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Citations de Pierre Morency (27)


Le plus dur de ce monde est dans l’être
Exilé d’un rêve de clarté.
L’amour est sans demeure à qui
N’a pas inventé sa voix et sa mesure.
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Votre mesure dans le temps est cet amour
Où l’un avec l’autre vous êtes sur terre
Pour accomplir un ouvrage au goût humain
Et puis partir en saluant ce qui s’en va et ce qui vient.
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Les mots

Les mots
fruits de nos feux dans l’âme
tournoieront dans les remous de l’eau
avec le bruit noyé des hélices

nous ne verrons plus qu’une tache blanche
qui bouge

rien qu’un amour subtil au ventre de la vague
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Je t’écris

Par la bouche des branches où des oiseaux fleurissent
par les mille niches du silence
et par la peau du lac tendue comme un tambour
je t’appelle et te crie

Dans la corne brouillée de ce matin qui monte
dans le porte-voix du petit soir de sept heures
et par le corridor exsangue des rues mortes
je t’appelle et te crie

Par toutes les eaux blanches à l’orée des champs mûrs
par la proue et la poupe des îles
par les paumes pressantes de l,air
je t’appelle et te crie

À travers les grilles briseuses de mon corps
à travers mes fenêtres abouchées au ciel d’eau
la tête séparée par les larmes du cœur
je t’appelle et t’écris…
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ELLE PLEUT
C’est elle, rien qu’elle. Et ce n’est pas une fille de grands chevaux qui frappe du talon pour se monter. Elle ne passe pas son temps à se calculer, à jouer la dernière carte pour ravir. Ni armeline, ni volcan, mon amour. Elle ne masque pas, elle pleut. Elle ne figure pas, elle pleut. Son regard en est un qui s’attarde aux cotés limpides de vos déchirements, son regard dure tranquillement quand on le fixe. Mais jamais elle ne darde. Femme accueillant et le puit et la lampe, elle déverse.Et elle s’avance, chargée de tous les souffles, elle plonge, refait immanquablement surface au centre mouvant de ma vie. Ici on ne sèche pas, on ne peut plus tarir.
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Devenir sage n'est pas vieillir. Vieillesse n'est pas sagesse. C'est couler qu'il faut, laisser couler le temps au plus profond de soi, couler dans la lumière de chaque instant qui nous est donné. Rester jeune comme la pierre. Rester jeune comme l'arbre qui, plein de racines, pousse, se défeuille, se renfeuille, fleurit et donne ses fruits au meilleur de la saison. Construire, chanter et passer comme l'oiseau, cela est rester jeune. Et se laisser couler vers le grand fleuve, puis avec lui couler : voilà le contraire de vieillir. Les fleuves ne vieillissent pas.
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Pour endurer l’horrible poids
Qui menace chacun de nos pas
Sur ce domaine où es chances prolifèrent,
Il suffit parfois de boire un peu de poésie
Et de plonger ses yeux dans l’épaisseur du matin.
Pas nécessaire de saisir la clé des champs
Ni de s’amincir en de vertes espérances.
La mer qui nous convie est une mer de feu.
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On espère parfois on aime
voir au milieu de la page
des mots sans oriflammes
qui disent une lueur sur la montagne
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Tout au fond

Tout au fond dedans moi les mots se sont couchés
Sans parfum ni couleur la palette est séchée

Dedans moi tout au fond se sont couchés les mots
Comme une source more le verre n’a plus d’eau

Les mots son étendus sans vie au fond de moi
Tel un endroit blessé mon amour reste coi

