborder Foucault, et encore...
Vraiment, ça vaut le coup d'acheter ce hors série plutôt qu'un bouquin jargonnant (le Foucault de Deleuze...) pour débuter.
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Un magazine Hors-série très intéressant, accessible pour tous. Les fans d'Harry Potter (dont je fais partie) ne seront pas déçus. Il permet de prendre la saga aujourd'hui culte sous un autre angle de vue.
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J'ai beaucoup apprécié ce numéro de philosophie magazine.
D'habitude je ne lis que quelques pages, là je l'ai lu presque entièrement
Je ne connais pas grand chose à la philosophie, mais l'article "peut ont être honnête et réussir ?" m'a beaucoup intéressé (j'ai même fait le test qui accompagnait l'article)
Epicure et le bonheur était aussi très intéressant, en lisant ces lignes on peut penser qu'on passe peut-être complètement à coté du bonheur ou que celui ci est tout près et qu'il ne faudrait pas grand chose pour l'atteindre.
J'ai appris ce qu'était l'agnotologie et un sophisme - il y aussi un bon article sur l'euthanasie, notre dernier tabou
Philosophie magazine est vraiment une bonne revue même pour ceux qui ne connaissent pas ou peu la philosophie
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