AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Piergiorgio Pulixi (182)


C'était à la fois un rituel de mort et de renaissance. Par instants, en plus de répandre un flot de parfums balsamiques, le vent sifflait dans les lézardes des roches, créant une symphonie de pierres musicales, et Bastianu était capable de reconnaître les yeux fermés le type de brise qui soufflait, simplement au son que produisaient les roches, car chaque courant d'air vibrait selon un accord différent. Ce matin-là, cependant, l'air était mystérieusement immobile. La terre entière semblait palpiter, comme si elle était vivante : elle émettait un grondement sourd, pareil à celui d'une bête affamée. (p. 106)
Commenter  J’apprécie          100
Elle avait lu ces vers du poète Antonio Negri des centaines de fois, mais à cet instant, les mots prirent un sens tout à fait différent, comme s’ils avaient été écrits pour elle.
Commenter  J’apprécie          100
Ce détail en particulier l'inquiéta, parce qu'une femme sans sac à main est aussi imprévisible qu'un chat sous amphétamines.
Commenter  J’apprécie          100
Après toutes ces années à la section homicides, ses yeux s'étaient accoutumés à la cruauté et à l'horreur. Pourtant, les photos de ces jeunes filles la secouèrent profondément, peut-être en raison du rituel bestial suivant lequel on les avait trucidées.
Commenter  J’apprécie          90
Le policier lui tendit une vieille photo en noir et blanc. Prise dans un environnement rural, elle représentait un enfant d’à peine dix ans et un chien.
- Il s’est passé un bon bout de temps, mais c’est moi, là…Le chien s’appelait Angheleddu, un jeune bâtard intelligent et très protecteur avec moi. Le pauvre… C’est un peu difficile, parce que cette histoire-là, à part ma femme, je ne l’ai raconté à personne. J’ai gardé ce secret pour moi pendant trop longtemps, mais c’est bien que tu saches avant que la mémoire m’abandonne…
- Que je sache quoi ? demanda Eva, perplexe.
- Le genre de malédiction que je trimballe.
- Je ne comprends pas…
- Je voulais que tu saches que la nuit du 2 novembre 1961, dans la vallée d’Aratu, en Barbagia, j’ai été le témoin oculaire d’un meurtre rituel, quasi identique à ceux de 1975 et 1986… Et j’ai même vu l’assassin.
Commenter  J’apprécie          90
L'esprit humain est diabolique : souvent nous pardonnons sans sourciller celui qui nous blesse, mais il nous est impossible de pardonner celui des nôtres qui s'est laissé blesser sans sourciller.
Commenter  J’apprécie          80
- Ce n'est qu'en devenant mère que tu comprends à quel point tu es imparfait en tant qu'être humain.
Commenter  J’apprécie          80
Des cinq policiers affectés à l'enquête sur le meurtre de Dolores Murgia, je suis la seule encore en vie. J'ai perdu quatre collègues, quatre amis. Certains disent que cette affaire était maudite. Qu'on aurait tous mieux fait de l'oublier, de la classer. À force de creuser, nous avions réveillé sas animas malas, les esprits malfaisants, et la noirceur s'était emparée de nous, l'un après l'autre. Comme une malédiction.

