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Citations de Primo Levi (1072)


Car il n’est pas rare quand on a tout perdu de se perdre soi-même.
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On a parfois l'impression qu'il émane de l'histoire et de la vie une loi féroce que l'on pourrait énoncer ainsi: " Il sera donné à celui qui possède il sera pris à celui qui n'a rien".
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Malheur à celui qui rêve : le réveil est la pire des souffrances.
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Nous étions de vieux Häftlinge : notre sagesse, c'était de "ne pas chercher à comprendre", de ne pas imaginer l'avenir, de ne pas nous mettre en peine pour savoir quand et comment tout cela finirait : de ne pas poser de questions, et de ne pas nous en poser.
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La nuit vint et avec elle cette évidence : jamais être humain n'eût dû assister, ni survivre, à la vision de ce que fut cette nuit-là. Tous en eurent conscience : aucun des gardiens, ni italiens, ni allemands, n'eurent le courage de venir voir à quoi s'occuper les hommes quand ils savent qu'ils vont mourir.
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Kuhn remercie Dieu de n'avoir pas été choisi.
Kuhn est fou. Est-ce qu'il ne voit pas, dans la couchette voisine, Beppo le Grec, qui a vingt ans, et qui partira après-demain à la chambre à gaz, qui le sait, et qui reste allongé à regarder fixement l'ampoule, sans rien dire et sans plus penser à rien ? Est-ce qu'il ne sait pas, Kuhn, que la prochaine fois ce sera son tour ? Est-ce qu'il ne comprend pas que ce qui a eu lieu aujourd'hui est une abomination qu'aucune prière propitiatoire, aucun pardon, aucune expiation des coupables, rien enfin de ce que l'homme a le pouvoir de faire ne pourra jamais plus réparer ?
Si j'étais Dieu, la prière de Kuhn, je la cracherais par terre.
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Et si tu veux savoir comment il s'appelle, mon village, il s'appelle Strelka, comme tout un tas d'autres patelins; et si tu veux savoir où c'est, je te dirai que ce n'est pas loin d'ici, ou plutôt que "ce n'était", parce que ce Strelka-là n'existe plus. La moitié des habitants s'est égaillée dans la campagne et dans les bois, les autres sont dans une fosse, et ils n'y sont pas à l'étroit, parce que beaucoup étaient déjà morts avant d'y être jetés. Dans une fosse,oui; ils ont dû la creuser eux-mêmes, les juifs de Strelka; mais dans la fosse, il y a aussi des chrétiens, et entre-eux, maintenant, il n'y a pas tellement de différence. Il faut que tu saches que moi qui te parle, moi, Mendel l'horloger qui réparais les horloges du kolkhoze, j'avais une femme, et qu'elle est dans la fosse, elle aussi; il faut que je te dise que je m'estime heureux de ne pas avoir eu d'enfants. Il faut encore que tu saches que ce village qui n'existe plus, je l'ai maudit plus d'une fois, parce que c'était un village de canards et de chèvres, et qu'il y avait une église et une synagogue mais pas de cinéma; et maintenant, quand j'y repense, cela me semble le Paradis terrestre et je me couperais bien une main pour que le temps fasse marche arrière et que tout redevienne comme avant.
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Aussi pourra t-on se demander si l'on doit prendre en considération un épisode aussi exceptionnel de la condition humaine, s'il est bon d'en conserver le souvenir.
Eh bien, nous avons l'intime conviction que la réponse est oui. (p133 - édition Pocket)
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Mon père, tous les dimanches matin, me menait à pied visiter grand-mère Malia; nous parcourions lentement la via Po, et lui s'arrêtait pour caresser tous les chats, flairer toutes les truffes et feuilleter tous les livres d'occasion. Mon père était l'ingené, aux poches toujours gonflées de livres...
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Ils sont pris de vitesse : lorsque enfin ils commencent à apprendre l'allemand et à distinguer quelque chose dans l'infernal enchevêtrement de lois et d'interdits, leur corps est déjà miné, et plus rien désormais ne saurait les sauver de la sélection ou de la mort par faiblesse. Leur vie est courte mais leur nombre infini.(...) On hésite à les appeler des vivants : on hésite à appeler mort une mort qu'ils ne craignent pas parce qu'ils sont trop épuisés pour la comprendre.
