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Citations de Rabih Alameddine (330)


Nous étions deux solitudes profitant d'une grâce qui était continuellement revigorée par la présence de l'autre, deux solitudes qui s'alimentaient mutuellement.
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Nulle nostalgie fait autant souffrir que la nostalgie des choses qui n’ont jamais existé
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ça lui plaisait beaucoup en raison de l'uniforme, il avait le sentiment d'avoir la classe, un certain cachet. La paysannerie, lorsqu’elle souhaite échapper à son milieu, s'est toujours depuis des siècles, au-delà de toutes frontières, échappée en enfilant un uniforme.
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Les Israéliens sont des juifs qui ont perdu leur sens de l'humour.
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J'aime beaucoup la citation de Mark Twain : "l'histoire ne se répète pas, mais elle rime." (Page 221)
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La litterature est mon bac à sable. J'y joue, j'y construis mes forts et mes châteaux, j'y passe un temps merveilleux. C'est le monde extérieur de mon bac à sable qui me pose problème. (Page 15)
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Elle s’était dissoute dans mes souvenirs. Elle était devenue un dissouvenir.
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Pessoa, plus connaisseur que Flaubert en matière d'aliénation, a écrit : " Plus redoutables que n'importe quelles murailles, j'ai planté des grilles d'une hauteur immense à l'entour du jardin de mon être, de telle sorte que, tout en voyant parfaitement les autres, je les exclus encore plus parfaitement et les maintiens dans leur statut d'étrangers. (p. 215)
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En exergue:

Dans mon village je vois autant de terres qu'il peut s'en voir dans l'Univers...
C'est pourquoi mon village est aussi grand que toute autre terre
Et que je suis de la dimension de ce que je vois
Et non de la dimension de ma propre taille. - Fernando Pessoa- Le Gardeur de troupeaux
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Lorsque je tombe sur un jardin ces temps-ci, je fleuris intérieurement.
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« La littérature dans le monde arabe, en soi, n’est pas une denrée très prisée. La littérature traduite ? La traduction dérivée de traduction ? Pourquoi se donner cette peine ? » (p. 89)
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Comme tout le monde, je veux des explications.En d'autres termes, je crée des explications lorsqu'il n'en existe pas.
Imre Kertész le dit bien dans Kaddish pour l'enfant qui ne naîtra pas.
Voici :
Mais il est visiblement impossible d'échapper aux explications, nous passons notre temps à expliquer et à nous expliquer; la vie, cet inexplicable complexe de présences et de sensations, exige de nous des explications, notre environnement exige des explications, et pour finir nous exigeons des explications de nous-mêmes, jusqu'à ce que nous réussissions à tout anéantir autour de nous, y compris nous-mêmes, c'est-à-dire à nous expliquer à mort.
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En d'autres termes, la plupart d'entre nous pensons que nous sommes en raison des décisions que nous avons prises, en raison des évènements qui nous ont façonnés, des choix de ceux de notre entourage. Nous considérons rarement que nous sommes aussi façonnés par les décisions que nous n'avons pas prises, par les évènements qui auraient pu avoir lieu mais n'ont pas eu lieu, ou par les choix que nous n'avons pas faits , d'ailleurs. (p. 34)
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Qu'est-ce que la vie si ce n'est s'habituer au deuil ?
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Le souvenir est une blessure, as-tu dit. Et certaines choses ne sont libérées que par l'acte d'écrire.
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Beyrouth à l’époque avait un modeste réseau de trams, qui, bien entendu, disparut quand la ville décida de se moderniser dans les années soixante et soixante-dix. Une ligne s’arrêtait à deux immeubles seulement de son hôpital. Malheureusement pour Hannah, la ligne ne desservait pas sa maison. Il lui fallait marcher dix minutes jusqu’à l’arrêt du tram, ce qu’elle refusait de faire, tant elle avait honte de sa claudication.
Beyrouth dispose d’un autre système pour le transport de ses résidents, un système non public qui est né en même temps que les premières automobiles. Les Beyrouthins appellent ça un « service» (prononcé à la française et non pas à l’anglaise).
Il s’agit d’un système bon marché de taxi officieux. Les clients se tiennent sur le bord de la route, les voitures de «service» ralentissent à l’approche, et le conducteur décide si oui ou non il fera monter la personne. Pour une somme modique, on peut aller n’importe où en ville, du moment que votre destination correspond à l’itinéraire du conducteur. La plupart des voitures peuvent accueillir cinq passagers, deux à l’avant, à côté du conducteur, et trois à l’arrière.
En 1944, quiconque ayant une voiture pouvait prendre des passagers, mais à un moment donné, dans les années cinquante, il fallut obtenir une plaque minéralogique particulière, de couleur rouge, pour pouvoir faire le taxi.
En 1944, aucune femme respectable n’utilisait de «service». On ne pouvait savoir avec qui il faudrait partager la voiture, ou, pire, si le conducteur ne risquait pas de tenir des propos déplacés. Une femme respectable évitait les «services». Pas Hannah.
Entre être vue en train de marcher et être vue en train de prendre un « service », le choix était clair. C’était toujours la deuxième option, mais elle payait systématiquement double tarif pour ne pas avoir à s’asseoir à côté d’un inconnu. Elle ne voulait pas s’asseoir à l’avant, à côté du conducteur. Elle prenait place à l’arrière. Elle s’installa à l’arrière et payait pour deux places, de manière qu’une seule personne partage la banquette avec elle, et cette personne serait assise à l’autre fenêtre. Elle estimait que c’était là une solution chaste et convenable.
Son système fonctionnait. Pendant deux mois, elle n’eut pas un seul problème, pas le moindre. Elle s’était préparée aux remarques narquoises ou lubriques de l’un des chauffeurs ou de l’un des passagers, mais aucune ne fut prononcée. Les Beyrouthins, semble-t-il, étaient des gentlemen, du moins auprès d’elle. Elle se disait que l’uniforme jaune impeccable de l’hôpital, et tout particulièrement la charlotte en papier dont elle se coiffait, avait beaucoup à voir avec le respect qu’on lui témoignait. Chaque matin elle partait de chez elle et attendait brièvement sur le bord du trottoir qu’un « service » apparaisse. Elle ne montait pas dans une voiture dans laquelle il y avait plus d’un passager à l’arrière. Elle arrivait à l’hôpital à peine vingt minutes plus tard. C’était facile.
Elle eut son premier problème le 21 novembre 1944, jour qu’elle allait considérer comme le plus beau de sa vie, le plus heureux. (P 159)
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Alors que la plupart des gens vous diront qu’ils préfèrent la ville les après-midi de printemps, quand elle emplit ses poumons d’air salé, lorsque les bougainvilliers, pourpres et écarlates, et les glycine, lavande et blanches, commencent à fleurir, ou au moment des couchers de soleil d’été, quand l’eau est recouverte d’une panoplie or et jacinthe si vive que la ville tangue pratiquement sur son promontoire, je la préfère dans cette lumière tamisée, sous le roulis de nuages gris, saturés de pluie, mais il ne pleut pas, lorsque l’air neutre fournit un contraste avec les couleurs authentiques de la ville.
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La mort est le seul poste d'observation à l'aune duquel une vie peut véritablement être évaluée.
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Comme je me sentirai à l’abri une fois que j’aurai commencé ma traduction, comme je me sentirai à l’abri, assise à ce bureau dans la nuit noire, que Sebald, via Jacques Austerlitz, décrit assis à son bureau, « à ne voir pour ainsi dire que la pointe du crayon courant d’elle-même en absolue fidélité après son ombre, qui glissait régulièrement de gauche à droite » – de droite à gauche dans mon cas –, « ligne après ligne, sur le papier réglé. »

Sur cette splendeur de chêne, je dispose le carnet neuf à côté des crayons de papier, à côté des stylos. J’enlève le capuchon du stylo-plume principal, un vieux Parker, et j’inspecte l’encre. L’encrier en forme de noix, une fausse antiquité de porcelaine et de cuivre, est copieusement rempli. C’est toujours délicieusement excitant quand je me prépare pour un nouveau projet. Je me sens en territoire familier avec mes rituels.
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Ma mère est à l'article de la mort depuis maintenant un certain temps, cependant elle s'obstine à que cet article reste en l'occurrence tout à fait indéfini.
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"Le frémissement nocturne de la forêt enveloppait Cosette tout entière...Ce n'était pas seulement de la terreur qui la gagnait, c'était quelque chose de plus terrible que la terreur..; Elle fit ainsi une douzaine de pas, mais le seau était plein, il était lourd... Elle sentit tout à coup que le seau ne pesait plus rien. Une main, qui lui parut énorme, venait de saisir l'anse et la soulevait vigoureusement." Qui a écrit "Les Misérables"?

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