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Citations de Rabih Alameddine (330)


Vous pensez que l'art peut sauver le monde. Moi aussi je le pensais. [...]
Tout cela pour quoi ? Qu'est ce que cela m'a apporté ?
À quoi bon une lucarne si je suis la seule à voir sa lumière ?
Si c'est cela être spéciale !

«La vitre capteuse de soleil,
Et au-delà, le bleu profond du ciel, qui ne montre
Rien, tout à la fois nulle part et infini.»
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Dans les nuages du matin, je m’accroupissais derrière ma fenêtre et observais les tanatophiles adolescents avec des semi-automatiques qui, tels des cafards, couraient en zigzags. Le clair de lune sur le canon des fusils de seconde main. Tandis que les nébuleuses des bombes éclairantes coloraient les cieux en indigo, je voyais les étoiles cligner avec incrédulité face à l’orgueil démesuré qui faisait rage en bas, sur la terre ferme.
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Construire, c’est imprimer une marque lunaire à un paysage, et les Beyrouthins ont imprimé leur marque sur leur ville comme une meute de chiens enragés.
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Les partis poloitiques peuvent bien argumenter, crier et insulter, se rouer de coups de poing et de coups de oied, lancer des grenades et des missiles; ce ne sont que les gesticulations idiotes de Narcisse devant son reflet dans l'eau. .../... il n'y a pas plus conformiste que celui qui affiche son individualisme.
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De tous les plaisirs que mon corps a commencé à me refuser, le sommeil est le plus précieux.
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Des livres dans des cartons – des cartons remplis de papier, des feuilles volantes de traduction. C’est ma vie.
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Lire un bon livre pour la première fois est aussi somptueux que la première gorgée de jus d'orange qui met fin au jeûne du ramadan. (p.137)
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Des livres dans des cartons - des cartons remplis de papier, des feuilles volantes de traduction. C'est ma vie. Je me suis depuis longtemps abandonnée au plaisir aveugle de l'écrit. La littérature est mon bac à sable. J'y joue, j'y construis mes forts et mes châteaux, j'y passe un temps merveilleux. C'est le monde à l'extérieur de mon bac à sable qui me pose problème. Je me suis adaptée avec docilité, quoique de manière non conventionnelle, au monde visible, afin de pouvoir me retirer sans grands désagréments dans mon monde intérieur de livres. Pour filer cette métaphore sableuse, si la littérature est mon bac à sable, alors le monde réel est mon sablier - un sablier qui s'écoule grain par grain.
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On pourrait dire que je pensais à autre chose quand je me suis retrouvée avec les cheveux bleus après mon shampooing, et les deux verres de vin n'ont pas aidé à ma concentration.
Que je vous explique.
D'abord, il faut que vous sachiez ceci à mon sujet:je n'ai qu'une seule glace chez moi, et encore, elle est sale.Je suis quelqu'un qui nettoie consciencieusement, on pourrait même dire compulsivement - l'évier est d'un blanc immaculé, ses robinets en bronze étincellent- mais il est rare que je songe à nettoyer la glace.Je ne pense pas qu'il nous faille consulter Freud ni l'un de ses nombreux sous - fifres pour savoir qu'il y a là un problème.
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Traduire et ne pas publier, voilà ce sur quoi je mise ma vie.
maintenant vous allez peut-être me demander pourquoi j'accorde tant d'importance à mes traductions si je ne m'en soucie plus guère une fois qu'elles sont dans leur carton. Ma foi, c'est le processus qui me captive, et non pas le produit fini. Je sais que cela paraît ésotérique, et je n'aime pas donner cette impression, mais c'est l'acte qui m'inspire, le travail en lui-même. Une fois le livre terminé, l'émerveillement se dissout et le mystère est résolu. Il ne conserve plus grand intérêt. (p. 127)
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Si je dis la vérité- et je devrais, n'est-ce-pas ? - Je traduis des livres selon mon système inventé car cela contribue à ce que le temps s'écoule avec plus de douceur. C'est la raison principale, je pense. Comme Camus l'a dit dans- La Chute- : " Ah, mon cher, pour qui est seul, sans Dieu et sans maître, le poids des jours est terrible" (p. 128)
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Ah, splendide -Microcosmes [de Claudio Magris], le délice de découvrir un chef-d'oeuvre (...) le coup de foudre comme au premier jour, le sourire de l'âme. Mon coeur commence à s'élever.je me vois assise toute la journée dans mon fauteuil, immergée dans des vies, des intrigues et des phrases, enivrée de mots et de chimères (...)
La joie est anticipation de la joie. Lire un bon livre pour la première fois est aussi somptueux que la première gorgée de jus d'orange qui met fin au jeûne du ramadan. (...)
Je tourne les pages sans me presser, à un rythme mesuré, à la cadence d'un métronome nonchalant. Je me perds dans les territoires langoureux du livre. (p. 137)
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Parmi les nombreuses définitions du progrès, « ennemi des arbres » et « tueur d’oiseaux » me semblent les plus pertinentes.
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Je rêve de notre maison chaque nuit depuis qu'on est partis, a dit Asma. C'est une petite maison avec une petite salle de séjour et deux petites chambres, mais dans mes rêves elle est gigantesque et chaude et belle et le jardin est encore plus grand avec un chêne géant en plein milieu. Je sais qu'on est partis de chez nous, mais on dirait que mes rêves ne le savent pas.
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La tête légèrement penchée, écoutant, offrant son attention pleine et totale. Avant elle, ma voix n'avait pas de patrie.
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-- Leur seul but ( des ados qui fréquentent la librairie ou travaille Aaliya ) est de harceler des dames respectables , dit-il .( Ahmad )
-- Es-tu sûr que les dames respectables n'ont pas envie d'être harcelées ? a-t-elle dit . Aaliya ici présente , je ne sais pas , mais peut-être que moi j'ai envie de parler à un beau jeune homme , juste quelques mots de temps en temps .

