Sous le format d'un cahier d'écolier, un petit tour poétique à Marseille sur la ligne du bus 83 illustré par les dessins de Benoît Guillaume qui accompagnent des textes de Ramona Badescu.
Les textes sont en français et en arabe ce qui ouvre l'éventail des lecteurs possibles dans la cité phocéenne. Ce n'est pas du Verlaine, ni du Rimbaud, mais les mots alignés en colonnes reflètent très bien tout ce que l'on peut ressentir à Marseille, qu'il s'agisse d'odeurs ou de sons, de la vision magnifique de la lumière sur la corniche en toute saison.
Les dessins sont tout simples, avec des couleurs chaudes, jaune, bleu, orange, marron, ils restituent très bien l'ambiance du bus, celle de la plage, de la verdure du Parc Borély et les collines environnantes autour du mont Puget.
C'est une jolie réalisation à mettre entre toutes les mains.
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Voici un livre d’allure simple et qui, pourtant, ne l’est pas tant que cela. Pas tant que cela en ce sens qu’il permet d’aborder avec les enfants la notion, ô combien délicate, de sa propre inhibition, de sa propre censure ou du fait de se faire soi-même une montagne d’un problème qui n’en est pas un. En somme, cet album permet d’aborder une certaine notion de psychologie et pas des plus évidentes.
En effet, Gros-Lapin a un problème. Un problème qu’il ne saurait peut-être pas nommer mais qui lui pourrit l’existence à tel point qu’il devient une idée fixe. Ici, la magie de l’illustration est de donner un visage à ce problème, presque à en faire une allégorie du bon gros problème, ennuyeux et collant à souhaits.
La solution pour Gros-Lapin est bien évidemment de penser à autre chose qu’à son problème, de s’extraire de cette fixation et alors, comme par magie, le problème aura disparu, tandis que pour l’heure, il ressasse, il tourne en boucle avec son problème et ce n’est pas trop la joie pour lui.
On peut adhérer ou pas sur les illustrations très « vintage », mais sur le fond, un album hyper riche et digne d’être utilisé pour expliquer certaines choses aux enfants. Mais ce n’est là que mon point de vue, qui lui aussi a peut-être un problème, c’est-à-dire, pas grand-chose.
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Avec ma fille cadette, il y plusieurs années de cela, nous avons lu Pomelo et la Grande Aventure, parce que l’illustratrice est d’origine roumaine. Nous avions bien aimé son livre. Et voilà que ma benjamine a emprunté à la médiathèque quelques nouvelles acquisitions, dont ce Pomelo qui se souvient. Son sous-titre est intrigant : « un livre sur lequel on n’est pas obligé de dessiner. Sauf si... ». Un peu plus d’espaces blancs que d’habitude. Ceci explique peut-être cela. Pour que les petits artistes ajoutent une touche personnelle. Plus de couleur par ci, deux-trois traits de crayon supplémentaires par-là, et voilà un moyen d’entrer dans l’histoire pour de bon. Quand le texte de l’histoire dit « il se souvient du temps où le jardin était rempli de fraises », l’image montre un fraisier géant avec une seule fraise en train de se faire mangée par Pomelo. On peut donc soit dessiner un tas d’autres fraises, soit imaginer celles que Pomelo a déjà mangées. Et ainsi de suite. Mes deux pages préférées sont celles de « l’hiver [qui] saupoudrait tout le jardin de ses flocons », ainsi que celle du « livre que [Pomelo] aimait toujours lire avant de s’endormir ».
Je crois qu’avec ma fille nous nous souviendrons longtemps de cette lecture.
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"Moi, canard" est une adaptation moderne du conte d'Andersen "le vilain petit canard". J'avais coché ce titre lors de l'opération masse critique spéciale jeunesse en voyant que l'auteure n'était autre que Ramona Badescu, créatrice de Pomelo, et que ma fille de 3 ans et demi aime bien les aventures du petit éléphant rose.
Je n'irai pas jusqu'à dire que j'ai été déçue, mais en tout cas je ne suis pas convaincue. Le texte de Badescu est bien écrit, on ne peut nier ses qualités littéraires. Cependant, ces monologues qui constituent le récit ont un niveau de langage peu adapté aux petits, trop soutenu, pas assez simple. Ma fille s'est très vite désintéressée. Quant à mon fils de 8 ans, qui lui aurait été en âge de comprendre le texte, il n'a pas été attiré par l'ouvrage qui faisait trop bébé à ses yeux. Du coup, j'avoue ne pas très bien savoir à quel public il s'adresse.
Malgré cela "moi, canard" reste un ouvrage plaisant grâce aux superbes illustrations de Fanny Dreyer. Ses aquarelles sont de toute beauté, en particulier les premières pages qui ressemblent à un herbier.
Je remercie Babelio et les éditions Cambourakis pour m'avoir permis de recevoir ce bel album.
Challenge Petits plaisirs 2016 - 14
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Un gros problème bien poisseux, qui pose une chape de plomb sur les épaules, colle une grosse boule dans la gorge et tord le ventre. Un problème qui ternit/noircit tout autour de soi… Tout le monde connaît ça, y compris les enfants - et ce Gros-Lapin aussi, en l'occurrence, tout empêtré dans son malheur. Comment s'en défaire ?