Prologue, p. 13
Commenter  J’apprécie          80
Il faut savoir que, depuis l’époque nuragique il y a cette croyance très forte sur l’île selon laquelle la mort ne représente pas la fin de la vie, mais seulement de la vie telle que nous la connaissons.
Commenter  J’apprécie          70
En Sardaigne, le silence est presque une religion. L'île est composée de distances infinies et de silences ancestraux ont quelque chose de sacré. Tout en est imprégné : les colines de maquis qui se découpent jusqu'à l'horizon, les champs de blé à perte de vue, les plaines recouvertes de ciste, de lentisques, de myrte et d'arbousiers qui saturent l'air de parfums enivrants ; les montagnes qui se dressent timidement vers le ciel, comme par peur de le profaner. Les hauts plateaux et les pâturages où paissent les troupeaux et souffle le mistral. Partout règne un silence pénétrant. L'homme ne cherche pas à dominer la nature, car il la craint. C'est une peur inscrite dans son sang, fille d'époques révolues. Il sait d'instinct que la nature gouverne le destin des hommes et des animaux, et il apprend vite à connaître et à traduire les faits naturels qui l'entourent, car, aussi étrange que cela puisse paraître, ce silence parle. Il instruit et met en garde. Il conseille et dissuade. Et malheur à celui qui ne témoigne pas la déférence attendue.
Commenter  J’apprécie          70
Il alla s’asseoir sur le canapé, et s’abandonna au jazz de la pluie. (p. 41)
Commenter  J’apprécie          71
Partout règne un silence pénétrant. L'homme ne cherche pas à dominer la nature, car il la craint. C'est une peur inscrite dans son sang, fille d'époques révolues. Il sait d'instinct que la nature gouverne le destin des hommes et des animaux, et il apprend vite à connaître et à traduire tous les faits naturels qui l'entourent, car, aussi étrange que cela puisse paraître, ce silence parle. Il instruit et met en garde. Il conseille et dissuade. Et malheur à celui qui ne témoigne pas la déférence attendue.
Commenter  J’apprécie          60
Au bas de l’écran défilaient les messages envoyés par les téléspectateurs : la teneur des propos aurait fait pâlir un officier de la SS. (p. 67)
Commenter  J’apprécie          61
L'homme ne cherche pas à dominer la nature, car il la craint. C'est une peur inscrite dans son sang, fille d'époques révolues. Il sait d'instinct que la nature gouverne le destin des hommes et des animaux, et il apprend vite à connaître et à traduire tous les faits naturels qui l'entourent, car, aussi étrange que cela puisse paraître, ce silence parle. Il instruit et met en garde. Il conseille et dissuade. Et malheur à celui qui ne témoigne pas la déférence attendue.
Commenter  J’apprécie          60
- Mettons qu'elle nous offre une possibilité, comment on présente ça à Farci ?
- Je ne sais pas, tu pourrais coucher avec, non ? Il m'a l'air d'être ton type.
Mara émit un rire nasal.
- Ben voyons... Je préférerais subir une ablation du clitoris pour le vendre sur eBay plutôt que...
- A ce point-là ?
- Oh oui... Beurk... C'est comme si c'était mon cousin.
Commenter  J’apprécie          60
Toutes les affaires d'homicide ne sont pas identiques. Certaines te collent à la peau pour toujours. Tu les portes en toi comme des cicatrices. Au bout de quelques années, elles cessent de te faire mal et tu n'y prêtes plus attention. Elles deviennent une partie de toi. Le tissu cicatriciel s'atténue au point que tu finis par ignorer sa présence. Mais il suffit d'un détail, d'une odeur, d'un regard ou d'un mot pour réinfecter la plaie, pour rouvrir la boîte de Pandore que tous les enquêteurs ou presque gardent en eux, laissant libre cours à des souvenirs corrosifs et à une culpabilité aussi sournoise que des parasites intestinaux. Et peu importe le nombre de kilomètres, physiques ou psychologiques, que tu pourras mettre entre toi et l'affaire, cette dernière te retrouvera toujours, tel un esprit qui ne trouve pas la paix venu te tourmenter pour obtenir justice. Il fait la queue avec toi à la caisse du supermarché, t'observe dans la salle d'attente du médecin, rôde derrière ton dos lorsque tu dînes en famille. Il te hante, semblable à un amour que tu n'as pas eu le courage de vivre. La soif de vérité s'alanguit avec le temps, mais pas pour ces âmes condamnées à une nuit éternelle qu'il te revient tant bien que mal d'éclairer. C'est ton travail. Ou peut-être plus encore : c'est ce que tu es. C'est pour quoi il te semble être né. Ta mission. Ta condamnation. Et si tu cherches à les oublier, les esprits des victimes t'empêchent de dormir. Tu les devines au pied du lit. Ils murmurent tes fautes. Ils t'accusent d'avoir capitulé. À la longue, ils te conduisent à la folie, et tu ferais n'importe quoi pour les chasser. N'importe quoi. (P.428)
Commenter  J’apprécie          60
Ce fut en marchant pieds nus le long de la plage du Poetto qu’Eva Croce découvrit que Cagliari possédait deux mers. La première, elle l’avait devant elle : une étendue d’eau infinie, assez paisible pour une journée de fin octobre. La deuxième avait une liquidité très différente : c’était une mer de lumière. Une luminosité onctueuse, d’une douceur maternelle, qui se déversait impétueusement sur toute la ville, s’écoulait dans ses moindres recoins.
Commenter  J’apprécie          50
La deuxième avait une liquidité très différente : c'était une mer de lumière. Une luminosité onctueuse, d'une douceur maternelle, qui se déversait impétueusement sur toute la ville, s'écoulait dans ses moindres recoins. Une mer de lumière qui satinait l'eau de scintillements irisés et faisait papilloter le sable, fin comme de la semoule, qui courait sur des kilomètres et des kilomètres dans cette avancée connue sous le nom de golfe des Anges.
Commenter  J’apprécie          50
Cchiù scuru di mezzanotti nun pò fari [Il ne peut pas faire plus sombre qu’à minuit], pensa Palamara. Mais contrairement à ce que soutenait le proverbe sicilien, la situation pouvait encore empirer. (p. 383)
Commenter  J’apprécie          50
DES CINQ POLICIERS affectés à l’enquête sur le meurtre de Dolores Murgia, je suis la seule encore en vie. J’ai perdu quatre collègues, quatre amis. Certains disaient que cette affaire était maudite. Qu’on aurait tous mieux fait de l’oublier, de la classer. À force de creuser, nous avions réveillé sas animas malas, les esprits malfaisants, et la noirceur s’était emparée de nous, l’un après l’autre. Comme une malédiction.
Commenter  J’apprécie          50



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Piergiorgio Pulixi Voir plus

Quiz Voir plus

Charade littéraire (récréatif)

Mon premier est à la fois une note de musique et (en grammaire) une conjonction

sol
la
si

7 questions
41 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}