Il a levé la tète , nous a dévisagées et a souri pour la première fois ce jour là , et ses lunettes ont glissé un peu sur son nez .

Il m'a quittée à un moment donné en 1971 , à cause des événements traumatisants de Septembre noir , au printemps précédent . Les tueries en Jordanie l'ont sans doute convaincu que les livres n'ouvriraient pas les portes de sa cellule . En ce monde , une cause le pouvait , une cause pouvait ouvrir en grand les portes de prison . J'ai pleuré son départ ..... il adorait " Le conformiste " ( Alberto Moravia ) mais à la lumière de ce qu'il allait devenir en mûrissant , dans les années à venir , ce choix semble , à présent pathétiquement prévisible , presque un cliché . Le front pour la libération de la Palestine ..... était le reflet des faisceaux italiens de Mussolini .
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j ai atteint l'âge où la vie est devenue une série de défaites acceptées.
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Samir Kassir, dans son livre magnifique sur Beyrouth, les distingue ainsi : des nationalistes arabes qui se sont convertis au socialisme et des socialistes récemment sensibilisés aux vertus mobilisatrices du nationalisme.
Allez y comprendre quelque chose.
Dois-je vous dire que baasistes et nasséristes se sont massivement entretués ?
La première réaction que l'on peut avoir est de se dire que les Beyrouthins doivent être sauvagement fous pour se massacrer les uns les autres au nom de divergences aussi triviales. Ne nous jugez pas trop sévèrement. Au cœur de la plupart des antagonismes se trouvent des similarités irréconciliables. Des guerres de cent ans furent livrées pour divergences sur la question de savoir si Jésus était humain de forme divine ou divin de forme humaine. La foi est assassine.
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Je me suis depuis bien longtemps abandonnée au plaisir aveugle de l'écrit. La littérature est mon bac à sable. J'y joue, j'y construis mes forts et mes châteaux, j'y passe un temps merveilleux. C'est le monde à l'extérieur de mon bac à sable qui me pose problème. Je me suis adaptée avec docilité, quoique de manière non conventionnelle, au monde visible, afin de pouvoir me retirer sans grands désagréments dans mon monde intérieur de livres. Pour filer cette métaphore sableuse, si la littérature est mon bac à sable, alors le monde réel est mon sablier - un sablier qui s'écoule grain par grain. La littérature m'apporte la vie, et la vie me tue.
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Aux urgences psy.
L'homme irrité parlait à la paume de sa main. Il était assis à l'autre bout de la salle, les schizophrènes font toujours ça, ce qui signifiait que je n'en étais pas un, car les deux autres qui attendaient patiemment étaient à peine à un mètre dans la salle d'attente, alors que lui était en Sibérie.
"Ecoute, ai-je dit à Satan, je ne suis pas comme lui, d'accord, je te parle, mais tu es uniquement dans ma tête, et une fois que je me serai débarrassé de toi, je serai de nouveau normal, arrière, ô Satan.
- Chez Walmart, ils vendent une huile pour ça, dit Satan, ça s'appelle Satan Be Gone, quelques gouttes suffisent."

p. 39
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