Abattus morts les mots dedans moi tout au fond
Je ne puis même dire la peine qu’ils me font
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Tout cela a commencé, voici quinze ans déjà, par un pique-nique à la pointe orientale de l’île d’Orléans, là où l’accès au fleuve est rendu hasardeux, en juillet par une immense batture chargée de joncs, de foin de mer et de riz sauvage. Le lieu où nous nous trouvions était paisible, préservé.(...) Dans l’après-midi, au cours d’une promenade au bord du fleuve, j’aperçus cachée dans les arbres et à demi enfouie sous les hautes herbes, une petite cabane rouge qui servait de camp de chasse. Je ne savais pas encore que cette maisonnette de bois rond allait devenir un des lieux importants de ma vie.
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Stop ! Arrêtez ! Je sais ce que vous pensez :
« Dans la vie, il faut travailler dur. »
« Dans la vie, on ne peut pas tout avoir. »
« Dans la vie, on doit planifier. »
« Dans la vie, il faut se protéger. »
« Dans la vie, il faut éduquer ses enfants. »
« Dans la vie, il faut faire des économies. »
« Dans la vie, bla bla bla… »
En repassant sans cesse ce refrain dans votre esprit, vous finissez par y croire vraiment. Le pire, c’est que vous semblez en être fier !
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Au milieu de l'existence tout à coup, dans le moment le moins attendu, arrive le temps des grandes épreuves, le temps de la roche noire et coupante, le temps des ciels opaques et des vents qui mordent. C'est un temps dur et obscur où l'être est conduit à mourir à lui-même, à se défaire de ses vieilles peaux avant de retrouver la bonne vigueur et de s'engager sur le chemin neuf. p.198
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Mais salut donc vieille cancaneuse des faites
Aboutis ma graillante viens bretter sur les fontes.
ma boute-feu salut ma guenillouse
Viens payser le signal rauque des coulées
Echiffer ces gorges de crémones
abattre ton beau noir de finaude sur les blêmes
Ma corvide à ficelles ma corneille.
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Je veux célébrer la fleur d'or que le soleil, dans sa force nouvelle, éparpille dans les champs au printemps, la première fleur que nous avons cueillie, étant jeunes, pour l'offrir en bouquet, celle qui, au sens premier, a conquis la terre entière : le pissenlit.
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Les villes sont comme des êtres qui naissent bien avant leur avènement officiel, qui portent des immensités derrière leur visage d’apparence, qui prolongent leur ici en d’insaisissables ailleurs; elles sont des êtres doués d’une figure et d’un esprit, lancés vers un destin dont le sens leur échappe et qu’il faut pourtant tenter de comprendre. Pour exprimer les contours de ce qui constitue cette forme originale d’urbanité nommée Québec, j’ai voulu signaler des itinéraires menant à des lieux où l’on aime s’arrêter pour goûter certaines saveurs de la vie, pour donner à nos regards l’espace qui fait découvrir d’autres espaces, moins visibles.
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N’oubliez pas que le cocon est le tombeau de la chenille, mais le berceau du papillon.
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Dépouille-toi. Lave-toi de ces idées toutes faites, de ces jugements pervers qui circulent autour de toi et qui émanent des systèmes de la négation et de la pesanteur. Allège-toi. Pendant des années tu as laissé pénétrer dans ton cerveau des opinions dont tu n'as que faire désormais. Rien n'est vrai pour toi que ce qui naît de toi. Dépouille-toi, oublie même les beaux préceptes, si lumineux soient-ils. Pour un temps, ils nous accompagnent sur le sentier, mais vient vite l'heure où il faut aller selon son allure. Réforme-toi toi-même. Tu traverses en ce moment une plaine d'herbe rase et tu es seul.
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Un livre ouvert sous la lampe nous éveille, nous ouvre, il nous sort dans la lumière, nous fait traverser à gué le ruisseau, il nous perd dans un espace où, neufs, nous osons enfin demander notre route.
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Une variation qui nous sort du silence qui précède et qui nous prépare au silence qui suit. Après une audition très attentive, ce silence qui suit, c'est encore de la musique, la plus belle qui soit.
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L’aurore va venir. Depuis une demi-heure, le Pioui, dans l’érablière, en contre-haut, offre les trois phrases de son chant nocturne. En même temps, l’Hirondelle bicolore, posée sur le toit de son nichoir, déroule un grésillement ininterrompu, inconnu des dormeurs. Quand le ciel s’allume, l’ample concert naturel se répand tout autour de la maison. C’est le rire du Pic flamboyant, les turbulences aiguës du Moucherolle huppé, les notes vives de la Paruline masquée, la phrase de cristal du Gros-bec à poitrine rose. 
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