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Le sentiment de notre existence dépend pour une bonne part du regard que les autres portent sur nous: aussi peut-on qualifier de non-humaine l'expérience de qui a vécu des jours où l'homme a été un objet aux yeux de l'homme.
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La conviction que la vie a un but est profondément ancrée dans chaque fibre de l'homme, elle tient à la nature humaine.
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Le sentiment de notre existence dépend pour une bonne part du regard que les autres portent sur nous: aussi peut-on qualifier de non humaine l'expérience de qui a vécu des jours où l'homme a été un objet aux yeux de l'homme. Et si nous nous en sommes sortis tous trois (....), nous devons nous en être mutuellement reconnaissants....
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Survivre sans avoir renoncé à rien de son propre monde moral, à moins d’interventions puissantes et directes de la chance, n’a été donné qu’à un tout petit nombre d’êtres supérieurs, de l’étoffe des saints et des martyrs
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Je crois que c'est à Lorenzo que je dois d'être encore vivant (...) pour m'avoir constamment rappelé, par sa présence, par sa façon si simple et si facile d'être bon, qu'il existait encore, en dehors du nôtre, un monde juste, des choses et des êtres encore purs et intègres que ni la corruption ni la barbarie n'avaient contaminés, qui étaient demeurés étrangers à la haine et à la peur; quelque chose d'indéfinissable, comme une lointaine possibilité de bonté, pour laquelle il valait la peine de se conserver vivant.
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Vous qui vivez en toute quiétude
Bien au chaud dans vos maisons,
Vous qui trouvez le soir en rentrant
La table mise et des visages amis,
Considérez si c'est un homme
Que celui qui peine dans la boue,
Qui ne connaît pas de repos,
Qui se bat pour un quignon de pain,
Qui meurt pour un oui ou pour un non.
Considérez si c'est une femme
Que celle qui a perdu son nom et ses cheveux
Et jusqu'à la force de se souvenir,
Les yeux vides et le sein froid
Comme une grenouille en hiver.
N'oubliez pas que cela fut,
Non, ne l'oubliez pas :
Gravez ces mots dans votre cœur,
Pensez-y chez vous, dans la rue,
En vous couchant, en vous levant ;
Répétez-les à vos enfants,
Ou que votre maison s'écroule,
Que la maladie vous accable,
Que vos enfants se détournent de vous.
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(...) c'est justement, disait-il, parce que le Lager est une monstrueuse machine à fabriquer des bêtes, que nous ne devons pas devenir des bêtes; puisque même ici il est possible de survivre, nous devons vouloir survivre, pour raconter, pour témoigner; et pour vivre, il est mportant de sauver au moins l'ossature, la charpente, la forme de la civilisation. Nous sommes des esclaves, certes, privés de tout droit, en lutte à toutes les humiliations, voués à une mort presque certaine, mais il ous reste encore une ressource et nous devons la défendre avec acharnement parce que c'est la dernière : refuser notre consentement. Aussi est-ce pour nous un devoir envers nous-mêmes que de nous laver le visage sans savon, dans l'eau sale, et de nous essuyer avec notre veste.
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Notre sagesse, c'était de "ne pas chercher à comprendre", de ne pas imaginer l'avenir, de ne pas nous mettre en peine pour savoir quand et comment tout cela finirait, de ne pas poser de questions, et de ne pas nous en poser.
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Alors, pour la première fois, nous nous apercevons que notre langue manque de mots pour exprimer cette insulte : la démolition d'un homme. En un instant, dans une intuition quasi prophétique, la réalité nous apparaît : nous avons touché le fond. Il est impossible d'aller plus bas : il n'existe pas, il n'est pas possible de concevoir condition humaine plus misérable que la nôtre.
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Rares sont les hommes capables d’aller dignement à la mort, et ce ne sont pas toujours ceux auxquels on s’attendrait.
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