Illustrations agréables et très éloquentes où le "problème" prend l'apparence d'un gros personnage gris, poilu, intrusif. Une sorte de monstre qui accompagne sa "victime" jour et nuit, envahit l'espace, quelles que soient les distractions choisies pour l'oublier ne serait-ce que quelques instants.
Un album parfait pour discuter avec nos petits des chagrins et tracas qui leur empoisonnent la vie, ceux qu'ils n'arrivent pas à mettre en mots, ou qui leur semblent trop graves pour être partagés… Cela permet aussi d'expliquer pourquoi les adultes (parents inclus) ne sont pas toujours au mieux de leur forme, sans que l'enfant en soit responsable.
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Comme chaque midi, un petit garçon attend patiemment que son papa vienne le chercher à l’école pour le ramener manger à la maison. Le rituel est immuable: coups de klaxon sonores pour irriter le concierge, gros câlin père/fils, VROUM de rigueur et c’est parti mon kiki! Le trajet a beau être toujours le même, c'est comme si l’aventure recommençait chaque jour, pour le plus grand bonheur de notre jeune narrateur qui ne rate pas un détail jusqu’à arriver à la maison où maman les attend avec un bon repas!
Avec un titre pareil, sûr que Choubidou allait adorer! Et pis en plus, il y a un gros camion qui fait du bruit et des pets noirs et sonores au centre de l’histoire, avec ça, succès garanti! Une histoire contemporaine, à la fois tendre et amusante, autour d’un joli moment de complicité père/fils! Le dessin est moderne, vivant et très coloré et a bien plu à mon p’tit bout de 27 mois!
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Youpi ! Pomelo a grandit ! C'est un grand maintenant. Oui mais..."est-ce qu'il ne faut pas être moyen avant d'être grand?". Et "comment ça grandit à l'intérieur pour que ça grandisse à l'extérieur". Pomelo se pose de vraies questions sur ce qu'est grandir, sur les changements que cela implique, les nouvelles expériences qui l'attendent. C'en est presque philosophique !
Et les illustrations de Benjamin Chaud sont drôles, et empêchent justement le texte d'être trop philosophique. Un exemple de complémentarité texte/image comme je les aime : du clin d'oeil, du décalage, un texte et une image qui prennent tout leur sens ensemble. Les petits et les grands y trouveront leur bonheur.
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Bus 83 est une invitation au voyage, le plus simple qui soit, celui que tout le monde fait, chaque jour sans même s'en rendre compte, où l'on observe parfois du coin de l'oeil les autres passagers, où l'on oublie souvent le paysage, les yeux sur son écran.
Le trajet que Ramona Badescu, l'autrice, et Benoît Guillaume ont effectué ensemble pendant deux semaines, un carnet de notes pour l'une et à dessin pour l'autre, est celui du bus 83, à Marseille.
Cette ligne part du Mucem, longe le bord de mer, le vieux port jusqu'à la plage du Prado pour en remonter l'avenue, passant devant le parc Borély.
Le livre est de format moyen, de la taille d'un carnet d'écolier, couverture souple.
Les couleurs chatoyantes de la couverture vous invitent immédiatement à le lire. Détail qui a son importance car il s'agit ici de poésie et qui plus est, destiné à un public jeune adulte et la poésie, ça impressionne toujours un peu.
Les dessins sont très beaux, simples, sans chichis, accessibles. Nous avons l'intérieur du bus, les passagers, croqués au feutre et l'extérieur avec quelques paysages. Le choix de couleur est volontairement limité, beaucoup de jaune, de bleu et de marron pour les traits principaux, un peu plus pour les extérieurs. L'ensemble est très réussi, vivant.
Je me devais de commencer par le dessin parce c'est ce qui m'a d'abord attiré mais les textes ne sont pas en reste. Poésie, oui, mais très accessible, complètement immersive, plus encore que les dessins . Les textes sont simples, faciles à lire. Ils nous livrent multitudes de détails, des toutes petites scènes qui décrivent Marseille mais surtout ses habitants. Le regard est tendre et toujours juste.
Mon avis
Une idée originale, qui m'a séduite, avec un beau graphisme et des poèmes qui retranscrivent avec sincérité, et une foultitude de petits détails, en toute simplicité, l'ambiance, l'atmosphère de la ville. Une invitation au voyage, une invitation à lire, de la poésie notamment et pour encore plus d'ouverture, cette édition est bilingue français et arabe.
Un grand merci au Le port a jauni, la maison d'édition pour cet envoi , et cette très belle découverte , masse critique de novembre.
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Pomelo est un petit éléphant rose qui vit à l'abri d'un pissenlit dans un potager.
Il a un petit défaut physique et il va s'arranger avec beaucoup d'humour pour que ce défaut devienne fonctionnel.
Les illustrations sont très claires, colorées, sympathiques.
Le texte est court, très humoristique.
Chaque album comprend 3 histoires et convient parfaitement aux petites mains.
A partir de 5 ans
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